i left you in the dark. in the shadow of my heart. (galby)

**Invité** one more night

kirby et galaad.
la douleur morale est plus cuisante que la douleur physique ; l'ennui, la séparation, sont des maux capables de causer les pires ravages, même chez les personnes les plus fortes.

✣✣✣

Aujourd'hui, le soleil caressait fiévreusement la ville et la brise embaumait son corps en une relaxante cajolerie. Malgré tout, il n'arrivait toujours pas à s'habituer aux températures instables que l'hiver offraient. Une plaisante quiétude l'enveloppait tandis qu'il sortait, haletant, d' une vieille bâtisse beige de style victorien. Contrairement à ce que Galaad aurait imaginé, la première fois qu'elle vit le bâtiment, ce ne fut pas l'édifice lui-même qui attira son attention, mais son jardin. De par sa tenue coquette et ses dizaines de rosiers bourgeonnant qui parsemaient son contour, il contrastait singulièrement avec ce dernier, qui était dans un état des plus déplorable. Peut-importait, à présent il espérait bien pouvoir reprendre racines, après trois longues années passés dans la grande pomme il était heureux d'être de retour chez lui même s'il n'avait nullement imaginé ce qui l’attendais. L'anxiété, c'est un sentiment qui vous prend à la gorge. Elle referme autour de la chair délicate et tendre du cou de longues griffes acérés. Avide, elle vous lacère la peau. Cruel elle vous regarde étouffer, vous débattre, perdre quand même. Mesquine, elle rit de vous, la nuit, lorsque vous êtes seul avec elle. Galaad ne s'était pas découragé pour autant. Il avait fait bien trop de sacrifice pour baisser les bras aux moindres embûches qui croisaient sa route. Il s'était toujours demandé pourquoi lutter, faire tout ce qu'il faisait, vous comprenez ? La réalité était qu'il n'avait pas de motif pour aller de l'avant. Une cause qui pouvait le pousser à vivre. Tous les grands hommes ou femmes qui se respect sont mût par un idéal. La patrie, l'amour, la liberté, la noblesse, la paix, la luxure. Tout le monde, bien ou mal, à un fondement qui rend justifiable ses actions. Une excuse, un prétexte. Appelez le comme il vous plaira. Aujourd'hui c'était différent pourtant. Il y avait une conviction derrière ses actes. Un pouvoir plus grand et profond que lui. Qui le bougeait et qui mutait, avec lui. Et cette force l'avait poussé à tout quitter, à partir, à revivre. Cette même force qui le guidait maintenant devant le théâtre. Tandis que Galaad fixait les moulures de la structure sans réellement les voir une lueur espiègle fit briller ses yeux. Combien de fois déjà était-il venu ici auparavant, lorsqu'il était encore à l'aube de ses printemps ? Avait-il foulé pieusement les pavé de l'allée lorsque la nuit était tombée et que personne ne pouvait le voir, la tête plein de rêves ? A combien de reprise c'était-il consumée de l'envie de dépasser la porte de service, être enfin sur la scène qui avait hébergé ses aspirations les plus pures ? À aucun moment il se demanda s'il aurait dû ne pas venir ici, dans cette ville, pour lui, pour elle. C'était une évidence. Paradoxalement, la danse l'avait damné et sauvé, en même temps.

Les yeux hermétiquement fermé il savoura quelque instant encore cette sensation. Comme un doux baiser, l'anticipation qui devance l'action est parfois plus agréable que l'acte en lui-même. C'est une tension qui engourdit tous vos membres pendant que votre sang frappe contre vos temps. Bom bom bom. Une sensation velouté, onctueuse, inonde votre bouche et votre coeur, affolé, serait prêt à bondir hors de votre poitrine tandis que l'air s'engouffre difficilement dans vos poumons. Vous savez que cela va arriver, vous en avez même envie toutefois la peur demeure. Sa main effleurait à peine la porte en savourant la froideur du bois rugueux avant de la pousser fermement et pénétrer dans l'antre des artistes. De son habituelle démarche élégante mais fantomatique, le corps droit et la tête haute perché, toujours en alerte face aux distractions du monde, il se dirigeât vers l'estrade principale où il percevait déjà des sons familiers. Une longue cascade de cheveux aux reflets de miel glissait contre des épaules fluettes et bien dessinés alors que ses pieds battaient l'air en rythme avec la musique. Un coup d'oeil distrait à la montre hors de prix que son père lui avait offert, s'il devait encore l’appeler ainsi au vu des récentes découvertes, lui fait remarquer son retard. « Pardonne moi Kirby. » Soufflât-il de ses habituelles intonations détachés alors qu'il montait sur la large scène. « Le trafic était épouvantable, j'ai fais aussi vite que possible. T'es-tu déjà échauffé ? » Il jetait alors sans aucun ménagement son sac au loin alors qu'il ôtait ab=vec autant de délicatesse sa veste en cuir brun. Un craquement de doigts, le bruissement du papier et sous ses mains agiles les feuilles défilaient laissant peu de temps à ses yeux gourmands pour lire chacun de mots, suivre toutes les figures. Galaad savait déjà ce qu'il avait prévu de faire, tout ce qu'il fallait maintenant ce qu'elle ne le distrayait pas comme elle savait si bien le faire, souvent inconsciemment. Elle torturait déjà assez son âme, il ne fallait pas que son travail en pâtisse. « Que dirais-tu si nous reprenons les mêmes mouvements de la semaine dernière mais avec la technique du miroir ? Je pense que ça pourrait être un exercice enrichissant... » Alors qu'il plongeait son regard azuré dans le chocolat du sien une palette de sensations le traversait. Tout était si douloureusement tangible qu'il se sentait flotter entre inconscient et présent. Impuissant, il pinça ses lèvres, essayant de garder son calme alors que son être bouillonnait intérieurement.

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It was real for me

just because we can't be together doesn't mean i wont love you

Kirby dormait paisiblement quand ce matin-là, les rayons de soleil traversèrent les persiennes, pour venir caresser sa douce peau hâlée. Pour couverture, un simple drap cachait son corps, soudainement réchauffait par cette lumière, qui frissonnait pourtant, alors qu’elle vivait un changement de température important entre son corps à l’ombre et la partie touchée par le soleil. La jolie brune ne tarda pas à être gênée par cette forte luminosité qui tentait de s’immiscer sous ses paupières. Elle passa sa main pour se frotter les yeux qu’elle tentait à ouvrir. Après quelques efforts, elle ouvrit ses yeux amandes et sourit voyant l’heure. Elle était quasiment synchro avec son réveil, et pourrait alors prendre de l’avance pour se préparer avant de rejoindre le théâtre où elle devait s’entrainer aujourd’hui. Apple se redressa et fit glisser ses pieds sur le carrelage frais, traversant son logement en direction de la salle de bain, un frisson lui parcourant l’échine, la faisant se dresser. Ses pas étaient légers, et silencieux. Si silencieux qu’on aurait pu croire voyant son élégance qu’elle flottait dans les airs. Comme elle venait de passer à côté de sa chaine hifi, elle mit un peu de musique pour se motiver et elle entra donc dans sa douche sur le rythme « Girls just wanna have fun » . Sans attendre, elle se mit à chantonner sur l’air d’une de ses chansons préférées de Cindy Lauper, alors que l’eau chaude ruisselait sur son corps, éveillant un peu plus ses membres et son esprit. Cette chanson avait sur elle un effet placebo, lui faisant oublier toute la peine et à quel point il était difficile d’être si proche de Galaad, sans jamais pouvoir le toucher et vibrer pour les sentiments qu’elle avait en son égard. Un sourire éclatant avait fait son apparition sur son visage d’ange, alors qu’elle passait une main dans ses cheveux mouillés, sous un jet d’eau froide final qui permettait le raffermissement de sa peau. Les sentiments si différents qu’elle avait en son égard la faisaient appréhender chaque instant qu’elle avait seule avec ce bel apollon aux cheveux corbeau et au regard lapis lazuli, avec l’homme qu’elle croyait un moment avoir oublié, mais qu’elle aimait du plus profond de son cœur. Ce dernier avait beau être empli de rancune, il l’était aussi d’amour : un amour immense et indescriptible. C’est sur cette pensée compliquée, qu’elle s’enroula d’une serviette et rejoignit sa chambre, où elle se vêtit d’un jean et d’un top mettant son regard en valeur. Elle prépara son sac de change pour les répétitions, et prit pour seul encas une pomme, qu’elle mangerait sur le chemin menant au lieu de rendez-vous. Elle était prête et avait même un peu d’avance. C’est ainsi qu’elle quitta son domicile.

Le soleil rayonnait sur la ville, les passants pouvaient alors profiter de ce temps parfait pour sortir et s’amuser. A pied, elle traversa les ruelles qui la séparaient de cet endroit dans lequel elle se sentait à la fois si bien, et si triste. Des enfants souriants courraient dans les rues, et la joie qui émanait de cette ville réchauffait le cœur de la belle brune qui arriva sur les lieux. Elle s’arrêta un instant devant la bâtisse, alors que son cœur entamait une course folle, rien qu’à l’idée d’être seul avec ce frère pour lequel elle était toujours entichée. De manière soudaine, la peine l’envahit et c’est en refermant la porte derrière elle qu’une perle salée coula sur ses joues. La jeune femme s’adossa à la porte et chuta au sol, alors que les larmes roulaient silencieusement sur ses joues. Pourquoi avait-elle autant de mal à vivre à ses côtés, l’aimant en silence, dans une souffrance qui la dévorait ? Elle essuya d’un revers de sa main, ce signe de faiblesse et respira un bon coup pour se donner du courage. Danser était pour elle le seul moyen d’oublier cette douleur qui tiraillait son estomac. Rapidement, elle se changea et sur une musique plutôt dynamique, elle se lâcha exprimant sa colère et son désespoir. Elle faisait enfin ressortir tout le mal qu’il y avait en elle, s’échauffant par la même occasion. Elle s’offrait parfois des pauses pour s’étirer. Alors qu’elle était totalement plongeait dans sa passion, elle n’entendit pas le chorégraphe entrer. ET c’est après seulement quelques secondes, où elle se sentit être observée, qu’elle tourna son visage pour le voir avancer vers elle. Elle lui offrit un sourire, ne cessant pas pour autant de répéter cet enchaînement qu’elle essayait de maîtriser du mieux possible. Lorsqu’elle eut terminé cet enchainement, elle passa ses mains dans ses cheveux qu’elle ramena en chignon, et se mit à regarder cet homme qui s’adressait à elle. Elle sourit et le rassura « Ce n’est pas grave Galaad….j’en aurais au moins profité pour me lâcher dans un enchaînement libre et m’échauffait un peu » Elle venait à la fois de le rassurer et répondre à sa question. Elle se rapprocha de lui et déposa un baiser sur sa joue pour le saluer, avant de prendre dans son sac sa bouteille et boire une gorgée pour se rafraîchir alors qu’il lui livrait le programme de cette séance particulière. La jolie brune acquiesça au jeune homme prête à faire tout ce qu’il souhaitait et qui concernait le spectacle. Après tout en tant que chorégraphe c’était à lui de mener la danse, non. Le jeune homme avait raison, la technique du miroir pourrait lui permettre de progresser et mieux se faire à cet enchaînement. « Très bonne idée, je vais mettre la musique » Elle filait préparer le fond sonore et se mit face à lui. Son regard se perdit facilement dans l’océan de ses yeux, alors que souriante et les yeux brillants, elle essayait de dompter ses sentiments. La tension entre eux était palpable, mais il était cependant hors de questions qu’elle craque. Oui, elle mourrait d’envie d’être plus proche de lui, mais elle n’en avait pas le droit. La musique commença, et elle se lança dans la réalisation de la première figure.

∞everleigh

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kirby et galaad.
mal d'amour. on n'en guérit pas si facilement. et il n'existe pas de médicaments. ni de remèdes. on ne sait pas quand ça passe. on ne sait pas non plus combien ça fait mal. seul le temps fait du bien. beaucoup de temps. parce que, plus un amour a été beau, plus la souffrance de la fin sera longue.

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Son coeur palpitait dans sa poitrine. En une fraction de seconde Galaad se retrouvait propulsé en pleine mer, à nouveau. L'écume du bleu de ses yeux s'était emprisonné dans le chocolat de ses prunelles, son regard rivé au sien. Il voyait ses lèvres remuer mais, le son de sa voix ne lui parvenait pas. La tempête était trop forte, il se laissait doucement emportée par les flots... comme une bouteille qui flotte au large. Il se tut tandis qu'elle s'approchait de lui et frôlait son corps. Aucun de ses gestes ne semblaient être originaires à sa propre volonté. Galaad apprécia la manière dont elle prononçait son prénom, la façon dont les syllabes roulaient sur sa langue. Sa joue brûlait encore du baiser qu'elle venait d'y déposer alors qu'il rêvait d'elle chaque nuit de manière encore plus perceptible que la précédente. Tandis que la musique s'élevait dans les airs il essayait de reprendre un peu de contenance. C'était une composition de Wagner issu de l'opérât Tristan et Isolde où l'amour que les protagonistes se portaient les avaient irrémédiablement menés à commettre un pêché, trahir leur roi, successivement père et époux. Avec un peu de recul il trouva ce choix trop personnel pour ne pas être touché. « C'est remarquable, comme toujours. » Soufflât-il, alors qu'elle venait d'exécuter la grande majorité des mouvements avec une maestria tout à fait impressionnante au vu de la difficulté imposé. Elle avait ce petit quelque chose qui la distinguait des autres danseuses, une grâce qui lui était propre. « Tu danses divinement bien, tu arrives toujours à m'enivrer. Quoi que les autres en disent, ton talent est indéniable. Nous allons faire un merveilleux travail ensemble. » A peine ses mots eurent-ils dépassés la barrière de ses lèvres qu'il se flagella. Elle le perturbait toujours autant, malgré les trois longues années d'absence, de silence, sa disparition. C'est fou l'influence qu'elle pouvait avoir inconsciemment sur lui, parfois, il n'arrivait simplement pas à contrôler ce qu'il disait. « Néanmoins, il faudrait retravailler une figure, ta jambe et un peu lâche vers la fin alors qu'il faudrait qu'elle soit le plus tendu possible. » Ne pût-il pas s'empêcher d'ajouter en bon pédagogue qu'il était. Il s'approcha furtivement de son dos, le haut de sa tête, où quelques cheveux rebelles c'étaient échappés de son chignon caressant son menton, contre son torse alors que sa main glissait sur la cuisse féminine pour lui indiquer le bon angle. L'Américain savoura la douceur de son collant contre sa paume impriment dans son esprit des formes trop longtemps désirés sans jamais pourvoir les obtenir. En son fort intérieur, il enviait Tristan pour avoir eu le courage d'aller à l'encontre de sa morale, avoir franchis toutes ses peurs pour obtenir ce que son coeur lui soufflait ardemment. Chose que l'ui n'arrivait tout bonnement pas à faire. Galaad pratiqua le dernier mouvement avec elle, accompagnant ses gestes, alors que son coeur brûlait de son envie d'elle. Les jointures de ses mains blanchirent sous la pression qu'il infligeait à ses poings tandis que ses phalanges glissaient toujours sur les hanches féminines. La mer de ses émotions s'agita, presque subitement. Jusqu'à récemment Galaad n'avait pas remarqué à quel point tout bouillonnait en lui. Les ondes se fracassaient contre le rivage donnant vie à un chaos sans borne dans un murmure douloureusement agréable. C'était ce qui avait dû inspirer les anciens bardes Grecs lorsqu'ils avaient inventés la figure des sirènes : des êtres enchanteurs, d'une beauté sans égale, dont le léger clapotis de la voix dans l'air pouvait en faire damner plus d'un. Pourtant, derrière ces charmants airs, se cachaient l'une des pires créatures du monde prête à vous dévorer si vous lui en donniez l'occasion. Alors qu'il essayait de contrôler du mieux qu'il le pouvait sa respiration tandis qu'il savourait une ultime seconde la douceur de son corps tout contre le siens, il se demanda si Kirby n'en était pas une elle-même. Une sirène.

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It was real for me

just because we can't be together doesn't mean i wont love you

Kirby qui avait retrouvé sa place face au jeune homme qu’elle avait tant aimé et qu’elle n’avait guère oublié, plongea son regard dans le sien. Elle pouvait sentir une vague de chaleur l’envahir, tandis que d’agréables sensations prenaient possession d’elle. C’était un phénomène qu’elle ne pouvait expliquer, un sentiment qui faisait naître un nœud dans son estomac, alors que son cœur entamait une course effrénée. Oui Galaad était à l’origine de chacune de ces émotions et au plus profond d’elle, elle le savait. Elle sourit naturellement, sans vraiment s’en rendre compte. Puis quitta un instant le regard du jeune homme dans un clignement d’yeux, et comme si son corps était emporté par la mélodie qui se faisait entendre, elle démarra son enchaînement. Elle faisait des gestes précis, les plus allongés et élégants possible, son sourire immuable persistant sur le visage. Dans un tel moment, elle ne faisait qu’un avec la musique, qui guidait chaque mouvement de son corps, et qui s’emparait d’elle. Son corps était en harmonie totale avec cette mélopée, et touchée comme on ne l’est rarement deux fois, elle vibrait sous une force qui dictait sa conduite, ses yeux brillants, et son pouls s’accélérant. Dans un dernier tourbillon, une dernière arabesque, elle finit la chorégraphie se retrouvant nez à nez, au jeune homme son cœur battant à tout rompre. Les mots du jeune chorégraphe adoucirent la jolie danseuse qui était à la fois touchée et trop modeste pour s’avouer qu’il avait raison sur toute la ligne. Pour juger les gens et lire en elle, il avait toujours été très doué. Il ne se trompait que rarement sur les personnes qui l’entouraient, juste et entier, il avait ce don inné de voir la bonté en certains qui ne la méritait guère, et de les voir tels qu’ils étaient réellement. Si elle manquait parfois de confiance en elle, le beau brun lui, savait trouver les mots pour qu’elle ait à nouveau foi en ses capacités et qu’elle se surpasse, triomphant des difficultés qui s’imposaient à elle, avec finesse et grâce. Elle reprit son souffle espérant que son rythme cardiaque reprenne une allure convenable et quelques mots franchirent enfin la barrière de ses lèvres « Merci Galaad, ça me touche beaucoup ce que tu dis. » Elle marqua une pause, avant de continuer « Avec un chorégraphe comme toi, je n’en doute pas…mais il faut encore que je me perfectionne! » Il confirma cette impression qu’elle avait à l’esprit, lui proposant de revoir avec elle une des figures, où elle n’avait pas assez raidit sa jambe. Kirby ne s’attendait certainement pas à ce qu’il se glisse derrière pour lui montrait comment réaliser ce mouvement. Elle se fit donc surprendre alors que son cœur répondait positivement à ce rapprochement qui n’avait de cesse de la déstabiliser et qu’un frisson lui parcourut l’échine. Son souffle coupé une fraction de seconde, elle ne put se retenir de pincer sa lèvre alors que main se glissait sur sa cuisse pour mieux l’aider à trouver l’angle parfait. Elle devait se calmer et rester professionnelle, alors que son cœur ne lui disait que de se tourner pour mieux goûter à ses lèvres, ce petit bout de paradis et de pêché. Mais elle ne pouvait pas, elle ne devait pas ! Non, elle devait lutter contre tous ces sentiments qui la submergeaient et la décontenançaient. Il la désarçonnait, et avait cet effet sur elle qu’aucun autre homme n’avait jamais eu. Elle soupira, se délectant de cet instant, alors qu’elle espérait que ce contact ne prenne jamais fin. Ils terminèrent de faire la figure, et alors qu’elle était tout contre lui, elle se retourna pour plonger son regard dans celui de Galaad. Elle était dans cette bulle, ou plus rien n’existait à part eux et si proche du corps du bel Apollon, elle craignait qu’il voit l’impact qu’il avait sur elle. Elle devait s’écarter de lui, seulement, elle n’en avait pas la force. Leurs corps s’attirant tels deux aimants.

∞everleigh

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kirby et galaad.
Trop souvent, ce qu’on désire le plus au monde, est justement ce que l’on ne peut pas avoir. Le désir parfois, peut vous briser le cœur, vous anéantir. Le désir peut faire de votre vie en enfer. C’est dur de vouloir quelque chose qu’on ne peut pas avoir. Mais ceux qui souffrent le plus, sont ceux qui ne savent pas ce qu’ils veulent.

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Les doigts masculins s’attardaient plus que nécessaires sur les formes féminines. Combien de fois par le passé, lorsqu’il se retrouvait seul, avait-il rêvé de la retrouver ? De pouvoir la tenir dans ses bras lorsque ses peines pesaient trop lourdes pour son cœur et qu’il ne se sentait plus la force de se battre contre le monde. Pour combien de temps s’en était-ils voulu d’éprouver ces sentiments pour une femme qui appartenait déjà à un autre homme ? Bon dieu, son frère qui plus est. A l’époque, cela lui avait semblé être la pire des trahisons et dans le fond de son être, il pensait toujours la même chose. C’était dangereux pour lui de rester ainsi contre elle, il était pouvait basculer au moindre battement de cil. Pourtant c’était également la plus délicieuse des tortures et il se délectait de chaque moment. « Il faudrait que tu répète ses mouvements encore quelques fois pour pouvoir les assimiler correctement mais, je ne m’inquiète pas pour toi. D’ici une semaine, cette aspect tu spectacle sera très certainement parfait. » Galaad la lâchait à contre cœur, délaissant son corps fluet tout en essayant tant bien que mal de reprendre le contrôle de ses émotions. Il fallait savoir être raisonnable parfois, il avait assez longtemps fait les frais de son impétuosité. Ce n’était pas dans ses habitudes de se sentir si fragile, dépendant des autres. Tellement vulnérable. Mais, Kirby avait cette étrange capacité à le faire se dévoiler au grand jour. Il n’avait pas la faculté de se cacher derrière un des masques d’indifférence qu’il aimait endosser lorsque les situations devenaient pénibles. Quand elle était près de lui, au contraire, il s’offrait à elle tel qu’il était vraiment, sans artifice, avec ce qu’il y avait de bon et mauvais en lui. C’était certainement l’une des principales raisons qui l’avait poussé à partir pour New-York. Il était devenu incapable de camoufler les sentiments qu’il éprouvait à l’égard de la belle et aujourd’hui encore dans l’intimité que cet instant leur offrait, leur proximité était d’autant plus troublante que le théâtre les englobait par son immensité. Galaad, perdu dans le chaos de ses émotions contradictoires qui découpaient son âme, remarqua que tardive l’arrêt brutale de la mélodie. Seul le froissement des vêtements de Kirby parvenait à ses oreilles, il y avait définitivement qu’eux dans la salle. « Nous n’avons pas réellement eu l’occasion de parler. » Fit-il alors qu’il savait pertinemment qu’il s’aventurait à présent en territoire miné. « Pas depuis que je suis parti… » Que j’ai lâchement fuis pour te laisser seule derrière moi, pensât-il amèrement. « J’ai beaucoup pensé à toi, je me demandais souvent comment tu allais mais je n’ai jamais trouvé le courage nécessaire pour t’appeler. » Les mots lui venait tellement naturellement, qu’une seconde durant il fut estomaqué. Néanmoins, son étonnement se dissipa rapidement cédant sa place à une sensation plus mesquine, sournoise. Le doute. Peut-être en disait-il trop à présent ? Elle devait certainement être passée à autre chose, maintenant, après presque trois ans et n’avait plus envie de revenir sur leurs erreurs. Celles qu’il avait commises lui, principalement. « Que c’est-il passé dans ta vie depuis notre dernière rencontre ? » Ajoutait-il avec des intonations qu’il espérait un peu plus joyeuse que les précédentes. Galaad tentait maladroitement de rattraper les derniers vestiges de la relation qu’ils avaient réussi à construire et qu’il avait égoïstement fait sombrer dans les abysses.

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❥ Kirby & Galaad

Kirby ne pouvait lutter contre cette vague de chaleur qui l’envahissait à chaque caresse exquise qui lui offrait sans s’en rendre compte. Il avait toujours fait preuve avec elle d’une douceur sans égale, de gestes tendres, d’un sourire qui la faisait fondre littéralement et faisait s’accroître de manière exponentielle les battements de son cœur qui s’affolait, alors qu’elle ne voulait plus quitter le monde dans lequel il l’entraînait et au sein duquel, elle se sentait enfin elle-même. Oui, elle avait rêvé de ce moment des nuits entières, son visage, cette tension, cette relation l’avait hanté des années et même après son départ. A quoi bon chasser le naturel, il revient toujours au galop. Son souffle était coupé, alors qu’elle ne quittait son intense regard. Lui et Blythe avait beau se ressembler comme deux gouttes d’eau, identiques en tout point, ce qu’elle lisait dans l’âme de Galaad, sa façon d’être avec elle, le différencier de son jumeau. Il avait ce petit je ne sais quoi de plus qui avait envoûté la jolie danseuse de ballet, et depuis, son cœur lui appartenait et qu’il le veuille ou non, ni elle ni lui n’étaient capables de se battre contre cet amour, ce sentiment inqualifiable qui s’était emparé de leurs cœurs et ne les quitterait jamais. A cette révélation, totalement perdue Kirby détourna le regard. Pourquoi était-ce si difficile pour elle de tirer un trait sur cette histoire d’amour impossible, sur cet homme qu’elle ne pouvait oublier ? Son cœur manqua un bond, à cette pensée qu’elle chassa, en fermant les yeux. Les paroles du jeune homme vinrent bercer la douce jeune femme qui désormais détachée de lui sourit pour simple réponse. « Je… Je devrais recommencer sur le champ, plus je le répèterai, plus il sera exécuté du mieux possible. » Elle sentait un vide immense lui déchirer le cœur, alors que cette proximité lui manquait déjà. Il était nécessaire à son bien-être et jamais rien n’avait su la combler autant que sa présence dans sa vie, dans son monde, tout près d’elle simplement. Tout semblait s’être arrêté autour d’eux et si le cœur de la demoiselle reprenait une allure normale, elle ne crut pas qu’il puisse simplement s’arrêter de battre.

Seulement, quand le jeune chorégraphe lança cette discussion tant redouté par cette femme de la haute société, elle sentit son sang se glacer et son cœur se stopper net. Pourquoi amenait-il cette discussion qui avait pour seul effet de la faire douter. Une vague de rancœur, d’incompréhension et de peine l’envahit soudain. Aborder ce sujet faisait remonter en elle tous ses souvenirs douloureux enfouis au plus profond d’elle, mais elle restait de marbre, cherchant à comprendre quelles étaient les raisons qui l’emmenaient à tenter le diable. A peine eut-il finit sa première phrase qu’il semblait d’ores et déjà désolé d’avoir mis cela sur la table. « C’est sûrement car ce n’était pas le moment... » Fit-elle sans savoir sur quel pied danser alors qu’elle pouvait encore sentir en elle la colère qui l’avait envahi quand qu’il l’avait quitté sans un mot ni une explication pour fuir. Sa mâchoire se serra, il était parti lui brisant le cœur, la laissant seule avec ses peurs et la vie après son départ avait été un véritable supplice et s’il était revenu aujourd’hui, elle savait que ce n’était pas pour elle, alors pourquoi lui rappeler ces atroces souvenirs. « J’ai beaucoup pensé à toi, je me demandais souvent comment tu allais mais je n’ai jamais trouvé le courage nécessaire pour t’appeler. » Ces paroles raisonnaient en elle tel un écho incessant, alors qu’avec son départ il avait laissé le couperet tomber sur la tête de Kirby la laissant déchirée par la douleur. Elle fut surprise à la fois ravie et troublée. Peut-être qu’il s’en était voulu ? Peut-être ne l’avait-il pas réellement aimé si il n’avait pas trouvé la force de se battre. Comme pour se protéger alors que sa gorge se serrait, elle haussa les épaules. Parler de cela lui était encore difficile et si elle avait toujours été une femme forte, elle se refusait de pleurer et se laisser ainsi submerger par ses sentiments. « Tu aurais pourtant du ... » S’éloignant du jeune homme de quelques pas, elle se referma comme une huitre, enfilant sa carapace, s’enfermant dans cette bulle où elle ne laissait personne l’atteindre « Ton frère et moi avons rompu peu après ton départ ...et j’ai décidé de vivre ma vie, et ma passion à fond… Tu m’excuseras mais je n’ai pas envie de parler de cela » Elle avait à la suite de son départ espérait de nombreuses heures, de nombreux jours, de nombreux mois espéré qu’il l’appelle et lui explique pourquoi il était parti…mais il ne l’avait jamais fait, alors aujourd’hui ça n’allait pas changer. Elle se retourna, s’approchant du poste alors que sa gorge se serrait et qu’elle pouvait sentir des larmes se logeaient dans ses yeux et la rancune prendre le dessus face à cette tendresse et cet amour qu’elle avait en son égard. Entendre cela la paralysait et elle ne s’avouerait jamais qu’il n’était peut-être pas trop tard. Si toutes ses pensées s’étaient durant des années envolées vers lui, elle ne voulait plus être fragile et pour cela il fallait qu’elle tire un trait sur ce passé et avance dans une nouvelle relation. Mais comment cela est-il possible quand il s’agit de la personne pour qui on donnerait notre vie.

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kirby et galaad.
I, the soul called Wanderer, love you, human Ian. And that will never change, no matter what I might become. If I were a Dolphin or a Bear or a Flower, it wouldn’t matter. I would always love you, always remember you.You will be my only partner.

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Son corps volait dans les airs, libre de toute entrave. Sa jambe droite battait l'atmosphère alors que la gauche pivotait délicatement sur elle-même, créant ainsi un mouvement de rotation. Ses mains se mouvaient autour de sa gracile silhouette dans un rythme qu'elle seule connaissait, tout accompagnement musical ayant à présent totalement disparut. Les yeux hermétiquement fermés, elle semblait particulièrement concentré sur ce qu'elle faisait et une goutte orpheline de sueur perla sur son front. Elle vint s'écraser sur sa joue avant de disparaitre à l'arrière de sa nuque. Plus le temps suivait sa course effréné vers l'infini, plus les traits féminins se détendaient, bientôt l'on pouvait lire sur son visage une réelle dévotion pour ce qu'elle s'appliquait à faire. Galaad ne fut satisfait que lorsqu'il pû remarquer le pli de plaisir entre ses lèvres, qu'elle s'efforçait néanmoins de cacher pour paraitre le plus investie possible dans son travail. Ses mouvements n'étaient pas aussi parfaits que quelques secondes auparavant mais, ils dégageaient la force de la passion qui avait, avec le temps, commencé à s'étioler chez le jeune homme. C'était encore plus saisissant. Que valait l'art le plus fidèlement retracé s'il n'exprimait aucunes émotions ? Galaad n'avait pas la volonté avec laquelle elle semblait être faite. Alors, il l'admirait silencieusement tandis que le mélange corrosif de ses sensations incendiait ses veines. Elles édulcorent et agrémentent votre vie, les émotions. Elles vous brûlent également de l'intérieur, sans aucune pitiée, et il ne reste de vous, à la fin du long et fastidieux processus, qu'un sommaire amas de cendre, les vestiges de votre propre frustration partie en fumée. « Je suis désolée pour toi et Blythe, j'étais vaguement au courant mais... » S'interrompait-il alors qu'il grattait nerveusement l'arrière de sa nuque ne sachant pas quoi ajouter exactement, mal-à l'aise. « Je suis désolé. » Répéta seulement Galaad, l'air penaud. Le chorégraphe se sentait fébrile, même s'il essayait par tous les moyens de cacher son trouble à sa partenaire. Des mois qu'ils ne s'étaient pas retrouvés seuls tous les deux, des années de silence radio sans absolument aucune nouvelle alors qu'il rêvait depuis tellement de temps de pouvoir attraper le combiner de son téléphone dans l'unique but d'entendre les intonations douces qui semblaient la caractériser. Jamais assez de courage pour le faire. Il avait vainement tenté d'oublier le fracas de ses sentiments dans un océan de silence, de les étouffer à l'intérieur de lui-même et les faire taire à jamais mais, quel avait été le sacrifice ? En valait-il seulement la peine ? Et maintenant il se sentait indéfiniment plus perdu que trois ans auparavant lorsqu'il avait pris la décision de partir, Galaad avait la désagréable impression d'avoir tout perdu en essayant de préserver le peu qu'il avait. Mais de qui se moquait-il ? Se dit-il en passant sa main droite sur son visage. S'il s'était enfui c'était dans l'intention de se sauver lui-même, cela était même devenu une attitude presque coutumière.

Dans un geste brusque il attrapait la sacoche beige qu'il avait apportée avec lui, une trentaine de minutes plus tôt, qu'il avait négligemment posée dans un coin éloigné de la scène pour qu'elle ne les troubles pas dans l'exécution de leurs répétitions. Après quelques secondes de recherche, il extirpa du ventre de cette dernière l'objet de ses désirs, un récipient transparent, vraisemblablement en plastique, et cylindrique où l'on pouvait apercevoir un liquide instable, tout aussi limpide, se heurter contre les parois lisses. En une enjambée, il se retrouva à nouveau à porter de bras de Kirby. « Tient. » Dit-il en lui tendant la petite bouteille d'eau. « Tu devrais boire un peu, ce n'est clairement pas le moment de te déshydrater, la journée s'annonce longue. Nous avons de nombreuses scènes à retravailler et très peu de temps puisque le jour de la grande première s'approche dangereusement. » Explique-t-il calmement alors que la date fatidique flottait telle une ombre oppressante au-dessus de sa tête. Dans moins de cinq mois il devrait avoir terminé, c'est ce que stipule son planning. Pour le moment tout allait bien, l'anxiété il arrivait encore à la maîtrisé mais, la situation ne lui était pas d'une grande aide, au contraire, et il doutait de pourvoir très longtemps garder le contrôle de ses sentiments. Tout était si puissant et pourtant avait la doucereuse sensation que ce n'était qu'une réminiscence de son passé. Un velours soyeux qui caressait son âme alors que l'on soulevait les couvertures qu'il avait soigneusement tenté de mettre en place, l'on libérerait ce qui somnolait en lui. « Les choses auraient dû se passer autrement, ce n'est pas ce que je voulais, tu le sais non ? Tu étais ma meilleure amie et c'était mon devoir d'être près de toi, je... je n'avais pas la force nécessaire pour jouer ce rôle à ce moment précis. » Confesse-t-il à demi mot, même s'il connait ses fautes et qu'il en supporte les conséquences, c'est la croix qu'il doit porter, il ne peut pas s'empêcher de lui dévoiler une partie de son coeur. C'était toujours la même chose avec Kirby, Galaad était dans l'incapacité physique de rester de marbre, combien bien même il tenterait d'essayer. « Pourtant, je ne voulais pas que tu souffres... » Un murmure à peine audible, une vérité qui en est une qu'à moitié. Incapable de lui révéler quoi que ce soit, il se sent coupable pour ce qui aurait pu être et par sa faute ne sera peut-être jamais, parce qu'y se passe actuellement entre eux et qui les ravages tous les deux. Il tourne les talons et insère un nouveau disque dans l'appareil, une vieille stéréo posé dans un coin de l'estrade, et une nouvelle mélodie de Wagner fait vibrer la salle au même rythme que son coeur.

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❥ Kirby & Galaad

Un tas de souvenirs venait de refaire surface à la simple idée d’aborder avec ce beau brun les années qu’ils avaient passées séparés. Comment pourrait-elle lui avouer la douleur infernale qui avait pris possession d’elle, faisant fuir la joie et ce sourire merveilleux qui illuminait son visage ? Comment lui cacher un peu plus longtemps que sans lui, elle n’avait jamais été elle, oubliant même quel goût avait le bonheur, cette vie qu’elle ne croquait plus à pleine dents, car ça n’en valait pas la peine si elle n’était pas près de lui ? Elle ne pouvait pas ! Cela lui semblait à la fois impossible et incorrect, car si elle avait été malheureuse, il se pouvait que lui n’ait pas vécu ainsi cette séparation. Peut-être avait-il été soulagé de quitter cette ville, se construisant un nouvel avenir où au final elle n’avait pas sa place. Car il fallait se l’avouer, s’il avait vraiment voulu l’appeler il l’aurait fait et elle aurait pu faire partie de ce renouveau et être plus qu’une amie s’il leur en avait donné la chance. Seulement, il en avait décidé autrement, la vie voulant compliquer un peu plus les choses s’était emparé de leur destin et avait écrit pour eux une nouvelle page de leur histoire où l’amour n’était guère possible et la séparation était nécessaire. Balayant d’un revers de la main, qu’elle passait gênée dans ses cheveux, tous ces sentiments négatifs qu’elle éprouvait et ces doutes qui entrainaient une bousculade de questions dans son esprit, elle soupira. Lui aussi pensait-il qu’elle était coupable de ne jamais l’avoir joint ? Sûrement, seulement, jamais elle ne l’avait oublié. La preuve était même qu’elle lui avait écrite de nombreuses lettres qu’elle n’avait guère pu lui envoyer par manque d’informations sur les lieux dans lesquels il se trouvait , puis des photos d’eux étaient toujours chez elle, et même dans un dossier caché sur son pc…Mais surtout, elle ne s’était jamais séparé du premier présent qu’il lui avait offert pour son anniversaire : un bracelet fin avec un petit cœur. A chaque fois qu’elle ne dansait pas, elle le portait, à l’abri de tous les regards pour ne pas qu’on la juge ou qu’on pense qu’elle n’avait jamais tenté de tirer un trait. Tout cela était faux, elle avait essayé mais il fallait croire que c’était en vain vu le chagrin qu’elle pouvait ressentir en cet instant précis. Passer à autre chose quand il s’agit de son âme sœur, n’est pas chose faisable. En effet, chaque action, chaque geste, chaque chanson est un signe du destin qui nous montre que lutter ne sert à rien car il aura chaque instant de notre vie sa place dans notre cœur. Se défaire de lui est simplement impossible, c’est comme si on se séparer d’une part de soi, et parfois la meilleure. N’être plus que l’ombre de soi-même, voilà par quoi elle était passée après le drame qu’elle avait vécu, puis la perte consécutive de Blythe et Galaad. L’avouer rendrait les choses plus difficiles entre eux qu’elles ne l’étaient déjà, donc dépasser ce sujet et aller de l’avant était nécessaire, alors elle allait y mettre un terme, mais avant elle devait être sûre et certaine « C’est bon, ne t’inquiètes pas je m’en suis sortie…Après tout je ne suis pas une Smith pour rien » Elle lui offrit un sourire sincère, totalement décontenancée alors qu’elle se laissait submergée par un flot de sentiments contradictoires dont elle n’avait guère le contrôle. Devait-elle lui dire à quel point elle s’était sentie seule sans lui… ? Elle n’en trouvait nulle part la force et le faire ne les aiderait pas sur le plan émotionnel et professionnel. Elle ne savait plus trop sur quel pied danser. D’un clin d’œil, elle voulut le rassurer mais il la connaissait parfaitement et il verrait qu’elle ne l’était pas plus. Elle ferma les yeux pour respirer et reprendre le contrôle de son corps et de ses émotions.

La laissant un court moment, il revint une bouteille d’eau à la main, et c’est en faisant preuve de beaucoup d’attention qu’il la lui tendit pour qu’elle se rafraîchisse. Si parler de ce qu’il ressentait n’avait jamais été chose facile entre eux, c’est cette douceur, la complicité qu’ils partageaient et ce lien, cette tension palpable, agréable et indescriptible qui faisait qu’elle était tombée sous son charme. Si elle se laissait à ses émotions, elle était persuadée qu’une fois de plus son cœur pourrait lui appartenir, mais en avait-elle le droit ? Il fallait croire que non. Retirant le bouchon, elle prit une gorgée, puis deux avant de lui rendre la bouteille et d’aller essuyer la perle qui avait parcouru son front avec sa serviette. « Merci pour l’eau Galaad. On ferait mieux de ne pas tarder et s’y remettre car les heures défilent ici » Recommencer tout de suite n’était pourtant pas dans ses plans, car elle n’avait plus le cœur à la tâche, mais fuir cette douleur oui ! Elle repensait amèrement à tout ce qu’ils avaient loupé, à toutes les choses qu’elle aurait voulu partager et vivre avec lui mais qu’elle n’avait pas pu et cette étincelle, cette passion qu’on pouvait lire dans ses yeux quelques minutes plus tôt avait disparu. Ses yeux étaient embrumés désormais et ne brillaient plus pour les mêmes raisons. Sa gorge elle s’était serrée et elle prenait sur elle pour rester de marbre. Quand il s’adressa à elle, employant le terme « meilleure amie » une vague de déception s’empara d’elle. Dire qu’elle avait si longtemps espéré qu’il y ait bien plus que cela entre eux. Elle ne fit qu’hausser les épaules pour lui montrer qu’elle était compréhensive, mais au fond, elle ne comprenait plus rien. « Je sais que ce n’était pas ton but, mais pourtant tu l’as fait. Tu m’as brisé le cœur Galaad, t’étais le seul en qui j’avais foi à cent pour cent, le seul en qui j’avais vraiment confiance. Tu faisais bien plus partie de ma vie que tu ne pouvais te l’imaginer…Et puis tu es parti et mon monde s’est écroulé, j’ai perdu un ami, un frère que je n’avais jamais eu, ce confident et complice…et j’ai compris qu’aimer et donner une chance à quelqu’un n’entraîne que la souffrance… Et vu mon expérience avec mon père j’aurais dû m’en douter mais je voulais croire qu’avec toi ce serait différents. » Les mots franchissaient la barrière de ses lèvres sans qu’elle ne puisse s’arrêter. Ses paroles n’étaient point sorties sur le ton d’un remord, mais telle une vérité inavouable qu’elle lâchait comme une bombe, sans se contrôler. Ses yeux étaient le miroir de son âme et on y lisait le supplice qu’il lui avait fait vivre et la rancœur qu’elle avait pu ressentir en son égard. Elle lui faisait dos, et ses lèvres tremblaient autant que ses mains, pourtant elle ne voulait pas le lui montrer. Elle se retourna posant sur lui un regard furtif, avant de dire « J’ai besoin d’une pause Galaad, je reviens plus tard. » Elle dévalait les escaliers, les larmes glissant sur ses joues en silence, alors que fuir lui semblait être la meilleure des solutions qui se présentait à elle.

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kirby et galaad.
j'ai compris que le bonheur, ce n'est pas de vivre une petite vie sans embrouilles, sans faire d'erreurs ni bouger. le bonheur c'est d'accepter la lutte, l'effort, le doute, d'avancer. d'avancer en franchissant chaque obstacle.

Pauvre idiot, abrutis. Tu vas regretter cette journée, comme cela t'es si souvent arrivé. Tu vas regretter les caresses qui vont te tourmenter secondes après secondes, tu vas regretter les sourires qu'elle ne t'adressera plus, ceux où tu décèles déjà les prémices violant de l'amertume, tu vas la regretter elle lorsque vous vous écrouerez. Le chaos de ses minutes sera l'unique souvenir confus qu'il vous restera de votre vie passée et Galaad avait beau se le répéter avec véhémence, cela ne changeait rien au fait. Il ne pouvait plus faire marche arrière et des émotions trop longtemps contenue prenaient l'avantage, perdant tout sens de la réalité, il leur fallait évacuer ce qu'ils n'avaient jamais pu oublier. Les sentiments, vous savez, cela vous bouffe de l'intérieur. C'est une blessure, superficiel, légère qui ne guérit pas toujours. Elle s'infecte, elle se propage, elle brûle et vous ne pouvez penser qu'à elle. La douleur coule dans vos veine, incendie votre sang et vous souffrez à en crever. Vous pourrez arracher votre peau dans l'espoir que tout s'arrête mais rien ne marche, alors vous apprenez à vivre avec cette souffrance et elle fait partie de votre quotidien. Parfois, durant des fugaces moments, il peut vous arriver d'oublier qu'elle est présente et vous continuez votre existence, vous efforçant de ne pas refaire les erreurs du passé. Cependant, elle revient toujours. Telle une ombre. Elle guette le moment propice, celui qui fera le plus mal, celui qui vous dévastera peut-être pour toujours. Galaad attrapait fébrilement la bouteille d'eau que Kirby venait de lui rendre, tout en perdant la notion la plus de sa personne. Il plongeait dans un tourbillon enivrant de sensation qu'il aurait préféré ne jamais retrouver, ne pas connaitre. « Tu m'as brisé le coeur Galaad (...) et j'ai compris qu'aimer et donner une chance à quelqu'un n'entraîne que la souffrance... vu mon expérience avec mon père j'aurais dû m'en douter mais je voulais croire qu'avec toi ce serait différents. » Ses plaintes furent un supplice. Elles brisèrent le peu d'estime qu'il gardait en son sein, tel un précieux joyaux au vu de la rareté de la denrée, il ne lui en restait plus néanmoins. Pas après cela. Sa mâchoire se crispa et il sentait ses dents grincer, tellement que cela lui fit presque mal mais, il ne s'en préoccupait pas. Compulsivement ses poings se fermaient sur eux-mêmes et la jointure en devenait livide. Savoir que l'on risque de blesser un être qui nous est chère, et Dieu seul savait à quel point la jeune femme comptait à ses yeux, avait un effet radicalement différent que celui de se retrouver devant les faits accomplis. Naïvement Galaad avait espéré que les choses se seraient passés autrement, enfermé dans une bulle qui le protégeait des attaques extérieurs, il voulait tellement qu'elle soit heureuse. Avec ou sans lui. A présent il prenait une pleine conscience de ce qui l'avait poussé, lui, à partir. Ce n'était pas les autres qu'il essayait de protéger mais lui-même et il avait lamentablement échoué. Une seconde peut changer de manière irréversible votre vie. « Attend il faut que nou- » La danseuse disparaissait déjà vers l'arrière de la scène, disparaissait dans les lourds rideaux de velours rouge. Malgré les années qui s'étaient écoulaient, trois ans lui semblait une éternité, il continuait de la connaitre si bien. Ils avaient passés tellement de temps ensembles, à se découvrir mutuellement par de longues discutions nocturnes lorsqu'il ne trouvait pas le sommeil. Des heures au téléphone à soutenir l'autre, à l'aimer secrètement. Le son brisé de sa voix ne lui laissait pas un grand doute quant à l'état dans lequel elle se trouvait mais, une fois encore il se dérobait. Il fallait lui laisser prendre son temps, que pouvait-il bien changer à la situation, comment aurait-il pu lui venir en aide ?

La bouteille en plastique transparent toujours à la main il dévissa le bouchon avant de la porter à ses lèvres. Le liquide, quoi qu'un peu tiède, soulageait la sécheresse de sa gorge sans pour autant le soulager. Galaad se flétrissait de l'intérieur. Ses pas résonnaient dans la pièce à présent vide alors qu'il déposait l'objet qu'il venait d'utiliser à l'intérieur de son sac. Son regard se fixa sur le miroir au fond de la scène, rien de très extravagant. Il s'accrochât à son propre reflet, se scruta tout en faisant la plus grande peine du monde pour se reconnaître. Au-delà du ridicule de sa position, ainsi voûté ses épaules semblaient immenses, c'était les traits tirés de son visage qui le fascinait d'une manière morbide. Ses lèvres ne semblaient plus qu'être une mince ligne pincée tandis que ses yeux, supposés être aussi brillant que l'océan, n'avait jamais paru aussi terne. Galaad pouvait voir distinctement la peur qui caressait sa peau en une fine pellicule. La vérité et la connaissance paraissent indéniablement liées, la recherche de vérité semble être la constante que tout homme tend à assouvir. C'est le produit d'une activité de l'esprit, abstrait et sans aucun autre but qu'elle-même ; elle se suffit à elle-même. Néanmoins, si l'on définit la vérité comme adéquation entre un discours et le réel, un paradoxe se dégage de sa relation avec la connaissance, étant donné que cette dernière est déconnectée du réel. Tout comme il était maintenant. Et il en avait assez, d'être effrayé par ce qui était vrai et se complaire dans ce qu'il croyait être juste. En quelque enjambée il la retrouva à l'extérieur, juste à l'arrière du théâtre. Kirby était allé prendre l'air comme il s'en doutait, elle le faisait toujours lorsqu'elle se disputait avec Blythe, son frère jumeau. L'endroit était vétuste, plutôt étroit, c'était une ruelle que personne ne prenait la peine d'entretenir et un vent taquin s'engouffrait dans celle-ci, faisait mouvoir ses cheveux dans le vent. « Kirby. » Fit-il en un murmure à peine audible, la vision de ses larmes creusant des cillions dans ses joues lui serrant le coeur. Galaad n'avait jamais voulu en arriver là. « Ne pleure pas, je ne mérite aucune de tes larmes. » Sa main se déposa sur son épaule, c'était la seconde fois qu'il la touchait. Il pressa ses doigts contre ses épaules alors que les fragrances sucrées de sa peau venaient chatouiller ses sens, l'enivrait à nouveau. L'emprise qu'elle possédait sur lui était dangereuse par son intensité. « Je n'ai aucune excuse, je le sais bien et je ne te ferais jamais l'affront de te demander ton pardon. Bon sang, tu n'as pas la moindre idée de combien je m'en veux actuellement. Si j'avais eu la moindre idée des conséquences désastreuses que mes actes auraient eu, les choses se seraient passés différemment. Malheureusement ce ne fut pas le cas. » Le chorégraphe encadrait le visage de sa bien aimée par ses deux imposantes mains masculine. Il espérait qu'elles n'étaient pas trop froides. De son pouce il effaçait les traces qui trahissaient son chagrin, récoltant certaines larmes religieusement. Qui aurait pu prévoir la tournure des événements, depuis son retour les surprises se succédaient pour Galaad et chaque le décontenançait mais aujourd'hui restait sa dernière chance d'être sincère... ou de tout perdre. « Ironiquement je suis partie dans l'espoir d'éviter aux gens que j'aimais de souffrir. » Soufflait-il la voix enrouée par l'émotion, son regard méditerrané plongeait dans les prunelles brillantes d'émotion de la jeune femme. « Maintenant je me rends compte que ce n'était qu'une manière de me protéger moi-même. Un geste purement égoïste. Cependant, j'étais tellement terrifié, plus le temps passait et moins je réussissais à me contrôler, je perdais pied et sur le moment cela m'avait semblé être la plus judicieuse des solutions. Je n'arrivais plus à contenir mes sentiments, je ne pouvais plus réfréner ce que je ressentais... » Il prit une profonde respiration. Des bruits lui parvenaient dans le lointain, des sons abstraits, sans importance. « Ce que je ressentais pour toi. » Avouât-il finalement après presque cinq ans.

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❥ Kirby & Galaad

Il avait voulu qu’elle lui parle de ce qu’elle avait vécu avec son départ, il avait voulu savoir ce qu’elle avait sur le cœur. Et c’était ce qu’elle avait fait le cœur battant, les larmes aux yeux et la voix déraillée quand elle lui avait confié à quel point elle avait souffert à la suite de son départ. Oui, elle l’aimait et l’avait toujours aimé, vivant sa fuite comme l’un des pires jours de sa vie. Elle avait partagé avec lui tellement de bons moments que de le sentir lui filait entre les doigts alors qu’elle taisait ses sentiments lui avait brisé le cœur. Comment avait-il pu quitter la ville sans ne donner aucune nouvelles à sa propre famille et à celle à qui il tenait temps ? Les mots qui franchissaient la barrière de ses lèvres étaient de véritables gifles pour le jeune homme qui prenait sur lui en silence. Il les encaissait sans la quitter des yeux, alors que sa gorge se serrait rendant sa respiration difficile et qu’elle tremblait sans pouvoir se contrôler. Son sang bouillonnait en elle et des milliers de sentiments contradictoires la déchiraient. Elle était perdue entre la rancune et le pardon, la tristesse et l’apaisement de lui avoir dit, l’amour et la haine, le chagrin et la joie de pouvoir avancer et construire quelque chose de nouveau avec lui. Et si aucun d’eux n’arrivaient vraiment à tirer un trait sur ce passé douloureux qui les hantait toujours, comme le naturel qui revient au galop pour leur rappeler que l’un sans l’autre il n’était rien. Elle n’avait pas pu mettre de mot pendant longtemps sur ce qu’elle ressentait ou non encore pour lui, et en cette journée ensoleillée , en cet instant précis, elle ne pouvait pas le nier, malgré tout ce qu’elle avait souffert, elle l’aimait toujours comme jamais. Il y a de ses histoires qui restent à jamais gravé dans nos cœurs, de ces personnes qui entrent dans nos vies, la bouleverse pour le meilleur et pour le pire, ne cessant jamais d’en faire partie, et il faisait partie de ces personnes. Leur histoire était une histoire éternelle qui se devait de continuer à écrire. Le destin n’était pas le seul à vouloir réunir ses deux êtres qui étaient faits l’un pour l’autre, au fond, ils le voulaient aussi, et la situation le prouvait bien entendu. Rien ne servait de lutter, il l’avait dans la peau et c’était réciproque bien que les termes qu’il employait pour expliquer ce qu’elle représentait pour lui l’anéantissaient. Elle ne comprenait pas pourquoi il refusait de voir la vérité en face, et remettait de suite en question à quel point elle était important pour lui, alors que le doute et le regret la rongeaient de l’intérieur, rendant les choses plus difficiles. L’ambiance était devenue électrique et pesante, si bien qu’elle ne tarda pas à se sentir suffoquer. Elle avait un besoin imminent de se faufiler hors de ces lieux pour ne pas qu’il la voit craquer et qu’elle puisse laisser ses larmes s’échapper. Pourquoi aimer était une chose si douloureuse et si belle à la fois ? Elle savait quel venait de blesser Galaad au plus haut point, car non seulement elle le connaissait par cœur, mais car les traits de son visages et ses gestes ne trompaient pas. Et si elle aurait voulu le prendre en bras, le réconforter et essayer d’avancer, sur l’instant elle n’en avait plus la force. Se retournant brusquement, elle lâcha dans un murmure qu’elle avait besoin de prendre l’air et disparu sans attendre de réponse de sa part. C’était une chose bien trop difficile, car elle avait peur qu’il la repousse à nouveau, peur que ce qu’elle ressentait ne soit pas partagé, peur qu’il ait véritablement tourné la page. Fuir lui semblait être la meilleure solution qui se présentait à elle pour se protéger un minimum, comme il l’avait fait quelques années auparavant. Il n’eut pas le temps de la rattraper qu’elle se retrouvait déjà dans la cour arrière. Claquant la porte après son passage, elle s’adossa au mur et se laissa tomber par terre, le cœur battant à tout rompre. Ramenant les jambes à sa poitrine, elle se laissa submerger par la peine, et fondit en sanglot. Elle cachait de ses mains son visage, où ses yeux devenaient bouffis et rougis par les larmes. Il fallait qu’elle relâche la pression et extériorise ce supplice qui la dévorait, rendant la remontée de la pente difficile.

Entendant le jeune homme qui approchait, elle se releva et essuya du revers de sa main ses marques de tristesse. Elle faisait les cents pas, le vent s’engouffrant dans sa crinière brune, pour calmer ce démon qui avait pris possession d’elle avant de s’appuyer à nouveau contre ce mur de brique froide. Cette douleur ne la quittera donc jamais. C’est le souffle à nouveau coupé qu’elle sursauta alors que plongée dans ses pensées, elle en fut sortie par la main de Galaad qui se posa sur le creux de son épaule prononçant son simple nom « Kirby. » . Et voilà que ses larmes se remirent à couler. Elle baissait les yeux, déchirée entre le besoin de se défaire de lui et celui de rester ainsi car il savait alléger ses souffrances. Elle ne bougea pas, paralysée par l’effroi et le chagrin. Bien sûr qu’il méritait chacune de ses larmes car il était l’être qu’elle aimait le plus dans ce monde. Elle ne pouvait prononcer aucun mot, alors qu’il se confondait en excuse sans vraiment s’en sentir digne, justifiant ou essayant tant bien que mal d’expliquer les raisons de son départ. Elle avait ses yeux plongeait dans les siens à la recherche d’une quelconque réponse, et buvait ses paroles, dans un silence pesant. Ses spasmes s’étaient calmés, et si elle se sentait encore ses jambes à la limite de flancher, le contact de ses mains sur ses joues avait un effet apaisant. C’était paradoxal, mais pourtant c’était fou comme sa seule présence, sa seule douceur pouvait lui donner l’espoir que les choses prennent une tournure différente. Elle commençait à comprendre la raison de son départ, mais ne voulait pas y croire de peur d’être déçue une nouvelle fois, si elle se faisait des idées. Quand il parlait de sentiments qu’ils ne pouvaient contrôler plus longtemps, de la peur et du doute qui les accompagnait alors qu’il ne pouvait réfréner, était-ce lié à elle ? La réponse à cette question ne tarda pas à arriver. « Je n'arrivais plus à contenir mes sentiments, je ne pouvais plus réfréner ce que je ressentais... Ce que je ressentais pour toi. » Alors il l’avait aimé en retour et en silence ? Ses yeux s’asséchèrent, et son cœur battit la chamade. Le temps venait de s’arrêter et après plus de cinq ans elle savait la vérité. Les yeux brillants, elle posa ses délicates mains sur le visage de Galaad et son visage s’approcha tout doucement du sien. Il avait beau parler à l’imparfait, elle espérait du plus profond de son âme qu’il ressente pour elle cette étincelle, ce sentiment attendrissant et agréable qu’elle-même avait au fond d’elle. Elle mourrait d’envie de l’embrasser après tant d’années à l’aimer silencieusement et oubliant sa raison pour écouter son cœur, elle réduit à néant la distance qui séparait leur corps et se mit sur la pointe des pieds pour l’embrasser. Ses lèvres vinrent d’abord frôler les siennes, les effleurant avec envie, avant qu’ils ne partagent un véritable baiser. Une agréable sensation de bien-être l’enivra aussitôt, alors qu’il n’existait pour elle que le battement de leur cœur au même rythme. C’est avec difficulté qu’elle lâcha ses douces lèvres pour murmurer les yeux flamboyants « Mon dieu Galaad, si tu savais comme je t’aime» Elle ne s’était pas attendue à le lui avouer ainsi, mais son cœur en avait décidé autrement.

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