Elle était la lumière de toutes mes espérances, le feu ardent de mes croyances. ㄨ Du plus loin qu'elle se souvienne, elle l'a toujours vue comme un modèle. Une personne à suivre, une perfection infaillible. Et même encore maintenant, cette certitude ne quitte pas son esprit. Personne ne pouvait le nier, son sourire est le plus doux qui soit. Son regard, quant à lui, inspire toute la bonté du monde, quant à ses gestes, eux, ne sont que fluidité et discrétion. À la voir comme ça, elle avait tout d'une personne de haut rang, comme une princesse issue de l'un de ses livres préférés. Comme une héroïne que l'on ne peut qu'aimer. Et au fond, une héroïne, s'en était une, comme toutes les mères du monde. Car il faut bien du courage, de la patience et de l'amour pour pouvoir être mère et assumer ce rôle. Mais elle n'a jamais failli à la tâche. Même le temps n'a pas eut prise sur elle. Même la vie n'a pas réussi à la changer. Kathryn Hepburn est et restera la femme la plus honorable que Laurel connaisse et elle ne pense pas ça parce que c'est sa mère. « Maman, tu n'as jamais voulu d'autre enfant ? » Assise sur la balancelle qui trônait sur la terrasse derrière la maison, l'adolescente regardait sa mère arroser les fleurs avec amour. Kathryn Hepburn s'arrêta en entendant la question de sa fille et posa son regard sur celle-ci. « Oh si, plus d'une fois... Mais l'occasion ne s'est jamais présentée, malheureusement. Pourquoi ? Tu regrettes d'être toute seule ? » Un doux sourire se dessinait sur le visage de la jeune femme alors que sa tête s'inclinait légèrement sur la droite. Oui, elle avait songé plus d'une fois à avoir d'autres enfants, mais face aux essais infructueux, le couple finit simplement par abandonner l'idée. Haussant les épaules en guise de réponses, Laurel renchérit avec un large sourire. « Moi j'aimerais plusieurs enfants. Tôt. L'idéel serait d'avoir le premier vers vingt ans. » Sa voix se voulut plus légère, sa mine plus rêveuse et c'est en quelques secondes que madame Hepburn perdit sa fille, trop absorbée par ses rêves. Souriant face à cette remarque, elle reprit son jardinage, songeant elle aussi à sa vie, si elle avait eu un autre enfant...


« Laurel, viens voir. », la jeune adolescente, assise sur le canapé, un livre à la main, se leva sans quitter le livre des yeux pour aller à la cuisine rejoindre sa mère. « Hmm, attend je termine ma page. » Dit-elle tout en s'asseyant sur l'un des tabourets. Page qu'elle termina rapidement, portant toute son intention sur sa génitrice. « Oui ? » Lui fit-elle en souriant. « Je repensais à notre conversation de la dernière fois... Dis... Si ton père et moi adoption un enfant, pas forcément un petit, mais plutôt un adolescent... Tu en penses quoi ? » Son ton était hésitant, son regard légèrement fuyant. En vérité, elle avait peur de la réaction de sa fille. Mais Laurel, elle, était ravie. Plus que ravie même. « Sérieux ?! Mais ça serait super ! Un garçon si possible, c'est plus marrant et moins chiant qu'une fille. Puis comme ça il pourra jouer au protecteur et... Non, sérieux ? » L'excitation, les gestes et le sourire de Laurel donnait les larmes aux yeux à sa mère. Elle était heureuse. Heureuse d'avoir une telle fille. Un tel mari. Une telle vie. Sans même répondre, elle prit sa chair de sa chair dans ses bras et Laurel se laissa faire dans un sourire. Sa vie allait changer et au fond, ça lui convenait à la perfection.

J'pensais pas trouver en toi le repère dont j'avais besoin depuis si longtemps. ㄨ Il n'avait rien du gars parfait. Loin de là, il faut l'avouer. À vrai dire, s'était un mec assez effarouché, toujours sur la défensive et méfiant comme jamais. S'il avait été un animal sauvage, il aurait mordu tout le monde à la première occasion. Mais s'était un ado d'un an plus vieux que Laurel. Un adolescent balloté à droite à gauche depuis toujours, suite à la mort de ses parents alors qu'il n'avait qu'un an. Plus de parents, pas de famille, fils unique... On ne peut pas dire que sa vie avait bien commencé. On ne peut pas dire non plus qu'il a fait des efforts pour rester là où on lui proposait d'aller. Si, au début oui, il faisait tout pour être l'enfant-modèle. Mais sa maladresse et sa réserve faisaient que ça ne collait pas. À force, on arrête juste d'essayer, non ? Et pourtant, la famille Hepburn le voulait lui. Lui le garçon assis à l'intérieur à gribouiller sur une table. Lui l'asocial, l'enfant qui ne souriait pas, le difficile voire même la petite brute. Lui. Lorsqu'elle le vit, elle ne put s'empêcher d'aller vers lui. Un artiste même si ses dessins n'était pas parfait. Il devait le sentir puisque la connexion s'était fait, même s'il le niait. Elle l'avait choisi et inconsciemment, il les avait choisi aussi. Mais l'apprentissage, l'adaptation et l'accommodation firent qu'il était déplaisant. Du moins pendant un temps. Mais s'était, à leurs yeux, leur enfant. Leur garçon. Pour Laurel, il était son nouveau frère, celui qui la soutiendrait, l'engueulerait. Son complice, son meilleur ami. Celui qu'elle avait toujours attendu.

« Tu sais quoi ? Si t'étais un animal, tu serais un chat sauvage. Le genre de bête méfiante, sur le qui vive et pourtant qui n'attend qu'une chose : des tonnes de câlins et de l'amour. » Assise devant la table, en train de déjeuner avant de partir en cours, Laurel avait sorti ça après avoir fixé un bon moment son frère, les nerfs à vif. Malgré lui, il se mit à sourire. « Et toi tu serais une fouine. Toujours à te mêler des affaires des autres. » Lança t-il entre deux cuillères de céréales. « Hummm, non, j'dirais plutôt un faucon, rapide comme l'éclair et l'oeil à vif ! » Rétorqua t'elle avec un grand sourire alors qu'elle lui piqua sa tartine de beurre de cacahuète. Tartine qu'elle enfourna dans sa bouche sans se séparer de son sourire. Lui, ne put que sourire aussi. C'était elle qui l'aidait à s'adapter. Elle qui l'aidait à s'accepter. Car dans son ton et sa façon d'être... Tout laisser entendre que c'était naturel. Que sa présence était naturelle. Que sa place était bel et bien ici. Et au fond, c'était ce qu'il attendait depuis toujours, que quelqu'un lui fasse sentir que sa place était bien là où il se trouvait et pas ailleurs... « Tiens ! Allez, dépêche, on va être en retard. » Dit elle en tendant la moitié de la tartine alors qu'elle se levait pour aller en cours. Lui, prit la tartine en silence, hocha la tête et suivit Laurel, celle qui est désormais sa soeur.

J'aurais voulu changer les choses, mais le passé ne peut être changé. ㄨ Sa vie tout entière était celle qu'elle attendait, celle qu'elle avait espéré. Elle avait décroché son diplôme, ses parents lui avaient trouvé un logement et lieu de travail par la même occasion, lui donnant l'occasion de se lancer dans son rêve, sa passion, éleveur canin. Les débuts furent difficiles, mais la jeune Hepburn était passionnée et l'amour qu'elle portait à ses animaux combiné au soutien financier familial fit qu'elle s'en sortait pas si mal pour un début. Elle les avait eux et s'était le plus important. Oui. La vie qu'elle voulait, le chemin qu'elle avait pris était celui qu'elle s'était tracée. Certes, elle aurait pu faire des études de vétérinaires et s'en sortir mille fois mieux, elle en avait les capacités. Mais elle n'en avait pas envie. Elle n'était pas faite pour les longues études. Elle, elle était faite pour être sur le terrain. Dans l'action. Laurel avait même tenté d'être éleveur de félins, en zoo. Mais malheureusement, elle ne fut pas retenue. En échange, elle élève ses bergers Australiens et ses chats tout en étant bénévoles aux refuges. Les animaux sont toutes sa vie et même si ça lui prend du temps, elle sait qu'elle est faite pour ça. Oui. Sa vie tout entière était celle qu'elle attendait. Rythmée par des histoire de coeur qui la passionnée sans pour autant vraiment s'impliquer. Par sa famille toujours présente, par son frère, qu'elle aimait tant. Son frère... Finalement, ce fut lui le réel problème dans l'histoire. La part d'ombre dans son plan. Car la fille qu'il aimait l'avait brisé et depuis ce jour, tout avait changé. Il n'était plus celui qu'il était. Tombant en dépression, il fit deux tentatives de suicide, la dernière le laissant dans le coma à l'hôpital. Le monde si parfait, si idéal de Laurel s'effrite depuis ce jour. Oui, son élevage marche à merveille à présent, ayant quatre personnes à charge pour l'aider. Mais qu'est-ce que cette réussite si elle ne peut la partager avec son frère ? Six mois. Voilà six mois qu'il est dans le coma, sans changement. Les médecins parlent de choses que Laurel ne comprend pas... Ou qu'elle se refuse à comprendre. Son frère est brisé et dans cette histoire, elle ne peut même pas l'aider... Sa vie part sur un chemin auquel elle ne s'était pas préparé... Mais elle se battrait. Car il était sa vie, son meilleur ami. Car il était son frère et elle avait terriblement besoin de lui. Le plus dur dans l'histoire, c'est pour ceux qui reste et non ce qui parte et ça Laurel l'avait bien compris...

Tu as pris possession de mon coeur comme on prend possession d'un simple objet... ㄨ blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla blablabla