Kirby † Une histoire sans visage ni souvenir

**Invité** one more night

† Nikolaas & Kirby.

L'ennui … Une notion qui ne me semblait pas étrangère, une notion étrange pourtant, qui semblait affamé mes neurones en manque d'action. Mon poignet pivota, et le livre retomba lourdement sur un sol qui serpentait sous mes yeux fatigués. Je n'avais envie de rien, si ce n'est de trouver un moyen de réveiller l'animal qui semblait se perdre dans une amnésie éternelle. Les premières lueurs de l'aube caressèrent la vitre rendue étincelante par ce flux doré qui y coulait, et je me laissais rouler, tombant d'un canapé où j'avais échoué, une bouteille de bière à la main. Et pourtant, j'avais repris ce boulot, destiné à me faire revivre, à m'extraire de cet océan sombre dans lequel je m'étais noyé durant de longs mois. J'étirais légèrement mes muscles endoloris avant de me rapprocher de cette fenêtre qui donnait sur cette route grisâtre qui slalomait entre les nombreux immeubles de la ville. Un bruit d'automobiles, crissements de pneus qui entraînaient probablement les conducteurs à s'insulter entre eux. Une image vint frapper mes paupières, l'image d'une rue dans laquelle tout m'avait été permis, à portée de ces doigts qui se repliaient par manque d'activité réelle en ce jour qui se dessinait tristement. Je n'étais de service que le soir venu alors … J'inspirai profondément avant de me concentrer sur ces brides qui revenaient par lambeaux. Une curiosité qui naquit indubitablement alors que je visualisais le nom dit de la rue dans laquelle j'avais du passer de nombreuses heures. Je me retournais souplement, attrapant cette veste qui traînait sur une chaise renversée. Je l'enjambais sans plus m'en préoccuper, avant de claquer la porte de l'appartement, attiré par une adrénaline que je sentais monter. Je dévalais les marches, rejoignant le parking et cette voiture dans laquelle j'étais monté deux trois fois sans jamais pousser ce levier de vitesse comme mon instinct me le soufflait. Mais une part de moi même, semi inconsciente, avait su qu'une passion se dessinait sur ce volant sur lequel se posèrent mes mains. Un toucher familier, une envie pressante, un besoin presque vital. Mes lèvres s'entrouvrirent, alors que je penchais légèrement la tête, effleurant ses clefs qui n'étaient pourtant plus des étrangères. Quand à mon GPS, il trônait non loin de mon regard, à portée de ces doigts qui s'en saisirent. Je fouillais, incrédule de n'en avoir eu l'idée plus tôt, puis listais les quelques adresses qui avaient été entrées. Je reconnus le nom de la rue, dont je pensais m'être rappelé. Une adresse choisie et la voix résonna dans l'appareil, tandis que la jeune femme m'indiquait la route à suivre. Je démarrai en douceur, une douceur que je maîtrisais alors que je me laissais conduire, traversant une ville passée qui semblait s'illuminer de nouveau. Un faible espoir devant une réminiscence brève, qui s'embrasait alors que je me rapprochai de cette dite rue. Je me garais contre un trottoir, observant les quelques bâtiments qui s'y érigeaient, avant de plaquer ma tête contre cette appui. Mon enfance … J'avais la sensation que mes jeunes années étaient liées à une activité qui s'était déroulée en grande partie dans cette rue pourtant étroite. Mes doigts cherchèrent la poignée de la portière, puis je descendis, en laissant tomber mes lunettes de soleil sur l'arrête d'un nez habitué. Je refermais ce blouson qui me protégeait de cette fraîcheur matinale, avant de me rapprocher d'un groupe qui stagnait à quelques mètres. « Nik ! » Un homme s'en détacha, alors que plusieurs visages se retournaient vers moi. « Quelle surprise ! » Un bras qui frappa mon dos, un sourcil levé qui s'afficha sur mon visage devant une démonstration qui me laissait coït. «Le fantôme d'un champion déchu par le temps. » Des mots qui me parvinrent mais dont le sens m'était dérobé par une étrangeté dont lui n'avait conscience. « Tu viens te remettre en selle ? Départ dans deux minutes ! » Cette fois ci, je n'avais besoin de traducteur, car je vis enfin ce que cette foule dissimulée. Plusieurs voitures, une course qui se dessinait dans une rues où certaines personnes attendaient. Mais ce n'était pas l'étonnement qui naquit dans mon ventre, mais bien une excitation que je me plaisais à connaître, ou bien à redécouvrir. « Alors c'est partit. » fis-je sans hésitation en faisant tourner mes clefs autour de mon index. Je reculais, avant de rejoindre ma voiture, sous le regard de plusieurs personnes qui semblaient me reconnaître. Champion déchu ? Ainsi donc avais-je été un habitué de ces courses folles qui secouaient les rues de Chicago … une lubie que ne pouvaient connaître mes supérieurs, car cette passion allait à l'encontre même de mon métier. Je tournai les clefs après avoir claquer ma portière, puis démarrai lentement afin de me placer derrière une des voitures installées sur la ligne de départ. Je retirais mes lunettes d'un geste, les balançant sur le siège passager, avant de me préparer . Mes muscles étaient tendus, mais j'étais étrangement apaisé par une perspective qui me plaisait. Les secondes s'écoulèrent, trépassèrent l'une après l'autre, puis le signal fut lancé, coup de feu lancé dans cette ville encore endormie. J'écrasai l'accélérateur, et la voiture se mit à bondir littéralement sur la route. Un battement de cœur, un souffle, un esprit concentré sur une route que je reconnaissais sans vraiment la visualiser dans cette mémoire ombrée. Et je réagis au quart de tour, tournant subitement dans une rue étroite qui … Une pirouette au loin, une danseuse qui planait en plein milieu de la route. Je réagis instinctivement, frappant le frein de mon pied, tournant brusquement le volant avant d'écraser ma bagnole dans des poubelles qui se fracassèrent sur le sol. Je rouvris les yeux, le souffle accéléré par cette angoisse folle qui m'avait traversé, avant d'ouvrir la portière et de regarder la jeune femme d'un air noir. « Mais vous êtes complètement malade ? Il y a des scènes et des théâtres pour faire vos putains de pirouettes ! » La rage se peignait sur mon visage alors que je fixais cette petite brune dont le visage m'était familier. Familier, inconnu, je m'y perdais. Mais le sien … Je fronçais lentement les sourcils, la mémoire titillée.

**Invité** one more night

❥ Kirby & Nikolaas

Une envie de fuir avait envahi Kirby depuis qu’elle s’était levée, et elle devait avant toute chose la chasser de son esprit. Mais depuis une semaine, cette sensation étrange s’était ancrée en elle, faisant de ses rêves de réussite, un cauchemar où son cœur était brisé une nouvelle fois et tous ses objectifs, s’envolaient en fumée. La jolie brune toujours allongée sur son lit, se leva d’un bond pour aller passer de l’eau sur son visage, où la peine et le déchirement intérieur qu’elle vivait se lisaient. L’eau était froide, et coulait entre ses mains, alors qu’elle observait son reflet totalement perdue. Ses peurs de tout perdre la guettaient, tandis qu’une boule d’angoisse naissait dans son bas ventre. Depuis le retour de Galaad dans sa vie plus rien n’allait comme avant. Il la bouleversait, la décontenançait et faisait ressortir tout ce qu’elle avait si longtemps enfoui en elle et détestait. Par sa faute, elle redevenait la jeune femme fragile et forte à la fois, la fille naïve, romantique et amoureuse qu’elle avait été. Elle haïssait cette part d’elle-même qui lui rappelait sans cesse toutes ses erreurs et à quel point l’amour paternel ou l’épique histoire amoureuse pouvait la faire souffrir. Oui , tous les gens qu’elle s’était donné le droit d’aimer l’avaient fait souffrir, la détruisant comme on brise un cœur de verre, et aujourd’hui, il était pour elle hors de question de redevenir ainsi. Elle se baissa délicatement et amena l’eau fraîche à son visage. Ce voile froid, lui redonna un bon coup de fouet, lui donnant la force de se battre contre elle-même et l’envie de chasser ses mauvaises pensées une bonne fois pour toute. Elle devait démarrer sa journée comme à son habitude et se rendre dans un lieu grâce auquel elle se sentirait mieux. Se glissant sous la douche, elle fit couler l’eau sur son corps, et ferma les yeux. Non, elle ne laisserait plus personne l’atteindre aujourd’hui, elle avait besoin de se sentir libre, seule et ne pas avoir peur d’être elle. ET le seul moyen d’obtenir tout cela à la fois était de se rendre dans ce lieux qu’elle chérissait tant, qui lui rappelait son enfance auprès de son protecteur, de sa bouffée d’air : de Nikolaas. Oui, elle avait besoin de lui, et s’il n’arrivait pas à mettre une histoire et des souvenirs sur son visage, elle devrait se passer de lui. Alors son unique solution devenait de partir dans ce lieu qui regorgeait de souvenirs de leurs passages dans cette ville. Pleine de courage et de bonne volonté, la jolie danseuse de ballet enfila une tenue confortable, des chaussures, prit son Ipod touch et une pomme puis quitta son domicile. Elle avait mis ses écouteurs dans les oreilles, et traversait la ville en direction d’une petite salle de danse peu connue de Chicago où elle se cachait adolescente avec son ami plus vieux de six ans. Professeur à temps partiel dans ces lieux, elle savait qu’elle y serait à l’abri et bien accueillie. Elle traversait la ville, sous un soleil de plomb, croquant parfois à pleine dent dans sa pomme et se mouvant au rythme de la musique, sous le regard perplexe de certains passants. Après plus d’une vingtaine de minutes de marche, la jolie jeune femme s’engagea dans l’étroite ruelle qu’elle connaissait par cœur et qu’elle aurait pu parcourir les yeux fermés. L’odeur familière qui émanait de la boulangerie en coin, le sourire de Jack à qui appartenait le café à deux pas, tout ici la faisait se sentir chez elle et lui redonnait du baume au cœur. Elle n’y pouvait rien, elle se sentait comme appartenir à cette endroit. Accélérant le rythme pour filer le plus rapidement possible dans son antre de paix, la belle changea de musique. Accrocheuse et rythmée, elle ne put se retenir de danser et s’offrit le plaisir de réaliser une pirouette les yeux fermés. Elle faisait preuve d’inconscience et d’imprudence en cet instant précis, mais avec la musique si forte dans les oreilles et les yeux fermés, elle ne vit pas une voiture venir si vite sur elle. Comme si son instinct venait de la prévenir, elle ouvrit les yeux et se plaqua contre le mur alors que la voiture alla s’écraser contre les poubelles. L’effroi et la culpabilité grimpèrent en elle, à une vitesse ahurissante. Elle courut pour voir si le conducteur n’avait rien et s’excuser, quand il ouvrit la portière et sortit. Kirby fut soudainement paralysait et son ipod tomba au sol. Elle était incapable de dire un mot. Dire qu’elle avait failli prendre la vie de Nikolaas dans cet accident à cause d’une pirouette ridicule. Oubliant son mp3, elle plantait son regard dans celui du jeune homme et seul son surnom franchit la barrière de ses lèvres « Nick… » Elle sortit de cette torpeur et fila comme une flèche pour sauter au cou du jeune homme, heureuse de le voir hors de ce lit d’hôpital. Elle ferma les yeux alors qu’elle le serrait si fort contre elle, comme pour se convaincre qu’il s’agissait bel et bien de lui. C’était si bon de savoir qu’il s’en était sorti. Mais elle revint violemment à la réalité alors que les mots du jeune homme qui avaient précédé frappaient son esprit. Il ne se souvenait tout simplement plus d’elle. Elle relâcha son étreinte et fit un pas en arrière « Heu… Excusez-moi j’aurais du regarder devant moi… je suis désolée pour la voiture, je ferai marcher mon assurance » Elle ne savait plus sur quel pied danser, ni comment se comporter avec celui qui avait longtemps été son protecteur, un frère de cœur. Si le conducteur avait été quelqu’un d’autre, elle l’aurait sermonné pour la vitesse et le danger qu’il risquait de faire encourir aux enfants de cette petite école de danse, mais là elle en était bien incapable. Soupirant, elle esquissa un petit sourire et tenta de lui faire recouvrir la mémoire « Nick c’est Kirby, tu ne te souviens vraiment pas de moi » Sa voix ne cachait plus l’inquiétude qui l’envahissait ni même la peine qu’elle ressentait à cet instant.

**Invité** one more night

† Nikolaas & Kirby.

Une certitude enflamma mes sens, tandis que je dévisageai la jeune inconscience de ces amandes myosotis animée par la colère puis par la curiosité. Il m'arrivait fréquemment de me demander si je ne connaissais telle ou telle personne, mais, dans le cas présent, j'étais pratiquement certain de l'avoir déjà vu. La surprise écroua son regard brun, se peignant sur des traits qui se mouvèrent lorsque ses lèvres remuèrent, formant un son qui me caractérisait en un surnom que beaucoup utilisait. Il était désormais évident que cette brune élancée était une de ces énièmes photographie d'un passé oublié. Je n'eus le temps de m’appesantir davantage, car cette dernière s'était élancée dans ma direction, bondissant dans mes bras avec une légèreté gracieuse et animale. Je la rattrapai inconsciemment, tandis qu'elle se pendait à mon con en une étreinte puissante et d'une familiarité étourdissante. Des dizaines de questions résonnèrent dans mon esprit préoccupé, à savoir et en premier lieu, le prénom de cette jolie inconnue qui n'en était pas vraiment une. Elle se raidit soudain, se détacha d'un torse contre lequel elle s'était blottie, avant de me répondre avec un mal être palpable. La voiture … Je tournais légèrement la tête, moins préoccupé par les dégâts que par la brune qui me faisait face. « Ce n'est rien. Ce n'est que de la carrosserie. En revanche, traverser sans regarder est une connerie. » grognai-je à son encontre, avant de planter de nouveau mon regard dans le sien. Un sourire s'épanouissait sur ses traits, un sourire d'une timidité subite et étonnante. Je penchais légèrement la tête, à la manière d'un oiseau de proie dont l'intérêt venait d'être happé, avant que quelques mots ne s'échappent d'une gorge nouée. « Kirby … » Son prénom m'évoqua en premier lieu ce personnage rondouillard dont l'apparence me rappelait les barbes à papa, petit animal qui s'amusait à aspirer en ouvrant une bouche aussi ronde que pouvait l'être son corps. Mais, au delà de cette pensée instinctive et colorée, il y avait cette amie du passé dont les sms m'avaient mis mal à l'aise, ce mal être étrange qui me sciait à la pensée que je n'étais pas là pour ceux qui avaient pu croire en moi. J'imaginais mal ce qu'ils pouvaient tous ressentir devant ce proche qu'ils avaient vu évoluer, proches qui, soudain, devenait étranger. Puis, les souvenirs s'éveillaient, ceux qui mettaient en scène la jeune femme dans une chambre d'hôpital où j'étais resté perturbé. Je l'avais revu après … pourquoi donc ma mémoire me faisait-elle encore défaut. Je glissai la main dans mes cheveux, pestant légèrement contre moi même avant de lâcher. « Désolé … je ne t'avais pas reconnu avant de … m'énerver. ». Ma réplique résonna, ironique, car il ne s'agissait de la même mémoire que celle que mon esprit emprisonnait. Simplement, une multitude de visages traversaient mon existence, et j'avais encore du mal à faire le tri dans ma propre vie, avec mes propres proches. Mais si je ne parvenais à me souvenir, je n'avais aucun mal à discerner ces émotions que je ne cessais de susciter, émotions qui avaient été transmises par ce ton qu'elle avait employé, un mélange de peine et de tristesse du à cet éternel affrontement entre ma conscience et mon inconscience. « Je ne vais pas te mentir » commençai-je lentement, « mais je ne me souviens pas de ce qui nous a lié avant l'accident. » La vérité était tombée, sidérante, mais réaliste. « J'y travaille … péniblement mais je finirais bien par avoir raison de ce cerveau qui, après tout, m'appartient de droit. » Une pointe d'humour destiné à détendre une atmosphère qui se tendait. « Cependant, je me souviens que tu es passée à l'hôpital. » ajoutai-je tout en me penchant dans la voiture, récupérant mes clefs avant de claquer la portière. Ce n'était qu'une course, peut-être la première que j'abandonnais, une de plus que je pourrais accrocher sur le tableau des perdues. Une voix intérieure me poussait à rester près de cette brune dont la longue chevelure bouclait légèrement sur ses épaules, dont le regard vif semblait désirer quelque chose que je pouvais peut-être retrouver. Durant des mois, j'avais fuit ces contacts et ces relations que je ne comprenais pas, cherchant à m'embrasser d'une solitude que je pensais nécessaire à un rétablissement qui n'était venu. Il était donc peut-être temps de bifurquer, de choisir un autre itinéraire vers un passé que l'on pouvait me conter, que l'on pouvait m'aider à dessiner. Après tout, comment me souvenir si ce n'est en la présence de ces personnes qui avaient compté ? D'autre part, ma mémoire ne m'avait vraiment titillé qu'en présence de Rhys et Hestia, qui avaient su l'éveiller par des mots ou bien même des mouvements qui les avaient aidé à resurgir. Je m'approchai de la jeune femme, observant d'un œil curieux la rue qu'elle avait parcourut, ces petites boutiques accolées qui déversaient ces flagrances particulières et captivantes. « Bien … maintenant que je t'ai sauvé la vie au détriment de ma voiture et que j'ai officiellement perdu la course, que proposes tu pour te faire pardonner ? » Deux amandes turquoises qui s'échouèrent dans des bijoux bruns, aux volutes vermeilles. C'est dans ses iris francs que je cherchais des réponses, des photos. « Oserais-je te demander où tu allais en cette heure .. matinale ? » Je ne trouvais d'autre mot approprié à ce soleil qui se levait à peine sur l'horizon, sur une ville qui s'éveillait lentement sous ces rayons indolents. Je me savais oiseaux de nuit, je me savais également lève tôt, ce qui n'allait vraiment de paire, mais elle débordait elle même d'une énergie très surprenante. Une pensée surprenante et soudaine s'illumina dans mon esprit lorsque mes yeux détaillèrent sa tenue, un mot qui s'échappa de mes lèvres. « Danser? » Une information brusque, une certitude éveillée à l'égard d'une jeune fille qui semblait taillée pour ce faire. De longues jambes fuselées, puis cette grâce, si particulière dans chacun de ses mouvements. Je levais légèrement un sourcil, en attendant une réponse qui viendrait me confirmer ce que mon instinct hurlait.

**Invité** one more night

❥ Kirby & Nikolaas

Elle savait tout ce qui était arrivé à Nikolaas pour l’avoir suivi à l’hôpital et avoir veillé de nombreuses nuits à ses côtés dans l’espoir qu’il se réveille rapidement. Seulement ce souhait n’avait pas été exaucé. ET s’ils s’étaient vus à l’hôpital après son réveil, il semblait la détailler du regard à la recherche d’un petit indice qui réveillerait ses sens et sa mémoire. Elle voulait tant qu’il retrouve la mémoire à son sujet, seulement, elle pensait que là n’était pas le meilleur moyen. Pour elle, ils avaient besoin de vivre un véritable moment de complicité pour qu’il ressente l’amitié qu’ils partageaient et qu’il soit envahi de souvenirs qui les concernaient. C’est ce qu’elle tenta alors par cette étreinte peu commune qu’elle avait l’habitude de lui offrir à chacune de leur rencontre par le passé, mais elle n’eut pas l’effet escompté. Ou tout du moins pas celui qu’elle aurait espéré. Gênée, elle comprit que c’était indécent et s’éloigna alors de ce corps familier et dans les bras duquel elle avait tant de fois trouvé le réconfort. D’une petite moue accompagnée d’un léger sourire, elle haussa les épaules alors qu’il lui faisait la morale. Oui, elle avait eu tort, mais rouler si vite dans une telle rue était tout aussi dangereux pour lui. Elle se retint de lâcher un petit rire qui se fit intérieur, alors que les souvenirs des fois où il lui faisait des remontées de cales se bousculaient dans son esprit. « Je sais bien Nick, tu me la dis mille et une fois, mais quand je suis dans mes pensées, j’ai parfois du mal. » Elle posa son regard attendrissant sur lui avant qu’elle croise les bras et rajoute « Puis ce n’est pas sérieux de ta part de rouler aussi vite ici…alors bon...» Elle ne pouvait lui en vouloir bien longtemps et c’était réciproque, elle le savait. Elle tenta alors de mettre un nom sur son visage pour que le jeune homme ait plus de facilité pour se souvenir d’elle et qu’il fasse le lien avec les messages qu’ils avaient pu s’échanger il y a de cela quelques jours. Soudain mal à l’aise, Kirby n’eut aucun mal à lire sur les traits de son visage la confusion et l’embarras de ne pas pouvoir être là pour elle alors qu’elle pouvait en avoir besoin. Elle connaissait sur le bout des doigts, et en un seul regard, elle avait pu capter toutes les sensations étranges qui avaient envahi le jeune homme. Elle voulait se montrer rassurante envers lui, lui prouver qu’elle serait là pour l’aider à comprendre tout ce qui s’était passé depuis l’accident. Bref, elle se promettait d’être pour lui un pilier, tout comme il l’avait été avec elle. Bien que ses paroles la décontenancèrent, et que des larmes vinrent faire briller ses prunelles, elle ravala sa peine pour mieux lui sourire. Elle prit une grande respiration et lui avoua « Je.. Je m’en suis doutée Nick et je ne t’en veux pas, ce n’est pas de ta faute.. Tôt ou tard, ça reviendra j’en suis certaine » C’était dur pour elle tout comme pour lui, certes, mais elle surmonterait cet obstacle avec lui. Elle prit sa main droite entre les siennes, toujours aussi douces et aussi fines en continuant « Bah tu vois, c’est déjà un bon début ». Les lui lâchant pour le laisser agir, elle passa l’une d’entre elle dans sa chevelure ondulée qui tombait en cascade sur ses épaules, et regarda son téléphone tandis Nikolaas avait alors récupéré quelques affaires dans la voiture avant de se retourner vers elle, comme bien décidé à combattre ses peurs et recouvrer la mémoire. Elle le sentait, c’était le moment de tenter sa chance avec lui, remuant ciel et terre pour qu’une infime par de lui titillée par la douceur de ses gestes, sa voix attendrissante et les moments de complicité qu’elle lui réservait, lui permette d’aller outre son amnésie. Son cours ne commencerait que dans un peu plus d’une demi-heure, elle avait donc un peu de temps à passer avec lui. Et elle fut ravie de voir qu’il était bien décidé lui aussi à profiter d’un peu plus de temps avec elle quand il lui confia « Bien … maintenant que je t'ai sauvé la vie au détriment de ma voiture et que j'ai officiellement perdu la course, que proposes tu pour te faire pardonner ? » Elle laissa un petit rire franchir la barrière de ses lèvres et tout sourire, elle lui suggéra de lui offrir une de leur journée type quand ils étaient encore inséparables « Est-ce que tu apprécierais que je te rappelle à quel point on tenait l’un à l’autre en refaisant le parcours que nous avions l’habitude de faire adolescent ? » Elle attendait une réponse de sa part toujours aussi impatiente que lorsqu’elle était gamine et lui répondit pétillante : « C’est bien ça, j’allais danser avant de donner un cours de danse modern aux enfants du quartier. Comme j’ai du temps devant moi, en fait, je ne te laisse pas le choix…Allez viens ! » Elle l’attrapa par le bras et longea la rue pour l’entraîner à l’intérieur de la boulangerie qu’ils connaissaient bien. La boulangère leur sourit, leur demandant si ils allaient bien et leur offrit deux pains au chocolat, alors que Kirby payait les croissants à la framboise qu’ils avaient l’habitude de prendre quand elle venait ici en sa compagnie. A peine furent-ils sortis que Jack qui fumait une cigarette hors du bar les interpella et les invita à s’asseoir. Les mains prises par les paquets de la boulangerie, et toujours suivie de Nick, elle alla saluer ce vieil homme « Encore une cigarette Jack… Vous savez pourtant que ce n’est pas bien et qu’à cause d’elle vous serez essoufflé pour notre prochaine danse ». Le vieil soupira, adorant pourtant qu’elle prenne soin de lui ainsi et éteignit sa cigarette pour avoir la main libre et saluer Nick. Kirby s’assit alors à la table, regardant le beau brun faire de même pendant que Jack filait leur préparer les boissons sans qu’ils ne prennent commande. « Toujours la même je suppose » Elle lui offrit un sourire et acquiesça le voyant disparaitre. « J’espère que tu n’auras pas perdu goût aux bonnes choses avec cet amnésie » fit-elle souriante, les yeux plongés dans ceux de Nick.

Ps: désolée pour le retard

**Contenu sponsorisé** one more night