It's only the beginning

Pour la première fois depuis de nombreux mois Joshua se sentait bien, extrêmement bien. Un sentiment de profonde quiétude, de paix intérieur retrouvé par un heureux hasard. Quelques regarde, un café, des mots échangés, des baisers aussi. Une situation qu'il ne contrôlait pas véritablement mais qui le rendait heureux. Une relation hors du commun, hors des codes et des obligations. Pas de véritable premier rendez vous, des lèvres pressées les unes contre les autres sans pudeur et une franchise d'une douce violence. Deux personnes qui faisaient ce qu'ils voulaient, comme ils le voulaient, sans se soucier ni des dogmes du romantisme ni du regard des autres. Une relation dans laquelle il s'épanouissait sans même s'en rendre compte. Les deux hommes ne se connaissaient que depuis mars, et ne se voyaient que trop rarement pour le journaliste mais avaient vécu déjà beaucoup de choses. Emil était sorti de l'hôpital et était hors de danger. Jamais Joshua ne s'en était jamais autant voulu qu'en voyant le corps de son ami tâché de sang. C'était lui qui l'avait abandonné seul dans cette salle, lui qui aurait du le protéger mais n'avait rien fait pour son foutu travail. Un sentiment de culpabilité qui le rongeait cependant qu'il apprenait à être aux cotés du jeune homme. Il était d'accord pour dire que tout avait changé depuis ce dernier jour de mars où les lèvres d'un Emil ivre étaient venus s'écraser sur celles grandes ouvertes du plus vieux. Et depuis tout semblait aller avec une vitesse lente de cette vie qui passe et dont on profite de chaque instants. Cependant, Josh avait beau apprécié cette façon décousu qu'ils avaient d'être ensemble -car c'était bien ce qu'ils étaient depuis pu, Gallagher aimait à se le dire- il y avait tout de mêmes quelques conventions qu'il souhaitait suivre comme tout bon gentleman. Ainsi il avait emmené l'autre homme dîner un soir, le raccompagnant jusqu'à sa porte et le quittant dans un chaste baiser. Et maintenant il souhaitait passer un autre cap, celui des présentations. Il comptait bien passer beaucoup de temps avec l'autre homme, passer d'autres importants cap et ne plus être qu'un simple flirt mais pour cela il devrait d'abord parler de l'étudiant à ses proches. Chose qu'il n'avait toujours pas osé faire avec toute ces personnes qui attendaient avec patience qu'il se trouve la femme de sa vie. Blague bien grinçante désormais. Mais il y avait aussi des gens à convaincre. Reaver par exemple, qui longtemps avait été son meilleur ami, le seul qui aurait pu compter. Sauf que, bien que réconciliés, ils avaient perdu cette complicité, le journaliste accusant l'espion d'avoir mis en danger Emil et l'espion toujours en colère après avoir apprit la trahison du journaliste. Mais bien sur la haine de Reaver n'avait plus raison d'être désormais que Joshua était casé, ou du moins sur le point, réservé à son étudiant. Il ne fallait plus que convaincre un Reaver rabougrit, fait qu'il pensait simple. Cependant plus son plan se montait dans son esprit plus la panique le prenait. Le matin même il avait envoyé un sms à son ami. "Viens à seize heure au Wilberry, faut que je te parle de quelque chose d'important, tu as intérêt à être là. Et ne poses pas de question." Texto qui était clair tout en gardant cette importante part de mystère qui garantissait une sortie de secours pour le journaliste si celui-ci décidait d'annuler la rencontre entre ces deux personnes qui comptaient beaucoup pour lui. Et puis il avait appelé Emil, lui proposant un déjeuner et une balade en ville histoire de passer le peu de temps qu'ils avaient ensemble durant leurs congés. Le plan était risqué. Il n'avait prévenu ni l'un ni l'autre des hommes et s'inquiétait d'un quelconque refus de la part d'Emil qui à tout moment pouvait décider de refuser l'arrêt au café où le journaliste avait concocté son rendez vous. Cependant l'après midi c'était passé comme sur des roulettes, les deux garçons passant un bon moment l'un auprès de l'autre dans la ville ensoleillée. Et puis était arrivé l'heure fatidique au moment où ils approchaient du café, prouvant à Joshua la qualité de ces calcules ce qui le fit sourire malgré la boule de stress qui se creusait dans son estomac. Et si Reaver était homophobe ? Si il croyait à une blague ? Si il n'aimait pas son compagnon ? Attrapant la main d'un Emil surprit d'une telle initiative il se dirigea vers le café, droit et déterminé. Mais ne pu s'empêcher de lâcher la main alors que les siennes devenaient moites en voyant un Reaver plongé dans son café et ces pensées. Se tournant vers l'étudiant il tenta de sourire. « Emil il faudrait que je te présente quelqu'un. Tu sais on en a parlé l'autre fois. Il s'agit de Reaver, mon meilleur ami. C'est vraiment important pour moi que de te le présenter... » Souriant pour se redonner du courage, il se détourna de son vis à vis et fonça vers la table de l'espion, son ami le suivant de près. Se raclant la gorge comme pour signaler à son meilleur ami sa présence, il attendit que celui-ci relève les yeux pour ouvrir la bouche. « Reaver, je te présente Emil. » Voilà, se dit-il, c'était fait. Il avait entamé cette discussion qui serait certainement houleuse, confrontant ces deux hommes au passé commun douloureux. Après tout si Emil avait frôlé la mort ce n'était que de la faute d'Halloran et son esprit casse-cou. Mais Emil était vivant, et bien vivant, aussi il devait la vérité à l'espion un peu perdu. S'asseyant face à l'homme et faisant signe à sa charmante comagnie d'en faire de même, il attendit un moment en regardant son meilleur ami, jaugeant de l'humeur de celui-ci, pour continuer. « Emil et moi... C'est mon... Enfin on est ensemble. » Sentant ses joues chauffés, il pria pour ne pas rougir devant les deux têtes ahuris qui le regardaient désormais.

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Le soleil se déversait dans la pièce, tandis qu'un mal de tête infernal agitait mon esprit. Je la relevais légèrement, avant d'apercevoir la box émettre ce doux signal du réveil en étalant l'heure tardive. J'inspirai profondément, avant de me redresser, puis entrevis le visage de Nik, complètement affalé sur son fauteuil. Ma paume se posa sur son épaule, et je le secouais légèrement tandis que mon pied cognait une des bouteilles de bières délaissée sur le sol. Il grogna légèrement avant de poser les mains sur sa tête, ouvrant un œil hagard sur une scène déroulée la veille. Il respira quelques secondes avant de se redresser, coiffant distraitement ses mèches brunes d'une main tandis que j'attrapais mon blouson. « C'est la dernière fois que tu viens dans l'optique de me rappeler le passé. » gronda t-il en ramassant un cadavre qu'il délaissa sur la table. « Ce jeu est stupide. » « Tu tiens étonnamment bien l'alcool pourtant. » En vérité, j'étais venu le voir pour parler boulot, ce qui avait dérivé en une lutte de pouvoir qui avait dépassé mes capacités. Car s'il ne parvenait à me rattraper dans les arts martiaux, il avait une facilité vis à vis de la boisson particulièrement agaçante. Car, et alors que le sommeil m'avait rapidement rattrapé, il lui avait fallut une bonne vingtaine de verres supplémentaires avant de ressentir des effets qui avaient finalement eu raison de lui. Mais il était certain que pour mon propre bien psychologique, je n'allais pas recommencer de sitôt à le défier à la bouteille. « Peut-être, mais j'ai mal au crâne et je n'aime pas tellement l'idée de m'être effondré. » Je retins un sourire avant d'enfoncer la main dans ma poche, saisissant un portable qui mentionnait un message non lu. Il provenait de Josh, qui me demandait, ou m'ordonnait, de me rendre dans un café dans l'après midi. Nos relations étaient toujours tendues, ce qui n'empêchait pas ce dernier de quémander expressément ma présence comme si j'étais à sa disposition. « Mauvaise nouvelle ? » « Un ami qui se croit malin. A plus tard. » Il hocha la tête, avant de disparaître dans le couloir, tandis que je prenais la porte pour rejoindre mon propre appartement. Je ne savais pas vraiment ce que j'allais faire, si j'allais tout simplement l'ignorer ou m'y rendre pour lui dire clairement ma manière de pensée. Ma personnalité revêche me poussa à choisir la seconde solution, et je m'appliquais à calmer ma colère sous une douche froide. Le temps fila rapidement, probablement parce que je m'étais éveillé quand le soleil était largement à son zénith. Je frottais légèrement mes tempes avant d'enfiler des lunettes de soleil, destinées à dissimuler ma nuit difficile, puis pris la route pour son fichu café. J'y parvins légèrement en avance, ce qui m'agaça plus que m'apaisa. Car malgré moi, il avait réussit à éveiller une curiosité légitime. Puis, et même si nous étions en froid, d'autant plus depuis ce gala où il m'accusait d'avoir été responsable d'une blessure sanglante sur l'un de ses amis, il demeurait un frère que je peinais à chasser de ma vie. Je tirais une chaise vers moi avant de m'y installer, commandant un café d'un noir soutenu pour achever un réveil nécessaire. Puis, mes doigts s'enroulèrent autour de mon téléphone, sur lequel je naviguais avant de sentir sa présence. Je reposais la tasse que j'avais négligemment attrapé pour tremper mes lèvres dans le liquide chaud, avant de relever la tête pour croiser le regard de Ty … qui n'était pas seul. Il était accompagné d'un brun bouclé, au visage vaguement familier sans que je ne parvienne à restituer une face qui ne m'était inconnue. Je levais légèrement un sourcil, sans comprendre où il désirait en venir. En vérité, je ne saisissais pas les raisons de mon déplacement, jusqu'à ce que la scène soit illuminée dans une mémoire happée par un souvenir récent. Je me refroidis imperceptiblement lorsque je reconnus le visage de la victime, qui visiblement s'en était bien sortie, celui même qui avait été pris pour cible afin de me faire ployer. « Tu n'as pas osé faire ça ... » sifflai-je en retirant mes lunettes de soleil d'un geste ferme afin de plonger mes prunelles dans celle de Joshua. Il était difficile en effet de ne pas suspecter ce dernier de l'avoir fait venir pour jouer sur ma conscience. Ne me reprochait-il pas la blessure de ce gamin que je ne connaissais ni d'Adam ni d’Ève, en me pensant incapable de ressentir des remords ? « Je ne jouerais pas à ce jeu puéril avec toi. Ce qui est fait est fait » grognai-je froidement avant de me tourner vers le jeune homme qui assistait à la confrontation sans que je ne sache s'il en était conscient ou non. Ces derniers prirent place, et Ty prit la parole, détruisant mes certitudes. Je me figeais soudainement, les prunelles agrandies par une stupéfaction certaine, qui vint également écrouer mes traits. J'en oubliais presque la présence d'un jeune homme qui m'apparaissait tel un adolescent, tant je ne quittais le regard de Joshua, d'un ancien gamin côtoyé durant toute une vie. « Tu es en train de me dire … après vingt ans de forte amitié, que tu es homosexuel ? » L'information, aussi soudaine qu'inattendue, me laissait muet, en un silence qui ne me ressemblait guère. Je n'étais visiblement pas le seul à avoir dissimuler un pan de vie à l'autre, mais mon secret m'apparaissait désuet face au sien. Au moins était-il légitimé par les circonstances, par un manque de choix. Je posais le bras sur la table, tentant de maîtriser des pulsions qui s'emballaient. J'étais entraîné à la méfiance, et cette dernière se déversait dans mes veines, aussi soudainement que brutalement. « Pardonnez ma diplomatie légendaire » ironisai-je, « mais tu m'apprends une telle bombe, comme par hasard, peu de temps après que j'eusse appris que tu avais couché avec Sarah? » Je me redressais légèrement, coulant un regard vers Emil. « Et tu choisis un adolescent pour me faire avaler cette histoire ? Pourquoi ? Tu as subitement peur, en ayant appris ce que je faisais, que je vienne te tirer une balle dans la tête ? » Mon regard s'était durcit, écroué à celui de Ty, dont le comportement … en vérité, je n'en revenais pas. Je n'osais même croire qu'il puisse songer à me manipuler de cette manière, totalement déstabilisé par une entrée en matière, que je ne pouvais croire. Je ne pouvais croire que mon meilleur ami, que j'avais vu grandir, ait pu me cacher une telle vérité. Ainsi, mes options se réduisaient à un seul et unique scénario possible, qui puisse expliquer cette scène irréaliste. « Sans offense aucune. Je n'ai rien contre la jeunesse et l'homosexualité, je n'ai un problème qu'avec les manipulateurs. » ajoutai-je sarcastique à l'intention du brun, qui n'était pas ma cible.