Seconde intrigue ~ un angoissant gala de charité ~ situation 1

**Invité** one more night

Massacre de charité

6 mai 2013, dans la soirée” Le corps était incroyablement lourd pour une femme aussi mince qu'elle l'était. Ou bien étaient ce ses bras qui menaçaient de lâcher lors de cet effort idiot. Protéger le corps des coups et les coups du corps. Un besoin urgent qui faisait brillait ses tympans. Il était la cause de la mort de la femme et le payerait un jour. Maintenant, il n'avait plus qu'à vivre avec, et tenter de soulager sa conscience comme il le pouvait. Conscience qui lui fit même un instant oublier son Eledwen et Andrea qui devait surement la charmer à l'instant. Mais il n'en avait plus rien à faire. Il était bien trop chamboulé, par tout et par tous. Tirant le corps il ne sentit ni les regards des autres invités ni le bras du gorille. Celui-ci le fit lâcher sa proie. Laissant tomber le corps inerte et sanglant, il n'en détacha pas les yeux, stoppé là à regarder les yeux de la femme. Deux grands yeux qui semblaient le fixer. Deux grandes yeux sans vies qui lui brûlaient la peau. Suivant un instant la voie que le bras lui faisait peur, il ne distingua son compagnon et leur direction qu'un moment après. Il allait là bas, vers la scène. Et ce qui lui avait semblé être une main amicale se fit plus féroce alors en son esprit, devenant de grandes griffes acérées. Les doigts plantés dans son muscle lui firent mal alors qu'il comprenait enfin. Il allait mourir là, devant les hôtes, comme tout bon artiste. Mourir sur scène, comme le danseur raté qu'il avait été de longues années. Se laissant porter sur la scène il se mit à sourire. C'était idiot, mais il s'était demandé toute la première partie de la soirée pourquoi on avait mit une estrade dans cette pièce. Après tout, les invités n'étaient là que pour faire bonne figure, ils s'en fichaient de savoir à qui ils donnaient, tant qu'on les voyait donner. Des sommes astronomiques, et ridicules comparé à celle qu'il allait donner dès maintenant. Sa vie, beau cadeau pour ces terroristes. Se laissant agenouiller dans un silence étouffant, il posa son regard froid sur la foule. Il s'en fichait désormais. Il s'en fichait et n'avait qu'une hâte, que cet enfer cesse. Tout ce passerait bien. On l’exécuterait proprement, lui et sa voisine. Puis Nikolaas et les secours arriveraient. Ils abattraient les monstres et Eledwen resterait avec Andrea qui la protégerait jusqu'à la fin. Et il n'aurait plus à se demander quoi faire avec elle. Ravalant sa salive, il sentit se poser avec lenteur le cercle froid du revolver. L'arme était là, fourbe, contre sa peau moite. Il avait chaud. Il avait froid. Fermant les yeux un instant il tenta tant bien que mal de reprendre possession de lui même. Il n'était plus que tremblement et frissons. Rouvrant les yeux seulement en entendant la voix de l'homme, il trouva dans la foule la brune qu'il avait éloigné plus tôt. Au nom du coupable de cette mascarade, elle sembla s'assombrir. Elle l'aimait, tout comme la femme à ces cotés. Il vivrait, ils vivraient tous. Et lui sentirait son âme s'enfuir à travers le trou béant de son crâne. Sentirait-il vraiment la douleur ? Il n'en était pas vraiment sur. Il n'était plus sur de rien et s'en fichait. Le trou béant apparaîtrait à une vitesse prodigieuse et tout serait fini, fin de l'histoire. L'homme posa une question. Une question que Thomas ne comprit pas tout de suite, trop chamboulé pour réfléchir. Il cherchait inconsciemment Eledwen et ses grands yeux sombres. Il voulait la voir une dernière fois, lui sourire et imprimer son image jusqu'à l'au delà. Ce n'est qu'en écoutant la réponse de l'autre femme qu'il comprit. La peur de la mort. Avait-il peur de mourir ? Il avait peur de voir Eledwen lui échapper, filer entre ses doigts pour aller vers d'autres bras qui lui proposeraient une place plus réconfortante. Il avait peur de ruiner la carrière de la talentueuse jeune femme. Il avait peur de ne pas être à la hauteur de ce monde qui l'épuisait alors que le temps passait, le laissant vieillir avec une lenteur affolante. Il avait peur de ne pas voir le visage souriant de son enfant, de ne pas être là pour l’accueillir et l'aider à devenir quelqu'un. Il avait peur de ne pas être là les nuits d'orages, quand il aurait peur et qu'il aurait besoin de son père pour le rassurer. Il n'avait aucunement peur de mourir, il avait simplement peur de ne pas vivre. Souriant à nouveau malgré le stress de la situation, il leva les yeux vers son agresseur, obnubilé par le canon froid de l'arme et les yeux sombres du tueur. « Tout le monde meurt un jour. » Un cri pourtant fit s'effacer son sourire. Tournant la tête vers la foule, il l'entendit plus distinctement alors que des sueurs froides le prenaient. C'était Eledwen, et elle semblait se rapprocher. Il n'arrivait pas à la voir, mais l'entendait. « THOMAS ! » Affolé, il pria pour qu'Andrea la stoppe, la face taire, alors qu'une femme blonde se joignait à eux. Le souffle court, il chercha encore et encore jusqu'à ce que ces yeux rencontrent ceux de son élève. Sentant l'arme appuyer un peu plus sur sa tempe, il se contenta d'articuler dans son silence, seul chose qu'il pouvait encore contrôler. Trois simple mots qu'elle comprendrait sur ses lèvres. Je t'aime. "

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Une peur, une angoisse sourde qui battait mes veines à l'idée qu'il puisse arriver quelque chose à mes proches. Je connaissais ce genre d'individu pour les traquer, parfaitement conscient que les extrémités représentaient ce dont ils raffolaient le plus. Je me penchais légèrement sur la rambarde, avant de réfléchir rapidement à une situation pour laquelle je ne pouvais me permettre d'être impulsif. Mais je fus tiré, happé hors de mes pensées par une jeune femme qui cria, ce qui me fit réagir instantanément. En quelques secondes, je la rejoignis, plaquant ma main à sa bouche tandis qu'elle paniquait à l'idée de mourir. « Si vous criez de nouveau, vous allez les interpeller et les motiver à monter l'escalier pour vous descendre. Dans notre intérêt commun, faites moi le plaisir de contrôler vos instincts féminins. » Je la relâchais doucement, lui coulant un regard ferme et incisif. Puis, mu par mon instinct, je glissais la main dans l'encolure de ma veste avant de me saisir de mon portable. Je glissais rapidement jusqu'à tomber sur le prénom recherché. Simplement, sa voix résonna de nouveau, portée par l'immensité d'une salle qui s'étendait à nos pieds, m'empêchant de me replonger dans une réflexion pourtant nécessaire, une réflexion qui m'aurait conduit à communiquer le peu que je pouvais savoir à la seule personne qui ne pouvait être présente. Et je levais légèrement les yeux au ciel, devant un discours qui attestait de ce besoin addictif d'apparaître sur le devant de la scène. Mais alors que j'allais composer son numéro, il fit allusion à un homme dont l'existence lui pourrissait la sienne. Je me figeais, me tournant légèrement vers le balcon, me rapprochant d'un point où voir m'était possible. Il se tenait, debout sur cette estrade, mettant ma tête à prix pour une liberté sensée conduire ces richards à l'obéissance. Je plissais légèrement les lèvres, retenant un rire cynique devant une réalité parfaitement comprise. Mais ce ne fut le point final à cette demande si originale, puisqu'il fit comprendre à l'assemblée qu'il exécuterait sans sommation deux personnes montées sur scène, une femme blonde et un homme tout aussi clair, obligé de se mettre à genoux devant un fou furieux. Une période de dix minutes, qui s’égrainaient déjà tandis que le sablier venait d'être retourné. Dix minutes pour un amas de caniches incapable de mettre un visage sur … Je fis une légère grimace devant la photo affichée, me redressant souplement tout en rechargeant mon arme calmement, indifféremment. Il allait de soi que je n'allais me terrer dans l'ombre trop longtemps, amoureux d'une action qui me tendait les bras. J'entendis la voix des otages, rebelles, qui assuraient à cette pourriture, qui jouait avec leur nerf, que la mort ne leur faisait assez peur pour être conduit à supplier cet imbécile. Un léger sourire admiratif, alors que je me rapprochais des premières marches. Le choc fut violent, soudain, et difficile à gérer, lorsque la blonde de mes pensées se dirigea vers les marches, amenée devant un ennemi qui voulait ma tête. Et la colère et l'angoisse se mêlèrent dans mon regard fauve, face à une réaction incompréhensible de celle qui s'était rendue sciemment, dans l'espoir fou de négocier ce qui ne pouvait l'être. Elle venait de lui donner une arme pour des promesses futiles et une mort obligatoire. D'autant plus si elle avait révélé notre lien. « Quelle conne .. » sifflai-je entre mes dents. Le brouhaha était aléatoire, brisé par une voix féminine désespérée, qui n'avait comprit que se taire était la plus belle des stratégies. Ce que je n'allais faire, règle que j'allais briser dans les secondes à venir. Je dévalais quelques marches, quittant une ombre pour rejoindre la lumière, avant de soulever ma mitraillette, glissant la crosse contre mon épaule. Je le visais, puis pris la parole d'une voix forte. « David ! » Des dizaines de regards, d'exclamations, qui ne m'atteignirent, alors que je m'adressais à l'homme qui effleurait une femme que je ne le laisserais toucher. « N'aurait-il pas été plus simple et poli de m'envoyer une invitation plutôt que tes chiens enragés ? » Son attention était captée, posée sur cette arme dirigée vers cette tête que j'entrevoyais exploser. Je savais n'être qu'une distraction, une vengeance désirée pour l'incarcération de son frère, qu'il attendait, prisonnier de cette salle. Il m'y avait traîné, afin de me le faire payer tout en récupérant sa famille et probablement une belle somme d'argent, perspective qui devait l'exciter plus encore que cette douleur qu'il infligeait. Ou moins ... «Tu ne me tiendras pas avec tes trois otages quand je peux faire libérer la majorité . » affirmai-je, bluffant éhontément, « donc je n'ai aucune raison de ne pas loger cette balle dans la tête si tu refuses de les laisser partir. » C'était du poker, des cartes que je distribuais sans faiblir, en écrouant dans mon estomac cette peur maligne de le voir lever son flingue vers la tête d'une femme que je n'avais jamais cessé de mettre en danger. Une femme qui avait toujours été ma plus grande faiblesse, ce soir plus que jamais. Et en se rendant … elle me rendait aussi fragile et inoffensif qu'un ours en peluche.

Une annonce passée, des noms d'otages déclamés à l'intention de ces forces de l'ordre qui attendaient sans rien faire. Une pression donnée avant qu'ils ne s'intéressent à ses deux cibles à genoux. Des mots qui glissèrent, nés de cette détermination implacable qui luisaient dans leur prunelle. Et, étonnamment, il ne ressentit qu'une détermination malsaine face à deux prisonniers qui relevaient la tête, affrontant le danger qu'il représentait avec une passion amusante. Et c'était une situation qui lui plaisait, le distrayait étonnamment durant une soirée où il avait cru devoir souffrir ces gémissement et plaintes de ces gens dont la richesse rimait le plus souvent avec lâcheté. « Le courage » commença t-il doucereux, « est une qualité que j'admire réellement lorsqu'elle ne rime avec folie. Lorsqu'elle ne dure pas qu'une infime seconde avant de s'écrouler, d'exploser face à la réalité. Et je serais curieux de savoir si ces mots seront toujours vôtres si je jouais avec vos nerfs ... » Il prit l'arme plantée sur la tempe de la blonde, en vida le chargeur pour ne laisser qu'une seule et unique balle dont la position était inconnue. Puis, il enfonça dans le front de la blonde pulpeuse … et appuya sur la détente. Un sourire sadique illumina son visage, avant qu'il n'effleure la tempe de l'homme, réitérant son geste. Un cliquetis, mais aucune balle ne sortit. « La chance ne sourit pas toujours … et est parfois plus douloureuse que son opposé. » Il n'eut cependant le loisir de s'y appesantir davantage, soudainement interpellé par l'un de ces sous-fifres qui tenaient entre ses doigts une jeune blonde au regard profond. « Elle prétend être la gonzesse d'Halloran. » expliqua ce dernier tout en poussant légèrement la demoiselle en avant. Il la regarda, la jaugeant du regard avant de saisir son menton entre ses doigts, la forçant à plonger dans un regard meurtrier. « Si tel est la vérité … est-ce le mensonge qui te motive ou un héroïsme aussi soudain qu'inutile ? Bien qu'intéressant. » Un pouvoir qui résidait dans sa paume, une solution, un plan de rechange si ce dernier se révélait plus lâche qu'il ne l'escomptait. Mais il ne l'était guère, apparaissant quelques secondes plus tard, réclamant son attention en jouant d'un sarcasme qui glissa sur lui sans l'atteindre. « Intéressant comme démarche … assez prévisible en réalité. » Il retourna la jeune femme, de manière à ce qu'elle puisse regarder et voir celui qu'elle revendiquait comme étant son amant. « Et cette donzelle t'est-elle vraiment indifférente ? Et ces gens ? » fit-il en balayant l'assemblée de son arme, tenue au poing. Une arme dont la balle unique ne lui servirait, une arme qu'un de ses hommes remplaça aussitôt, glissant dans sa paume une chargée. « Je n'ai pas l'intention de libérer les otages, pas plus que tu ne prendras le risque de tirer alors que cette femme est menacée au même titre que cette assemblée. Mais vérifions le, veux tu» Il tendit le bras, puis tira au hasard dans la foule. La balle atteignit un jeune étudiant à la chevelure brune, un Emil dont l'identité lui était indifférente, pénétrant son torse, s'écrouant probablement dans son poumon. Il s'en désintéressa, reportant son attention sur la cible désirée. « Le prochain est cette femme. » susurra t-il en plaquant l'arme contre la tempe de Sarah. « Et je tirerais à moins que tu ne le fasses, et ne tue chacun de mes hommes avant qu'ils ne mitrailles tes chers protégés. » Il connaissait cet homme et n'avait aucun doute concernant sa reddition. Et il attendait patiemment qu'il ne baisse son arme, afin que la silhouette sombre près de l'escalier puisse lui ramener cet homme qui serait le prochain à mourir pour illustrer cette nouvelle demi-heure sans nouvelle … du moins quand il en aurait finit avec lui.

Un angoissant gala de charité

Figée par la peur, elle n’osait plus même remuer son petit doigt. Pourtant, elle continuait de parler, incapable de se taire. La peur parlait pour elle. Le manque d’air menaçait de l’étouffer. Avoir une grande gueule c’était bien, mais pas franchement utile quand on ne savait pas s’en servir dans les bons moments. La jeune femme sursauta quand un homme vint plaquer sa main contre sa bouche, lui ordonnant de se taire. L’espace d’un instant, elle croyait sa derrière heure arriver, persuadé qu’il était l’un des leurs, avant que l’information ne parvienne à son cerveau et qu’elle ne se calme. Il lui demandait de ne pas attirer l’attention pour ne pas les amener jusqu’à eux. Il aurait été illogique de lui poser cette requête s’il avait eu l’intention de la tuer. Quoi que … On ne pouvait jamais savoir, les gens pouvaient nous surprendre. Tentant de se dégager de son étreinte, elle lui lança un regard noir. Sa peur s’était atténuée et ses instincts plus courageux se réveillaient. Comment ça, ses instincts féminins ? Espèce de sale misogyne. « Hey, Rambo, tu sais ce qu’ils te disent, mes instincts féminins ? ». Tellement facile de s’en prendre à quelqu’un qui était dans la même situation qu’elle. Elle l’aurait bien moins ramenée face à ces hommes et face à leurs armes. Elle estimait cependant avoir un avantage et c’était bien qu’elle n’avait à s’occuper que d’elle-même. Elle n’avait personne sur qui veillait, elle n’avait à avoir peur pour personne et elle se demanda, l’espace d’un instant, si c’était aussi le cas de l’homme en face d’elle. Mais ses pensées dérivèrent bien vite. Il y avait du bruit là en bas, du mouvement, et elle supposait à raison qu’un autre otage allait être exécuté. Ou était menacé tout du moins. Remontant quelques marches, elle se pencha par-dessus la rambarde pour mieux voir. Et son cœur rata un battement en voyant le visage d’Abiageal, agenouillée devant ses ravisseurs. Elle cligna des yeux, pas très sûre de la réaction à avoir. Elle n’appréciait pas cette femme, alcoolique, qui tentait de se rapprocher non pas d’une mais de deux de ses petites sœurs. Les filles n’avaient aucunement besoin d’une danseuse ratée devenue alcoolique dans leurs vies. Mais la donne venait de changer. Elle avait bel et bien quelqu’un qu’elle connaissait dans cette pièce. Et cela lui foutait la trouille à l’en faire pâlir d’horreur. Sa sœur ne lui pardonnerait jamais, si elle ne faisait rien pour cette femme qu’elle n’appréciait pourtant pas. Fronçant les sourcils d’un geste agacé, elle s’apprêtait à dire quelque chose quand elle aperçut le visage de son compagnon d’infortune s’afficher dans la salle. Que … Ses yeux s’écarquillant à mesure qu’elle comprenait qu’elle était en présence de l’homme qui pouvait sauver la vie de tout ce joli petit monde, elle chassa bien vite cette information de son esprit. Comment pouvait-elle seulement imaginer le livrer pour sauver sa peau. C’était grotesque. Sans prendre en compte qu’il lui aurait suffi d’une baffe pour la mettre KO. Mais ce n’était qu’un détail. Reportant son attention en bas, elle ne put s’empêcher de maudire Aby, qui n’était visiblement pas plus capable qu’elle de garder le silence. Mais ta gueule, pensa-t-elle. Elle devait faire quelque chose pour tenter de la sauver d’ici, mais si en plus cette andouille cherchait les problèmes, ils ne seraient pas aidés. Ce n’est qu’à cet instant, une seconde plus tard, qu’elle comprit que la deuxième blonde montée sur l’estrade était importante pour l’homme désigné comme l’agent Halloran. Se retournant, elle le vit qui commençait déjà à redescendre. Ah non. Ah non, non, non ! Il n’allait quand même pas la laisser toute seule ici. « Hey ! Attendez ! Vous n’allez quand même pas vous rendre ?! ». Eh bien si. Quel con. Terrorisée à l’idée de rester ici toute seule, elle se débarrassa de ses chaussures, trop bruyantes et trop douloureuses, pour s’élancer à sa poursuite et le suivre tel un chat siamois. Cette situation était … grotesque, irréelle. Elle devait rêver. C’était la seule explication qu’elle voyait à sa présence aux côtés de John Rambo, lui aussi armé comme il se devait. Un John Rambo idiot, qui se livrait à son ennemi, alors qu’elle se jetait elle aussi dans la gueule du loup, le suivant de bien trop près. Elle se heurta d’ailleurs à ce mur de muscles, tandis qu’elle suivait distraitement cet échange verbal, fixant son regard dans la foule dans laquelle elle tentait d’identifier une quelconque personne qu’elle pouvait connaître. Un nouveau coup de feu fut tiré et ce n’est qu’en suivant le mouvement de foule qui l’accompagna, qu’elle distingua ce jeune homme à la chevelure frisée qu’elle n’aurait pas pu louper. « Emil ! ». Pour la discrétion, c’était raté. Mais elle était incapable de se taire, l’adrénaline battant dans ses veines douloureuses. Et pourtant, elle était incapable de bouger, de se précipiter vers cet ami blessé, terrorisée à l’idée qu’un quelconque geste d’héroïsme de sa part puisse couter la vie à quelqu’un d’autre. La peur. Ce mot était maintenant en train de prendre tout son sens dans son esprit …

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Gala de charité.

La main d’Eledwen était retombée dans le vide, et elle avait regardé Thomas de ses grands yeux tristes comme pour essayer de lui faire comprendre qu’elle ne voulait perdre personne, qu’elle ne pouvait perdre personne. Elle ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit tandis qu’Andrea s’en allait, et elle se leva avec précipitation, avant de se stopper net et d’entourer le visage de Thomas de ses deux mains froides. « Il faut que j’aille le trouver. Je ne peux pas lui faire ça. » Le contact chaud de sa peau sur ses mains la rendait émotive, il lui manquait tellement qu’elle en mourrait un peu plus chaque jour, chaque minute, chaque seconde de sa petite vie de fille égoïste. « N’oublie pas que c’est toi que j’aime, Thomas. Pour toujours, tu te rappelles ? », chuchota-t-elle. Lentement, elle approcha son visage du sien et posa ses lèves au coin des siennes, un demi-baiser doux et plein d’amour, un baiser en public, mais qu’importe personne ne se souciait d’eux à présent. Se reculant, Eledwen s’éloigna de Thomas cherchant Andy des yeux, mais se déplacant avec lenteur, évitant de se faire trop remarquer. Seulement, tout se passa très vite, un bruit, un mouvement de foule, et Eledwen perdue, seule au milieu de cette assemblée, sentit son cœur manquer un battement tandis qu’elle voyait Thomas, le pistolet sur la tempe, dans la même position qu’elle était auparavant. Sa bouche s’ouvrit, et son corps se mit à trembler tandis qu’elle posa ses mains sur son ventre. Elle vit l’arme s’appuyer sur sa tempe, elle le vit lui, elle vit la vie qu’ils n’auraient jamais. Elle vit sa vie seule avec son enfant, elle se vit le bercer tendrement tandis qu’elle lui parlerait de Thomas, mais plus que tout elle se vit seule, toujours, dans ce monde complètement denué de sens. Ses nerfs agirent pour elle tandis qu’elle fendait la foule, « THOMAS ! » Elle ne voyait rien, ni personne, ni les gens qui la regardait, ni les tueurs, les yeux embués de larmes, le corps toujours tremblant, tandis que Thomas lui disait un je t’aime silencieux. Elle ne pu rien répondre, elle voulut pourtant sourire et faire comme si ce n’était pas si grave pour éviter de faire un scandale au beau milieu d’une prise d’otage morbide. Un coup partit et elle entendit la plainte d’un homme qui avait été touché, une voix familière, mais elle n’arrivait pas à voir de qui il s’agissait, elle étouffait au milieu de cette assemblée compacte. Levant les yeux au ciel, elle ferma les yeux et se mit à prier mentalement, pour ensuite poser ses yeux sur Tom, encore. Regardant autour d’elle, elle vit enfin la photo de ce soit-disant homme que l’on recherchait. Apparement c'était un dialogue de sourd entre les ravisseurs et l'homme en question. Elle était figée et a bout de nerfs, respirant très fort, elle se sentait mal, affreusement mal, désespérée, le feu dans son cœur la brûlant au 3ème degrès. Dwen n'était pas une héroine, elle n'était pas forte, pauvre petite chose inexistante dans ce monde de brute, elle ne pourrait influer sur rien, elle devrait rester spectratrice de la mort de tout ces gens et réalisa qu'elle ferait mieux de se taire, si elle ne voulait pas que Thomas se fasse tuer plus rapidement, par pur sadisme.

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don't worry life is easy

le gala de charité.

Une crainte qui tiraillait ses tripes, une peine qui heurtait son coeur, il s'était enfui ne pouvait pas faire face à ce qu'il voyait. Préférant faire regarder à la cruauté de l'acte de cet homme qui s'offrait à ses prunelles que faire face au désastre qu'avait engendré Eledwen dans son esprit. Par ces mots qu'elle avait prononcés elle venait de détruire tout son courage, toute sa force de ne pas avoir peur à la situation. Abasourdi et perdu, il n'avait pas emarquer la belle lui courir après. Il avait juste à se retourner pour la voir derrière lui, cherchant à attraper une main qu'il ne lui tendait plus. Il n'avait pas fait ce simple geste, continuant simple sa route à travers la foule figée. Un instant il était au côté d'Emil, un visage qu'il connaissait enfin, sa marche s'était estompée à cet instant. Et lorsque ses yeux se sont posée sur la scène, il ne pensait pas voir l'homme qui occupait le coeur d'Eledwen agenouillé devant le ravisseur, un instant il s'était demandé si ce n'était pas mieux ainsi, qu'il perd la vie. Il n’y a que l’amour qui résiste à la mort. Incapable de savoir si cette pensée était juste ou non, son esprit s'était tout de suite retourné vers la belle française qui devait être tétanisé et effrayé de voir l'homme qu'elle aimait au précipice de la mort. Il savait la douleur qui devait frapper son coeur puisqu'il l'avait lui-même ressentit lorsqu'elle avait failli perdre sa vie.
Le cri d'Eledwen l'avait ramené à la raison, une fois qu'elle s'offrait à ses yeux il s'était précipité vers elle, dans sa course folle un coup était parti le faisant tressaillir mais il ne s'était pas retourner, il devait être au près d'Eledwen. Il avait attrapé le bras de la belle pour la coller contre lui, lui cacher le désastre qui allait se dérouler devant eux. « Je suis là. » ses lèvres s'étaient posées sur son front, il était incapable de la laisser seul, il savait à quel point elle était fragile. Enserrant ce corps faible, il ne devait plus la lâcher, lui tourner le dos pas maintenant. Il ignorait qu'elle avait été à sa poursuite, cela n'avait plus d'importance désormais. Elle allait sans doute perdre l'homme qu'elle aime, il aurait peut-être mieux fallu que cela soit Andrea à sa place. La peine serait peut-être moins lourde que celle de perdre le père de son futur enfant. Fermant les yeux, il était l'amour passé, Thomas était l'amour nouveau, il n'était plus qu'une lueur qui se battait à reconquérir un coeur qu'il était impossible de ravoir.

Ses prunelles avaient enfin aperçu le corps de la personne victime de ce coup partie dans la foule, il ignorait qui elle était, ne voyant que ce corps désarticulé par la douleur « Putain… » La force de son étreinte s’était évaporée, il attrapait la main d’Eledwen il ne devait pas la laisser derrière lui, elle avait besoin de lui, de quelqu'un près d'elle pour la rassurer.
Il avançait près du corps de l’homme , il venait d’heurter cette belle brune tétanisée en s’approchant d’Emil. Que devait il faire maintenant? laisser agir son instinct qui lui disait de faire quelque chose, ou de rester planter là comme tout le monde. Il ne pouvait pas rester sans rien faire, le regarder vider de son sang. Alors peut-être est-ce dû à son insouciance et à son intrépidité , mais les mains du danseur s’étaient posées sur sa plaie lâchant alors la main de la fille qu’il aimait. « Merde, nous lâche pas. » Ses prunelles s’étaient posées sur le visage d'Emil, il ne devait pas mourir. Trop de sang avait déjà collé pour qu’un autre innocent perde de vie. Il venait de retirer sa veste pour maintenir une meilleure pression, il y avait tellement de sang qu'il lui semblait impossible de le sauver. La crainte de perdre une personne qui connaissait faisait trembler ses mains qui cherchaient a tout pris d'arrêter cette hémorragie.

@destiny.

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Ils n'étaient que des pions. Des pions sur un échequier de marbre, déplacés par la main folle d'un joueur tout aussi fou, peu regardant sur les morts qu'il causait à chacun de ses mouvements. Des âmes innocentes, mises entre les doigts d'une âme aussi sournoise que noire, qui se fichait éperdument du mal qu'il engendrait, tout simplement. Combien de victimes allaient devoir encore faire passer sous son revolver pour qu'enfin, la police puisse y mettre un terme ? Il n'était pas encore question de libération, et l'espoir semblait s'amenuiser à chaque seconde, à mesure que l'ambiance devenue plus lourde, plus étouffante, de moins en moins vivable. Emil avait à peine eu le temps de répondre à l'inconnu qui avait tapoté son épaule, à peine eu le temps de remarquer l'agitation qui avait secoué la foule, à peine eu le temps de prendre conscience de la situation qui ne faisait que s'empirer, seconde après seconde. Le corps sans vie était retombé sur le sol, les gorilles avait emmené le charmant homme vers l'estrade et lui, que faisait-il ? Il tournait le dos à toute cette folie, tentant de faire abstraction de l'horreur ambiante pour survivre quelques minutes de plus, comme si, en oubliant la scène, il s'octroyait quelques minutes de répit, quelques minutes de vie en plus. Son téléphone vibra dans sa poche, et ses yeux se posèrent sur le message, qu'il lut et relut deux fois de suite. Mets toi à l'abri, fais pas de vagues. On arrive. Ils sont combien ? Fais attention, j't'en supplie Des paroles qui le rassuraient, à n'en pas douter. Dissimulant l'appareil du mieux qu'il pouvait, il releva la tête, parcourant rapidement la salle des pour tenter de compter rapidement les gros bras qui surveillaient la foule terrorisée. Ses yeux se froncèrent alors que, de nouveau, ses yeux appuyaient sur le clavier numérique. Quelques mots, à peine de quoi construire deux phrases et- perforation. Le choc fut tel qu'il recula d'un pas, comprenant à peine ce qui venait de lui arriver même si, dans un coin de son cerveau, les éléments s'enchaînaient trop bien. Le discours, les personnes sur l'estrade, le coup de feu et... et ce liquide rouge et chaud, qui commençait à maculer sa chemise. Parvenant à peine à déglutir, il baissa les vers vers son abdomen, alors que sa main libre touchait le tissu humide, comme pour parvenir à saisir ce qui avait causé cette douleur qui, trop rapidement à son goût, s'insinuait dans tout son corps. Un hoquet secoua son torse alors que, reculant d'un nouveau pas, ses jambes lâchèrent, laissant son corps s'écrouer au sol sans ménagement. La douleur était perçante, vive au fond de lui, elle rayonnait comme un charbon ardent placé en plein coeur de son poumon. Il n'était pas un héros, et ne l'avait même jamais été. Il n'était qu'un pauvre gamin né dans une famille de riches, qui avait cru pouvoir vivre une vie tranquille en s'échappant de toute cette hypocrisie faite de fourchettes dorées - une ironie quand on pensait à l'endroit où il se trouvait, et qui causerait indirectement sa perte. Son cerveau était comme anesthésié, oubliant ceux qui pouvaient s'agiter autour de lui, l'horreur qui peignait encore les traits de bien des personnes. Il entendit à peine le cris jetés de ci de là, ses tympans comme remplis d'un coton qu'il ne parvenait à enlever. Jouant de ses jambes tremblantes, il tenta de se reculer, dans l'espoir vain de... de quoi au juste ? Il n'en avait plus la moindre idée. Tout ce qui occupait son esprit, c'était cette douleur, cette douleur lancinante qui l'empêchait d'aligner la moindre pensée cohérente. Il n'avait même pas pu envoyer son message, pas même eu le temps de dire à Joshua ce qu'il avait sur le coeur, ni même de revoir sa soeur une dernière fois. Sa vie, on pouvait presque dire qu'il ne l'avait pas vécue, et la malchance dont il venait de faire preuve en témoignait - un bête dommage collatéral, voilà ce qu'il était. Sa tête lui tournait, comme si on avait jeté son corps dans un manège lancé à toute vitesse, sa tête lui tournait et son corps tremblait, un peu trop peut-être. A moitié allongé sur le sol, il mit de longues secondes à reconnaître le visage qui s'était penché au dessus de lui, un jeune homme qu'il n'avait pas revu depuis des mois, et qu'il ne pensait pas revoir un jour, pas dans des circonstances pareilles. Il tenta de sourire piteusement en voyant les traits d'Andrea et l'aide qu'il lui apportait, mais son sourire ne fut qu'un rictus maculé par la douleur. Du reste, il ne s'en souvenait plus très bien. Est-ce qu'il avait parlé, gémi, murmuré quoi ou qu'est-ce ? La douleur était insoutenable, à tel point qu'il en oublia totalement son téléphone qui avait entre temps glissé de sa main. Il tenta de dire un mot en direction d'Andrea, mais se heurta au silence. Ses lèvres demeurèrent closes, et il lui sembla qu'il avait tourné de l'oeil, son sang continuant de se vider sur le carrelage trop propre de la salle.

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Gala de charité.

Trop de gens pour qui s’inquiéter, trop d’émotion, trop de malheur. Eledwen commençait à se demander si elle n’allait pas se mettre au milieu des ravisseurs pour sauver son Thomas, seulement on empoigna son bras et elle comprit que c’était Andrea. Elle voulut le repousser, appuyant d’abord avec la force de ses mains contre le torse de son ami. Mais ses mots eurent pour don de la calmer et elle ferma les yeux deux secondes, comme pour oublier ce qui était en train de se passer. Mais Thomas, Thomas et encore Thomas occupait toute ses pensées, elle était seulement heureuse de voir qu’Andy passait au dessus de cela pour venir la sauver. Preuve, qu’il lui restait encore du bon. La jeune fille se laissa entrainer dans le mouvement d’Andy et reconnu le jeune homme qui était par terre, « Emil ! », elle se jetta par terre, tachant sa robe du sang de son meilleur ami. Des larmes coulaient le long de ses joues, et elle posa ses mains sur le visage du blessé pour voir si il était conscient, « Emil, je t’en prie reste avec nous. On va te trouver de l’aide. », dit-elle la voix étranglée par les sanglots. Le jeune garçon était tellement important pour elle qu’elle ne pouvait pas supporter de le voir blessé, son meilleur ami, son tout depuis qu’ils étaient haut comme trois pommes. Elle se revoyait, il y avait des années de cela à présent, l'innocence dans leurs regards d'enfants, où était-elle passée ? Ces deux petites têtes brunes qui avaient tant rit des projets de leurs riches parents, qui avaient prit un malin plaisir à se gaver de chocolat derrière le canapé en cuir blanc du salon de la maison des De Balzac. Des larmes coulèrent d’avantage sur ses joues, et elle regarda Andy, « Il faut faire quelque chose, il va mourrir si il n'est pas soigné rapidement.» Elle regarda à nouveau le visage grimaçant d’Emil, « Tu te souviens il faut encore que l’on se marie toi et moi, tu ne peux pas me lâcher comme ça. »

I won’t let you down,
Since the beginning of our lives,
You’ve been there for me,
I can’t stay here,
When you’re dying.

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Ne vous demandez pas pourquoi les gens deviennent fous. Demandez-vous pourquoi ils ne le deviennent pas. Devant tout ce qu’on peut perdre en un jour, en un instant... Demandez-vous ce qui fait qu’on tienne le coup...

Un sentiment profond d'angoisse avait pris l'entière possession de mon corps. Me retrouver face au danger, nez à nez avec l'homme le plus dangereux dans cette salle, voir même de cette ville, me pétrifiait et pourtant je me sentais assez folle pour me précipiter tête la première dans ce traquenard. Nous voulions faire quelque chose, agir et ne pas penser aux conséquences et bien pour le coup, je ne m'étais pas loupé. Ses yeux transpiraient la folie et un je ne sais quoi qui me laissait perplexe. Une dose de sadisme très prononcé sans doute. Il glissa ses doigts sur mon visage, me plongeant dans ce regard fou. Je retirais mon visage de ses mains d'un geste vif, chose que je n'aurais surement pas dû faire. Je me devais de rester docile et calme, mais je n'y arrivais pas, rester là sans bouger à regarder ces gens se faire tuer en attendant simplement mon tour, ne m’intéressait pas. « Pourquoi mentir dans une telle situation ? Qu'est-ce que ça m'apporterait ? Bien qu'en réalité je ne sois pas sa gonzesse... » Je lançais un regard noir au lourdeau qui avait osé dire ça, n'étant pas impressionné pour deux sous. « Mais, son ex. Je dois sans doute être moins intéressante d'un coup. » La folie me poussait aux frontières proches d'une insolence qui pourrait certainement me couter la vie. Mais bizarrement ça ne m'effrayait pas tant que ça. Je venais d'apprendre une nouvelle qui m'avait poussé au-delà de mes limites. à simplement faire la chose la plus folle qu'il m'était passé par la tête. Comment réagir au fait que l'homme dont j'étais amoureuse depuis si longtemps, m'était totalement inconnu. Je me retrouvais face à cet homme, dont j'avais partagé la vie durant deux ans et qui restait un mystère complet pour moi. Je ne le lâchait pas des yeux, je ne le pouvais pas, à mis-chemin entre la peur et l'incompréhension. Je savais pertinemment que jamais il ne me laisserait mourir ici, enfin pas comme ça, mais le doute s'empara de mon être, pouvait-il me sacrifier pour sauver toutes les personnes présentes dans cette salle ? J'en doutais, seulement je n'aurais pas pu lui en vouloir si c'était le cas, pour deux raisons évidentes, la première serait parce que je ne serais plus là pour le faire et surtout parce que je n'étais pas assez égoïste pour ça. Le mot "donzelle" résonna dans ma tête et je tournais mon visage un peu trop violemment vers notre preneur d'otage. En plus d'être un homme cruel et sans scrupule il était misogyne...Il tira un coup de feu dans la foule et mon corps sursauta, sans que je ne puisse gérer ma soudaine anxiété. Un jeune homme fut touché, d'où je me trouvais, je pouvais voir le sang dégouliner de son torse, je n'arrivais pas à comprendre leur motivation. Pourquoi tuer tous ses innocents pour une seule personne, que je ne voulais pas voir morte malgré tout. Le canon de l'arme qui venait de tirer ce plaqua sur ma tempe et pourtant je ne bougeais pas, essayant de garder une contenance qui me quittait peu à peu. Je ne lâchais toujours pas Reaver du regard, espérant pas la même occasion que Guenièvre soit sortie ou du moins assez proche de la sortie pour ne plus rien craindre. Je voulais dire à Reaver de ne rien faire, de ne surtout pas bouger. Mais, je savais que c'était peine perdue...

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Je le maintenais dans ma ligne de tir, mais la peur me bouffait, écrouant mes mouvements pourtant précis. Un voile qui se déposa sur mes prunelles à l'idée qu'il puisse lui arriver quelque chose, vaincu par cette image d'une balle pénétrant sa tempe simplement parce qu'il tenait une vengeance dont il rêvait. Quelle idée avait-elle eu de se jeter dans la gueule du loup, mettant ainsi sa vie en danger mieux que je n'aurais pu le faire moi même. Un masque de tension m'assombrit, et mes doigts se resserrèrent autour de la gâchette.Les paroles de la jolie brune qui se dissimulait dans mon dos me revinrent en mémoire, quand à une reddition qui n'allait tarder, je le pressentais. J'aurais aimé avoir la force de réagir autrement, ou bien l'inhumanité, mais était inapte à laisser ces gens mourir et cette jeune femme, l'unique à hanter mes pensées, dépérir sous mes prunelles torturées. Ma menace n'eut aucun effet, pas plus que le bluff dont je m'étais servit. Il tira dans la foule, afin de me faire ployer et le coup partit atteignit de plein fouet un jeune homme brun dont la tignasse disparut au milieu de la foule. Je serrais violemment les dents, tandis que son flingue rejoignait la tempe de Sarah. Mais il n'avait besoin de s'en prendre à elle, le sang de cet innocent souillant déjà mes mains. Je relevais aussitôt l'arme, levant les mains en signe de soumission tandis qu'un homme dans mon dos montait rapidement les marches. Mais mes iris bruns ne quittaient le visage de cet homme qui jubilait de voir une nouvelle manche gagnée. Mais je n'étais pas stupide. Je savais n'être qu'un passe temps dans un jeu qui ne me concernait que peu, première pièce d'un édifice qu'il souhaitait brisé. Une cerise sur le gâteau, une touche de sucre, un voile sur un masque pour en rehausser la beauté, sans que l'importance ne soit vital. Mais, en homme de théâtre, chacun devait à présent croire que j'étais le ciment d'une prise d'otage dont je n'étais que le jus qui en rendant le fruit plus savoureux. Des doigts se posèrent sur mon bras, mais il tressaillit sous mon regard noir et mon geste souple pour m'en libérer. « Touche moi encore une fois et je te brise la nuque. » sifflai-je à son intention. Je pris la brune piquante par la main, l'entraînant dans mon sillage tandis que je dévalais les marches, avant de la délaisser, lui faisant signe de se perdre dans la foule. Alors je la vis, mon regard se portant sur cette cousin qui disparaissait avec un enfant dans les bras, à la barbe de ceux qui concentraient leur attention sur moi. Mouvement qui expliquait probablement celui de Sarah dont la folie se teintait d'impossibilité. Je ne m'attardais pas, mes gestes étant surveillées, me dirigeant vers les escaliers qui menaient à l'estrade. Des marches gravies, un regard croisé avec cet homme qui n'avait lâché la jeune femme, maintenu contre son torse par son bras retors. J'écartais doucement les bras, tandis qu'un fin sourire froid se déployait sur mon visage pourtant tendu. [color=#2C4661]« Maintenant que nous sommes entre vieux amis, tu pourrais laisser repartir ces trois là. » [ /color]J'écrouais mon regard dans le sien avant de rajouter, la voix sifflante. « Tu sais qu'ils ne le relâcheront jamais n'est-ce pas ? D'autant plus qu'il est retenu dans une prison fédérale suffisamment lointain pour que plusieurs heures soient nécessaires. » Je songeais à ce frère, une pourriture bien pire que celle qui se tenait devant moi, un terroriste que j'avais traqué suite à ma rupture avec Sarah. Sarah que je mirais soudainement, avant de quitter son visage, peu désireux d'étaler mes faiblesses. Je l'ignorais sciemment, réservant mon attention à David. Un signe, une demande qui me fit lever un sourcil. « N'y compte pas une demi seconde. » crachai-je en me redressant, les muscles dépliés. Mais l'arme fit pression sur la tempe de ma blonde, et, contre mauvaise fortune bon cœur, je me laissais tomber à genoux, croisant les mains sur mon crâne, tout en pressant mes lèvres l'une contre l'autre.

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