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The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse

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MessageSujet: The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse  EmptyJeu 30 Mai - 20:49

Jesse & Aurora

« Can two people really be meant to be? Soulmates. It would be nice if it's true. »

« Fais chier. »
Jesse venait de plonger la main dans le paquet de M&M’s, définitivement vide. Sans quitter l’écran de la télé des yeux, il chercha alors à tâtons son paquet de cigarettes. Il lui en restait une. Mais le briquet était quant à lui introuvable. Avachis sur son canapé, le chat roulé en boule sur son torse nu, Jesse grogna pour exprimer son mécontentement. Il baissa les yeux vers l’animal, et tenta d’évaluer la situation. S’il réveillait le chat, celui-ci s’offusquerait, se mettrait à siffler et à cracher, et tant qu’à faire, peut-être même lui lacérer le torse de ses sales griffes aiguisées. S’il attendait qu’il se réveille de lui-même, il mourrait certainement de faim. Jesse détestait ce chat. Il n’avait jamais voulu l’accueillir, cette bestiole avait imposé sa présence dans l’habitacle. Un jour, en rentrant du travail, il avait trouvé un chaton dévorant la garniture d’un reste de pizzas, au beau milieu de son salon. Il ne lui avait fallu guère de temps pour comprendre que l’animal s’était engouffré par la fenêtre laissée ouverte. Pris de pitié devant une si minuscule bestiole, Jesse l’avait autorisé à manger encore un peu avant de le remettre dehors. Mais le chaton était revenu, et au bout de plusieurs semaines passées à essayer de le chasser en vain, Jesse s’était résigné avait capitulé. Cependant, la cohabitation avec ce chat n’était pas de tout repos. En fait, l’animal était aussi désagréable que son « maitre ». Jesse avait parfois l’impression qu’il s’agissait de la réincarnation du diable, dont le but était de lui pourrir la vie. Ce chat était tout sauf mignon. Il ne faisait jamais de câlin, était agressif au plus haut point, miaulait, crachait et griffait sans arrêt, tout en ne cessant de quémander à manger. Même quand il dormait, il s’arrangeait pour emmerder Jesse. La preuve. Le jeune homme soupira. Doucement, il essaya de bouger le chat du bout du doigt. Il ne bougea pas d’un millimètre. Retenant sa respiration, Jesse le saisit alors de ses deux mains, et en prenant garde à ne pas modifier sa position, le souleva et le déplaça lentement, dans le but de le reposer un peu plus loin sur le canapé. La tension était palpable, mais Jesse tint bon. Jusqu’à ce que son téléphone portable sonne. Le chat et lui sursautèrent en même temps. La bestiole se mit aussitôt en colère, s’agrippant violemment au bras de Jesse, qui cria de douleur. Il bondit hors du canapé et secoua son bras dans le but de faire lâcher prise à l’animal, mais plus il s’agitait, plus il sentait les griffes s’enfoncer dans la peau. Alors, de sa main libre, il saisit le chat par la peau de sa nuque et le força à le lâcher, avant de le balancer de toutes ses forces à l’autre bout de la pièce. Le chat grogna et siffla bruyamment avant d’aller se réfugier sous la bibliothèque.
« Connard, va. »
Jesse se traina jusqu’au coin cuisine, enveloppa son bras gauche dans un torchon humide et entreprit de retrouver son téléphone. Il avait manqué l’appel. Il déverrouilla l’écran et appela le dernier numéro du journal d’appel. Il s’agissait de l’un de ses meilleurs amis, éternel partenaire de beuverie, qui lui filait rendez-vous dans leur bar préféré. En fait, ils avaient l’habitude de s’y rendre presque tous les soirs de fin de semaine, mais son ami semblait juger utile de le lui rappeler à chaque fois.
« J’arrive. » dit-il simplement avant de raccrocher. Pas un « salut » ou un « désolé » ou même un « comment vas-tu ? ». Pas même le temps de laisser son interlocuteur dire « allô ». Juste « j’arrive ». Jesse dans toute sa splendeur.
Il engloutit une part de pizza, grimpa quatre à quatre les marches de l’escalier qui menaient à la mezzanine du loft, enfila un t-shirt noir, passa par la salle de bains pour se laver les dents et se rafraichir le visage. Deux minutes plus tard, il se trouvait au volant de sa voiture, une Ford Taurus grise. Il brancha son iPod à la radio, le mode aléatoire enclenché. Une chanson de Nirvana se mit à résonner dans la voiture, et Jesse prit la direction du centre-ville. Cette route, c’était bien la seule qu’il connaissait par cœur, ainsi, il n’était pas utile d’allumer le GPS.
Il arriva une demi-heure plus tard, aux alentours de 22h30. Le bar était déjà bondé, mais Jesse ne mit pas plus de dix secondes à repérer son groupe d’amis. Ils étaient les plus bruyants. Le jeune homme s’approcha d’eux, et se retrouva avec une pinte de bière dans les mains avant même d’avoir pu s’assoir sur un banc. On le bouscula, et il grimaça de douleur : les griffures de son chat sur son bras gauche se trouvaient être assez profondes, et il n’avait pas eu le temps de les désinfecter. Tant pis, d’ici quelques pintes, la douleur s’atténuerait. Il trinqua avec ses amis et sourit pour la première fois de la soirée, se joignant à leurs discussions animées.
Une heure passa, et Jesse n’était toujours pas suffisamment éméché à son goût. Il se mit debout sur le banc, enjamba un de ses amis, puis deux, et accompagné d’un troisième, prénommé Chuck, se dirigea vers le bar. Il commanda deux verres de whisky, et se mit à raconter à Chuck le match de boxe auquel il avait participé la veille au soir. Il ne lésina pas sur les détails, conscient que c’était ce qui intéressait le plus son ami, qui n’avait pas pu assister au fameux match à cause de sa copine (une cinglée à tendances nymphomanes, selon Jesse).
Et c’est là qu’elle débarqua.
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MessageSujet: Re: The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse  EmptyVen 31 Mai - 11:05



you taste like toxic poison

Loki miaula d'inconfort alors qu'un nouveau vêtement manquait de s'abattre sur sa tête. Le lit en était totalement recouvert. Aurora, vêtue d'un seul short en jean très délavé, presque blanc, et d'un soutien-gorge noir, se retourna vers l'origine du bruit, et ne put s'empêcher de sourire en apercevant la mine boudeuse du chaton, assis sagement sur le lit. "Qu'est-ce que tu penses de celui-là ?" Demanda-t-elle en passant un pull noir à manches trois-quarts, fait au crochet, dont les mailles étaient très espacées et laissaient tout voir. Le chaton miaula à nouveau, et la Russe prit cela pour un accord. Elle rangea les hauts qu'elle avait sortis précédemment, puis se planta devant le miroir de sa salle de bains. Une pointe de noir pour souligner son regard bleu-vert, un peu de rouge sur ses lèvres. Pas plus, pas moins, elle ne tenait pas à ressembler à une Barbie. Ne lui restait qu'à choisir les chaussures, et ces derniers temps, elle n'en portait qu'une paire : des Santiags, des vraies bottes de cow-boy qu'elle adorait. Il ne manquait que le chapeau texan, et elle aurait eu une allure à damner un saint. Son reflet dans le miroir lui renvoya une image qui lui convenait à peu près. La jeune femme attrapa sa pochette, sortit de son immeuble et siffla un taxi. La soirée ne faisait que commencer.

Aurora passa une main dans ses cheveux tandis qu'elle poussait la porte du bar de l'autre. Il y avait du monde. Tant mieux, elle ne rentrerait pas de sitôt, et surtout, pas seule. Une semaine qu'elle n'avait eu personne dans son lit, c'était un maximum qu'elle ne dépassait jamais. Elle aimait s'amuser. Et s'amuser, c'était prévu. Elle ne mit pas longtemps à repérer Jesse dans un coin du bar, et leva les yeux au ciel. C'était une malédiction ! Elle n'avait absolument pas voulu se retrouver au même endroit que lui, et pourtant, à chaque fois, l'un finissait par retrouver l'autre. Toujours. Elle passa au plus loin de lui, n'ayant pas envie de commencer leur guéguerre tout de suite. Aurora se dirigea d'abord vers le bar, salua le barman, un homme d'une quarantaine d'années, et Russe également. Elle avait pris l'habitude de venir régulièrement dans ce lieu, et discuter dans sa langue natale lui faisait du bien le plus souvent, sauf dans ses mauvaises périodes. Heureusement, là n'était pas le cas. Gregory lui servit ce qu'il savait qu'elle allait commander, un bourbon bien sec comme elle les aimait. D'un sourire, elle le remercia, puis continua la conversation, demandant des nouvelles de sa femme et de ses filles. Il ne fallait pas croire que, parce qu'elle jouait la garce tous les jours, elle n'était pas capable de se montrer sociable avec les gens qu'elle estimait. Malheureusement, la conversation prit vite fin quand une grande blonde aux yeux verts s'approcha d'elle et commença à lui parler. Gregory partit servir d'autres clients pendant que la brune et la blonde faisaient connaissance.
Elle s'appelait Joan, et dans son genre, elle était plutôt jolie. Un peu trop sûre d'elle cependant, et si Aurora accepta la drague avec plaisir, ce n'était que parce qu'elle sentait de nombreuses paires d'yeux qui les fixaient, elles et leur échange. Joan se renseignait de manière qu'elle croyait discrète sur la vie amoureuse de la Russe, tentant une approche en replaçant une mèche brune derrière l'oreille d'Aurora. Cette dernière alla jusqu'à poser sa main sur la cuisse dénudée de l'Américaine, faisant glisser son pouce sur la peau légèrement bronzée sensuellement. Bien, elle venait de gagner une chance de prouver de quoi elle était capable. Aurora lui prit la main et l'entraîna un peu plus loin, au milieu des couples qui dansaient. Ce fut elle qui mena la danse, comme si elle était l'homme, et elle finit par attirer sa partenaire pour un baiser. Malencontreusement, Joan n'était pas très douée pour ça, et Aurora disait que, comme on juge un livre à sa couverture, si la personne ne sait pas embrasser, alors il y a des chances que le reste ne soit pas terrible non plus. Seulement, s'étant retrouvée face à la table de Jesse et ses amis pendant le baiser, elle avait ouvert les yeux, et avait fixé Jesse tout du long. Comme un défi.

Après avoir renvoyé Joan sans espoir de continuation, elle était retournée s'asseoir au bar, sous le regard amusé de Gregory. Sirotant son bourbon, elle lui expliqua à nouveau son mode de fonctionnement, jusqu'à ce que ce dernier pose devant elle un verre. Un cosmopolitan. Le cocktail de fille par excellence, celui que toutes les nanas de séries américaines commandaient. Haussant un sourcil narquois devant ce verre qu'elle ne boirait certainement pas, elle interrogea son acolyte du regard. Ce dernier lui désigna la table de Jesse, et parmi ses amis, un brun aux yeux bleus, pas trop mal dans son genre, levait sa pinte et lui souriait. Aurora se dit que l'opportunité qui lui était offerte était vraiment trop belle pour ne pas être saisie. De l'index, elle fit signe au jeune homme de s'approcher, se fendant de son plus beau sourire carnassier. Elle s'aperçut bien vite du mouvement de protestation qui montait à la table quand ce dernier s'exécuta, certainement sûr de sa chance pour ce soir. Avant qu'il n'arrive à sa hauteur, elle entendit Gregory lui demander de ne pas détruire son bar, si possible, si Jesse venait à l'affronter après. Ca, elle ne pouvait rien promettre. Enfin, il se trouva devant elle. La jeune femme lui tendit la main, qu'il serra. "Chris," se présenta-t-il avec un sourire charmeur. "Aurora," répondit-elle, forçant plus que d'ordinaire son accent russe, qui avait presque disparu depuis le temps. Cet accent, qui lui faisait rouler les lettres qu'elle prononçait, faisait toujours son petit bonhomme de chemin, et surtout son effet sur les pantalons des hommes. "Alors, Chris... Merci beaucoup pour le verre. Malheureusement, je ne bois pas ce genre de choses." Oh, le pauvre chou avait l'air déçu ! "Cependant, je te laisse une seconde chance d'obtenir mon numéro." Elle lui tendit le verre de cocktail. "Apporte donc ça à Jesse, et paie-moi plutôt un whisky." Aurora le regarda partir avec le verre, un petit sourire au coin des lèvres, puis se tourna de nouveau vers le bar, et avala le restant de son bourbon cul sec. Autant prendre des forces, avec ce qui n'allait pas tarder à lui tomber dessus.

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Dernière édition par Aurora L. Sokolov le Jeu 20 Juin - 9:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse  EmptyLun 3 Juin - 20:13

Jesse & Aurora

« Can two people really be meant to be? Soulmates. It would be nice if it's true. »

Jesse leva les yeux au ciel dès qu’il vit Aurora entrer dans le bar. A croire qu’elle le faisait exprès, qu’elle lui avait collé une puce électronique et qu’elle s’en servait pour le suivre partout, afin de lui pourrir la vie au maximum. Le pire, c’est qu’elle en était capable, songea-t-il en finissant son verre de whisky d’une traite. Chuck avait remarqué le changement brutal d’expression de son ami, et s’était retourné pour en identifier la source. Lorsqu’il regarda de nouveau Jesse, un sourire s’était formé sur son visage. Il resta silencieux, mais son regard amusé en disait long. En guise de réponse, Jesse se contenta de lui lancer un regard noir. Il commanda deux nouveaux verres de la même substance au barman. Il valait mieux boire, se disait Jesse, pour supporter la présence de l’autre grognasse. Le jeune homme aurait simplement pu ignorer Aurora et continuer à passer une bonne soirée avec ses potes comme si de rien n’était, il aurait pu faire abstraction de sa présence, seulement, personne ne semblait être d’accord avec cette idée. Et lui-même savait au fond de lui qu’il haïssait cette fille d’une telle force qu’il n’aurait pu faire semblant d’ignorer son existence plus d’un quart d’heure. Mais ça, il ne l’admettrait pour rien au monde.
Jesse saisit le verre de whisky qu’on venait de lui tendre, et indiqua d’un signe de tête à Chuck qu’ils retournaient s’asseoir avec les autres. Oh, comme par hasard, il restait juste une place face à la piste de danse. Comme par hasard, pensa-t-il en jetant un nouveau regard noir à son ami Chuck, qui s’était bien volontairement assis de l’autre côté de la table. Ce dernier lui lança un sourire radieux, fier de « jouer les entremetteurs », ou plutôt fier d’être l’emmerdeur de service. Jesse fut donc contraint de voir Aurora se pavaner avec une blonde plutôt mignonne au milieu de la piste de danse. Il laissa échapper un soupir dédaigneux, avant de braquer de nouveau son regard sur Chuck. Ce mec était vraiment maso, se disait-il. Entre sa copine nymphomane et ses tendances à vouloir pousser Jesse et Aurora au conflit… Chuck n’était pas sain d’esprit du tout. Et plus il y songeait, plus Jesse prenait peur. Quoi que, peut-être que s’il se débrouillait bien, il pourrait lui refiler son taré de chat… Qui se ressemble s’assemble, disait-on, et entre deux psychopathes, l’alchimie devait certainement être au rendez-vous… Il réfléchirait à cette idée plus tard. Jesse préféra revenir à l’instant présent, chose qu’il regretta dès que ses yeux se posèrent sur Aurora. « Ah putain c’est vrai. » Elle était là. Elle était bel et bien là. Et le pire, c’est que ce n’était pas la blonde qu’elle aguichait en dansant comme une catin, mais c’était lui. Cet acte provocateur le mettait hors de lui. Il n’avait qu’une envie, c’était de se lever et de lui coller une paire de claque. Non pas à cause du fait qu’elle se faisait draguer - ou draguait elle-même on ne voyait pas trop de là où il était placé – par une autre fille (il s’en fichait pas mal, se disait-il, mais inconsciemment, ça le chiffonnait quand même un peu), mais parce qu’elle le provoquait ouvertement. Frapper une femme n’était pas pour lui quelque chose de déplorable, surtout quand ladite femme s’appelait Aurora Sokolov.
Et tandis que Jesse se demandait s’il devait répliquer tout de suite ou s’il était préférable d’attendre encore un peu, il la vit faire un signe plus qu’aguicheur dans sa direction. Ses yeux s’ouvrirent de surprise et il aurait voulu l’envoyer voler jusqu’à l’autre bout du bar pour cet affront, lorsqu’il comprit – et c’était peut-être pire, qu’Aurora invitait près d’elle un autre de ses amis, Chris. Jesse retint ce dernier par la manche et tenta de le dissuader de faire un pas de plus en lui lançant un regard digne de Lord Voldemort. « Traitre. » fit-il d’un air féroce. Mais les beaux yeux de la russe ne faisaient apparemment pas le poids, et Chris se dégagea de son emprise avant d’aller rejoindre – Jesse aurait juré le voir courir – Aurora.
« Je vais vomir, » annonça-t-il alors à Chuck, dont le sourire ne s’était toujours pas évanoui.
Et le comble du comble, ce fut quand Chris revient, un cocktail à la main. Cocktail de jeune vierge qu’il déposa devant Jesse. Celui-ci leva tout doucement les yeux vers son traitre d’ami, et si des rayons lasers avaient pu jaillir de ses pupilles, le malheureux Chris aurait été réduit en cendres.
Il était temps d’agir, Aurora l’avait suffisamment ridiculisé comme ça. Il devait trouver un moyen de se venger. Réfléchis, Jesse. Réfléchis. Enfin pas trop. Un peu mais pas trop. Suffisamment pour trouver de quoi lui retirer ce putain de sourire arrogant.
La solution s’imposa d’elle-même, comme par miracle. Un miracle du nom de Jules. Jules était ce genre de mec qui, lors d’une soirée, buvait, buvait, buvait encore et encore, jusqu’à vomir ses tripes et frôler le coma éthylique. Le genre de mec qui ne savait jamais où il allait se réveiller, ni même où il avait passé la nuit. Et il semblait être relativement tôt ce soir pour que Jules soit déjà hors circuit, mais apparemment, la bande de potes de Jesse avait commencé les festivités bien avant que ce dernier ne débarque. Jules était donc ivre mort. Lui qui dansait sur la table trente secondes auparavant avait à présent le visage blanc et le regard vitreux.
« Merde, mec, t’es tout blanc ! Tu vas gerber ! Putain mec t’es une vraie tapette ! »
Et au groupe d’amis de se moquer de ce pauvre Jules. Jesse sourit lui aussi, mais ce n’était pas un sourire moqueur. Un air machiavélique venait d’apparaitre sur son visage, et il but cul sec ce qu’il lui restait de whisky avant de se lever.
« Je vais l’accompagner dehors, il lui faut de l’air frais. » annonça Jesse en prenant Jules par le bras. « Allez viens mon vieux, ça va aller ! » ajouta-t-il d’un ton presque bienveillant.
Ils contournèrent la table – véritable champ de bataille – et marchèrent le long du bar. Jesse prit soin de regarder de partout sauf en direction d’Aurora – qu’il surveillait malgré tout du coin de l’œil. Il avait gardé son verre de whisky à la main, et arrivé quelques mètres avant la jeune fille à qui Chris faisait la cour, il porta le verre sous le nez de Jules. « Je me prendrais bien un autre verre, pas toi ? » lui demanda-t-il à l’oreille. Ah le vilain. Son geste eut l’effet escompté. Jesse s’empressa de franchir les derniers mètres qui les séparaient de son objectif d’un air faussement naturel, et, comme par magie, Jules eut un haut le cœur à l’instant même où ils passaient devant Aurora. Jesse se retourna alors brusquement, comme s’il venait juste de s’apercevoir de la présence de la russe, tandis que Jules déversait tout le contenu de son estomac sur les genoux de cette dernière. Jesse prit alors son air le plus navré et s’écria :
« Oups ! Je suis vraiment désolé, il ne sait pas se tenir ! Excuse-moi, vraiment, je ne t’avais pas vue ! Eh, oh, tiens, salut Chris ! Chris, mon très loyal ami… » Le sourire jusqu’aux oreilles « Qu’il est bon de vous retrouver ici ce soir ! »
Jesse allait le payer. Il allait le payer très cher et il en était conscient. Mais il aurait presque pu jouir devant la tête d’Aurora à cet instant. Il se retint cependant de prendre une photo. Il tenait un peu à sa vie. Mais juste un peu.
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MessageSujet: Re: The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse  EmptyMar 4 Juin - 12:18



you taste like toxic poison

A peine eut-elle reposé le verre de bourbon vide que de nouveau, Chris se retrouvait à côté d’elle. Aurora lui sourit, tout en commençant à le trouver un peu collant. Il ne voyait pas quand on se servait de lui, visiblement. Soit, de toute façon, Jesse allait se venger d’un instant à l’autre, alors autant garder une carte ou deux sous la main. Elle fit donc semblant de s’intéresser un minimum à ce que le gorille lui débitait, jouant de son sourire. Bien sûr qu’elle vit Jesse et un autre de ses amis arriver, du coin de l’œil, mais jamais elle n’aurait imaginé ce qui allait suivre. Tandis que l’inconnu dégobillait le contenu de son estomac sur ses genoux, elle se félicita intérieurement d’avoir opté pour un short et pas un jean, puis serra les cuisses tout en écartant ses chevilles. Ainsi, elle espérait sauver ses bottes du carnage. Autrement, Jesse les boufferait avec de la moutarde ultra forte. « Oups ! Je suis vraiment désolé, il ne sait pas se tenir ! Excuse-moi, vraiment, je ne t’avais pas vue ! Eh, oh, tiens, salut Chris ! Chris, mon très loyal ami… » C’est ça, et mon cul, c’est du poulet ? « мудак карлик раннего семяизвержения » Fut la réponse à laquelle il eut droit alors qu’elle le fixait comme si ses yeux pouvaient tirer des balles, espérant fortement que ça se produirait et qu’elle le verrait se vider de son sang à ses pieds. Chris, en bon gentleman, demanda au barman un paquet de serviette en papier, et les lui tendit pour qu’elle s’éponge, ce qu’elle fit. « Tu devrais continuer ce que tu étais en train de faire, il a vraiment besoin de prendre l’air ton pote, » lâcha-t-elle avant de partir en direction des toilettes pour dames, histoire de se rafraîchir. Eloignée de quelques pas, elle entendit gorille numéro 1 demander ce qu’elle avait dit, traduction que Gregory ne put s’empêcher de donner, à son plus grand bonheur. Connard d’éjaculateur précoce nain, c’était vraiment sorti droit du cœur.
Au lavabo, elle nettoya ses cuisses aussi bien qu’elle le pouvait étant donné les circonstances. Jesse cherchait la guerre, il allait l’avoir. Alors qu’elle avait eu l’intention de ne pas aller plus loin dans leurs affrontements puérils – il faut bien le dire – elle venait de décider de l’achever ce soir. Avisant l’air déterminé de ses yeux dans le miroir, elle sourit. Il allait morfler.
Et justement, Chris était venu l’attendre à la porte. Il s’excusa pour le comportement de son ami, enfin, de ses amis, disant que Jules ne tenait pas bien l’alcool, et qu’il ne comprenait pas pourquoi Jesse lui en voulait autant. La Russe prit l’air de quelqu’un que ces excuses auraient touché, mais elle s’en contrebalançait en réalité. Tant que le principal concerné ne serait pas devant elle, à genoux, à la supplier de l’épargner, elle mettrait son monde à feu et à sang. Et cela commençait par ses amis, bien sûr. Chris lui proposa son bras, qu’elle accepta, puis la mena le plus tranquillement du monde à la table qu’il occupait avec ses amis. Jesse et Jules devaient encore être dehors, apparemment, car ils étaient invisibles. Les présentations furent faites, les hommes lui serrant la main qu’elle leur tendait, sauf Chuck qui poussa le vice jusqu’au baisemain, vieux jeu mais très drôle. Elle ne put s’empêcher de rire d’ailleurs, flattée d’attirer l’attention ainsi. Son plan se déroulait parfaitement. Tous lui proposèrent de se joindre à eux. « Je ne sais pas, » hésita-t-elle. « Je pense que Jesse ne sera pas d’accord, et je n’ai pas envie de m’attirer un peu plus ses foudres ce soir. » Avec son petit sourire angélique et ses yeux de biche, il était difficile de croire qu’elle ne fait que jouer un rôle. Et pourtant. Aleksei le lui avait souvent reproché, ce goût pour le mélodrame dont elle faisait preuve. Il ne fallut qu’un millième de seconde pour que la bande de pote ne réfute son hésitation, insistant sur le fait que la majorité l’emportait, et qu’ils adoreraient discuter avec elle. Chuck alla jusqu’à ramener une chaise exprès pour elle, l’installant entre son siège et celui de Chris. Alors Aurora prit place. Et le calvaire de Jesse commença.
« Donc tu dis qu’en embrassant cette superbe nana, t’as su qu’au pieu elle faisait pas le poids ? » Chuck avait l’air admiratif. « Si j’avais pas une nana complètement nymphomane et psychorigide, je tenterais bien ma chance… Chris, t’es qu’un sale veinard ! » Le dénommé Chris souriait de toutes ses dents. S’il avait su qu’il n’y avait aucun risque qu’Aurora le ramène chez elle, sa déception aurait été immense. « Si vous voulez, je fais le test sur vous tous, » répliqua la brunette, tout sourire. « D’ailleurs, autant commencer, » fit-elle en se penchant vers Chris, l’attrapant par le col de son t-shirt et posant ses lèvres sur les siennes. Juste au moment où Jesse revenait. Pur hasard ? Allons, vous seriez bien dupes de le croire.

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Dernière édition par Aurora L. Sokolov le Jeu 20 Juin - 9:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse  EmptyMer 5 Juin - 15:40

Jesse & Aurora

« Can two people really be meant to be? Soulmates. It would be nice if it's true. »

L’éclat de rire de Jesse fut brusquement interrompu par des mots d’origine russe – une insulte, si on en jugeait le ton avec lequel Aurora les avait prononcés. Le jeune homme fronça les sourcils en se demandant de quoi elle l’avait traité – il se doutait que ce n’était pas quelque chose de sympa, mais sa curiosité l’emportait. Cependant, il se retint de demander au barman la traduction – car d’une, il ne voulait pas se faire ridiculiser une nouvelle fois, et de deux, il ne…
« Ça veut dire "connard d'éjaculateur précoce nain". »
Putain de @#- !~é de ?=@ !-# de Chris ! Qu’est-ce qu’il en avait à foutre ce blaireau de savoir que ce la russe lui avait dit ?! Voilà, maintenant tout le monde autour d’eux pouvait savoir qu’Aurora l’avait de… de quoi ?! Ejaculateur précoce nain ?! Sérieusement ?! Jesse avait perdu tout sourire et paraissait de nouveau énervé. C’était au tour de Chris d’éclater de rire. Jesse lui lança un de ses regards d’assassin (il avait l’impression de ne faire que ça ce soir), mais l’autre ne se taisait pas. Il lui donna alors un coup de poing dans l’épaule en s’exclamant :
« Ta gueule sale macaque ! Méchant macaque ! »
Les effets de l’alcool commençaient-ils à faire surface ?
Plutôt que de continuer à s’acharner sur Chris, Jesse décida de réellement accompagner Jules dehors (sinon ils allaient tous les deux se faire virer à force de dégobiller sur les clients). Et il le faisait pour aider son ami, sûrement pas parce qu’Aurora le lui avait conseillé. Il comptait le faire. Pas besoin de ses conseils. Une fois dehors, il relâcha Jules qui alla prendre appui contre un lampadaire. Il continua de vomir ses tripes sur le trottoir. Jesse, adossé au mur, saluait d’un geste accompagné d’un grand sourire les passants qui les observaient d’un air dégoûté. Quelques minutes passèrent, et Jules se redressa enfin. Il vint prendre place à la gauche de Jesse.
« Ça va mieux, mec ? » demanda-t-il d’un air (réellement cette fois) soucieux.
« J’ai pas gerbé sur quelqu’un à l’intérieur ? Genre sur une fille ? Putain je crains trop si j’ai vraiment fait ça ! »
Le sourire de Jesse réapparut, son regard s’illumina. Il tapota l’épaule de Jules en répondant :
« Tu as été parfait. Ne t’inquiète surtout pas. »
« Je lui ai vomi dessus ou pas ? »
« Chut, arrête de poser des questions. »
« … »
« Tu te sens d’y retourner ? Ou tu préfères qu’on attende encore un peu ? »
« Tu veux pas plutôt me ramener chez moi ? »
« Putain, tu m’as pris pour un taxi ou… ah putain c’est vrai. »
« T’es grossier comme garçon, je trouve... »
« Moi au moins je vomis pas mes tripes sur des jolies filles. »
Mauvaise foi ? Non, vous pensez bien. Jesse était loiiiiiiin d’être de mauvaise foi. Loin d’être le genre de type qui se sert de ses potes pour parvenir à ses fins. Loin de rejeter la faute sur les autres. Voyons, vous imaginez bien à quel point il se sentait coupable de l’acte odieux qu’il venait de commettre. Ah ah ah. Ah. Ah. Ah.
« J’suis pas en service, et j’ai trop bu pour prendre le volant. Mais je vais t’appeler un collègue. Il te fera une réduction. »
Bon, il pouvait être sympa quand il voulait. Mais vraiment quand il le voulait. Et non, ce n’était pas simplement parce qu’il avait la flemme de prendre sa voiture et de ramener son ami complètement ivre. Un peu. Juste un peu. Mais il aurait pu laisser Jules se débrouiller tout seul, aussi. Quoi qu’il en soit, cinq minutes plus tard, une voiture blanche s’arrêtait devant eux. Jesse salua le chauffeur et aida Jules à grimper dans le véhicule. Après quoi, il fit demi-tour et retourna dans le bar.
Et c’est là qu’il se dit qu’il aurait certainement mieux valu pour lui de faire le taxi. Voire de rentrer chez lui immédiatement après.
Cette garce de russe n’avait pas fini de lui pourrir sa soirée. La voilà qui était en train d’aguicher l’ensemble de la bande d’abrutis qui lui servaient de potes. Jesse soupira et se prit la tête dans les mains. Mais qu’est-ce qu’il foutait avec des types pareils ? De vrais gamins naïfs, hypnotisés par des beaux yeux – ou une belle poitrine, ou des belles jambes, ou des belles fesses, ou tout en même temps. Ne savaient-ils pas à quel point ce genre de créature était diabolique ? Non, visiblement non.
Décidé à continuer de répondre aux défis d’Aurora, Jesse s’avança malgré tout vers la table, et prit place à côté de Chris. C’était l’instant ou jamais pour ce dernier de prendre ses jambes à son cou, car il était très dangereux – il prenait des risques mortels – de se retrouver coincé entre Aurora Sokolov et Jesse Lynton. Mais Jesse ne lui laissa à vrai dire guère plus de trois secondes pour réaliser dans quel pétrin il se trouvait. Regardant droit devant lui – il ne tenait pas vraiment à voir le baiser entre les deux jeunes gens – il attendit que Chris se retourne à la fin de l’action. A cet instant, Jesse serra son poing et donna un coup sec, d’une violence surprenante, dans les parties de Chris. Celui-ci se retint de lâcher un cri de douleur, mais il plaqua ses deux mains à l’endroit où Jesse avait frappé. Il mit un moment avant de pouvoir reprendre son souffle, et s’auto dissuada de répliquer. Avec un sourire satisfait sur le visage, Jesse se pencha en avant afin d’avoir le visage d’Aurora dans son champ de vision. Faisant alors comme si Chris n’existait plus, il demanda :
« Plutôt que de te servir de l’imbécilité de ces messieurs pour m’atteindre, pourquoi ne pas directement m’affronter ? »
Il songea l’espace d’une seconde à virer Chris de sa place, mais se ravisa presque aussitôt. C’était mieux d’avoir un bouclier entre la jeune femme et lui-même, personne ne savait de quoi ils étaient capables. Jesse se retourna alors vers le barman et lui fit comprendre d’un geste qu’il était l’heure des shooters. Un instant plus tard, une vingtaine de petits verres étaient présentés sur la table. Jesse lança un regard amusé à Aurora, comportant une lueur de défi.
« T’es prête ? »
Et une nouvelle bataille commença.
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MessageSujet: Re: The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse  EmptyLun 17 Juin - 15:36



you taste like toxic poison

Bon sang. Embrasser une limace aurait certainement été plus agréable. Sous ses paupières, Aurora roula des yeux, prête à mettre fin le plus vite possible à ce baiser qui lui donnait l’impression d’embrasser un seau de bave. Enfin, ce fut la délivrance. Et le calvaire de Chris, qui se reçut un bon coup de poing bien placé. Elle aurait presque eu pitié de lui. Presque. « Plutôt que de te servir de l’imbécilité de ces messieurs pour m’atteindre, pourquoi ne pas directement m’affronter ? » Il avait raison. Autant de se servir de son imbécilité à lui. Du coin de l’œil, elle vit Gregory s’approcher avec des verres à shooter, et elle sourit de plus belle. Il déposa le contenu de son plateau devant eux, avec un clin d’œil pour la jeune femme. « Tu vas leur mettre une belle misère, je crois. » Elle lui rendit un regard amusé, après avoir compris que les verres étaient remplis de vodka et de sirop de caramel. « Ils ont oublié qu’en Russie, ce n’est pas du sang qu’on a dans les veines, mais de la vodka, » répondit-elle en plaçant les verres devant les futurs participants du jeu à boire. Chuck refusa poliment, argumentant que non seulement sa nana ne le laisserait pas rentrer complètement bourré, mais qu’en plus, il leur fallait un arbitre. « T’es prête ? » Aurora releva les yeux et fixa Jesse. Il n’avait pas idée.

Chuck ne savait pas qui désigner comme vainqueur de ce tournoi ridicule. Les autres, ceux qui avaient essayé de participer, en vain, et qui avaient roulé sous la table depuis bien longtemps, n’en menaient pas large. Aurora, elle, se sentait bien, pour le moment. Demain, ce serait autre chose. Et Jesse, lui, avait l’air de tenir le coup, également. Ils étaient donc exæquo, pour l’instant. « Bien, je ne vois qu’un seul moyen de régler le litige. » La russe se leva et alla s’installer de l’autre côté de la table, face à Jesse. Elle posa son coude droit sur la table, main en l’air. « Bras de fer. Ou bien tu as peur de te faire écraser par une fille ? » Le mettre au défi pour qu’il rentre dans son jeu, cela fonctionnait à chaque fois. L’inverse était vrai aussi, elle fonçait tête baissée dès qu’il avait le culot de la provoquer. A croire qu’avec le temps, aucun d’eux n’avait compris à qui ils avaient à faire. Alors, tentera le coup, tentera pas ? Jesse était prévisible. Il glissa sa main dans la sienne. Bien sûr qu’il avait plus de force qu’elle dans le bras, et alors ? Elle avait le cerveau mieux rempli. « Que le plus malin gagne… Et le plus mauvais paye les consos de l’autre. » Si, à ce moment-là, il avait compris qu’elle ne suivrait pas les règles, il aurait peut-être pu s’éviter la prochaine humiliation. Mais les hommes et leur cerveau embrumé par l’alcool ont parfois bien du mal à discerner ce qu’il se passe autour d’eux. Aurora attendit le top départ donné par Chuck, puis, subrepticement, remonta sa jambe sous la table. Sa botte se glissa entre les jambes de son adversaire, bien écartées, comme toute bonne position d’un mâle dominant humain qui se respecte. Alors, du pied, elle exerça une légère pression sur les parties de Jesse, pas pour lui faire mal, juste pour le surprendre. Et le temps qu’il comprenne de quoi il s’agissait, elle abattit son bras d’un grand coup. Le bruit résonna contre la table et dans l’enceinte de l’établissement. La jeune femme se leva, bras en l’air, surpuissante, tandis que l’ami du chauffeur lui accordait sa victoire, inconscient de ce qui s’était joué à l’abri des yeux de tous. Avec l’intention de sortir prendre l’air, elle passa à côté de Jesse, et se pencha vers son oreille. « Après le coup du vomi sur les genoux, tu ne peux pas dire que tu n’as pas mérité cette défaite. » Elle lui fit ensuite un doigt d’honneur juste sous son nez, et passa la porte du pub, tandis que derrière le bar, Gregory leva les pouces en l’air, comme en signe de fierté.

Aurora leva les yeux au ciel, scrutant l’obscurité à la recherche de la moindre étoile. C’était dur, en ville, d’en apercevoir. Mais elle ne désespérait pas d’y arriver un jour. Son frère lui avait appris à les reconnaître, surtout l’étoile polaire, celle qui indiquait le Nord. Elle sourit, d’un air désabusé, appuyée contre un mur qui faisait le coin entre le bar et une ruelle fort peu engageante. « C’est pas prudent pour une telle beauté d’être dehors toute seule. » Si l’haleine bien alcoolisée ne lui avait pas suffi à deviner que c’était Chris qui venait de la rejoindre, la formule bateau de drague, relativement pathétique, aurait fini de l’en convaincre. Elle ne répondit rien, espérant secrètement que son silence lui ferait comprendre qu’il ne l’intéressait plus du tout depuis sa petite victoire. Mais les gorilles sont longs à la comprenette, le plus souvent. Il se rapprocha d’elle, la collant un peu trop à son goût, et commença à passer un doigt, puis deux, sous son pull. Elle se dégagea, en vain, il resserra sa prise sur son poignet, la ramenant à sa place. Alors elle le défia. Du regard, mais pas seulement. « Tu crois vraiment que j’aurais accepté de coucher avec un abruti comme toi ? » Il lui faisait mal, il serrait trop fort sur son bras. Elle n’arrivait pas à se détacher de lui, tandis qu’il la plaquait contre le mur et se frottait contre elle. Seigneur, elle allait vomir. « Si tu crois qu’une pétasse comme toi peut m’utiliser pour rendre mon pote jaloux et me jeter sans une petite contrepartie derrière, tu te fous le doigt dans l’œil jusqu’au coude, salope. » Pendant qu’il reprenait ses incursions avec ses mains, Aurora ferma les yeux, réfléchissant aussi vite que le lui permettait son cerveau sous l’emprise de l’alcool. Elle savait qu’elle n’était pas assez forte pour le repousser, et elle avait comme le pressentiment qu’elle risquait d’en prendre plein la tête, littéralement, si elle essayait. En plus, elle avait oublié sa pochette à l’intérieur, pochette dans laquelle se trouvait son téléphone, et son cran d’arrêt. Puisqu’il était trop occupé pour s’en rendre compte, elle fouilla ses poches, à la recherche du cellulaire du gorille, qu’elle trouva dans la poche arrière de son jean. A tâtons, elle appuya sur ce qu’elle espérait être la touche pour appeler, et appuya deux fois dessus, priant pour que son dernier appel ait été fait à l’un de ses camarades toujours dans le bar. Puis elle pria silencieusement, et tenta le tout pour le tout. Gardant le téléphone en main, elle appuya ses deux paumes contre le torse de Chris, cherchant à le pousser le plus loin possible, puis de sa main libre, elle le frappa au visage. Enfin, c’est ce qu’elle essaya, mais elle loupa son coup. « Et tu vas faire quoi alors, pauvre nul ? Me violer ? T’as intérêt à me tuer après ça, si tu veux pas que je te le fasse payer au centuple. Tu sais vraiment pas qui je suis pour t’en prendre à moi, espèce de naze ! » Pourvu que les autres au bout du fil aient compris de quoi il s’agissait. Chris la fit taire d’un coup de poing dans le visage. La russe eut l’impression que sa joue explosait. Elle sentit ensuite un liquide chaud lui couler dans la bouche, et sur le menton. Elle reconnut le goût métallique du sang sur sa langue. Des souvenirs lui revenaient en mémoire, comment Grisha avait tenté de la tuer en la ruant de coups. Et là, elle eut peur, parce qu’elle savait que parfois, les hommes deviennent dingues de colère. A moitié assommée par le coup, elle se sentit relevée, puis éprouva une douleur piquante dans le cou. Elle ferma les yeux, espérant sombrer dans les ténèbres.

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MessageSujet: Re: The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse  EmptyLun 24 Juin - 12:55

Jesse & Aurora

« Can two people really be meant to be? Soulmates. It would be nice if it's true.  »

Sa tête commençait à tourner sérieusement, et son champ de vision se réduisait au fil des shooters qu’il ingurgitait. Mais Jesse ne voulait pas abandonner. Tant qu’il ne serait pas lui-même tombé dans l’inconscience, il n’abandonnerait pas. Perdre face à Aurora, lors d’un concours de boisson ? C’était inadmissible. Le jeune homme avait encore tous ses esprits, seulement une maladresse un peu plus accentuée et un sens de la réflexion légèrement diminué. Et lorsque le barman apporta vingt nouveaux shooters – il ne restait plus que le duo en course, les autres s’étant lâchement avoués vaincus (ils faisaient particulièrement honte à Jesse ce soir) – le jeune homme se dit « Faciiiiiiiile ! ». Néanmoins, ils décidèrent de s’arrêter là. En effet, ça serait bête de franchir la limite du raisonnable. Cependant, il n’y avait toujours pas de vainqueur. Jesse aurait aimé clamer haut et fort qu’il est le grand, le magnifique, l’unique gagnant de ce (stupide) concours, mais c’était sans compter sur les fourberies d’Aurora. On assistait en effet à du grand théâtre ce soir. Jesse affichait son petit sourire mutin, celui devant lequel elles fondaient toutes (toutes sauf Aurora évidemment), lorsque la jeune femme vint s’installer en face de lui.
« Un bras de fer ? T’es mignonne. »
Et son sourire grandissait, amusé qu’il était. Il ne se donnait pas trente secondes pour plaquer la main de la Russe sur la table avant de lever les bras en signe de victoire. Comment pouvait-elle croire un seul instant qu’elle pourrait le battre sur un jeu de force ? Elle, la petite nana aussi épaisse qu’un clou, contre lui, le mec plus pas mal foutu, adepte de la boxe. Haha, l’alcool commençait donc également à faire ses effets chez elle. Voyez, messieurs dames, comme ce jeune garçon était bien naïf. Son inconscience (et sa stupidité) allaient le mener à sa perte. Les acclamations fusaient autour d’eux, mais Jesse n’était plus en état de se concentrer pour comprendre lequel des deux ils encourageaient. Ou peut-être ne voulait-il tout simplement pas le savoir. Quoi qu’il en soit, à peine dix secondes après que le bras de fer ait débuté, le sourire de Jesse se figea. Quelque chose venait de le toucher. Grâce aux quelques grammes de vodka qu’il avait dans le sang, il mit un long instant avant de saisir de quoi il s’agissait exactement. Le temps qu’il comprenne que non, ce n’était sûrement pas un hasard si on le touchait à cet endroit-là précisément à ce moment-là, l’avant-bras d’Aurora s’était déjà abattu, et Jesse perdit tout sourire lorsqu’il sentit le dos de sa main toucher le bois de la table imbibé d’alcool. « WHAT THE FUCK ?! » cria une voix dans sa tête. Mais la surprise était telle qu’aucun son compréhensible ne put franchir la barrière de ses lèvres. Il sentit son cœur faire un arrêt de quelques secondes, et son visage se décomposa. Quand enfin Jesse reprit contact avec la réalité, Aurora passait devant lui. Le regard qu’il posa sur elle était le plus sombre, le plus assassin qu’il lui eut été de lancer. Il voulut bondir sur ses pieds et se jeter sur elle afin d’au moins mettre fin à ses jours dans d’atroces souffrances, mais après s’être levé de son siège de quelques centimètres, il se rassit brusquement. Jesse devait attendre quelques instants avant de pouvoir se mettre debout sans déclencher un concert de moqueries. C’est malin. Bah oui, le pauvre, avec l’alcool, et l’effet surprise du geste d’Aurora – car il savait effectivement qu’elle était l’auteure de cet acte machiavélique – il avait eu du mal à contrôler la chose. Et il s’insultait lui-même intérieurement de faire preuve d’une telle faiblesse.
« TRICHEUSE ! » parvint-il quand même à hurler tandis que la jeune Russe se dirigeait vers la sortie. « ELLE A TRICHE ! JE VEUX UNE REVANCHE ! REVIENS ICI SALE PESTE ! CA COMPTE PAS ! »
Mais personne ne semblait partager son avis. Jesse haïssait cette fille. Il n’osait même pas penser à ce qu’il voudrait lui faire pour se venger. Il la détestait de tout son être. Oser l’humilier, comme ça, devant tous ses potes, devant tous les autres clients du bar qui s’étaient réunis pour assister à leur querelle. Bon ok, il l’avait peut-être un peu cherché en faisant gerber Jules sur elle. Mais quand même.
« Eh mon pote, tu vas t’en remettre ?! »
C’était Chuck, qui affichait une mine vraiment réjouie. Jesse le soupçonna même d’avoir versé une ou deux larmes de rire. Mais Jesse ne répondit pas à Chuck, se contentant de croiser les bras sur sa poitrine tel un enfant de cinq ans que l’on aurait contrarié, avec l’air boudeur en prime.
« Oh allez, fais pas ta fillette ! C’est pas grave tu sais ! »
Et Chuck éclata de rire. Jesse voulait lui coller un poing à lui aussi, comme il l’avait fait à Chris un peu plus tôt. Puis il se rappela que sa nympho de copine avait déjà dû l’émasculer. Alors il continua de bouder, tandis que les autres continuaient de commenter chaque instant du duel, comme s’il s’était agi d’un grand match de boxe. Tu parles, c’est qu’une tricheuse. Chuck lui ficha enfin la paix, car il venait de recevoir un appel. Il s’éloigna de quelques pas afin de mieux pouvoir entendre son interlocuteur, et Jesse le suivit du regard, par curiosité. Si c’était sa copine, elle allait lui passer un savon parce qu’il n’était pas encore rentré, et la tête que tirait son ami à chaque fois qu’il était au téléphone avec sa bien-aimée était juste hilarante. Mais l’expression du visage de Chuck n’avait rien d’hilarant. Jesse faillit détourner le regard -  pff même pas drôle – mais quelque chose retint son attention. Son ami fronçait les sourcils d’un air inquiet, comme s’il était en train de converser avec un chinois qui essayait de lui parler en grec. Le regard de Chuck finit par s’immobiliser, ses sourcils se froncèrent davantage, mais il avait l’air carrément paniqué à présent. Jesse eut alors un mauvais pressentiment. Cela lui fut confirmé lorsque les yeux de son ami se posèrent sur lui, comme s’il l’appelait au secours. Jesse abandonna sa bouderie enfantine et lui lança un regard interrogateur. Pour toute réponse, Chuck fit un mouvement sec de la tête en direction de la sortie du bar, vers laquelle il se précipita en courant. Ignorant toujours de quoi il était question, Jesse se lança sur ses talons.
Une fois à l’extérieur, le calme fit du bien aux oreilles de Jesse.
« Chuck, qu’est-ce qui se passe ?
-J’ai reçu un appel de Chris. Mais c’était pas Chris qui parlait. Et ce que j’ai entendu ne me plait pas beaucoup.
-Je suis trop bourré pour jouer aux devinettes, dis-moi clairement ce qui se passe.
-Putain, retourne-toi. »
Jesse obéit. Quelques mètres plus loin, il reconnut la silhouette de Chris, occupé à plaquer une fille contre un mur. Quel dégueulasse celui-là, il aurait au moins pu entrainer sa nana dans un endroit un peu plus intime. Mais lui parvinrent alors des éclats de voix féminine, et il distingua malgré la pénombre des mouvements de lutte. Et lorsqu’il vit Chris se précipiter vers eux, Jesse comprit. Il reconnut sa silhouette, l’ombre de sa chevelure qui se balançait au rythme de ses débattements. Son instinct prit le dessus, et il en oublia immédiatement la haine qu’il était censé vouer à cette fille.
« HEY ! » s’écria-t-il.
Il se mit à courir, dépassant rapidement Chuck – ce qui l’étonna car ce dernier était relativement sobre – et ne mit pas longtemps à rejoindre Chris et Aurora.
« HEY ! » répéta-t-il pour attirer l’attention de l’abruti.
Lorsque celui-ci tourna son visage vers celui qui l’interpelait, Jesse lui colla une droite. Il visait son nez, mais il toucha l’oreille. Tant pis, la douleur y était, et c’était ce qui comptait. Un cri s’échappa de la bouche de Chris, qui gardait malgré tout son emprise sur la jeune femme.
« TU VAS LA LACHER OU IL FAUT QUE JE T’ARRACHE LES COUILLES ?! »
Jesse ne lui laissa pas le temps de répondre et lui en colla une deuxième, sur la pommette cette fois. Chris vacilla et se décida enfin à libérer Aurora. Mais Jesse ne s’arrêta pas là. Il lui assena un coup de pied dans le ventre, puis un deuxième afin de le faire tomber. Une fois sa cible au sol, Jesse continua de le rouer de coups. Il ne savait pas très bien si c’était uniquement dû à l’alcool, à la colère qu’il avait emmagasiné contre Chris tout au long de la soirée, ou si c’était parce qu’il s’en était pris à Aurora. Peut-être les trois. Aurait-il réagi de la même façon si ç’avait été une autre fille ? Une parfaite inconnue avec laquelle il n’avait rien à voir ? Jesse voulait croire que oui. Un tel comportement n’était pas tolérable, que ce soit envers la pire des pestes de cette ville ou envers la princesse d’Angleterre. Quoi qu’il en soit, Jesse ne voulait pas se poser toutes ces questions maintenant. Tout ce qu’il désirait, c’était réduire Chris en bouillie. Il ne sut jusqu’où il aurait pu aller si des cris n’avaient pas retenti derrière lui, s’il n’avait pas entendu la voix d’Aurora, s’il n’avait pas senti les bras de Chuck le ramener à la réalité. Il était en train de massacrer un mec à coups de pieds. Dans la rue. Devant l’entrée d’un bar bondé. Deux trois coups supplémentaires auraient suffi pour libérer Aurora de son emprise. Aller si loin n’était certainement pas utile. Mais Jesse était parti dans son élan. Les bras de Chuck se refermèrent sur lui et le forcèrent à reculer. Une distance « de sécurité » fut instaurée entre Chris couvert de sang, allongé sur le trottoir et Jesse qui tentait de reprendre ses esprits.
« C’est bon, c’est bon, il a compris, calme-toi. Calme-toi Jesse, tu vas le tuer sinon. »
La voix de Chuck était grave, mais se voulait être rassurante. Il avait l’habitude de voir Jesse frapper d’autres types, il adorait assister aux matches de boxe auxquels son ami participait. Mais là, le contexte était différent. Au bout d’un moment, Jesse parvint à détacher ses yeux de sa victime et les posa sur Aurora, qui se tenait en retrait.
« Ça va ? Il t’a fait mal ? »
Le ton qu’il avait employé se trouvait être plus froid qu’il ne le voulait en réalité. Il aurait aimé paraitre plus « cool », plus rassurant, plus confiant. Mais il s’était adressé à elle de manière sèche, sans doute car il était encore trop tendu à cause de ce qu’il venait de faire. L’essentiel était qu’elle lui dise qu’elle allait bien. Mais vu sa tête, il en doutait. Son cœur manqua un battement, sans trop qu’il ne sache pourquoi.
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MessageSujet: Re: The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse  EmptyMar 25 Juin - 14:02



you taste like toxic poison

Elle ne ressentait plus rien. Elle n’était plus dans son corps, son esprit s’était séparé et élevé dans les airs, loin, ailleurs, en attendant que le carnage soit fini. Comment ressortirait-elle de cette nouvelle épreuve ? Plus forte, plus meurtrie, plus proche de la mort ? Le téléphone, qu’elle tenait toujours, glissa de sa main, alla se fracasser sur le sol dans un bruit aigu qui lui vrilla les tempes. Elle avait mal à la tête, sa vue était brouillée, ses sens assommés. Il y eut un cri, et elle ne savait pas si c’était elle, ou bien son agresseur qui l’avait proféré. Puis d’autres bruits, encore, et enfin, son bras lui fut rendu. Quelqu’un vint la soutenir avant qu’elle ne s’écroule au sol, le temps qu’elle reprenne ses esprits. Tout devint moins flou, assez vite, et Aurora reconnut Chuck. C’était lui qui l’avait empêchée de tomber, et qui l’aidait à se maintenir debout. Et les bruits sourds prirent forme. Ils prirent la forme de Jesse en train de ruer de coup Chris, Jesse avec un air de rage réelle, Jesse qui serrait les dents et les poings et dont tous les muscles étaient contractés juste pour une chose : tuer, massacrer, abattre, détruire, ravager. Anéantir. « Arrête ! » Sa voix ne franchit pas la barrière de ses lèvres, douloureuses, sanguinolentes. « Arrête ! Jesse, arrête ! » Elle essayait, il fallait qu’il stoppe ses coups avant qu’il ne soit trop tard. Son ton se faisait plus fort, elle laissa Chuck la lâcher pour aller l’empêcher de commettre la pire bêtise de sa vie. « Jesse, arrête ! Je t’en prie, arrête ! » Chuck l’attrapa, l’encercla de ses bras et le força à s’éloigner. Chris gisait au sol, comme un pantin désarticulé qu’on aurait privé de ses ficelles, couvert de sang, de son propre sang. Aurora était prise de flashes qui auraient fini de l’assommer totalement si elle n’avait pas commencé à recouvrer un peu ses esprits, et si elle n’avait pas eu le mur pour s’appuyer derrière elle. Elle revoyait le sol de son ancien appartement, couvert de sang, le sien, celui qu’elle avait perdu quand Grisha lui avait cassé le nez, ouvert les lèvres à force de coups dans le visage, du sang qu’elle avait perdu en petite quantité, en comparaison de celui du russe, qui était venu s’y mêler quand elle l’avait poignardé. Elle se revoyait, de l’hémoglobine plein les mains, alors que son ex s’était noyé dans son propre sang. Oui, tout cela lui revenait devant les yeux alors que Chuck calmait Jesse, et que Chris geignait sur le bitume.
Aurora, qui portait un masque de froideur habituellement, se sentait exposée, trop exposée. Elle avait cru revivre la plus grosse frayeur de sa vie, et cette fois-là, l’issue en avait été bien plus incertaine encore. Et si elle n’avait pas réussi à attraper ce téléphone, qui se serait inquiété de son sort ? Cette sombre pensée agrandit la peine causée par la mort de son frère, la perte d’Aleksei qu’encore aujourd’hui elle était incapable d’accepter. Elle n’avait jamais réussi à faire son deuil, elle était coincé à la phase de la colère, et cette colère était bien trop dévorante, bien trop envahissante, pour disparaître un jour. Jesse lui posa une question, la forçant à relever les yeux vers lui, à quitter du regard le corps ensanglanté de son prétendu ami. Le ton de sa voix était froid, trop après ce qu’il venait de se passer. Dans les yeux de la jeune femme, quelque chose se brisa. Mais qui aurait pu dire s’il avait eu le temps de le voir ? Aussitôt, elle remit son masque d’insensible, de garce manipulatrice. Elle finit par faire un signe négatif de la tête. Non, il ne lui avait pas fait mal. Pas aussi mal que ce qu’il aurait pu faire si les deux autres n’étaient pas intervenus. Pas aussi mal qu’on lui avait déjà fait. Elle saurait gérer tout ça. Elle vivait chaque jour de sa vie avec une douleur bien plus grande sur le cœur.
Gregory finit par sortir de son bar et s’apercevoir de la raison pour laquelle les gens s’agglutinaient là. Il leur proposa de rentrer et s’installer dans la réserve, le temps d’appeler une ambulance et les flics. « Pas la police, » rétorqua Aurora. « Juste une ambulance pour lui. » Son ton n’appelait aucune contradiction, aussi le barman n’en fit rien. Avant de quitter la rue, en passant à côté de lui, la jeune femme cracha au visage de Chris, lui cracha ce sang qui lui envahissait la bouche, lui cracha tout son mépris et son dégoût. Ils se retrouvèrent tous les trois à l’arrière du bar, dans une salle emplie de caisses d’alcools, pendant que le vieux russe était parti chercher quelque chose. Elle l’avait entendu parler de glace pour la main de Jesse, quelque chose comme ça. Elle, elle se retrouva assise sur une chaise, elle ne savait pas trop comment. Sûrement son compatriote qui l’y avait installée sans qu’elle s’en rende vraiment compte, ou peut-être Chuck. A vrai dire, elle ne se sentait pas au mieux de sa forme, et ne songeait plus qu’à une chose, rentrer chez elle. Elle se triturait les mains, tordant ses doigts, quand une cigarette apparut sous yeux. Elle la prit délicatement, releva les yeux pour voir la personne qui la lui avait tendue. Jesse se tenait là, un briquet dans l’autre main, l’aida à l’allumer. Est-ce qu’à force de se chercher des crosses, il savait qu’elle avait besoin de nicotine quand elle était stressée, tout comme elle avait noté sa grande passion pour les M&M’s ? Elle fit un sourire, faible, pour le remercier. Le barman revint, entraînant le chauffeur à l’écart le temps de lui passer de la glace. Chuck en profita pour s’accroupir en face d’elle, suffisamment loin cependant pour respecter son espace. C’était un truc qu’il avait lu sur les victimes de viol, qui n’aimaient pas qu’on les approche de trop près après une agression. Et c’était compréhensible. Elle voyait bien qu’il voulait lui demander quelque chose. Alors Aurora fit ce qu’elle aurait fait même si cela ne s’était pas produit, elle prit sur elle et répondit avant même que Chuck n’ose parler. « C’est déjà arrivé, oui. » Elle l’observa tandis qu’il fronçait les sourcils, ayant probablement plus de questions encore à présent. Finalement, Gregory revint, accompagné de Jesse. « Je t’ai appelé un taxi pour rentrer chez toi. » Elle le remercia, écrasa le mégot du talon de sa botte par terre et se releva. Les bras serrés autour d’elle, comme pour se protéger, elle passa devant eux, suivie par les deux autres protagonistes. Ces derniers, en bons chevaliers servants, l’accompagnèrent jusqu’à la voiture. Chuck s’arrêta avant, recevant un nouveau coup de téléphone. A sa tête, il n’allait pas rigoler beaucoup, ça devait être sa copine. Aurora se retrouva seule avec Jesse, qui l’avait escortée encore, même si elle ne savait pas pourquoi. « Ça ne vaut jamais le coup. Tuer quelqu’un, » finit-elle par lui dire sur le trajet. En ouvrant la portière du taxi, elle se retourna vers lui, se rapprocha de lui et déposa un baiser sur ses lèvres. Ça ne dura pas plus d’un dixième de seconde, elle ne l’aurait pas permis, mais elle ne put pas s’en empêcher. « Merci. » Elle ne voulut pas lui laisser le temps de rétorquer, elle s’engouffra dans la voiture et demanda au chauffeur de démarrer. Quand ils retourneraient au bar, Jesse et Chuck auraient la bonne surprise de n’avoir rien à payer. Aurora s’en était déjà chargée. Le front posé contre la vitre de la porte arrière, elle se demanda ce qu’il lui avait pris, quel coup de folie s’était emparé d’elle pour ce dernier geste qu’elle venait d’avoir.

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MessageSujet: Re: The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse The story of a man who hates cats and walks into a bar # Aurora & Jesse  EmptyVen 5 Juil - 16:06

Jesse & Aurora

« Can two people really be meant to be? Soulmates. It would be nice if it's true.  »

Jesse avait fait un saut dans le passé. Il se retrouvait huit ans en arrière. Ça lui était revenu comme ça, bam, d’un coup, alors que ça faisait huit ans qu’il essayait de tout oublier. Lorsque Chris a heurté le sol, Jesse, en un flash, s’est retrouvé à Cleveland, dans le quartier pourri où il avait grandi, cet endroit qu’il haïssait plus que tout. L’espace d’une seconde, Chris avait pris l’apparence de son frère jumeau. L’espace d’une seconde, Jesse s’était perdu dans ses souvenirs, les cicatrices de son cœur s’étaient rouvertes brusquement. Ça n’a duré qu’un instant. Le visage de Tom, le corps abîmé de Jill, les cris, le sang, l’abandon. Et puis ce ne fut plus Tom que Jesse voyait sur le sol, ce n’était pas Chris non plus. C’était lui-même. Lui-même, laissé pour mort dans ce putain d’entrepôt, huit ans auparavant.

Et de nouveau Chris. La réalité, l’instant présent. Chris couvert de sang sur le bitume, Aurora et Chuck qui le suppliaient d’arrêter. Et lorsque la jeune femme répondit négativement à sa question, une vague de soulagement l’envahit. Au moins, elle allait bien. En apparence du moins. Il se doutait bien qu’elle avait subi un choc. Mais c’était au moins ça. Quand le patron du bar s’approcha d’eux, Jesse ressentit une pointe de culpabilité. Non pas qu’il regrettait son geste – cet enfoiré l’avait amplement mérité – mais il était désolé d’avoir semé le trouble. Le jeune homme ne disait rien. Il suivit les autres jusqu’à l’arrière du bar, les  yeux baissés.

« Je vais chercher de la glace pour ta main. »

Jesse remercia Gregory d’un signe de tête. La seconde suivante, sa main non endolorie parcourait ses poches pour trouver son paquet de cigarettes, ainsi que son briquet. Il en proposa silencieusement une à Chuck, qui refusa. Il en tendit alors une à Aurora. C’était bien la première fois qu’il lui offrait quelque chose sans aucune remarque sarcastique. C’est bien la première fois que tu lui sauves la vie, songea-t-il aussitôt. Son visage n’affichait aucun petit sourire au coin, il n’y avait plus aucune lueur dans ses yeux. Il avait juste besoin d’une clope. Voire du paquet entier. Et il savait qu’Aurora en avait besoin également. A force de s’affronter, il commençait à connaitre certaines de ses manies. Et c’est juste parce que tu la vois souvent, rien d’autre, se disait-il. La jeune russe avait accepté avec un léger sourire. Sans s’en rendre compte, Jesse le lui rendit. Gregory entraina ensuite le jeune homme dans la pièce adjacente pour lui passer de la glace.  

« A chaque fois que vous vous retrouvez dans la même pièce, c’est la même chose. A chaque fois ! grommela-t-il. Je vais finir par prendre une assurance spéciale, avec vos conneries.
- C’était pas vraiment que de notre faute, pour le coup… tenta de se défendre Jesse entre deux bouffées de cigarette.
- Les urgences vont arriver d’un instant à l’autre, à mon avis, personne ne va me croire si je leur explique que ce pauvre type s’est mis dans cet état là tout seul.
- Tu leur expliqueras surtout qu’il a agressé une jeune fille. Légitime défense.
- Oui, bah la prochaine fois, t’es gentil, t’évite d’amocher les gens comme ça. »

Jesse soupira. Il n’y aurait pas de prochaine fois. Du moins, il l’espérait. Les deux hommes laissèrent place au silence. Au moment où le barman finissait de s’occuper de la main blessée de Jesse, des sirènes retentirent. Ce dernier sentit son cœur louper un battement. Et s’il l’avait tué, finalement ? Si l’autre avait succombé aux coups ? Non, quand même, il s’était arrêté à temps. Il y avait eu beaucoup de sang, mais Chris allait s’en remettre. Le barman lui indiqua qu’il allait téléphoner à la compagnie de taxi. Jesse pouvait conduire, mais hors de question de faire monter quelqu’un avec lui dans son véhicule, il était trop ivre. Ils rejoignirent Aurora et Chuck qui interrompirent leur conversation – du moins c’est ce dont Jesse eut l’impression, et sortirent ressortirent tous ensemble. Le taxi était déjà là. Un peu plus loin, les gyrophares de l’ambulance scintillaient dans la nuit. Le troupeau de gens était toujours formé autour de Chris et des urgentistes qui s’occupaient de lui. Jesse vit Gregory se diriger vers eux afin de leur donner la version officielle des faits. Chuck s’était éloigné pour répondre à sa copine au téléphone, mais ça ne lui donnait même plus envie de rire. De sa main gauche, il tenait son autre main encore un peu endolorie, malgré les bons soins de Gregory. Il fixait d’un air terriblement sombre le tatouage à l’intérieur de son poignet, celui qui représentait la lettre J.

« Ça ne vaut jamais le coup. Tuer quelqu’un. »

Jesse releva lentement les yeux vers Aurora. Son regard était toujours aussi sombre. Il était bien de cet avis. Ça ne vaut jamais le coup. Jesse n’avait jamais vu quelqu’un mourir sous ses yeux. Mais presque. Il aurait pu découvrir le cadavre de Jill s’il n’était pas arrivé à temps. Il aurait pu ôter la vie de ses ravisseurs s’il avait su viser correctement. Il aurait pu tuer son frère s’il ne s’était justement pas agi de son frère jumeau. Ça ne vaut jamais le coup. Mais lui, on l’avait laissé pour mort, une fois. Aux yeux de son propre frère, ça avait peut-être valu le coup, pour un peu de fric, pour une jolie fille. Ça ne vaut jamais le coup. Jesse ne répondit rien à Aurora. Il se mit alors à songer à la raison pour laquelle elle lui avait dit ça. Il s’agissait bien sûr de ce qui venait de se produire, mais il eut l’impression que ça se rattachait à autre chose, comme lui, quelque chose d’enfoui au fond d’elle, comme un secret qui la rongeait elle aussi de l’intérieur. Mais ce n’était qu’une impression.

Il n’eut pas le temps d’y réfléchir davantage. Le jeune homme vit Aurora se retourner vers lui. S’approcher. Trop près. Il était tellement dans un état second qu’il laissa faire, sans effectuer le moindre geste de recul. De toute façon, il n’en aurait pas eu le temps. Les lèvres de la Russe se détachèrent des siennes aussi vite qu’elles s’y étaient collées. Aurora monta dans le taxi après l’avoir remercié sans lui laisser le temps de réagir. Aurait-il seulement pu réagir ? Et pourquoi son cœur cognait-il aussi fort contre sa poitrine ? Quel était ce sentiment vaguement familier qui l’envahissait ? Non, non, non. C’est pas comme ça qu’il faut réagir, tu sais bien. Ta gueule, le cœur. Ce n’était rien du tout. Elle m’a juste remercié. A sa façon. Rien de plus.

« Ça va Jesse ? »

Chuck avait terminé sa conversation téléphonique avec sa petite-amie et avait rejoint son ami.

« Faut vraiment que tu rentres te coucher, t’as une tête encore pire qu’il y a dix minutes. »

Jesse regarda Chuck dans les yeux et ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose. Il se ravisa cependant et entreprit plutôt de retrouver ses clés de voiture. Son ami avait raison. Il était temps de rentrer.

« Oui… merci d’être intervenu, dit-il quelques instants plus tard. Merci pour elle, et… pour m’avoir arrêté à temps. »

Le jeune garçon étreignit Chuck avant de s’éloigner. Il n’allait pas rentrer tout de suite. De toute façon, il le savait, il ne pourrait pas fermer l’œil, même avec la fatigue, même avec tout l’alcool qu’il avait ingurgité. Une fois dans sa voiture, il mit un CD au hasard et monta le volume au maximum. Un album de Radiohead. Pablo Honey s’il se souvenait bien. C’était parfait. Jesse enclencha ensuite une vitesse et prit la route en direction de la plage la plus proche. Il passa la nuit au bord du Lac Michigan et ne rentra chez lui qu’au petit matin.  



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