Logan & Zelda

Logan et Zelda

Assia accompagne chacune des demoiselles à leurs tables respectives. Certaines sont rouges vives, d'autre plus détendues, d'autre encore impatiences. Elle l'est également. Tout cet univers la stresse mais comble son côté le plus romantique. Aussi regarde t-elle les hommes s'installer devant ces jeunes filles qui rêvent, pour certaines, de trouver le grand amour ce soir. D'autre espèrent simplement se faire des amis en ville. Qui sait ce qu'elles vont trouver ?

Spoiler:

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La soirée s'écoulait tel un fleuve tranquille. Je ne niais m'amuser, à ainsi admirer ces demoiselles venues d'horizon lointain, plus intéressé par ce que leurs vêtements dissimulaient que par la beauté d'un esprit que je n'avais l'intention de savourer. Celle que je venais de rencontrer aurait pu être intéressante .. mais elle me semblait également ingénue. Et ce n'était cette conscience inexistante qui me retenait, mais bien ce désir de tranquillité et de simplicité. Je ne souhaitais que rire de mes propres inepties sans m'inquiéter des éventuelles répercussions sur la cible choisie, sachant qu'une femme avait le don de faire payer à l'homme la moindre de ses frasques. Hors … peut-être étais-je inconscient, mais je n'étais pour autant sadomasochiste, tant et si bien que je n'allais me risquer à entraîner, ce soir, une fille avec laquelle je n'aurais la patience de tuer une à une ses illusions sur les mâles. Aussi me levais-je sans autre promesse que celle d'un sourire. La jeune femme, celle qui m'avait déjà placé auparavant, se fit un plaisir oculaire à me diriger vers la table suivante. Et je compris alors la négligence, celle d'un homme qui n'avait parcourut la salle du regard, celui qui ne s'était méfié de ce salopard de destin qui lui jouait encore un tour. Elle était belle. Son air ingénue marquait chacun de ses traits fins, visage d'albâtre, enfantin mais féminin, lèvres pulpeuses et incarnates. Des sensations naquirent, me remémorant un coup de foudre qui m'avait conduit à l'irréparable et à l'humiliation. Et je la hais d'autant plus de me faire ressentir ce dont je ne voulais me rappeler, en particulier cette admiration malsaine pour des attraits que j'avais, de toute manière, goûter à l'excès durant quatre ans. Je n'avais plus besoin d'elle. Je n'avais plus ce besoin, cette envie pressante de parcourir ces courbes de mes paumes, celle d'explorer son être de mes doigts, de mes lèvres, de mêler ma langue à la sienne. Je la connaissais et … n'étais-je pas un amoureux de l'inédit ? La haine. Elle m'enveloppa de nouveau, alors que, durant une demi seconde, je songeais à fuir et à dédaigner cette table. Seul l'orgueil me retint, tandis qu'un sourire moqueur mêlé de charme se dessinait sur mon visage. « Ali .. mais quel plaisir rare de te voir vêtue aussi .. » Je penchais légèrement la tête en pressant les lèvres, faisant mine de chercher le terme qui convenait le mieux. « Classe. » terminai-je tandis que l'organisatrice nous regardait, méfiante, intriguée et curieuse. Mais je me détournais d'elle, embrassant la chaise de bois de mes doigts afin de m'asseoir, le regard pétillant. « Heureusement que ce genre de soirée … hypocrite et insipide ne se base que sur le physique. Car dieu sait que … extérieurement tu es superbe. Dommage qu'un tel contraste se creuse entre ton minois et ton âme. » achevai-je en pressant mon dos au dossier, ne quittant des yeux une partenaire d'un soir, celle que je m'étais juré d'humilier de la même manière, et ce, tout à fait légalement. Ne lui avais-je envoyer un huissier pour lui faire comprendre que je ne plaisantais, pour que la peur puisse naître dans son regard, dans ses yeux d'un vert émeraude dans lequel j'avais si souvent plongé ? Mon sourire s'accentua légèrement, pli moqueur sur mes lèvres charnues. « Tu as apprécié mon présent ? » ironisai-je, prunelles d'un vert vivifié.

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La soirée commençais pas trop mal, ambiance tamiser, musique douce, moment de pure détente. Une soirée basée sur l'apaisement, simplement laisser le quotidien pour quelques heures. Je n'étais pas venue tellement pour moi à la base, mais simplement pour sortir une amie, pour aider Becky a sourire un peu, juste un demi sourire au moins. Elle en avait besoin, et dans un sens moi aussi. Trop de choses m'étaient tombée dessus en quelques jours, si ce n'était même en quelques heures. Je n'arrivais plus tellement à me reconnecter avec la réalité depuis qu'il était réapparut dans ma vie. Comment tout votre univers peu être chambouler de la sorte à cause de la présence d'une seule personne. Le premier célibataire venait de quitter ma table, un homme charmant, grand brun, calme, avec un sourire à damner un saint, en gros on lui aurait certainement donné le bon dieu sans confession, mais quelque chose clochait, je n'avais pas réussit à l’intéresser à lui, trop gentil, trop propres sur lui. Ce n'était définitivement pas un homme pour moi. Je baissais doucement la tête sur ma jupe, la glissant d'un geste doux et calculer, lorsque le second jeune homme de la soirée s'approcha toujours accompagné de la petite brune engagé pour s'occuper de la soirée. Elle était assez charmante à bien y regarder. Cette démarche, cette allure, ce corps, j'aurais pu le reconnaitre entre mille, pour l'avoir tant désiré, vu tellement de fois, juste simplement aimé. Je connaissais chacun de ses gestes, chacune de ses mimiques, chacun de ses grains de beautés, cicatrices et autres petites imperfections que possédait son corps. L'envie soudaine de partir en courant me sera le coeur. Que devais-je faire ? Rester et risquer la prise de tête ou m’enfuir et passer pour une lâche ? « Logan, tout le plaisir est pour moi. » Mes lèvres vinrent se pincer en une moue contrariée, je notais le sarcasme entre le compliment et l'envie de blesser. « Si ce genre de soirée est si hypocrite, qu'est-ce que tu fais ici ? Pourquoi venir donner de l'espoir à quelques pauvres filles que tu ne rappelleras même pas. et dont je ne suis même pas sûre que tu partageras une nuit. » Il allait s'asseoir face à moi et je n'en revenais pas, il restait, je ne m'attendais pas à ça. Pas après ce qu'il m'avait fait ses derniers jours. « Tu n'imagines même pas à quel point. Et alors il t'a fait un rapport détaillé ? » Je n'arrivais pas à croire qu'il se lançait sur ce sujet-là. Le terrain glissant par excellence. Je laissais tomber mes mains nerveusement sur mes cuisses, et baissais la voix pour que lui seul puisse m'entendre. « Sérieusement, tu trouves ça drôle ? ça te ferais bander de me voir au plus bas ? Qu'est-ce que tu es venu foutre ici Logan, pourquoi et comment es-tu sorti ? »

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Un plaisir … Le plaisir n'était partagé. Oh, je ne pouvais nier qu'il m'envahissait tandis que je la mirais, malgré moi, étreint par les souvenirs d'un regard, d'un baiser, d'une étreinte. Des souvenirs entachés par une scène, la tromperie, une balle qui s'était logée dans sa tête. Je retins mon souffle, le regard éteint. Car si un sourire se déployait sur mes lèvres charnues, mes prunelles d'un vert vif se ternissait et se noircissait tandis qu'elle mentionnait ce plaisir hypocrite. Sa question se faufila dans mes oreilles, tandis que je haussais lentement les épaules. « Oh .. je suis un homme de défi. Tout simplement. De fait ma présence est tout aussi hypocrite car je ne recherche certainement pas la femme de ma vie. Étrangement .. je suis guérit des relations suivies. » Un léger clin d’œil vint ponctuer ma phrase, en une pique qui lui était clairement destinée. Elle était la seule avec laquelle j'avais tenté cette expérience jugée pitoyable et méprisable par le passé. Mauvaise image des sentiments … instinct négligé. Poignards que j'avais laissé pénétrer ma chaire pour un regard, une nuit répétée. Dieu l'avait remit sur mon chemin, il ne pouvait que m'offrir la rédemption par la vengeance, elle qui s'écoulait lentement entre mes doigts et me donnait cette force inespérée de résister à sa simple présence. Une vengeance personnifié par un huissier, envoyé pour établir la valeur de ses biens. Sa question me fit légèrement sourire. « En effet … j'ai eu droit à la description précise de tes culottes en dentelle .. j'aurais adoré te voir dans la rouge, celle avec les petits pois blancs. » C'était un coup bas mais ma conscience ne me rappelait, ne m'envahissait. La voir se décomposer sous mes yeux me procurait le plaisir atroce de panser les plaies d'une humiliation vive et écarlate. Elle baissa soudainement d'un ton, preuve de son mal être. Mais ses mots me firent éclater de rire, voix grave qui résonna quelques instants, attirant sur nous le regard de certaines demoiselles. « Tu n'imagines pas à quel point ton malheur me fait jouir … c'est bien meilleur que le sexe. » l'achevai-je simplement, en jouant de la langue contre mes lèvres. « Mais pour être franc, je ne suis pas venu pour toi. Tu n'étais pas assez importante à mes yeux pour que je prenne la peine de te chercher. Accuse simplement le destin. Quand à ma sortie de prison … je ne te feras pas le plaisir de t'apprendre ce petit secret. Te voir te poser tant de questions est … jouissif. » Elle n'imaginait même à quel point la situation m'amusait. En réalité … J'étais même amusé. Bien plus que la première table, bien plus que depuis plusieurs jours. Mon regard assombrit s'éclaircit légèrement. J'aimais son malheur, sa peine et son désarroi. J'aimais qu'elle ressente ce qu'elle m'avait fait vivre.

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J'avais naïvement cru que ce soir j'aurai pu profiter de cette soirée d'oisiveté qui m'avait été offerte, malheureusement c'était sans compter sur un passé un peu trop présent ses derniers jours. « Je m'en doute, je félicite la fille qui a réussit à te faire perdre la tête. Oh, mais oui, c'est moi. » Un sourire hypocrite orna mon visage durant quelques secondes avant que je ne le laisse s'échapper. Je m'en voulais de cette conversation, de cette situation, j'aurais simplement aimé qu'il connaisse enfin la vérité, qu'il arrête de me regarder avec tant de haine et de mépris, mais ne serais-je pas simplement égoïste de vouloir le garder pour moi au détriment de sa propre vie ? Deux jours avant cette petite soirée j'avais eu la "chance" de rencontrer un homme vraiment charmant, voulant m'arracher le peu d'argent qu'il pouvait me rester. Je n'arrivais pas à croire que Logan avait eu le culot de m'envoyer un huissier de justice pour récupérer son fric. Comment en étions nous arriver là ? Ah oui, ma faute. Je payais enfin mes frasque passés. Foutu Karma. « Mes culottes, non mais c'est une violation de la vie privée ça, je pourrais vous attaquer pour ce genre de choses. Passe encore qu'il se pointe chez moi quand je ne suis pas là, que tu cherches à me prendre mon fric c'est une chose, mais ça. Tu vas trop loin Logan, mais au final ce n'est pas comme si ça t'embêtait tant que ça. » Je détournais les yeux quelques secondes cherchant une amie du regard, un réconfort même minime serait le bienvenue. Je croisais le regard de Becky, qui me fit un petit sourire avant de repartir dans sa conversation. D'une lenteur alarmante je retournais la tête vers Logan avant de soupirer. « Tant que tu prends ton pied. Je te hais Logan, du plus profond de mon être, je te hais royalement, cordialement et profondément. » J'aurais voulu sourire et croire en mes paroles, mais je n'y arrivais pas, je ne pouvais pas le haïr, pas en sachant qu'il venait de passer quatre ans en prison par ma faute, pas après tout ce que nous avions vécu, ressenti l'un pour l'autre, même si je me doutais qu'aujourd'hui j'étais la seule à cette table à ressentir le moindre sentiments. Dire que je n'avais aucun remord serait un mensonge, je souffrais chaque jour de la façon dont nous nous sommes quitté, de la façon dont je l'ai traité, mais avais-je le choix ? Bien sûr que oui, nous avons toujours le choix, même si celui-ci ne nous plais pas, j'ai fait le choix de tout foiré et de partir sans me retourner. « Le destin, quelle bonne blague. Tu sais quoi peu importe, amuse-toi bien à me voir tomber à me voir simplement tomber. Tu veux que je te supplie à genoux de m'oublier et de me laisser tranquille ? C'est ce que tu attends de moi, bon sang en quelle langue il faut que je te le dise ? Tu n'auras pas ton putain de fric. » J'avais vraiment l'impression de radoté et lui, je voyais à quel point tout ça lui plaisait à quel point il jubilait de me voir aussi mal face à lui. Jamais je n'avais été du genre à avoir peur de quoi que ce soit, du moins plus depuis des années, pas depuis mon arrivée à Chicago. Enfaite, une seule personne avait réussi à me terrorisé, la seule personne qui hantera mes nuits jusqu'à la fin, la seule personne qui m'a fait tout perdre. Mais non, avoir peur n'était pas mon genre. Seulement là, je ne voulais plus jouer, je ne voulais plus être forte et faire bonne figure. Il voulait me détruire à petit feu et je savais pertinemment qu'il y arriverait par n'importe quel moyen, sa détermination était plus que palpable.

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Mon sourire se crispa légèrement lorsqu'elle se vanta de m'avoir brisé le cœur. Je ne pouvais pas m'en cacher. Je ne pouvais pas ne pas l'assumer. Elle avait ce mérite. Ce seul mérite qui plus est. Mais ma véritable fierté était de pouvoir la regarder dans les yeux et de la mépriser pour l'avoir fait. « Je suis comblé de voir que tu ressors si fière de cette histoire. » Son sourire disparut sur son teint blanc, évanouit dans l'obscurité. Je n'en avais cure, je ne m'en préoccupais. Je ne savais, finalement, si j'étais heureux de partager cette table avec elle. Je l'avais poignardée, à présent, je n'avais plus rien à faire en face de ce traître femelle qui avait tenté de me traîner dans la boue, le sang, et la noirceur d'une émotion que j'espérais ne jamais plus ressentir. Et un rire m'échappa soudainement tandis que ses menaces tentaient d'effleurer une carapace qu'elle ne pouvait même caresser. « Ali .. Ali … au contraire ta réaction me ravit. Si tu étais un peu … comment dire … coopérative, je n'aurais besoin de recourir à ce genre de méthode pour récupérer ce qui est mon bien.Tu es dans l'illégalité, pure et dure … et laisse moi te dire ce qui se passera si tu continu à me tenir tête. » Je me penchais légèrement vers elle, plantant mes obsidiennes sombres dans ses amandes félines avant de murmurer d'une voix sensuelle et grave. « Le huissier reviendra … tes meubles ont été évalué, il n'hésitera pas à saisir pour la somme exacte que tu me dois. J'ai énormément de défaut, mais je n'ai jamais été stupide. J'ai toujours soigneusement fait mon boulot et je sais parfaitement ce que tu me dois Blondie. Si tu tentes de fuir, ou d'esquiver tes responsabilités, c'est à ton boulot que je débarquerais avec la police, afin de prélever directement sur ton salaire. Tu as une sacrée dette. Une dette contractée vis à vis de la drogue qui plus est, je doute que tu gardes ton boulot auprès d'enfant si ton employeur venait à être mis au courant. Et contrairement à ce que tu crois … ma position actuelle fait que ma parole vaudrait bien plus que la tienne. Je peux briser ta vie en un claquement de main … sauf si tu obtempères et que tu me le rends gentiment. Je suis prêt à être déboursé chaque mois si tu ne peux pas faire autrement. » ajoutai-je en me redressant, tapotant le bois de mes doigts sans la quitter du regard, un sourire ironique sur mes lèvres pleines. « Je peux faire l'effort d'être magnanime si tu te montres adulte. » Je l'observais quelques secondes, la laissant digérer mes paroles. Je la poignardais. Le couteau s'enfonçait dans sa chaire, la pression, la menace, la noirceur qui pesait sur sa jolie tête de poupée. Je me plaisais à enfoncer mes dents dans sa chaire, à la mordre, à la saigner à blanc. A lui faire regretter de m'avoir pris pour un imbécile, un abrutis. Je me plaisais à voir l'inquiétude envahir ses traits, à l'assombrir. « Tu penses que je tiens à être supplié ? Je n'ai aucune humanité, aucune conscience. Te voir me supplier ne ferait qu'accentuer mon mépris à ton égard. Je ne veux rien de ta part Ali. Je tiens simplement à récupérer ce qui m'appartient, ce qui est tout à fait honnête. Nous avions un contrat, tu l'as rompu. Tu savais parfaitement à quoi t'attendre, tu savais ce à quoi tu t'engageais, tu n'ignorais pas quel genre d'homme j'étais. Tu as fait ton choix. » Mon sourire avait disparut. Ne restait que l'ombre menaçante d'un homme qui n'éprouvait plus rien, du moins s'en persuadait-il. « Tu pensais peut-être que j'allais te pardonner ? Que tu allais t'en sortir sans haine et blessures ? Et moi qui pensait que le métier de prostituée ôtait toute illusion. »

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« Je ne suis pas sûre que la fierté vienne vraiment poser ses bagages dans cette histoire. Je ne suis en rien fière Logan, tu penses me connaitre, tu penses savoir la moindre petite chose sur moi parce que tu as partagé ma vie, mais tu te trompes royalement. » Jouer la carte de la briseuse de coeur n'était surement pas ma meilleure stratégie, mais il m'avait simplement poussé dans mes retranchements et je n'étais pas franchement sûre de pouvoir en revenir intact. Cette soirée n'était au final qu'un vaste blague. Savoir que j'étais là pour aider quelqu'un à sourire et que je me retrouvais dans cette situation me bouffait de l’intérieur. J'aurais aimé passé une soirée sans devoir me justifier, m'expliquer et surtout me prendre la tête. Mais de toute évidence, même ça, ça m'était impossible. « Zelda. » Nerveusement mes dents vinrent se planter dans ma lèvre inférieure. Ali n’existait plus depuis longtemps et ça il avait bien du mal à le comprendre ou l'accepter. « Mon dieu, mais tu t'entends parler Logan ? Tu veux vraiment jouer à ça ? Je ne te tiens pas tête, je te dis juste que ton argent je ne l'ai pas. » Et pour une fois que je ne mentais pas il ne pouvait ou ne voulais tout simplement pas me croire ou juste ne pas aller dans mon sens. Il devait sans doute pas avoir envie de prendre le temps de m'écouter et surtout de me croire, alors pourquoi m’esquinter à vouloir "arranger" les choses. « Qu'est-ce que tu veux ? Que je me prostitue pour te rendre ton putin de fric ? » Si c'était le cas il pouvait toujours crever, jamais je ne retomberais dans toute cette merde, j'en avais bien trop bavé pour m'en sortir et pour en arriver là, que de retomber dedans à la moindre occasion n'était même pas une option acceptable. « Qu'il revienne, de toute façon je ne possède pas grand-chose, je voyage léger comme on dit. » Doucement je portais le petit verre d'eau jusqu'à mes lèvres. J'aurais sans doute eu besoin de quelques choses de plus fort, mais passer pour une alcoolique notoire n'était surement pas une bonne idée. « Alors, c'est ça. Tu veux vraiment briser ma vie par orgueil et vengeance. Parce que ne me dit surtout pas que c'est pour récupérer ton argent. » Le verre claque sur la table dans un bruit sourd et je plongeais mon regard dans le siens. « Donc on va jouer carte sur table, ne me prend pas pour une imbécile tu veux.Tout ce que tu veux c'est faire de ma vie un enfer pour ce que je t'ai fait, mais Logan, ça ne te rendra pas les quatre ans que tu as passés en prison. Alors, oublie moi, tu sais quoi, je quitterais la ville si ça t'arrange. » Ma voix était devenue calme, douce et nostalgique en quelques secondes. M'éloigner de lui maintenant serait sans doute une torture, mais il ne voulait pas de moi à ses côtés et je ne pouvais pas le garder égoïstement près de moi. « Je ne peux pas me permettre de retrouver mon nom dans un procès. » Il ne comprendrait surement pas ma phrase et l’interpréterait à sa façon, je m'en fichais. Je savais pertinemment que si jamais mon nom apparaissait dans un fichier de police j'étais fini. Il me retrouverait et j'en payerais certainement de ma vie. « Je ne te demande pas de me pardonner. De toute façon, je sais que tu ne le feras pas, je te demande juste de laisser tomber. Je sais que tu veux me voir souffrir, mais qu'est-ce que tu crois ? Que tout ça n'était qu'une partie de plaisir ? Que j'ai fait ce que j'ai fait parce que je ne t'aimais pas ? » Ma voix devint plus forte que je ne l'aurais voulu et sans m'en rendre compte je m'étais levé de ma chaise. Quelques têtes curieuses avaient déjà tourné la tête vers nous. Je baissais la voix restant pourtant toujours debout. « Je t'aimais Logan c'est la seule raison pour laquelle tu as fini en prison. » Aimais...Un passé bien trop douloureux qui malheureusement est encore trop présent aujourd'hui.

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« Oh je t'en prie Ali, tu me fends le cœur. » ironisai-je peu sensible à sa tentative de « tu ne me connaissais, tu ne sais ce que j'ai traversé et tu n'es dans mon esprit. » Nulle phrase m'horripilait plus que celle ci, quand on tentait de te prendre pour un imbécile simplement parce qu'on était incapable d'assumer ses propres conneries. « Ce que tu peux être lâche. » constatai-je, la voix vibrante d'un mépris qui m'échappait. Un prénom lui échappa, digne d'un univers de jeu vidéo. « Zelda … la petite princesse blonde qui tourne autour du chevalier vert ? Tu te fou de ma gueule ? » L'image me fit éclater de rire, tandis que j'imaginais Ali vêtu d'une opulente robe en taffetas rose. «Mais où es tu allé chercher un prénom pareil ? Ne compte pas sur moi pour te donner un titre princier, ce serait hypocrite de ma part. » fis-je en lui décochant un sourire amusé, moqueur et indifférent. « Oh je ne doute pas que tu ne l'ai pas, voilà pourquoi je te propose une … dette répartie sur plusieurs mois. Sinon, je mettrais mes menaces à exécutions une à une avec … beaucoup de plaisir je dois bien l'avouer. » Alors, la colère vint l'embraser mais ses questions ou interrogations n'eurent que ce triste pouvoir de me faire hausser les épaules. Mes doigts s'enroulèrent autour d'une coupe de champagne, que je portais à mes lèvres, liquide doré qui vint rouler sur ma langue puis dans ma gorge embrasée. Puis, je posais simplement mon verre sur la table, sans cesser de mirer cette femme avec laquelle je n'avais … je n'avais rien partager. Notre relation n'avait été qu'une belle hypocrisie, une illusion que je n'avais su déchirer. Je plissais légèrement les lèvres avant de hocher simplement la tête. « Tu as raison. Je tiens à la briser par vengeance et orgueil. Mais tu as de la chance que j'utilise des voies légales pour ce faire. J 'estime être bien moins mauvais que tu ne le mériterais, même si je n'hésiterais à utiliser des moyens plus retors pour gagner mon fric. Dont je n'ai pas besoin. C'est simplement une question de … principe ? » Une nouvelle tirade, des paroles qui me firent rire en un son qui me secoua quelques instants. « Ali … c'est huit ans de mon existence que tu me dois. Double donc ta dette dans ton esprit perturbé. D'autre part … effectivement, si tu en viens à quitter la ville, je ne te poursuivrais pas. Mais en attendant que tu ais le cran de le faire, je ne laisserais rien tomber. Cette histoire m'amuse au delà des mots. » Le sadisme m'imprégnait, telle une seconde peau, alors que je levais mon verre vers elle. « D'ailleurs, je songe réellement à rencontrer ton patron et tes proches. Je suis curieux de voir de quelle manière une prostituée peut se reconvertir. » Un sourire vint ponctuer simplement ma phrase, tandis que je finissais ma coupe. Alors, elle mentionna un procès que je n'avais l'intention de provoquer, puisque mon père m'avait spécifiquement signifier de ne pas trop attirer l'attention … et même si ses désirs ne me touchaient, j'aimais assez mon train de vie pour en tenir compte un minimum, du moins le temps d'avoir l'opportunité de disparaître et de recommencer ailleurs. Mais ses mots me capturèrent, m'attirèrent, et mon visage s'assombrit. « Jamais je ne te pardonnerais. Quand à tes raisons, j'en ai rien à foutre. » Les mots furent sifflés, avant que je n'ajoute. « Quand à la jouissance que me traîner plus bas que terre a pu te procurer, j'ose simplement espérer que tu as jouis plus qu'avec moi. » Elle se leva, sous mes prunelles d'un vert ternit, avant qu'une aberration ne quitte ses lèvres. L'amour … Je réagis à peine, puis, quelques secondes plus tard, je frappais subitement mes mains, applaudissant la jeune femme. « Quelle démonstration théâtrale admirable mon ange. » Je me relevais également avant de crier à la cantonade. « Mesdames et Messieurs, cette jeune femme m'a trompé et humilié, puis conduit en prison parce qu'elle était folle d'amour pour moi … Applaudissement ! » Puis, glissant la main dans ma poche, j'en sortis un billet, avant de le glisser dans la sienne, tandis que ma bouche rejoignait son oreille. « Tu aurais pu être une bonne actrice. Dommage que je te connaisse aussi bien. » Puis me redressant, je souris lentement. « A Lundi, à l'école mon ange. » Un léger clin d’œil vint ponctuer ma phrase avant que je ne m'éloigne d'un pas souple.

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« Pour te le fendre, il faudrait déjà que tu en ai un. Ce dont franchement je doute. » Il paraissait si détaché, tellement loin de l'homme que j'avais connu et aimé. Je savais pertinemment qu'il ne me laisserait aucune chance, aucun crédit. Je laissais passer l'insulte et ne répondit même pas, je ne pensais pas être une personne lâche, pas après tout ce que j'avais fait pour en arriver là. Je ne pensais pas vraiment être quelqu'un de lâche, mais si lui voulait le croire, alors, je n'allais pas le contredire. Mon "prénom" le fit sourire. Que pouvais-je répondre à ça, je n'avais pas tellement choisi ce prénom, pas plus que le fait de devenir maitresse d'école, je n'avais rien choisi de ma vie actuelle. Les Marshalls m'avaient tout imposés, mais ça ne me gênait pas, je vivais plutôt bien et ce prénom avait quelque chose de poétique, de presque irréel, au-delà du personnage de jeux vidéo, il avait appartenu à une romancière et je trouvais cette option plus intéressante que celle qu'il m'exposait. « J'ai l'air de me foutre de ta gueule Logan ? Enfin je veux dire, plus qu'à l’accoutumé bien sûr. » Je haussais les épaules, laissant mon regard se balader sur la moindre petite parcelle de son visage. Il n'avait pas changé, malgré le fait que la haine déformait son visage, il restait diablement beau. « Je ne compte sur toi pour rien du tout. J'aime ce prénom. Changer de vie, changer de prénom. » Je ne pouvais pas lui dire que j'étais sous la protection des Marshalls, ça risquait de ne pas être bon pour moi. Rester vague, comme toujours, je ne savais faire que ça de toute évidence. Du vent, voilà ce qu'il m'envoyait, pour le moment il ne faisait que brasser du vent. Des menaces sans intérêt, du moins j'osais le croire. Son ton menaçant pouvait terriblement m'effrayer, mais je n'y arrivais pas, j'avais ce besoin terrible de le pousser à bout, le pousser dans ses retranchements comme il le faisait si bien avec moi. « Va y tu sais quoi, va au bout de tes menaces, détruit moi si ça peu t'aider à dormir la nuit, mais je te jure que jamais je ne te donnerais cet argent. Alors, ta dette tu peux te la foutre là où je pense. » Je me doutais que la perche que je lui tendais il allait la saisir, plutôt deux fois qu'une, mais je m'en fichais, il fallait que tout cela cesse une bonne fois pour toute, que nous en finissions enfin. « Une question de pratique, ne me fais pas rire Logan. C'est une question d'orgueil point final. Et bien, je tiens à te dire que ton orgueil risque d'être mis à mal. » Il pouvait être la personne la plus têtue du monde, je l'étais tout autant que lui, voir plus. Cet argent, je n'avais pas l'intention de lui rendre, je ne pouvais pas lui faire ce plaisir. Une dette sur des mois voulait dire que nous avions encore des mois à nous fréquenter, ce n'était pas vraiment une bonne idée. « Zelda. » Je soupirais et me concentrait sur sa phrase. « Ne pense pas que je n'aurais pas le cran de partir Logan, tu te trompes, je pourrais le faire. Mais je ne peux pas. » Au final Chicago devenait peu à peu en quelque sorte ma prison, une prison doré dont j'aimerais pouvoir m'échapper quelques fois. Mais ça m'était tout bonnement impossible. « Tu veux le savoir, je vais te le dire, je travaille dans une petite maternelle du centre, chaque matin avant de partir bosser je m'arrête dans le même coffee shop où je commande un café, tous les soir je rentre chez moi et une fois sur deux je commande italien ou chinois, parfois même thaï, lorsque j'ai une soudaine envie de sortir j'appelle Becky la fille avec qui je suis venue ce soir, la petite blonde là-bas. Elle est ma plus proche amie depuis quatre ans. En dehors de ça, je ne fais rien, je ne sors pas. Je ne suis rien ici Logan, quel serait ton intérêt à foutre tout ça en l'air ? Je ne suis personne. » Il voulait me détruire, mais je possédais déjà une vie minable alors, à quoi bon ? « Il ne faut jamais dire "Fontaine je ne boirais pas de ton eau", je sais que tu apprendras à me pardonner. Bon sang Logan, je n'ai pris aucun plaisir à voir ta déchéance, combien de fois faut-il que je te le dise ? Toute cette histoire n'est rien qu'un morbide concours de circonstance et j'en suis désolée. » Le fait d'être désolé n'arrangerait certainement pas les choses, mais je devais lui dire, il devait l'entendre. « Logan arrête. » Maintenant tout le monde nous regardait et malgré moi la gêne s'emparait de mon corps. « Qui nous fait du mélo maintenant ? » Je levais les yeux au ciel et ne bougeât pas d'un pouce lorsqu'il colla son corps au mien. Un frisson parcourra mon échine, me faisant fermer les yeux automatiquement. Je le sentais s'éloigner sans pouvoir faire un mouvement et au bout de quelques secondes lors qu’enfin mon corps se mit à réagir mes jambes me conduisirent instinctivement jusqu'à lui. Je ne pouvais pas le laisser partir comme ça, le laisser croire que je n'étais rien d'autre qu'une pute sans intérêt. « Logan, attends il faut que je te parle. » Je savais que ce que j'étais sur le point de lui dire risquait de changer beaucoup de choses, mais si je ne le faisais pas maintenant, je ne pourrais jamais le faire. « Zelda...Ce sont les Marshalls qui ont choisir ce prénom...»

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« C'est une remarque intéressante sachant que tu es celle qui nous a trahit … Ali. » J'accentuais délibérément son prénom, afin de lui faire comprendre que je n'en démordrais et qu'il m'était impossible de l'appeler autrement, et certainement pas comme une petite princesse de jeux vidéos. D'autant plus que, d’après mes souvenirs, elle était bien plus courageuse qu'elle ne le serait jamais. « Mais tu fais ta vie Aaliyah. Simplement je n'en ferais qu'à ma tête et tu me connais assez bien pour savoir que ton insistance me donne envie, encore davantage, de t'appeler comme je l'entend. » précisai-je avec un sourire moqueur. Que pensait-elle ? Que j'allais obtempérer pour ses beaux yeux ? Était-elle réellement naïve à ce point ? Visiblement elle n'était puisqu'elle pensait pouvoir échapper à la justice … du moins celle que je dessinais pour elle. « Comme tu veux. Que tu refuses avec autant d'acharnement rend la partie encore plus amusante. Cependant … n'espère pas gagner contre moi, je possède des armes dont tu n'as pas idée. » Et un éclat de rire m'échappa, tandis que mes muscles se tendaient sous le tissu de ma veste sombre. « Mon orgueil se porte bien mieux depuis que je t'ai sous la main. » Il avait souffert de cette histoire, de cette humiliation, de ce mépris affiché pour un contrat qui représentait bien plus qu'une signature ou une parole donnée. « Tiens … tu sais que j'aurais pu parié sans hésiter cette excuse de ta part … tu ne peux pas. Sauf que les raisons m'indiffèrent, comme tu l'imagines, je préfère que tu restes dans les parages. » J'aimais cette manière un peu pathétique qu'elle avait de vouloir attirer mon attention et d'éveiller ma curiosité, un plaisir que je ne risquais de lui donner. Et elle enchaîna sur sa misérable vie, tandis que je l'écoutais d'une oreille plus attentive que je ne l'aurais désiré. Et lui offrir mon intérêt était écœurant. Je m'arrachais à sa voix angélique, m'efforçant de montrer une indifférence que je ne ressentais réellement. « Tu n'es personne … une histoire très attendrissante. » commentai-je en regardant ma montre. « Ce petit résumé était-il destiné à me faire comprendre que tu ne méritais pas que je vienne foutre le bordel ? J'estime que, visiblement, je mets un peu de piment dans ton existence. » constatai-je en laissant mes doigts glisser le long de la coupe. « Un concours de circonstance ? Et bien … quel merveilleux concours franchement. Un concours qui t'a conduite à te taper toute la ville. Ali je t'en prie, n'insulte pas mon intelligence plus longtemps. » Je me levais souplement et déposant ma coupe sur la table, je ne pus m'empêcher de me moquer bruyamment d'une déclaration jugée d'une hypocrisie sans nom. « Mélo moi ? Je souligne simplement ton jeu d'actrice, je l’applaudis même, quel talent ! » Des mots jetés, chuchotés, une promesse sur un clin d’œil avant que je ne m'éloigne d'elle. Et j'en éprouvais le besoin, celui de ne plus mirer son visage, celui de ne plus l'entendre, de ne plus être tenté de croire des inepties que je savais être fausses. Je ne voulais plus être tenté par elle. Je ne voulais plus même être tenté de l'apprécier ou de la désirer. Je voulais simplement la briser. Mon prénom résonna de nouveau, et je me contractais, non sans lever les yeux au ciel avant de me tourner vers elle. « Quoi ? Tu as une nouvelle déclaration à me faire avaler ? » Mais ce n'était une tentative amoureuse mais … « Des Marshall … Ils ont mauvais goût » fis-je tout en la fixant calmement. « Tu es sous protection de témoins ? » La question m'avait échappé, la curiosité également. Je retins un grognement à mon encontre, avant de la saisir par le bras, la conduisant sur le balcon du restaurant. Et, la relâchant, je glissai la main dans ma poche avant d'attraper une cigarette, que j'allumais entre mes lèvres, tout en m'adossant à la balustrade. « Bien, lance toi dans une nouvelle histoire. Je t'écoute. » Mes prunelles claires la dévisageaient, alors que j'attendais patiemment un nouveau conte … ou un éclaircissement.

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« Bon sang, arrête de m’appeler comme ça, Aaliyah n'existe plus d'accord ? Alors, bien que ça te troue le cul, je te prierais de ne plus prononcer ce prénom. » Un prénom qui me rappelait un passé bien trop douloureux, un passé que je voulais oublier plus que tout. « Ce n'est pas un jeu Logan, on parle de détruire la vie de quelqu'un. » Bien sûr il pouvait aisément partir sur le fait que de mon côté je n'avais pas hésité à briser la sienne, mais ce qui ne savait pas c'est que je ne l'ai pas fait par choix, mais par obligation. Son éclat de rire me glaça le sang instantanément. « M'avoir sous la main est un bien grand mot chéri, techniquement, c'est ton huissier qui m'a sous la main ! » Savoir qu'il m'avait envoyé un huissier aurait pu me mettre hors de moi, me faire le haïr, mais quelque part je le comprenais, j'en aurais surement fait de même, juste par fierté. « Ouais sauf que tu vois rester dans les parages alors, que tu es ne m’intéresse pas tellement. Mais me pourrir la vie n'a pas l'air de tant t'intéresser que ça, si tu ne te sens pas capable de me poursuivre si jamais je quittais Chicago. » Ce que bien sûr je n'avais aucunement l'intention de faire, tout simplement parce que je ne pouvais pas partir de cette ville, autant fou que ça pouvait l'être je devais rester par ici. « J'en ai rien à foutre de t’attendrir, ce n'est que la pure vérité, je ne suis personne ici et j'ai bien l'intention que ça continue alors, arrête de me faire chier et juste oublie-moi. Je n'ai pas besoin de piment dans ma vie Logan, elle est très bien comme ça. » Je m'étais construite une petite vie paisible, sans problème et j'aurais rêvé que ça reste ainsi, c'était donc trop demandé ? « Pour tout te dire je ne me suis pas tapé toute la ville, tu sais la Nouvelle-Orléans est quand même une grande ville, quelques hommes ne me sont pas passés dessus, voyons. Je me sentirais presque insulté par tes propos. Enfin, presque. » Je regardais sa coupe de champagne faire le chemin de sa main jusqu'à la table et lui fit un petit sourire crispé. « Mais c'était un plaisir de te divertir ! » et j'aurais pu ajouter "de divertir toute la salle par la même occasion." Mais c'était sans conteste une réflexion inutile. Je le suivais malgré moi, je ne pouvais pas le laisser partir, pas comme ça, pas après une conversation qui tournait en rond. Sa réflexion me fit sourire. De toute évidence ce prénom le perturbait. « Ce n'est rien qu'un prénom, rien de plus on s'en fiche qu'ils aient mauvais gout. » D'un coup il était bien plus "attentionné" à ce que je pouvais dire et le faire d'avoir capté son attention était un bon point. « Effectivement c'est ce que les mots "les Marshalls me l'on donné" veut dire. » Je ne relevais pas tellement sa pic et leva les yeux au ciel malgré moi. « Une nouvelle histoire ? Bien...Je suppose que je n’aie plus le choix. » Par où devais-je commencer l'histoire, comment lui expliquer le récit qui avait détruit sa vie ? Doucement je me posais contre la rambarde et soupirait bruyamment. « D'accord, donc oui je suis sous la protection des témoins depuis quatre ans, depuis que je suis arrivé ici, parce que vois-tu il semblerait que tu ne sois pas le seul à en vouloir à ma petite vie ! Bien que toi tu ne veuilles pas me tuer, du moins je n'en suis pas sûre, peu importe. »[/color] Je tournais doucement la tête, ne pouvant absolument pas le regarder dans les yeux, de la honte et du remord au fond des yeux. « Ma mère est partie lorsque j'étais jeune, elle avait une envie folle de découvrir le monde et à partir de ce moment mon père qui a commencé à boire et avoir des problèmes dans son boulot n'a rien trouvé de mieux que de me prendre pour un punching ball, tellement plus drôle que d'aller voir un psy. Je me suis retrouvé plusieurs fois à l'hôpital pratiquement morte. Dommage pour lui, je suis plutôt résistante. » Un petit sourire triste et nostalgique se dessina sur mes lèvres. « J'ai grandis et j'ai commencé à me rebeller, du coup ça devenait plus violent, plus dur, alors je suis partie, comme je n'avais ni diplôme, ni argent. J'ai rencontré un garçon adorable qui m'a accueilli chez lui, il était plus qu'un ami, c'était mon pilier, le modèle que je n'avais jamais eu. Et un soir en rentrant je l'ai retrouvé mort. Mon père l'avait tué, un coup de fusil. Il m'avait juré de faire du mal à toutes les personnes que je pourrais ne serait-ce qu’apprécier. » Une légère larme coula le long de ma joue, je ne pris même pas la peine de l'essuyer. « Après ça j'ai fait la seule choses que je pouvais faire...La prostitution, la drogue est arrivée et je t'ai rencontré. La suite tu la connait...» Je haussais les épaules et sourit doucement. Je n'avais pas vraiment honte de la personne que j'avais pu être il n'y avait encore pas si longtemps. Nous arrivions enfin à la partie compliquée de l'histoire. « Je t'ai tellement aimé Logan, surement trop, j'en sais rien. Je me sentais simplement bien avec toi, mais un jour j'ai reçu des mots bizarres, des menaces de morts et beaucoup d'autres chose très peu sympathique. Je savais qu'il te tuerait Logan. C'est pour ça qu'il fallait que je t'éloigne de moi, par n'importe quel moyen et malheureusement je n'avais pas pensé que tu tuerais un homme par ma faute, simplement que tu me haïras assez pour m'oublier. J'ai tout quitté, je suis arrivé ici et les Marshalls m'ont aidé. J'aurais pu me passer de leur aide, mais, mon père est flic...» Je me retournais enfin vers lui, me mordant dangereusement la lèvre. « C'est pour ça que je te demande de ne pas m'envoyer devant un juge. Il y aurait un rapport et il me retrouverait sans difficulté. » Les cartes avaient été retournés, je venais enfin de lui dire la vérité, je savais qu'il ne le prendrait pas très bien, mais au moins il savait pourquoi j'avais fait tout ça, même si ce n'était pas le meilleur choix que j'avais pu faire dans ma vie. « Je suis sincèrement désolé Logan, pour ce que tu as vécu à cause de moi, mais je l'ai fait uniquement pour toi. »

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Elle me cherchait. Elle me trouvait. Mes prunelles pétillèrent tandis que je me penchais avant de détacher lentement les syllabes. « Aaliyah. » Et un sourire se dessina sur mes lèvres, tandis que résonnait la provocation. Pour qui se prenait-elle ? Pensait-elle qu'elle pourrait ainsi me faire ployer et m'empêcher d'agir à ma guise ? De l'appeler comme je la désirais ? « C'est un jeu car il s'agit de ta vie .. et qu'ayant gâché quatre ans de la mienne, et je ne parle de la prison, j'estime que ce n'est que justice. » arguai-je avant de m'adosser à ma chaise, sans pour autant la quitter de l'émeraude pâle qui noyait mes prunelles. Quand à sa réplique … Une étrange lueur envahit mes pupilles tandis que je murmurais gravement. « Tu tiens à ce que je te prenne sous ma main Ali ? Que je te montre ce que c'est d'être dominée et muette ? Du moins muette ... » soufflai-je en plongeant dans son regard, jouant à un jeu dangereux dont les conséquences me retombaient également dessus. « Disons que … la vérité est que tu n'es pas assez importante pour moi pour que je te cours après. Alors qu'à quelques secondes … tu es un divertissement intéressant, voilà tout. » Mes dents blanches furent dévoilées, tel des crocs, lorsque mes lèvres se retroussèrent en un sourire amusé. Mais mon sourire ne tarda pas à se durcir quand elle s'amusa de sa situation. L'orage perça mes prunelles d'un vert devenu grisâtre. Je pouvais rire, sourire, me venger, me moquer, me parer d'indifférence, cette histoire me faisait toujours souffrir. Cette histoire était blessante, en plus d'être dégradante, et qu'elle puisse s'en amuser me rendait fou. Je m'en fus. M'éloignais. En réalité, des dizaines de raisons me poussaient à partir. Le désir, la faiblesse. Il y en avait peu, en particulier de cette fragilité qu'elle avait su m'insuffler, mais suffisamment pour que je me rembrunisse, d'autant plus qu'elle se trahissait par une colère qui, parfois, envahissait mes traits. Mais il fallut que la jeune femme me rattrape, ses longs cheveux blonds encadrant son visage gracieux en une annonce surprenante. Et dieu sait pourquoi j'acceptais de l'entendre, pourtant parfaitement conscient qu'elle m'avouerait une histoire qui ne pouvait être qu'un nouveau mensonge. Une cigarette, un extérieur rejoint. Et j'écoutais. Je l'écoutais conter son histoire avec un père qui la battait et la maintenait sous domination. Je l'écoutais effleurer de sa langue ce souvenir d'un homme mourant et assassiné. Elle en vint même à pleurer, une larme qui me toucha, malgré mon épaisse carapace. Mais je contractais mes muscles, la fuyant du regard, ne coupant sa longue tirade sur un scénario digne de film. Nul doute qu'elle se foutait de ma gueule. Elle tenait simplement à dissimuler sa tromperie derrière une histoire rocambolesque, dépourvu de bon sens. Et visiblement, elle me pensait assez con pour l'avaler et la digérer. Je serrais les dents, mâchoire contractée, tandis qu'elle en venait à mon cas, à un amour tel qu'elle avait décidé de se sacrifier en me trompant afin de me sauver la vie. Si je n'avais été aussi touché, aussi amère … aussi énervé, je lui aurais probablement ris au nez. Mais je n'avais qu'une envie, l'étrangler. Mon sourire avait disparut et mes yeux n'étaient plus que deux tâches sombres dans l'obscurité. Deux tâches violemment noirâtres. Mais plutôt que d'imploser, je me réfugiais dans un cynisme que j'étais seul à connaître. « Bien. Tu m'as trompé par amour, afin de me protéger. Donc tu as pensé que je préférais la frustration à la mort. » fis-je en la regardant dans les yeux, flamme qui en illuminait mes pupilles. « Tu as pensé que je préférais vivre comme un moine plutôt que de crever. C'est que tu me connais très mal, je préfère mourir que d'être interdit de sexe. Si tu m'avais aimé à ce point, tu n'aurais pas hésité à te présenter à la prison, au moins pour la visite conjugale. » Mes mots tombèrent, nous enveloppèrent. « Alors ? Pourquoi n'as tu pas fait l'effort de venir me voir, au moins pour me donner un minimum de ce que tu donnais aux autres en mon nom ? Pourquoi ais-je été privé de sexe pendant quatre ans, je te le demande ? » Quatre ans d'enfer que je n'allais certainement pas lui avouer. Je n'allais certainement pas lui dire que j'avais fantasmé sur elle, sur une putain de garce, tant le manque avait été atroce. « De fait, tu m'as envoyé un enfer quand j'aurais pu allé au paradis. C'est très aimable de ta part, je me sens véritablement aimé dans l'histoire. » concluais-je en jetant ma cigarette au sol avant de l'écraser de mon talon. «J'aurais pu au moins avoir l'opportunité de choisir … non pas que je ne me sois pas rattrapé à ma sortir, après tout, je saute une fille quoi …. tous les soirs. Mais j'ai tout de même perdu quatre ans de jambes en l'air simplement parce que tu as jugé bon de me passer une ceinture de chasteté pour mon propre bien » Je plongeais dans ses yeux avant de commenter, avec un mépris que je retins à peine. « Je crois que c'est le plus beau cadeau qu'on m'ait jamais fait. »

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Je ne préférais pas tellement repartir dans le petit jeu du prénom, ça en devenait réellement ridicule et je commençais simplement à ne plus supporter cette conversation qui tournait en rond, Logan restait sans conteste la personne la plus bornée que je pouvais connaitre. Et son comportement commençait tout bonnement à m'agacer royalement. Je devais garder mon calme, parce que m'énerver n'était sans aucun doute, pas du tout la solution, mais sérieusement, ça devenait compliqué, je voulais simplement partir, loin, loin de lui, loin de mes sentiments, loin de tout. Son sourire me tordis l'estomac, le voir simplement sourire me fit une sensation tellement étrange, quelque chose que je n'avais pas ressenti depuis trop longtemps. « Les quatre ans que nous avons passés ensemble, ce n'était pas un jeu. Pas pour moi. » Un soupire bruyant s'échappait de mes lèvres rosés, elles étaient pincées par la nervosité. Mes yeux baissé se relevèrent instinctivement plongeant mon regard dans le siens. « Tu es vraiment trop drôle Logan...La prison t'a rendu vraiment comique. » Je levais négligemment les yeux au ciel « Intéressant, donc, si je partais tu ne me suivrais pas ? J'y penserais ! Merci. » Maintenant qu'il était là, voulais-je vraiment partir ? Est-ce que ça m’intéresserait de quitter la ville alors, que je le savais si près de moi ? Non, parce que j'avais beau dire ou faire penser tout ce que je voulais, cet homme me rendait encore totalement folle. De rage, d'incompréhension, d'amour, de désir. Trop de sentiments contradictoires qui s'interposaient en même temps. Mon corps désirait le siens autant qu'une folle envie de le frapper me chatouillait les doigts. Je voulais lui faire mal, comme il le faisait avec moi. Même si je me doutais pertinemment qu'il avait souffert durant ses quatre ans de prison, je ne savais pas ce que ça pouvait faire de passer ses journées enfermé entre quatre murs, enfin passé des jours en prison. Parce que être séquestré durant des jours je savais ce que ça pouvait faire, demander, prier pour qu'on vous achève, ça je savais ce que ça pouvait faire. Mais la prison, je ne connaissais pas. Parler de Jason m'avais simplement retourné l'estomac. Même au bout de toutes ses années ça restait encore un sujet sensible, sa mort restait le sujet tabou par excellence, je n'avais d'ailleurs jamais eu le courage d'en parler à personne, mais aujourd'hui, Logan devait entendre tout ça, même si de toute évidence il s'en fichait complétement. Le sujet délicat était lancé. « Ne me prend pas pour une imbécile, tu n'aurais jamais accepté cette soit disant "visite conjugale". Pas après ce qui s'est passé, je ne suis pas débile à ce point. » Qu'il ose me dire ce genre de choses pouvait tout simplement me rendre dingue. « Je n'en reviens pas, je te raconte mon histoire. Je te dis à quel point j'ai souffert, ce que la perte de Jason et ce que je t'ai fait m'a fait du mal et tout ce que tu vois c'est que Monsieur n'a pas eu de sexe pendant quatre ans. Sale con d'égoïste. » Ma voix était devenue un peu plus forte que ce que je ne l'aurais voulu. Je ne voulais pas m'énerver, mais comment rester calme ? « J'espère que ces filles te comble de bonheur. Que de les entendre hurler ton prénom te fait jouir comme jamais. » Je glissais mes mains sur la rambarde la serrant plus que de raison, mes jointures en devenaient blanche. Je me retournais doucereusement vers lui, mes yeux plus noir que jamais. « Tu sais quoi, moi non plus personne ne m'a baisé depuis quatre ans et pourtant je n'en fais pas tout un plat. Un partout la balle au centre. » La colère me faisait vraiment devenir vulgaire et désagréable, mais en cet instant ça m'importait peu. « Tu ne sais rien Logan, rien de ce que j'ai dû faire pour te garder en vie, rien de ce que j'ai dû faire pour en arriver là. J'ai perdu autant que toi, voir plus. Alors, excuse-moi d'avoir osé t'aimer au point de te priver de sexe durant quatre ans, mais de toute évidence tu te rattrapes très bien, donc bordel, fais pas chier Logan. » Tout en parlant je tapotais son torse de mon petit doigt. Je contrôlais assez ma main pour qu'elle n’atterrisse pas sur sa joue.

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Je n'étais celui qui le prenait pour une imbécile. Je n'étais celui qui se fracassait, une nouvelle fois dans des mensonges éhontés. « Peut-être … Quoique non, effectivement je t'aurais jetée et humiliée. Mais j'aurais au moins vu que ma situation te touchait un minimum, preuve que tu étais un peu plus attachée à moi que je ne le pensais. » Mais elle n'en demeura pas là. Visiblement, elle ne songeait une seconde au fait que je ne croyais son histoire. Et quand le mélodramatique habilla ses paroles, je ne sus m'empêcher d'éclater de rire. Un rire grave et sensuel, mais glacé. « Attends, tu penses une demi seconde que j'ai avalé cette merde que tu me racontais ? La petite fille harcelée par son père à moitié fou, qui se plaisait à descendre chaque personne qui comptait dans sa vie ? Tu me prends pour un con ! » secouées, une colère malsaine que je retenais depuis de trop nombreuses années, fureur qui m'avait échappé lorsque cette balle était partit se loger dans le crâne de son client. « Je sais ce que tu penses de moi. Après tout, j'ai été assez naïf pour croire pendant quatre ans à ta fidélité, à ton respect, et même m'abaisser à croire qu'il y avait autre chose que du sexe entre nous ! Mais ton masque est tombé le jour où je t'ai retrouvé au lit avec ce salopard ! Alors ais au moins la décence de ne plus me raconter de salades! » Le cynisme n'existait plus, que ce soit dans mes prunelles au vert assombrit ou dans une voix qui ne tremblait. Ne subsistait plus que cette rage que j'enfermais depuis des années, et qui implosait à présent. « Je pense que tu as souffert. De beaucoup de choses. Mais certainement pas de notre histoire. Si on peut appeler ce qu'on a vécu une histoire, j'aurais plutôt tendance à la décrire comme une véritable merde hypocrite ! » Mes pupilles s'étaient rétrécies et le vert qui noyait mes iris n'existaient plus, terni par un noir qui s'intensifiait. « Alors oui, je prends mon pied à être célibataire, et tu n'imagines pas à quel point ! » Elle se détourna, ses mains blanches sur une balustrade que j'avais quitté, mis en mouvement, tel un prédateur prêt à fondre sur sa proie. Un tic agitait mon œil, une fureur que je tentais de juguler en inspirant profondément. Mais je n'étais seul à être touché par la colère. Et sa remarque eut le don de me faire franchir les limites. « Mais j'imagine qu'on t'a assez baisé les quatre années précédentes non ? Combien tu gagnais par coucherie ? Par tromperie ? Et comment tu vivais le faire de passer de mon lit à celui d'un autre avant de revenir te coller à moi ? Et tu prétends être quelqu'un de bien ? Tu prétends avoir sauté tout le quartier simplement pour me maintenir en vie ? » Le coup de grâce. Je me figeais, me contractais, et les flammes léchèrent mes yeux avant que je n'explose soudainement, d'autant plus qu'elle me frôlait de son doigt fin, caresse qui éveillait des sensations que j'aurais préféré oublier. « La ferme ! N'ose plus jamais me regarder en face en soutenant que tu m'as un jour aimé ! Je t'ai aimé ! Et j'aurais tout fait pour toi hormis te blesser ! On ne blesse pas et on ne trahit par les gens qu'on aime, même un minimum ! Alors tais toi et ais le respect de ne plus me mentir ! Merde, tu me dégoûtes ! » D'un geste, je frappais sa main afin de l'éloigner, avant de reculer, comme si sa simple présence me révulsait. Mais si je ne souffrais de la toucher, mes raisons étaient différentes. « Tu veux savoir pourquoi je veux me venger ? Tu penses à de l'orgueil ? Probablement. Mais la vérité est que je fais te faire payer chacun des sentiments que tu as pu m'insuffler. Et je te promet que tu vas ardemment regretté le jour où je suis tombé amoureux de toi ! »

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« Tu sais quoi tout ça devient un grand n'importe quoi. Cette conversation tourne en rond, tu penses avoir raison et je sais que mes actes étaient bons et que je pouvais faire autre chose, je t'en prie Logan ouvre les yeux deux minutes, met ta haine de côté et retourne toute cette histoire dans ta tête. Sincèrement, qu'est-ce que ça me donnerait de te raconter tout ça ? Je n'ai aucune raison de le faire. » Le fait qu'il pense que je l'avais trompé avec toute la Nouvelle-Orléans m'avait bien servit il y a quatre ans, parce qu'on avait beau dire ce qu'on voulait les rumeurs se répandaient très vite, même dans les grandes villes, surtout lorsqu'on parle aux bonnes personnes. J'avais su trouver les personnes qui le pousseraient à bout, les personnes qui pourraient faire en sorte de le rendre fou et de me l'envoyer plein de rage. Mais jamais je n'avais fais une chose pareille, je n'avais pas pas eu vraiment la force de le faire avec un seul homme. Alors, avec toute une ville. Malgré tout ce que les gens pouvaient penser sur moi, je restais une femme de parole. Et Logan et moi, nous avions un deal. Jamais je ne l'aurais brisé si je n'en avais pas eu le devoir et l'obligation. « Et pour info, monsieur le grand trompé du siècle, techniquement je ne t'ai jamais trompé, tu es arrivé avant que ce gros con ne fasse quoi que ce soit. Et tu as beau croire ce que tu veux, il n'y a eu que lui. Personne d'autre que toi met passé dessus au cours de ses quatre putin d'années. » Sa voix me fit mal, bien plus mal que je ne voulais l'admettre, bien plus mal qu'elle ne l'aurait dû, je m'étais pourtant promis de ne plus le laisser me toucher de quelques manières que ce soit et pourtant être loin de lui me rendait simplement cinglée. « Tu peux penser tout ce que tu veux de moi Logan, que je suis la pire garce que tu as rencontré, que je suis une salope de première sans coeur et tout ce qui va avec, mais jamais je n'ai été hypocrite, lorsque je te disais que je t'aimais, j'étais sincère, lorsque j'étais avec toi, il n'y a pas eu un seul moment où je n'ai pas été sincère, sauf le dernier mois où je savais ta vie en danger. » Doucement je décrispais mes doigts et laissais mon coeur se briser un peu plus. Savoir qu'il pouvait "s'amuser" avec d'autres femmes, avait le don de me briser un peu plus, mais je ne pouvais pas l'empêcher de s'amuser et d'être heureux. Sa voix résonna comme un coup de poing, sa colère était palpable et je ne voulais pas que ça dégénère d'avantage. Qu'il puisse croire que je ne l'aimais pas me faisais mal, mais je pouvais le comprendre. « Tu ne crois pas à mon histoire ? Tu ne penses pas que j'ai fait tout ça pour toi ? Tu ne crois pas que je t’ai aimé au point de te quitter parce que j'avais peur pour toi ? Très bien. » J'étais blessée que ça ne le touche pas plus que ça et pourtant je le comprenais. Je m'approchais et attrapais sa main et doucement la glissait sous mon haut, la fraicheur de ses doigts me fit frissonner instantanément, un à un je les laissais monter jusqu'à une cicatrice qui était là, comme un "trophée" de la gloire de mon père. Toujours ses doigts dans ma main je les plaçais sous ma poitrine, relevant délicatement mon soutien-gorge juste assez pour qu'il y découvre la petite blessure que je portais depuis quatre ans maintenant. « Tu sens ça ? Un soir nous sommes sorties tous les deux, tu m'avais emmené dans ce petit pub irlandais que tu affectionnais tant. Il était là, tapis dans l'ombre. Lorsque nous sommes rentrés, tu as été appelé pour un boulot "de dernière minute"...Il le savait, il n'attendait que ça. » Les battements de mon coeur s’accélérait en même temps que ma respiration, ce souvenir si douloureux, si compliqué. « C'est la dernière fois que je l'ai vu avant de tout ne devienne enfer et chaos. » J'avais beau lui dire que je l'avais aimé, il n'entendait rien. Que je l'aimais toujours à dire vrai, il n'y avait eu que lui, tout ce temps, toutes ses années. Personne d'autre n'avait compté. Personne d'autre n'avait eu l'opportunité de pouvoir passer la barrière de mon coeur meurtri et détruit. « Je t'ai fait mal Logan, je le sais et je sais que tu me hais plus que tu n'as jamais haïe dans ta vie. Mais je ne peux pas revenir en arrière et même si c'était le cas, je ne le ferais pas. » Je tenais toujours sa main dans la mienne, toujours collé contre mon corps. Son contact avait été un moment de nostalgie pure.

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« Aucune raison de le faire ? » fis-je en éclatant de rire. « Tu n'as jamais été une fille courageuse ! Tu sais ce que je pense ? Je pense que tu ne t'attendais certainement pas à retomber sur moi un jour et, qu'en cet instant, tu es foudroyée par la peur. » crachai-je tout en l'observant, les prunelles illuminées d'une colère qui n'était saine. Et en cet instant fugace, je n'avais qu'une envie l'étrangler. D'autant plus quand elle eut l'immense culot de me mettre en porte à faux. J'avais envie d'enfoncer mes mains dans sa gorge, de sentir son dernier souffle s'évaporer. Alors pourquoi ne réagissais-je pas ? Pourquoi ne pouvais-je tout simplement pas lui faire payer ce que j'avais affronté en prison ? J'estimais avoir payé pour le mauvais crime, l'erreur était donc réparable. Et pourtant, mes muscles tendus ne furent soulevés pour atteindre sa gorge nacrée. J'inspirai profondément, jugulant une rage qui me noyait. « Le grand trompé du siècle t'emmerde » lâchai-je, sans croire à une seule de ses paroles. Elle me répugnait, à ainsi se trouver des excuses, à vouloir me faire croire en l'innocent cygne qui se faisait martyriser. A l'entendre, j'étais le seul salopard de cette histoire. Elle n'avait rien fait. Elle n'était qu'une atroce victime de son père, la mienne, mais elle n'était en rien responsable de ce qui était engendré. Je secouais la tête, n'osant y croire, fatigué de la voir se dérober et se battre dans des mensonges bien plus gros qu'elle. « Non je ne te crois pas Ali. Il y a bien longtemps que je ne crois plus en aucune de tes phrases et aucune de tes interventions. » Je m'étonnais d'être aussi calme, soudainement, m'étonnais de ne pas lui cracher à la gueule une rage explosée. « J'ai entendu beaucoup d'histoires, non seulement en prison mais également dans mon adolescence .. et je n'en ai jamais entendu une seule qui puisse être plus conne que celle que tu viens de conter. L'adage qui désire que plus un mensonge soit gros, plus un mensonge est cru, vient de se noyer dans ton propre regard. » Les mots tombèrent, scellent définitivement une discussion qui ne servait à rien. Je n'avais qu'une envie … et elle était différente de celle qui n'était que physique. J'avais envie de m'intéresser à une autre, et de ne plus songer à elle l'espace de quelques instants. Je savais être capable de lui faire du mal mais en cet instant, je n'avais plus même envie de voir la souffrance dans ses prunelles. Je n'avais que celle de m'éloigner, le temps de me remettre de cette conversation plus que débile à laquelle elle m'avait forcé à participer. Mais Zelda n'était d'accord, puisqu'elle glissa les doigts sur ma main, la retenant contre elle. Méfiant, les sourcils à demi froncés, je l'observais, tandis qu'elle guidait ma main jusqu'à son sein. « Tu tentes la séduction maintenant ? » Mais elle n'écouta, contant une anecdote, un soir dont je ne me souvenais que brièvement tant j'avais occulté chacun des souvenirs nous reliant. Elle parla de son père, d'un boulot. Elle tentait encore de me faire admettre un conte que je ne voulais croire. Mais je me retins, tandis que le scepticisme allait m'échappait, quand elle prononça ces mots qu'elle aurait du garder pour elle. Ce fut le coup de grâce. Et si mes prunelles s'assombrirent, mon visage se détendit imperceptiblement. Je me penchais vers elle, sans échapper à sa main. Au contraire, mes doigts dessinèrent le contour de son sein tandis que je soufflais sur sa bouche, avant d'y écraser doucement mes lèvres. Et ma langue se glissa entre les siennes tandis que je l'embrassais, avant de me détacher lentement pour murmurer. « Je te crois … » Mes yeux s'ancrèrent dans les siens avant que mes pupilles ne se durcissent ? « C'est ce que tu attendais n'est-ce pas ? » Je me détachais alors d'elle, retirant ma main, échappant à sa beau brûlante qui me consumait. « Moi si j'en avais l'opportunité … Je souhaiterais ne t'avoir connu. » lâchai-je avec une sincérité pure, sans fioriture, sans cynisme. La seule et simple vérité. Alors, je la délaissais, poussant les portes du balcon pour m'éloigner d'elle. Cette conversation n'avait rien résolu entre nous si ce n'est pour me persuader d'une perfidie que je n'imaginais à ce point. Et en plus, oser m'affirmer qu'elle ne changerait rien. Même si son ridicule conte était réel, elle aurait pu souhaiter et me protéger différemment sachant tout ce que nous avions traversé. Une ultime preuve qu'elle ne se préoccupait que d'elle même.

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