Quelle stupide idée, dire que je maudissais mon idiote de collègue serait un euphémisme, je ne voulais tout simplement pas croire que je me retrouvais dans cet endroit par sa faute. Cette petite blonde à peine plus intelligente qu'une adolescente près pubère se trouvais décidément très drôle. M'inscrire à un speed-dating était sans aucun doute la chose la plus stupide qu'elle ait pu faire dans sa misérable et courte vie. Et puis il faut dire qu'elle avait des arguments de taille, du moins de son point de vu. "Mais je ne t'ai jamais vu avec un mec." ou encore. "Tu ne peux pas rester seule toute ta vie, va donc t'amuser." Non, mais de quoi je me mêle la mégère ? Dire que nous nous entendions bien était une belle et vaste bêtises, nous nous supportions plus qu'autre chose, je la soupçonnais presque d'avoir fait ça pour m'enquiquiner un peu plus. Alors, pourquoi être venu ? Je me posais encore la question, surtout après le premier tour et le jeune homme que j'avais réellement trouvé étrange et pervers. Qu'il regarde mon décolleté était une chose, mais ne pouvait-il pas le faire avec un peu de classe au lieu de baver comme un puceau attardé ? Première très mauvaise expérience. Nerveusement et impatiemment je plongeais ma main dans mon sac cherchant mon paquet de cigarette et lors qu’enfin je tombais dessus comme Arthur trouvant le Saint Graal, un idiot vêtu d'un costume noir me fit une leçon sur les mes-faits du tabac et surtout sur le fait qu'il était interdit de fumer à l’intérieur du bâtiment. Il avait une chance folle que je ne me sentais pas d'humeur meurtrière ce soir. Du moins pas pour le moment. Une jeune femme que je soupçonnais être une serveuse passa près de moi et je l'arrêtais d'un geste habile. « Excusez-moi, est-ce que je pourrais avoir un jus de fruit s'il vous plait ? » Elle commençait à partir lorsque un jeune homme que je connaissais que trop bien s'approcha de ma table. Le sort s'acharnait donc contre moi. Je devais sans doute avoir été un sacré phénomène dans une autre vie pour en baver autant dans celle-là. J'interpellais doucement la jeune serveuse avant qu'elle ne soit trop loin et lui dit à voix basse dans lâcher du regard le beau brun qui s'approchait. « Je crois que je vais avoir besoin de quelque chose de plus fort. Une vodka fera l'affaire. » Doucement je lui lâchais le bras la laissant s'éloigner à regret. Un soupire bruyant s'échappa de mes lèvres et un petit sourire vint illuminer celle-ci. « Jake, qu'est-ce que tu fais ici, tu n'as pas une femme dont tu devrais t'occuper ? » Je n'avais pas voulu être blessante, même si je doutais que ce ne soit pas le cas. Mais simplement curieuse de sa venue à ce genre de soirée.

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ft. Fauve C. & D. Jake Wilsbury

    Verre à la main, je me délectais lentement de cette ambroisie qui se blottissait contre mon palais puis ma gorge. Posé contre un mur, distant, je le regardais de loin. Mon regard le décrivant, il avait toujours ce sourire séducteur que les filles adoraient et qui me faisaient bien souvent rire. Au lycée avec quelques amis, nous le parodions accentuant ce sourire colgate avant d'éclater de rire. Mais la nostalgie n'a pas sa place ici. J'avais convaincu Hesther de me laisser venir ici pour suivre un soi-disant client auquel je n'apportais aucune confiance. Je fixais Nikolaas, il ne m'avait pas vu... et je ne voulais pas qu'il me voit de toute façon. L'air pensif je le fixais avec intensité, mes pensées vagabondes me susurraient de doux mots provenant d'un passé que je voulais oublié. Mais ses yeux, ses yeux d'un bleu divin m'arrachait mon cœur sans aucune pitié. Une nostalgie agonisante mourrait près de mes mains, je respirais difficilement et un flot déchaîné se heurta aux barrages générés par ma froideur. Je suis plus fort que ça... ne laisse pas les souvenirs te bouffer, ne laisse pas les réminiscence te brûler. Je portai à nouveau mon de vin français à mes lèvres buvant cul sec. Une cloche teinta, signe que c'était à moi d'agir. Il suffisait simplement de renvoyer balader toutes les femmes que j'allais croiser, ça allait être simple. Je voulais avoir une chance de lui parler, je voulais avoir une chance de faire partis encore de sa vie, comme au bon vieux temps. Il était ma jambe de bois, mais également une thermite grignotant doucement cet arbre abattu par cette femme qui n'avait pas hésité à sortir la hache pour détruire notre amour. Nikolaas était mon eau de vie, mais avec un léger goût d'arsenic. Je ne peux nier qu'il m'a manqué. Il est mon frère, mon jumeau. Tel Castor et Pollux nous sommes les Gémini des cieux. L'un ne peut vivre sans que l'autre ne le supporte et inversement. Nous sommes un cycle qui certes a été brisé, mais que je tente de reconstruire, à l'heure d'aujourd'hui. Je m'avançais, dans mon sillage mon regard se porta à nouveau sur le demi-dieu, ma jalousie oubliée, il m'avait laissé la douce Hélène dans mes bras. Mais souffrant du manque de son appuis que je ne pus combler dans les draps. Mais les Dioscures n'étaient pas quelque chose qu'on brisait aussi facilement. Je m'approchais alors vers une femelle que j'étais censé séduire... j'attendais une gosse en manque de grand amour, mais ma bague autour de mon annulaire aller sans doutes les dégoûter des speed dating. Sauf que sur ce coup... c'est moi qui allait l'être. Je la vis, encore ELLE. Fauve, je tentais de l'esquiver depuis son mélodrame du « tu me manques » balancé sans préparation. J'avais fermé avec froideur son dossier partant avec rage et distance ce jour là. Je me posais alors devant elle sans lui adresser en quelconque regard. Tout n'était que professionnel entre nous, je n'accepterai pas qu'elle empiète sur mon territoire. Elle me balança sa phrase hypocrite auquel je rétorquai d'un froideur polaire : « Et toi ? Tu n'as pas un cadavre à enterrer ? ». Cette soirée s'annonçait déjà pitoyable. Cinq minutes à l'ignorer... cela allait être long. Mon regard se posa à nouveau au loin où Nikolaas s'installa en face d'une femme que je pensais reconnaître. Puis mes yeux se posèrent sur l'être humain que je voulais haïr...

      Dieu... qu'elle était belle...

Pourquoi fallait-il que le destin s'acharne de la sorte sur une seule et même personne. Je m'étais douté que le fait de me revoir ne le ferais pas sauter de joie, ni sauter tout court, pas après ce que je lui avais fait subir, mais il méritait tellement mieux que moi. Il méritait une femme qui l'aimerait pour l'homme incroyable qu'il était et non par dépit, simplement parce que sa présence me ramenais vers un souvenir nostalgique d'une vie qui n'existait déjà plus depuis longtemps. Je n'avais pas été délicate dans ma façon de le quitter, mais il n'y avait pas tellement de bonne raison de faire ce genre de choses, pas dans notre situation. Le revoir ici ce soir après la façon pitoyable dont nous nous étions quitté, était un choc total. Pourquoi j'avais accepté de venir à cette soirée déjà ? Ah oui, ma collègue, que je ne manquerais pas de tuer dès la première heure demain. Mais je devrais sans doute cacher le corps et la police pourrait certainement remonter jusqu'à moi et vu l'état de mon casier judiciaire, ce n'était définitivement pas une bonne idée. Mes yeux croisèrent les siens et un léger sourire se dessina sur mes lèvres, seulement il ne resta pas assez longtemps pour que quiconque puisse le remarquer. Sa remarque me fit me mordre la lèvre instinctivement. « C'est, et bien, tellement subtile. Tu es très doué pour foutre les gens dans l'embarra. Merci Jake. » Je soupirais et attrapais le verre que venais d'apporter la jeune serveuse et je le portais doucement jusqu'à mes lèvres rouges carmin. Ni une ni deux le verre plein, laissait place au vide total. Je reposais sans grande délicatesse l'objet qui avait tourné entre mes doigts avant de tourner la tête, balayant la salle des yeux. Je ne l'avais pas fait jusque là, je ne savais même pas qui était présent, c'est pourquoi mes yeux s'ouvrirent de stupeur en voyant Nikolaas attablé avec une jeune femme. Moi qui le pensais en couple. Enfin, je ne pouvais plus m'étonner de rien, Jake était bien présent. En le voyant, la rancoeur avait fait surface. Je n'arrivais pas a accepter le fait qu'il ait pu me laisser après ce que je lui avais dit, qu'il soit parti sans un regard en arrière. Mais ce n'était rien de plus qu'une question d’orgueil. Il m'avait blessé, sans même dire un mot, c'est qu'il était vraiment doué. « Je t'ai dit que tu me manquais et tu es parti. » Mais de mon côté je n'avais aucunement l'intention de laisser passer ça, je ne pouvais pas faire comme si tout allait bien alors, que ce n'était pas le cas, loin de là. « Je suppose que tu n'as pas tellement envie de me parler Jake, mais tu vois le problème c'est que je suis là maintenant et je n'ai pas l'intention de quitter la ville. Je sais où se trouve ton cabinet, donc je pourrais facilement nous pousser à la confrontation. » Je lui fis un petit sourire innocent et plongeât mon regard dans le siens. « Donc tu as le choix, soit tu restes là et on met les choses à plat une bonne fois pour toute, tu acceptes mes excuses, et on tente de passer à autre chose. Soit tu pars et dans ce cas, ne compte pas te débarrasser de moi aussi facilement. » Les cartes étaient à présent entre ses mains.

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ft. Fauve C. & D. Jake Wilsbury

    Mes doigts s’enroulaient autour du pied de mon verre pour le balancer de droite à gauche. Je fixais l'objet, jouet de ma tyrannie soudaine. Je voulais partir d'ici, fuir. Je relevai les yeux à nouveau vers elle. Une erreur fatale. Ses yeux turquoise forcèrent les miens. Dotées d'un flot d'eau argentée, ils pénétrèrent en moi léchant chaque morceau de chair qu'ils purent effleurer. Son regard, oh oui son regard, il s'injectait dans mon cerveau et tel un venin il neutralisait chaque cellule, chaque particule, chaque atome. Je raclais ma gorge perdant mon sourire arrogant, en baissant les yeux. Une tentative pour survivre au chant de la sirène, à sa beauté illimité et à sa sensualité infinie. Elle avait un charme fou qui hypnotisait le moindre homme ayant fait l'erreur de simplement regarder sa silhouette. Ou ses cheveux, ses cheveux de déesse, je pouvais voir en ces cheveux cet arc qu'elle brandissait et ce char d'argent amenant la lune à des sommets pour que sa lumière s'écoule sur les mers terrorisaient par les ténèbres qui rugissent au milieu de la nuit.  « C'est, et bien, tellement subtile. Tu es très doué pour foutre les gens dans l'embarra. Merci Jake. » , cette phrase me fit sourire et me tira de son physique qui avait toujours eu l'effet de paralyser avec douceur la moindre hostilité qui m'habitait envers elle. Je baissais les yeux sur mon verre, toujours prisonnié de mes doigts : « Encore une chose qu'on a en commun... ». Cela sonnait comme un nouveau coup de croc et c'en était un. Je voulais me défendre, me battre contre ces souvenirs qui ont fait souffrir mon cœur ayant encore du mal à se remettre. La haine était plus simple à ressentir que l'amour destructeur. Mes pensées se barricadaient, comme un village qui fermait ses portes en attendant que le monstre de la forêt sorte et ainsi défendre ses villageois. La bête féroce c'était elle, c'était elle et ses lèvres douces... ces lèvres qui autrefois effleuraient doucement mon torse me soutirant en un nouveau soupir de plaisir, ces lèvres qui avaient effleurés les miennes les léchant avec luxure pour dériver sur ma mâchoire. Ces lèvres... ces lèvres qui déposaient des baisers sur mon abdomen descendant avec lenteur pour remonter avec vigueur torturant davantage l'objet de ces fantasmes. Je réprimais une petite grimace me voyant encore succomber au souvenir. Résister. Il fallait simplement résister. « Je t'ai dit que tu me manquais et tu es parti. »  Je me figeai alors, la créature au cheveux de serpent venant de pétrifier tout mouvement, mes doigts se serrèrent autour du verre, mes yeux se perdant dans son cristal. Moi je t'ai dis que je t'aimais et tu m'as enfoncé ta dague dans mon amour avant de partir sans te retourner, sans pitié ni culpabilité. Elle faisait remonter tant de chose, trop de chose... des flashs... ils éclataient dans ma tête me délivrant ce corps dans cette baignoire, ce cadavre en boule se lamentant accompagné de son amie qui, elle, était fidèle : la solitude. Je voulais lui hurler toute la rage qui m'animait, qu'elle n'avait pas le droit, qu'elle était interdite à ma compassion... et pourtant... je me mordais la lèvre inférieur avec intensité, encaissant encore davantage. « Je suppose que tu n'as pas tellement envie de me parler Jake, mais tu vois le problème c'est que je suis là maintenant et je n'ai pas l'intention de quitter la ville. Je sais où se trouve ton cabinet, donc je pourrais facilement nous pousser à la confrontation. Donc tu as le choix, soit tu restes là et on met les choses à plat une bonne fois pour toute, tu acceptes mes excuses, et on tente de passer à autre chose. Soit tu pars et dans ce cas, ne compte pas te débarrasser de moi aussi facilement. » , passer à autre chose ? PASSER A  AUTRE CHOSE ? Je reniflais, mon village s'effondrait, ma main tremblait et je fixais ce putain de verre. La rage, la haine, la colère... la culpabilité... la honte... l'abandon... l'amour. Sept mers déferlantes, sept péchés qui raisonnaient en moi, les sept archanges venus mettre un terme à l'univers... Un nouveau poignard caressait ma gorge pour se planter doucement dans ma poitrine, telles des ronces, il étouffa mon cœur...
   Le verre de cristal explosa contre le mur, la salle se taisant d'un coup. Je m'étais relevé repoussant la chaise les yeux baissés baignant dans des larmes. Le monstre venait de s'attaquer au dernier villageois... mais ce villageois tu tous les maux excepté la rage, la haine et la colère. Il priait pour qu'on le protégè, il priait les dieux pour que le ciel s'embrase tuant cette bête de ténèbres. « J'AI LE CHOIX ? », je hurlais, ma voix vibrait. Mon poing se referma sur la table mes yeux gorgés de sang et de larme : « J'AVAIS EU LE CHOIX QUAND TU M'AS LAMENTABLEMENT QUITTE ? J'AVAIS EU LE CHOIX QUAND TU M'AS DÉTRUIT ? J'AVAIS EU LE CHOIX D'AVOIR OU NON CETTE PUTAIN DE LETTRE ?! TU CROIS QUE J'AVAIS EU LE CHOIX DE T'AIMER PLUS QUE TOUT AUTRE ÊTRE SUR CE MONDE ? TES EXCUSES ET TOI, VOUS POUVEZ ALLER VOUS FAIRE FOUTRE ! ». Je me retournais soudainement, retournant la table sur le côté d'un geste de la main, un fracas brisa le silence de glace le vase contenant une minable rose, explosant au sol. Ma haine voulant sortir de mon corps via le dégât. Oui... détruire. Tout le monde nous regardait, j'en avais rien à battre, j'en avais plus rien à faire. Je pris ma veste avant de simplement sortir, sortir oui. Prendre l'air frais et respirer. Mes muscles tremblants, je partais d'un pas rapide très loin du restaurant... le plus loin possible...

      J'étais terrorisé... à la simple idée de souffrir...

L'homme qui me faisait face eu le don de faire chavirer mon pauvre petit coeur, son regard si perdu, je sentais le stress s'échapper de lui et ne comprennait pas vraiment comment je pouvais lui faire perdre ses moyens aussi facilement. Un simple regard, un seul sourire. Le ton montait et ça n'annonçait rien de bon. « Ne commence pas à crier Jake. » D'un geste nonchalamment je levais les yeux au ciel, son mal être était tellement perceptible, tellement flagrant que malheureusement je ne voulais rien voir. Le verre qu'il tenait quelques secondes encore dans sa main, explosa contre le mur juste derrière moi, me faisant sursauter par là même occasion. Sa rage m'explosais en plein visage et je ne savais pas comment la gérer, comment le calmer. Peut-être qu'il avait besoin de crier, hurler la haine qu'il ressentait. Et il fallait dire qu'il n'y allait pas de main morte sur les reproches. Il était vrai que je n'avais pas fait les choses subtilement, j'aurais pu le quitter d'une meilleure façon, lui expliquer les choses, il avait eue le droit d'être traité comme un être humain, mais la détresse qui m'animait à cette époque là m'empêchait de réfléchir. « Jake je suis tellement...» Je n'avais pas le temps de finir ma phrase que je me retrouvais debout devant une table complétement renversée. Cette soirée devenait une véritable catastrophe. Toute la salle avait tournées la tête vers nous. Nous n'étions pas les seuls pour qui cette soirée ce passait mal, j'avais à plusieurs reprises entendus des éclats de voix devant de tables voisines. Mais rien d'aussi violent que ce qui se passait à la nôtre. Je n'étais pas vraiment mal à l'aise, je me fichais complétement que les gens puissent nous regarder, nous juger ou même parler. Ce qui m'importait pour le moment c'était le jeune homme qui se dérobait sans un mot sous mes yeux. Je m'en voulais tellement de la souffrance dans laquelle je l'avais plongé. Ce sentiment de culpabilité intense qui s'emparait doucement de moi, me poussa à le suivre dehors. D'un air dédaigneux, sans lancer un seul regard à personne je traversais la salle pour rejoindre Jake un peu plus loin. « Jake » Bien sûr je savais que j'étais la dernière personne qu'il voulait voir. Surement s'attendait-il à ce que Nikolaas sorte en courant pour le rattraper, mais son meilleur ami avait de toute évidence mieux à faire. Il se trouvait en ce moment même en très charmante compagnie, oubliant certainement le monde qui pouvait l'entourer. « Je sais que quoi que je puisse dire, rien ne fera que tu me pardonneras, mais juste écoute-moi d'accord et après... Je partirais, je te laisserais tranquille c'est promis. » Je soupirais refermant délicatement ma veste contre ma poitrine, le temps se refroidissait légèrement autant que cette conversation. « Le soir où je t'ai laissé cette lettre, je n'étais qu'une gamine paumée Jake, j'étais amoureuse de Nikolaas et quand il est parti, la détresse et l'incompréhension se sont emparés de moi, je ne savais plus où j'en étais, j'avais peur, j'étais perdue et malheureusement tu étais là, je suis tellement désolée Jake. » Tout le courage dont j'avais pu faire preuve quelques minutes plus tôt venait de s'évaporer. Je détournais le regard pour fixer un point invisible face à moi. « J'ai fait tellement de connerie dans ma vie, beaucoup de choses que je regrette, mais sincèrement...Tu es mon plus gros regret. Je m'en veux tellement pour ce que je t'ai fait. » Je ne pouvais plus mentir, aujourd'hui je me retrouvais face au mur, bloquée entre ma culpabilité et les regrets. Ses sentiments me bouffaient de l’intérieur. « J'aurais juste une petite question à te poser. Pourquoi as-tu accepté de prendre mon dossier en charge après tout ce que je t'ai fait ? Tu aurais simplement pu m'envoyer chier, alors sincèrement je ne comprends pas. Pourquoi ? »

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ft. Fauve C. & D. Jake Wilsbury

    Il fait si froid, si noir... Les bavardages du restaurant semblaient si loin. Je levais légèrement la tête voyant des perles se jeter à mon visage pour l'humidifier. Tout était si calme, si... silencieux. Le murmure de la pluie se propageait pour venir caresser mon ouïe. A vrai dire, elle prenait chaque sens. Ses partisans dansaient sur ma peau. Leurs effluves venaient courtiser mon odorat d'un vent humide. Mes yeux se délectaient de se spectacle, de ce silence tombant dans un fracas céleste. Un sourire perça mes lèvres. Mon cœur se réchauffait de cette pluie intime. Hors du temps, hors de l'espace... cette pluie se nourrissait d'un lac irréel, un lac de bonheur à l'état pur. Un lac gorgeait d'espoir que je ne puis concevoir ni même imaginer. Car même si mon cœur se galvanisait d'une nouvelle source de chaleur, il était fermé. Fermé à ces rêves qui autrefois faisaient ma force. Clos à ce monde qui a élu domicile entre réel et irréel se logeant sur l'imaginaire très tôt chez l'enfant. Cet univers qui peu à peu se déficelle, rongé par la déception, l'incompréhension ou encore l'abandon. Dans cet univers il y a pourtant de terribles dragons, des dragons qui serpentent dans le ciel pour l'embellir de leurs écailles. Il y a également des arbres, de nombreux arbres ! Oui... vous voyez cette forêt ? Cette forêt où se niche chaque histoire qui plus jeune, nous laissait rêveur d'une vie chevaleresque à l'amour indestructible. Cette dimension est également nourris par ces animaux plus extraordinaires que les autres, il y a des cours d'eau abondants, des fleurs de tout âge fleurissant même lorsque la nuit vient roder entre les cimes. Mais dans ce monde, où beaucoup de personne ne le soupçonne pas, il y a quelque chose de précieux, en son centre... Oui... dans une pièce vide... il y a un coffre...
   Un coffre banal datant de la Renaissance, fait de bois d'ébène aux allures rustiques. Dans cette pièce vide de sens,  vide de chaleur ou même d'esprit, il est prisonnier. Cadenassé naturellement. Pourtant il est maître de ce royaume, il est maître de cet univers fantastique... Son cadenas ? Il est fait d'argent, de pièce de monnaie, de haine, de guerre, de meurtre, de viole, de vole, de cupidité, de jalousie, d'envie, de larme ou encore de mort. Ce cadenas n'est pas né dans ce monde, il est né dans le cœur pourrit par les ténèbres qu'on lui a implanté... il suffit pourtant de trouver la clef, oui la clef de ce cadenas... pour que ce coffre s'ouvre... pour que ces racines de lierre jaillissent et remplissent cette pièce vide, que ce feu éclabousse ses murs les détruisant pour ainsi créer une nouvelle atmosphère, un nouveau ciel, que cette eau rende fertile ce sol et qu'ainsi jaillisse des vies de fantaisie portant ce cœur innocent à l'échelon de dieu créateur. Car à l’intérieure de ce coffre , il y a une petite sphère de lumière ou sommeil un phénix qui quand il en aura besoin, s'élèvera dans le ciel pour régénérer ce cœur dévasté et le rendre davantage plus fort, plus puissant... la clef de ce cadenas ?
   Vous savez déjà la réponse... c'est une clef forgeait de puissant rêve...
      Avec un zeste d'amour...  

Fauve... Je m'étais subitement avancé vers elle, pour coller mes lèvres aux siennes. Pour me délecter de son parfum avec un léger goût de menthe. Je l'embrassais avec force et tendresse, avec vivacité et lenteur... mais surtout avec amour. Une sensation chaude fit palpiter mon cœur, un tremblement de terre faisant rugir ma pilosité qui se dressa d'un nouveau frisson qui déstabilisa mon échine pour venir se répandre telle la foudre en mon cerveau. Durant ce laps de temps, mon cadenas se fissura, la lumière rêvant d'embellir ce cœur tourmenté... Je ne l'avais pas écouté. Elle était venue s'expliquer mais j'en avais que faire de ces explications. Non... c'est cette lubie de ses lèvres contre les miennes qui renaissait de ses cendres. Ses lèvres caressant ma peau, faisant frémir mon torse me lançant un regard enjôleur tandis qu'elle descendait sur mon corps façonné d'argile. Ma langue caressait la sienne prouvant que cette flamme venait de trouver un nouveau combustible... Sauf que mon cerveau, mes pensées retrouvèrent vite la raison et de mon étreinte je la repoussai en reculant, choqué par mon propre geste. Hesther... je l'avais trahis, j'étais tombé dans cette hypocrisie qui m'avait détruit. Je la fixais, une larme roulant sur ma joue me décidant à répondre à sa question, d'une voix tremblante, la pluie fut le seul témoin de cette scène : « Je... t'aime ! Mais … je ne peux pas ! Je ne veux pas... Je dois lutter, je dois me battre pour ne pas te regarder et éprouver l'envie de te serrer dans mes bras. Je … ne veux pas t'aimer... tu m'as détruit, tu m'as dévasté.... et pourtant mon cœur me dit d'aimer le poignard qui l'a mutilé... ». Je secouais la tête suffoquant légèrement, un sentiment sale se déversant sur ma peau me murmurant que j'étais faible. Je relevais mes yeux d'enfant pour les plonger dans le siens, ma lèvre vibrait, elle sentait le sang qui s'écoulait en mes entrailles. « Pourtant, je sais que je vais craquer, que tu seras toujours la femme que mon cœur a désigné. Que mon amour pour toi ne sera jamais mort...   alors je te le demande... si tu tiens vraiment à moi.. », je raclais ma gorge serrant le poing, les yeux gorgés de larmes.

      « Va t-en... Quitte ma vie... et ne reviens plus jamais... »