C'est drôlement dangereux de s'attacher à quelqu'un, c'est incroyable ce que ça peut faire mal. Rien que la peur de perdre l'autre est douloureuse. C'est moche de guetter un signe de quelqu'un pour se sentir heureux..

I believe that everything happens for a reason

Un peu plus de trois semaines s'étaient écoulées depuis ce jour ou Ciaràn et Evy s'étaient (enfin) déclarés leur sentiments l'un à l'autre, et formaient depuis lors un véritable couple plus fusionnel encore qu'ils n'avaient pu l'imaginer. En trois semaines, ils avaient eu le temps de rire de leur aveuglement, de se découvrir sous un autre jour mais aussi et surtout de profiter du plaisir d'aimer et d'être aimé. The loneliness has gone. La solitude s'en est allée. Ils n'étaient plus seuls chacun de leur côté désormais, ils étaient deux plus unis que jamais, inséparables. Deux coeurs blessés que l'amour réunissait pour ne faire plus qu'un.  Bien loin de l'époque où ils n'étaient l'un pour l'autre qu'un professeur et son étudiante, Evy et Ciaràn formaient désormais un parfait petit couple aux sentiments plus qu'évident l'un pour l'autre. Everleigh avait finalement obtenu tout ce qu'elle espérait, une place dans la vie de Ciaràn. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle y a véritablement prit gout. Chacun de ses réveils confortablement blottie contre lui était un pur bonheur. Elle prenait autant de plaisir à l'enlacer pour le motiver à corriger ses copies qu'à l'embrasser pour le réveiller au petit matin après une énième nuit  plus que torride. Certains se tuent à chercher désespérément leur âme-sœur alors qu'il se trouve peut-être juste sous leur nez depuis des années. Everleigh avait passé quatre ans face à Ciaràn jusque-là Monsieur Ayling sur les bancs de l'université. Il se trouvait là, face à elle tous les jours et elle n'y avait vu que du feu jusqu'à ce que Jay ne change tout, pour le pire mais surtout pour le meilleur. Au fond, Evy ne pouvait pas se résoudre à lui pardonner de qu'il lui avait fait subir, par contre elle pouvait le remercier d'avoir été la raison suffisante, le déclic pour qu'elle n'ouvre les yeux sur l'homme de sa vie qu'elle côtoyait chaque jours depuis quatre ans, et cela elle le ferait sans rechigner. Il y'a des citations qui n'ont un sens à nos yeux que lorsqu'on les vit. Il y'a pire que de perdre son chemin, c'est de perdre sa raison d'avancer. Evy s'était longuement sentie démunie, perdue, seule face à Jay jusqu'à ce que Ciaràn n'intervienne dans sa vie. Il était devenu sa raison d'avancer. Et à la réflexion, le perdre lui, la ferait d'autant plus souffrir que de se perdre elle même.  Comme quoi cette citation était finalement faite pour elle.
En fin de compte, la plus heureuse dans cette histoire n'était autre qu'Aalyah qui depuis le temps qu'elle l'attendait, voyait enfin son fils s'épanouir aux cotés d'une femme. Retrouvant peu à peu l'espoir de le voir un jour marié et père de famille, elle partageait leur bonheur de jours en jours et était témoin de leur amour plus qu'évident. En plus de voir son fils chaque jours un peu plus heureux, Aalyah avait gagné non pas une simple belle-fille mais une amie à qui se confier et sur qui s'appuyer. La dame s'avérait étrangement moins collante depuis que la relation entre Evy et Ciaràn s'était officialisée le soir même où il l'avait empêché de prendre son avion, par une partie de jambe en l'air pour le moins torride. Aalyah semblait même prendre plaisir à s'effacer pour leur laisser un moment d'intimité bien mérité puis à revenir à la charge avec ses questions pour la majorité fort peu pertinentes. Au fond, elle trouvait toujours un moyen pour montrer sa présence, histoire qu'ils ne l'oublient  pas.  A ce sujet, Evy et Ciaràn ne se cherchaient même plus, tout se passait totalement naturellement, leur première fois avait été absolument parfaite et en trois semaines, ils avaient eu le temps de recommencer de nombreuses fois voire même plusieurs fois par jours, toutes étant meilleure les une que les autres. Tout se passait à merveilles entre eux, jusqu'à ce qu'un retard de règles d'une semaine ne mette en péril la sérénité d'Everleigh.
Cela faisait déjà quelques jours qu'Evy était préoccupée par ce retard pour le moins inhabituel. Toujours réglée en temps et en heure, son horloge biologique ne se plantait jamais. Ils ne s'étaient pas protégés, non. Ni la première fois, ni les suivantes. A quoi bon se protéger lorsqu'on a une confiance absolue en son partenaire. Qu'est ce qu'un préservatif aurait changé dans l'histoire ? Elle prenait la pilule , mais au fond peut-être l'avait elle oubliée un jour ? Everleigh tentait en vain de se souvenir  des jours précédents mais elle n'était jamais certaine de l'avoir prise. Plongée dans sa réflexion, elle en oublia même son assiette, trônant juste devant son nez. Elle réfléchissait, se posait encore et toujours les mêmes questions. Et si elle était enceinte, comment Ciaràn prendrait-il la nouvelle, serait il heureux ou au contraire lui en voudrait-il ? Ciaràn était peut-être à l'université pour se concentrer sur ses dernières copies mais Aalyah, elle était bien présente et avait parfaitement remarqué l'absence d'Everleigh qui se trouvait pourtant face à elle pour partager ce diner. « Evy, que se passe t’il ? » demanda t’elle soudainement. Relevant le visage, Evy émergea. « Hein ? Oh, désolée .. J’étais juste .. Entrain de réfléchir. » lui répondit elle en lui accordant un vague sourire qui la trahissait. Aalyah n’était pas dupe. «Ne me mens pas, je sais que quelque chose te préoccupe.. On peut en parler tu sais. Je ne dirai rien à Ciaràn si c’est ça qui te dérange. » ajouta t’elle. Hésitant, Everleigh finit par soupirer légèrement pour se déstresser. « J’ai un retard dans mes règles. Ca ne m’est encore jamais arrivé et étant donné que Ciaràn et moi, on a .. Enfin on ne s’est pas protégés.. » avoua t’elle, les yeux rivés sur son assiette qu’elle n’avait toujours pas touchée et qui devait probablement être froide. « Tu as fais un test pour en avoir le cœur net ? » demanda t’elle tout en continuant de manger, les doutes d’Everleigh étaient loin de lui couper l’appétit. « Non.. » lui répondit-elle timidement. Aalyah termina son assiette avant de la mettre dans l’évier. « Eh bien allons en chercher un. Ce sera la seule façon de voir si oui ou non tu es enceinte, Evy. » Avalant difficilement sa première fourchette, Everleigh préféra abandonner son assiette et se leva pour enfiler sa veste, prête à suivre sa belle-mère pour aller chercher un test de grossesse. Bien que paniquée, Evy savait que c’était la seule façon d’obtenir une réponse. Tremblante, elle descendit les escaliers avec Aalyah qui prit la précaution de prendre le volant, Everleigh étant bien trop stressée. Une fois la course faite, les deux femmes regagnèrent l’appartement. La tension était à son comble. Everleigh avait toujours détesté faire ce fameux pipi dans le petit pot aux visites médicales, mais passer ce test était encore pire. Isolée dans les toilettes, Aalyah tentant de la rassurer derrière la porte, Everleigh essayait de se détendre en vain. Elle conservait cette énorme boule au ventre, paniquée à l’idée de perdre Ciaràn à cause d’un bébé surprise. Après avoir lourdement expiré, Everleigh se décida à faire le test. Un silence lourd s’installa alors dans l’appartement brisé par les seules paroles d’Aalyah qui attendait le verdict avec impatience. Cinq longues minutes plus tard, Everleigh sortit enfin de la salle de bain, les yeux inondés de larmes, le test entre ses mains tremblantes. « Je suis enceinte.. » murmura t-elle. Aalyah attrapa alors le test pour s’assurer qu’Everleigh n’avait pas fait d’erreur. Les yeux rivés sur le petit cadran affichant Enceinte 3+, un large sourire éclaira le visage de l’heureuse grand-mère. Serrant Everleigh qui fondit en larmes dans ses bras, Aalyah était au comble du bonheur.
Installées dans le sofa une tasse de thé à la main après avoir soigneusement caché le test là où Ciaràn ne devrait jamais le trouver, les deux femmes avaient parlé toute l’après-midi de ce bébé surprise, de la façon dont Evy allait annoncer à Ciaràn qu’il allait être papa, de la réaction de ce dernier face à la nouvelle qui continuait de terrifier Everleigh. Ciaràn ne semblait pas détester les enfants lorsqu’ils avaient parlé de bébés à l’aéroport. Mais comment réagirait il en apprenant qu’elle était enceinte, trois semaines après avoir officialisé leur histoire ? Partagée entre le bonheur de réaliser l’un de ses plus grand rêves, devenir maman et l’incertitude quant au fait d’être une bonne mère ou quant à la réaction de Ciaràn, Everleigh ne savait comment réagir. Inconsciemment, Everleigh imaginait Ciaràn avec un bébé dans les bras. Elle l’imaginait endormi, épuisé dans le Rocking chair, torse nu pour calmer leur bébé et lui permettre de trouver le sommeil. Ce fut le bruit d’une clé dans la serrure qui la tira de ses pensées. Ciaràn était de retour.. Evy recouvra un visage absolument impassible, souriant comme chaque jour pour faire bonne figure. Après avoir ôté sa veste, Ciaràn approcha des deux femmes en souriant. Embrassant d’abord Evy avec une tendresse démesurée, il accorda ensuite un tendre baiser à sa mère. Une chose est sure, Everleigh n’était pas la seule à avoir retrouvé le Ciaràn qu’elle aimait tant. Aalyah aussi avait retrouvé une partie de l’amour de son fils. De nouveau seules pendant qu’il se changeait pour adopter une tenue plus confortable, les deux femmes échangèrent un regard complice mais relativement stressés. La dame laissa ensuite sa place à Ciaràn dans le canapé afin qu’il retrouve la proximité d’Everleigh comme chaque soir. Blottie dans ses bras, elle glissa son visage dans son cou pour le câliner le temps que sa mère ne concocte le souper. Evy resta immobile, les yeux fermés mais le sourire aux lèvres en l’écoutant parler de sa journée. Tous deux discutaient comme si de rien n’était.
Le repas terminé,  Evy aida sa belle-mère à faire la vaisselle pendant que Ciaràn prenait sa douche. Discutant, elles évitaient néanmoins d’aborder la nouvelle de la journée. Le regard attiré par l’arrivée de Ciaràn dans leur dos, le visage pâle, tenant dans ses mains le test qu’elles avaient pourtant caché à la perfection, Everleigh manqua de lâcher l’assiette qu’elle essuyait avant de la rattraper de justesse. Dans un silence profond, Ciaràn finit par articuler quelques mots pour demander des explications quant à la présence de ce test dans l’appartement. Prise au dépourvu, Everleigh ne savait quoi répondre. Elle cherchait ses mots au moment où Aalyah reposa l’assiette qu’elle tenait dans ses mains dans un fracas. « De quel droit tu te permets de fouiller dans ma trousse à maquillage Ciaràn ? Tu n’es pas un travesti que je sache. Tu n’avais donc rien à y faire. » lui répondit elle les bras croisés sur sa poitrine. Au bord de l’évanouissement, Evy gardait le silence, devenant soudainement pâle lorsqu’il demanda à qui appartenait ce test. C’était le moment de tout lui avouer. Mais avant de pouvoir articuler ne serait-ce qu’un traitre mot, Aalyah prit la parole les bras croisés. « C’est à moi Ciaràn. Je suis enceinte. » Ajouta-t-elle avant de lui prendre le test des mains. Au fond, c’était encore une très belle femme et cela restait plausible. Le regard rivé sur sa belle-mère, Evy espérait qu’il oublie qu’elle était déjà ménopausée et gobe cette histoire pour lui laisser le temps de trouver les mots pour lui annoncer que ce n’était pas sa mère qui était enceinte, mais bien elle.

when I close my eyes, I see you stand before me and if you take my hand, I'll leave it all behind

C'est drôlement dangereux de s'attacher à quelqu'un, c'est incroyable ce que ça peut faire mal. Rien que la peur de perdre l'autre est douloureuse. C'est moche de guetter un signe de quelqu'un pour se sentir heureux..

I believe that everything happens for a reason

Pour le coup Ciaràn ressemblait étrangement à Aalyah de par la curiosité dont il venait de faire preuve en fouillant dans la trousse à maquillage de sa mère qui s’avérait pourtant être la cachette rêvée pour y dissimuler le genre d’objet. Qu’est ce qu’un homme irait faire dans une trousse de maquillage ? Rien. C’était exactement la raison pour laquelle cette cachette avait été une évidence. Dissimuler ce test de grossesse dans ses propres affaires aurait été du suicide, Ciaràn et Everleigh partageaient tout ensemble, il serait indéniablement tombé dessus si elle l’avait gardé en sa possession. Néanmoins, le cacher dans la salle de bain n’était pas beaucoup mieux puisqu’il l’avait tout de même trouvé, ruinant tous les plans qu’Evy et Aalyah avaient mis sur pieds pour lui annoncer la nouvelle.. A cet instant, Everleigh n’avait qu’une envie, s’enfuir loin, juste le temps de faire le point pour mieux revenir ensuite. Disparaitre de façon définitive, elle en était incapable, Evy était bien trop amoureuse de Ciaràn pour l’abandonner, d’autant plus qu’elle avait plus que jamais besoin de lui dans cette situation. Elle était enceinte, elle portait son bébé. Tous deux avaient leur part de responsabilité et au fond, elle refusait de priver son bébé de son père ou de priver Ciaràn des premiers jours de leur enfant. Everleigh n’était pas prête à lui annoncer, elle-même n’avait pas eu le temps d’assimiler la nouvelle qui la torturait depuis quelques jours et qui était à son comble depuis qu’elle avait lu ces quelques mots sur le cadran  « Enceinte ». Le visage pâle face à lui, elle pensait n’avoir d’autres solutions que de lui avouer la vérité et lui annoncer sans doute trop rapidement qu’une petite crevette avait élu domicile dans son utérus, mais c’était sans compter Aalyah qui était prête à tout pour protéger Everleigh, même à s’incriminer et porter le chapeau pour ce test qui n’était pas le sien. Aalyah et Everleigh avaient toujours été proches, d’autant plus depuis qu’Evy était officiellement la compagne de Ciaràn. La dame n’avait peut-être pas pu mener son rôle de mère à bien en protégeant son fils dans son enfance, néanmoins elle tenait à protéger son petit fils et indirectement, Everleigh. Cette immense supercherie ne durerait pas bien longtemps au fond, Everleigh avait juste besoin d’un peu de temps pour trouver les mots justes pour annoncer sa grossesse à Ciaràn.
Aalyah pouvait se montrer extrêmement convaincante. Si Evy n’avait pas su qu’elle était déjà ménopausée, elle aurait complètement mordu à l’hameçon contrairement à Ciaràn qui semblait visiblement se poser quelques questions. « On comptait te l’annoncer plus tard, Ciaràn » rétorqua la dame au caractère bien trempé. Le regard rivés sur son compagnon, Everleigh aperçu son visage se décomposer au fur et à mesure. Lorsqu’Aalyah lui annonça sa fausse grossesse, son regard ne présageait rien de plus qu’une bonne crise de nerfs qui n’allait pas tarder à éclater. Ciaràn semblait avoir du mal à gober l’information, mais la persévérance et le calme de sa mère suffisaient à le faire douter. « Je suis enceinte Ciaràn » lui répéta Aalyah qui paraissait presque assumer une grossesse qui ne lui appartenait pas. Elle faisait une parfaite actrice avec son air sur d’elle. Ciaràn commençait à montrer les premiers signes d’énervements. Les doigts crispés, la mâchoire serré, la fureur dans les yeux, l’explosion.. Les paroles que son compagnon avait envers sa mère la blessait autant qu’elle devaient blesser Aalyah jusque la moelle. C’était une mauvaise idée, une très mauvaise idée, la vérité serait probablement plus facile à accepter et les mots ne seraient jamais aussi durs qu’envers Aalyah qui recevait en plein visage toute la haine qu’il avait pu ressentir durant son adolescence. Le regard posé sur sa belle-mère, Everleigh pu voir la douleur au fond de ses yeux. Elle ne pouvait pas la laisser souffrir plus longtemps « Ciaràn.. Calme toi.. » articula t’elle en posant sa main sur son avant-bras, espérant pouvoir le calmer, en vain. C’était sa faute, malgré tout Everleigh était incapable d’avouer la vérité à Ciaràn. « L’identité du père ne te regarde pas Ciaràn. C’est ma vie privée et elle ne regarde que moi. » Alors que le ton d’Aalyah s’apaisait petit à petit, terrassé par la douleur qu’il lui infligeait par ses paroles, celui de Ciaràn lui devenait de plus en plus glacial. Finalement au comble de l’énervement, Ciaràn finit par se réfugier dans sa chambre pour passer sa colère après avoir lancé à sa mère une tirade d’une violence inouie. Seules dans la cuisine, Everleigh posa à nouveau son regard criblé de larmes dans celui d’Aalyah « Je suis désolée .. » murmura t’elle. Visiblement blessée, Aalyah se contenta de garder le silence tout en caressant délicatement la joue d’Everleigh, comme pour lui dire de ne pas s’en faire. Après avoir rangé la vaisselle dans ses armoires, Aalyah disparu probablement enfermée dans sa chambre à pleurer. Elle ne pouvait pas les laisser souffrir plus longtemps. Ni lui, ni sa mère. C’était injuste. Après une longue hésitation, Everleigh finit par rejoindre son compagnon , profondément endormi, sans doute épuisé après cette dispute. Assise dans le lit, Everleigh glissa doucement sa main dans ses cheveux et le caressa délicatement pour le tirer doucement du sommeil. Quelques instants après le début de ses caresses, Ciaràn  ouvrit les yeux, sans un mot, se contentant de jeter un coup d’œil à sa montre. « Je t’ai réchauffé ton assiette.. » murmura t’elle tout en caressant sa joue pour le calmer un peu. Everleigh n’avait toujours pas trouvés les bons mots pour lui annoncer la nouvelle, mais le malheur d’Aalyah lui faisait trop de peine pour laisser cette supercherie la séparer  un peu plus de Ciaràn. « Ciaràn.. Je pense que tu as tort d’en vouloir à ta mère » ajouta t’elle en le regardant dans les yeux. Il ne lui fallu pas plus pour qu’il réplique sèchement. Il était encore énervé, c’était compréhensible au fond. Soupirant quelque peu, Evy continua, commençant peu à peu à trembler. La tête baissée, Evy jouait avec ses propres doigts comme à chaque fois qu’elle cachait quelque chose. Après avoir avalé sa salive avec difficulté, elle se lança. « Ce n’est pas ta mère, Ciaràn.. C’est moi, je suis désolée » lâcha t’elle tremblante. Les larmes commencaient déjà à inonder ses yeux et déborder sur ses joues. Relevant finalement le visage vers lui, elle plongea son regard dans celui de son compagnon, visiblement surpris. « Je suis enceinte.. Je ne savais pas comment te l’annoncer » parvint elle à ajouter avant de perdre les mots. C’était dit. Il savait désormais. Ciaràn ne bougeait pas, si elle n’apercevait pas son thorax bouger au rythme de ses respirations, elle l’aurait cru mort. « Dis quelque chose Ciaràn.. N’importe quoi.. » finit elle par articuler au bord de la crise de larmes. Rien. Pas un mot, pas un geste. Cédant peu à peu à un torrent de larmes, Evy se leva d’un bon avant de quitter la chambre, fondant littéralement en larmes. Attrapant son gilet qu’elle mit sur son dos, elle préféra quitter l’appartement pour se calmer avant d’affronter à nouveau Ciaràn qui attendrait sans doute des explications. Son premier réflexe une fois dehors fut de prendre le chemin qu’elle avait emprunté quelques semaines auparavant, le soir où elle avait quitté la fête en larmes. Son meilleur ami était le seul à pouvoir la calmer à l’instant même. A peine arrivée, il comprit aussitôt qu’elle avait à nouveau besoin de réconfort et la prit machinalement contre lui. Il avait été le premier au courant qu’Everleigh et Ciaràn étaient désormais en couple, mais il n’était pas encore au courant de cette nouvelle. Comme à chaque fois, après de brèves explications d’Everleigh, il trouvait les mots justes pour la réconforter et lui remontrer le moral. Ne voyant pas le temps passer, Everleigh se rendit enfin compte qu’elle avait disparu sans laisser de traces depuis près de trois longues heures. Remerçiant de nouveau son meilleur ami, elle finit par reprendre le chemin de l’appartement, toujours aussi stressée à la simple pensée que Ciaràn l’attendait probablement pour avoir une discussion au sujet de sa grossesse. Arrivée à destination, Evy hésita, la main sur la clinche à entrer. Prenant une profonde inspiration, elle finit par ouvrir la porte avant de franchir de seuil de l’appartement, tombant nez à nez avec Ciaràn qui arborait une expression totalement indéchiffrable. De l’inquiétude ? De l’énervement ? Elle n’en avait rien. Baissant la tête, Everleigh ota son gîlet, remarquant par ailleurs qu’Aalyah était toujours enfermée dans sa chambre, sans doute encore blessée des paroles que son fils avait eux à son égard. Everleigh espérait qu'il lui présente ses excuses. Au fond, Aalyah n’avait rien fait d’autre que de protéger Everleigh et le bébé qu’elle portait.

when I close my eyes, I see you stand before me and if you take my hand, I'll leave it all behind

Là vraiment il ne suivait pas. Plus tard quand ? Parce que là ça ressemblait plutôt à de la dissimulation totale. Ciarán haussa un sourcil en la fixant, impassible. Il s'était passé de son autorité durant des années, elle était loin de l’impressionner. « Plus tard genre quand parce que j'ai plutôt l'impression qu'il était planqué là tu vois... » Il se mit à douter sérieusement face à son assurance et son calme, elle lui mentait à la perfection lorsqu'elle le voulait et il lui était impossible de savoir si c'était le cas ou non, mais elle était si sure d’elle, si... Il continua à secouer doucement la tête, en total déni, lorsqu'elle se répéta. Elle ne pouvait pas, elle n'avait pas le droit de lui faire ça. C'était difficile à expliquer, mais il s'était senti abandonné toute sa vie et maintenant qu'il avait sa mère pour lui tout seul elle comptait avoir un nouvel enfant ? Il ne montrait jamais beaucoup d'affection à son égard, mais il en avait, énormément, et peut-être même que la plupart des gens pour leur maman. Il avait peur de la perdre avec cette histoire et, oui, il était jaloux de cet enfant même pas encore né. Il savait pertinemment qu'en agissant ainsi il la blessait, pourtant il ne pouvait faire autrement, la mâchoire crispée, il se dégagea vivement lorsqu'Everleigh posa sa main sur son avant-bras. Même un peu trop vivement. Il porta son attention sur elle quelques secondes. « Que je me calme ? Nan mais là je suis très calme tu vois. » Ça c'était le Ciarán relativement calme, en effet. S'il se mettait réellement en colère se serait dévastateur. Il riva subitement son regard sur sa mère, comme si elle venait de le frapper. C'était un peu cela, il avait le sentiment d'avoir reçu un coup de poing d'un violence inouïe. Qui était le père ? Elle ne daigna même pas répondre à cette question... « Ça me regarde parce que je suis ton fils et que si je dois avoir un marmot dans les pattes j'aimerais bien savoir à qui il est ! »  C'était compréhensible non ? Sur ce, il tourna les talons sans attendre de réponse, claquant la porte de sa chambre avant de se laisser tomber dans son lit où il s'endormi, exténué par sa journée mais surtout par cette violente dispute. Il s'était promis de ne plus jamais hurler comme un dépravé sur sa pauvre mère, c'était fichu. Endormi, il n'y pensait plus, il était paisible et, pour le coup, il aurait bien aimé dormir jusqu'au lendemain. Lorsqu’elle Everlaigh vint le réveiller tout en douceur, il aurait voulu pouvoir lui parler normalement, être gentil, s'excuser de lui avoir parlé méchamment tout à l'heure, mais il en était incapable. Il savait que tout ce qui sortirait de sa bouche en ce moment serait désagréable à entendre. Il secoua doucement la tête. « J'ai pas faim. » Ou plutôt si, il était mort de faim, mais cette histoire lui coupait l'appétit et il n'avait pas la moindre envie de manger, même s'il avait faim. Compliqué. Au moment ou, un peu rasséréné, il allait se redresser pour l'embrasser, elle dit ce qu'il ne fallait surtout pas dire. Il al fixa sans mot dire quelques instants. « Je sais, j'ai toujours tord. » fit-il sèchement en se retournant vers la fenêtre l'air de dire laisse moi tranquille. Il se retourna vivement à ses paroles, la regardant l'air parfaitement... perdu. Il était largué, c'était quoi cette histoire ? Lorsqu'elle explicita, il demeura immobile, la regardant fixement comme s'il avait affaire à un fantôme. Il faillit lâcher un tu quoi ? tout comme il l'avait fait avec sa mère, il en fut incapable cette fois. Les lèvres entrouvertes sur des mots qui ne venaient pas, il restait impassible. Son torse se soulevant régulièrement était le seul signe de vie, d’ailleurs il ne savait pas lui-même s'il n'était pas en train de sombrer. Il ne sut que dire lorsqu'elle lui demanda de parler, qu'aurait-il dit... Pour tout dire, l’information semblait ne pas vouloir entrer dans son cerveau, rebondissant un peu partout sans jamais s'accrocher. Il allait être papa ? Oui bon ça c'était clair. Pourquoi ? Non, pas pourquoi, c'était une question idiote. Comment ? Bon bah ça il le savait déjà... Il ne savait que dire alors il ne dit rien, encore sous le choc, et Everleigh, interprétant mal son silence, fondit en larmes avant de se ruer dehors en courant. Il se redressait pour la suivre lorsqu'il entendit la porte d’entrée claquer doucement. Il se laissa aller en arrière se maudissant de n'avoir rien dit, pestant contre lui-même. Voyant qu’elle ne revenait pas au bout d'une heure déjà, il se leva et s'apprêta à lui téléphoner lorsqu'il aperçu la porte close de la chambre de sa mère. Il passa une main dans se cheveux, embarrassé, son regard faisant la navette entre son portable et la porte. Choisissant la porte, il frappa. Pas de réponse, il fallait s'y attendre. Tant pis, il entra tout de même. Elle ne lui accorda pas même un regard, tournant même le dos à la porte pour lui faire comprendre qu'il n'était pas le bienvenu. Il vint s'accroupir devant elle, lui relevant doucement le visage pour qu’elle le regarde. « Je suis vraiment désolé... T'es une mère géniale d'accord, ne me laisse plus jamais te dire le contraire. » Il sourit vaguement alors qu’elle retenait visiblement ses larmes et tentait de ne pas se laisser aller à le pardonner si facilement. Sur ce point ils étaient pareils, rancuniers et essayant de l'être même lorsqu’ils en étaient incapables. Il planta son regard clair dans le sien, de la même couleur, et lui sourit. « Je t'aime maman. » Alors qu'elle était restée distante jusque là, elle se laissa tomber dans les bras du jeune homme en pleurant. Il lui expliqua qu'il était heureux de savoir qu’elle était juste sa maman chérie à lui, pourquoi il s'était emporté et surtout qu'Everleigh était partie en pleurant. Cela lui rappela d'ailleurs qu'il était urgent qu'il lui parle. « Je... Evy, je dois l'appeler. » fit-il en jouant avec son iPhone. « File, ça suffit de faire pleurer les filles. » Il lui sourit et sortit de la pièce, composait le numéro de la jeune femme lorsque la porte s'ouvrit sur elle. Ils se regardèrent un moment sans bouger, puis il suivit du regard Evy tandis qu’elle retirait son gilet. Faisant quelques pas vers elle, Ciarán changea d'expression, rangea son portable dans sa poche et cessa d'avancer lorsqu'il ne fut plus qu'à un tout petit pas de la jeune femme. « Je savais que j'étais terrifiant mais à ce point... Tu aurais dû me le dire tout de suite. Je t'ai dit que je voulais passer ma vie avec toi, que je t'aimais, que je ne supportais pas d'être loin de toi, que... Enfin, je t'ai dit plein de trucs et je les pense sincèrement et tu n'as aucune raison d'avoir peur parce que ce bébé est plus que bienvenu. On l’attendait pas eh bah c'est rien, disons que c'est un cadeau, un peu un signe si tu veux tomber dans le superstitieux. » Il lui adressa un large sourire. Bien sûr qu'il en voulait de ce bébé, même s'il ne se sentait pas prêt, même si c'était loin d'être prévu et encore moins si tôt, même s'il avait quelques appréhensions. Encore et toujours, tant qu'il était avec Everleigh...

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I believe that everything happens for a reason

Un bébé, ils allaient avoir un bébé à peine trois semaines après avoir officialisé peur couple. Everleigh et Ciaràn avaient abordé le sujet à l’aéroport, mais ils étaient encore loin d’imaginer qu’ils seraient confrontés à une grossesse aussi rapidement. Bien que sa grossesse la terrifie, Evy ne pouvait s’empêcher d’être heureuse, à la fois parce qu’elle réalisait l’un de ses rêves, mais aussi parce qu’elle allait apporter à Ciaràn le plus beau cadeau qu’une femme puisse offrir à l’homme qu’elle aime. Bien que Ciaràn ne semble pas contre l’idée d’avoir des enfants avec elle, Everleigh avait peur de lui annoncer sa grossesse. Bien sûr qu’il voulait un bébé, mais l’accepterait il si tôt ? Cela ne faisait jamais que quelques semaines qu’ils se connaissaient plus profondément, après avoir passé quatre longues années à se côtoyer sur les bancs de l’université, et voilà qu’un bébé allait pointer le bout de son nez d’ici moins de neuf mois. Ce bébé était peut-être une erreur néanmoins peut-être était-il là pour celer définitivement le destin d’Everleigh et de Ciaràn. Au fond, rien n’arrive jamais par hasard.. Evy ne s’attendait pas à ce qu’Aalyah porte le chapeau d’une grossesse qui ne lui appartenait pas et qui s’avérait en plus purement impossible, la sachant ménopausée depuis quelques années déjà.  Malgré tout, elle était profondément rassurée d’avoir encore un peu de temps pour trouver les mots justes pour annoncer à Ciaràn sa paternité si rapide soit elle. Aalyah faisait une actrice parfaite, le visage impassible pas un geste, pas une mimique ne la trahissait. Elle était d’un calme incroyable et semblait presque persuadée qu’elle était véritablement enceinte. Face à l’immense supercherie d’une comédienne parfaite, Ciaràn ne pouvait pas douter le moins du monde quant à la véracité de ses propos, aussi faux soit ils. Bien qu’elle soit rassurée de gagner un peu de temps, Evy ne s’attendait pas à ce que Ciaràn ne réagisse si mal. A la réflexion, sa réaction était en fait totalement justifiée. La simple pensée de voir arriver un bébé dans la vie de sa mère, un bébé qu’elle allait aimer et protéger alors qu’il avait vécu sans son amour ou sa protection durant toute son enfance, devait lui briser le cœur. Il avait retrouvé sa mère il y’a peu et passer à nouveau au second plan, devoir partager une mère qu’il n’avait jamais eu à ses côtés auparavant le blessait profondément, et Everleigh le savait, elle voyait la douleur dans ses yeux, la jalousie démesurée, elle pouvait ressentir la moindre émotion qui passait en lui, ils étaient liés l’un à l’autre. Ils partageaient tout. En entendant les paroles que Ciaràn avait à l’encontre de sa mère, en le voyant souffrir de la sorte et faire souffrir sa mère par vengeance, Everleigh s’en voulu soudainement de le laisser croire à ce mensonge, malgré tout, elle ne parvenait pas à articuler un traitre mot tant la peur qu’il la rejette la pétrifiait. Elle aurait aimé pouvoir avoir la force de dire à Ciaràn que c’était elle et non Aalyah, mais elle en était incapable.
Seule au milieu du salon, Aalyah et Ciaràn enfermés dans leur chambre respective, Everleigh était torturée par les remords d’avoir laissé Aalyah s’incriminer à sa place, d’avoir menti par omission mais menti tout de même à son compagnon, elle ne pouvait pas laisser Ciaràn s’éloigner à nouveau de sa mère. Aalyah avait plus que jamais besoin de son fils, autant que Ciaràn avait besoin de sa mère pour être entier. L’information n’était ni facile à dire, ni facile à assimiler. Everleigh peinait déjà à trouver les mots juste et à garder son calme, mais le silence de Ciaràn ne l’aidait pas le moins du monde, il la terrifiait encore plus. Pas un mot, pas un geste rien. Il était resté impassible face à sa compagne qui lui avouait qu’ils allaient avoir un enfant, un bébé rien qu’à eux, le fruit même de leur amour interdit. Persuadée qu’il lui en voulait, Everleigh préféra disparaitre en larmes plutôt que d’affronter son silence ne serait-ce qu’une minute de plus. Au fond, revoir Wyatt lui avait fait du bien. Toujours de bon conseil, il lui avait remonté le moral comme à chaque fois. Il lui avait accordé à nouveau un moment rien qu’à elle, pour la rassurer sur sa grossesse, la féliciter et la serrer longuement contre lui. Il lui avait prouvé à mainte reprise, mais Everleigh réalisait seulement à quel point elle avait de la chance de l’avoir dans sa vie. De retour  à l’appartement après trois longue heures d’absence, Everleigh craignait toujours la confrontation avec Ciaràn, mais si lui n’acceptait pas leur bébé, elle l’acceptait désormais et n’admettait pas de penser une seule seconde à s’en séparer. La question était là. Que ferait-elle si Ciaràn ne l’acceptait pas ? Se séparerait elle de son enfant par amour ou oserait elle mettre fin à leur histoire plus que parfaite pour élever son bébé seule ? Son esprit était plus que jamais torturé, toutes ces questions se bousculaient dans sa tête sans jamais trouver de réponses. Sans doute en aurait-elle après cette discussion. Franchissant le pas de la porte toujours tremblante, Everleigh fit face à Ciaràn dont l’expression restait indéchiffrable. Après s’être déshabillée, elle finit par le regarder dans les yeux presque désolée de la situation. Il avait le droit de lui en vouloir, c’était sa faute au fond. Lorsqu’il ouvrit la bouche pour lui parler, Everleigh retint son souffle attendant d’avoir enfin les réponses à ses questions. Allait-il accepter leur bébé ou non ? Si ses premières paroles ne la rassuraient guère, les suivantes ne lui tiraient les larmes aux yeux. Evidemment qu’il voulait de ce bébé, Evidemment qu’il ne lui en voulait pas. Ce bébé n’était que la preuve de leur amour profond et suffirait probablement à les unir à jamais. Un léger sourire aux lèvres, Evy approcha doucement de Ciaràn avant de glisser ses bras dans son dos pour le serrer longuement, le visage plongé dans son cou, évacuant tout le stress qu’elle avait accumulé depuis plus d’une semaine. Après avoir pleuré durant une bonne dizaine de minute contre son compagnon, Evy finit par relever le visage et sécher ses larmes. Le regard plongé dans celui de Ciaràn, elle caressa doucement sa joue avant de lui voler un léger baiser. « Je suis désolée Ciaràn.. Je sais que c’est trop rapide pour avoir un bébé mais je n’étais pas au courant avant ce matin.. C’est ma faute, j’ai du oublier de prendre l’une de mes pilule contraceptive. J’aurais du te le dire, et j’allais le faire. Il me fallait juste un peu de temps pour digérer la nouvelle et accepter que j’aillais devenir maman. Je ne savais pas que ta mère allait porter le chapeau à ma place. On avait prévu de te dire, je te le jure.. Mais tu es tombé sur le test que tu n’aurais jamais du trouver et j’ai été totalement incapable de te dire la vérité, j’étais pétrifiée dès le moment où je t’ai vu avec le test entre les mains.. J’avais peur que tu m’en veuille.. Ca me rassure que tu acceptes ce bébé, je ne sais pas ce que j’aurais fais si ça avait été le contraire. Finalement, on en a parlé à l’aéroport, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il arrive si rapidement, peut-être était-ce prémonitoire ? » lui répondit-elle en souriant légèrement, plus détendue qu’à son arrivée. Toujours blottie dans ses bras, elle glissa à nouveau ses bras dans son cou avant de l’embrasser dignement durant de longues minutes. Après tout, ils allaient être parents, ils voulaient ce bébé, et il était là. « Ta mère.. Comment elle va ? Je dois m’excuser auprès d’elle pour ce qu’elle a entendu par ma faute. Elle voulait juste me protéger, j’espère que tu ne lui en veux pas.. Elle a besoin de toi Ciaràn» ajouta t’elle finalement. Aalyah devait souffrir depuis la dispute, persuadée d’être une mauvaise mère, Ciaràn avait confirmé ses doutes et l’avait poussé au fond du gouffre sans même savoir que ce qu’elle lui avait dit était totalement faux. Alors qu’Everleigh demeurait encore dans les bras de Ciaràn, Aalyah apparu dans la cuisine en souriant largement. Partageant un regard avec Ciaràn, elle comprit rapidement qu’il n’avait pas attendu qu’elle le lui dise pour présenter ses excuses à sa mère. « T’es un homme parfait » lâcha t’elle en retrouvant le sourire, embrassant sa joue avant de partir vers Aalyah qu’elle prit dans ses bras un bon moment. « Eh bien finalement tout finit bien pour vous deux ! Quand à moi je vais être grand-mère pour la toute première fois ! » lâcha t’elle avec excitation. « Je vous proposerai bien du champagne pour fêter ça mais l’alcool c’est tolérance zéro pour les futures mamans alors ce sera du jus d’orange ! C’est déjà mieux que rien. » ajouta t’elle avant de servir trois jus d’orange avant de lever son propre verre pour trinquer. «  Aux futurs parents, et à la petite crevette » Le verre à la main, Evy la corrigea en souriant « Grenouille. A la petite grenouille, c’est plus joli. » dit elle avant d’apporter son verre à ses lèvres en souriant. Le souper fut un rien décousu. N’ayant pas eu la tête à faire le souper tant l’excitation à l’idée d’être grand-mère la tiraillait, Aalyah proposa des pizzas qu’elle commanda avec l’accord d’Evy et Ciaràn. Profitant du temps qu’il leur restait avant de passer à table, Everleigh restait collée à Ciaràn dont la présence l’apaisait et effaçait ses craintes. Après avoir soupé tous les trois en discutant du bébé star, Aalyah laissa les amoureux pour aller se coucher après cette longue journée pleine d’émotions. Après avoir fait le peu de vaisselle qu’il y’avait, Everleigh rejoignit Ciaràn dans la chambre après avoir pris une rapide douche. Allongée dans leur lit, elle gardait les yeux rivés sur le plafond, pensive mais souriante. « On va avoir un bébé.. Un bébé avec nos caractères de feux et tes beaux yeux.. » lâcha t’elle avant de tourner le visage vers Ciaràn en souriant. « Je ne sais pas ce qui est le plus fort, l’angoisse à l’idée d’être la pire des mamans ou le bonheur d’avoir un bébé de l’homme le plus sexy de la ville.. » ajouta t’elle en riant légèrement avant de se tourner vers lui pour se blottir dans ses bras sous la couverture en caressant son torse, les yeux rivés sur lui avec une tendresse infinie. Une nuit blanche se profilait doucement sous leurs yeux, une nuit à parler de leur bébé fait avec l'amour le plus profond.

when I close my eyes, I see you stand before me and if you take my hand, I'll leave it all behind

Ce qu'il faisait était ignoble, Ciarán en avait parfaitement conscience, mais il était tout simplement incapable de se calmer et tout ce qui lui venait à l'esprit était sa propre douleur et tout son ressentiment, accumulés durant des années de solitude extrême et d'infinie tristesse. C'était sans doute très égoïste, mais il s'en contre-fichait, il se fichait pas mal de tout en cet instant, il ressentait juste le besoin d’exprimer tout ce qu'il avait sur le cœur, d’exploser un bon coup, d'exposer ses sentiments et d'enfin faire comprendre à sa mère à quel point il tenait à elle mais était incapable de le lui dire, combien il avait besoin d'elle sans pour autant le montrer. Il avait toujours voulu qu’elle soit fière de lui, qu'elle l'aime et qu'elle s'occupe de lui, seulement il lui en avait également toujorus voulu de l’avoir abandonné. C'était loin d'être clair, ce qu'il aurait tellement voulu pouvoir exprimer semblait coincé dans sa gorge et, les rares fois où il avait tenté de lui parler, elle l'avait interrompu, était occupée ou, sachant peut-être ce qu'il allait dire et ne se sentant pas prête à l'entendre exposer ses pensées et sentiments préférait faire mine de ne pas comprendre qu'il avait des choses importantes à dire. Peu importait la raison au fond, le fait était qu'il n'avait encore jamais pu lui exprimer tout cela correctement et qu’aujourd’hui cela débordait, au milieu de sa jalousie et de sa possessivité. Alors oui il était égoïste, détestable, arrogant, méchant, blessant, acerbe, impertinent, dur, agressif, offensif, brutal, amer, et encore bien d'autres choses mais c'était par amour, tout simplement. C'est également lui qui compliquait tout, mais il était incapable de dire je t'aime à qui que ce soit, il lui fallait un déclic, quelque chose qui l'oblige presque à enfin avouer ses sentiments. Comme avec Everleigh, il avait fallut qu'elle décide de repartir en Australie pour qu'il se décide à l'appeler, limite la harceler, pour lui dire qu'il l'aimait et qu'il avait besoin d'elle. Là c'était pareil, il avait besoin de sa mère mais il ne parvenait as à le lui dire. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle ne décide pas de quitter Chicago sur un coup de tête après cette dispute pour disparaître on ne sait où et que lui se décide à lui parler.
Enfermé dans sa chambre tel un enfant, Ciarán râlait, il ne s'en cachait pas, d'ailleurs il aurait été vain de vouloir faire croire le contraire à qui que ce soit. Il ne pouvait se sortir cette historie de bébé de la tête, ne se posant même pas de questions au sujet de l'âge de sa mère et de la probabilité très faible que tout cela soit possible, alors réel... Non, il ne se posait pas de questions, se contentant de fulminer. Pour rien, mais cela il n'en avait pas conscience. Pas encore... Dès qu'il le saurait, ce serait beaucoup plus simple. Tellement plus simple. Bon, il aurait d'abord un peu de mal à avaler le fiat qu'il allait être papa mais étrangement, c'était plus simple que de devenir grand-frère. Au moins, ce bébé il en voudrait réellement, même s'il craignait plus que tout d'être un père atroce, nul et particulièrement incapable. Lorsqu'Everleigh lui annonça la nouvelle peu après l'avoir réveillé pour le repas qu'il n'avait pas l'intention de prendre, c'est ce qui lui vint à l'esprit. Il allait être un très, très mauvais père tout comme il avait eu de très, très mauvais parents. Penser à ses parents ne lui fit même pas penser à sa mère qui devait pleurer dans la chambre voisine, non, il était pétrifié à l'idée d'être totalement abruti un fois qu'il aurait son bébé dans les bras. Et, en même temps, son cœur tambourinait à une vitesse folle en imaginant son enfant, son tout petit bébé, leur bébé à Everleigh et lui. Il aurait pu exprimer tout un tas de choses, ses craintes tout comme son immense joie, pourtant rien ne lui vint, rien de plus qu'un grand vide dans son esprit. Il ne savait pas quoi dire, qu'aurait-il pu dire ? Tant de choses... Lorsqu’il sortit enfin de sa chambre, ayant dans l'idée d'appeler Evy pour la rassurer quant au sens de son silence, Ciarán se souvint qu'une autre personne avait besoin de lui, une personne qui comptait énormément pour lui, autant qu'Everleigh mais d'une toute autre manière. Refusant de la laisser souffrir plus longtemps et sachant qu'Evy comprendrait, il alla d'abord s'excuser auprès de sa mère qui l'accueillit en lui tournant le dos pour finalement lui tomber dans les bras en pleurant. Il l'avait eu son déclic, bien qu'il ne sache pas trop si c'était la nouvelle ou le fait qu’elle demeure sa maman rien qu'à lui. Peut-être les deux d’ailleurs, après tout c'était étroitement lié, en un sens. Prenant Evy dans ses bras, il la serra un peu plus que nécessaire, comme s'il craignait de la voir tourner les talons. Durant une bonne dizaine de minutes, elle pleura contre lui, inondant au passage son t-shirt de larmes. Peu importait. Lorsqu'elle cessa de pleurer et lui répondit en souriant, il lui sourit également. Ils allaient être parents. C'était encore un peu irréel... « Tu n'as pas à être désolée, disons que c'est un peu beaucoup inattendu mais maintenant qu'il est là on va pas se plaindre. Tu sais que j'ai l'impression d'être un monstre en t'entendant parler comme ça ? J'vais pas le manger notre bébé hein. » Il rit légèrement. « Je suis amoureux d'un devin, je flippe ? » Ils s'embrassèrent un moment puis Everleigh sembla prendre conscience qu'il y avait quelqu'un d'autre dans leur historie, partageant leur vie depuis quelques temps. Quelqu'un qui avait en quelques sortes porté le chapeau.« Elle va... » Sa mère ouvrit la porte de sa chambre à cet instant, lui coupant la parole. « bien. » finit-il en souriant, posant son regard clair sur sa mère quelques secondes avant de revenir à Everleigh qui comprit instantanément qu'il s'était déjà excusé. « Je sais. » plaisanta-t-il avant qu’elle ne se détache de lui. Rejoignant les deux femmes dans la cuisine, il sourit à sa mère, apparemment très heureuse de bientôt devenir grand-mère. Après tout, elle en avait rêvé... Se saisissant de son verre de jus d'orange - il n'avait jamais aimé le jus d'orange - il trinqua en souriant. « A notre petite grenouille alors. » Leur petite grenouille... Il prenait lentement - mais surement - conscience de la réalité des faits: il allait être papa, dans moins de neuf mois il pourriat tenir son bébé dans ses bras,... Son bébé, sa petite grenouille. Ils mangèrent des pizzas en discutant sans discontinuer de l'enfant, puis chacun retrouva sa chambre et, une fois tous deux allongés, Evy et Ciarán reprirent leur petite discussion. Un bébé avec leurs caractères et, comme elle le voulait tellement, les yeux du jeune homme. Celui-ci sourit, imaginant parfaitement Everleigh maman. « Un bébé tout mignon et gentil exactement comme tu le voulais. » sourit-il pour répondre à son sourire. « Seulement de la ville ? » Il fit mine d'être vexé, bien qu'il n'en fut rien, puis reprit. « Je suis sûr que tu sera une mère formidable, ça compensera le fait que son papa sera nul. » Il la voyait parfaitement mère tandis qu'il se voyait beaucoup moins dans le rôle de père et craignait plus de tout de ne pas y arriver. Il ferrait absolument tout son possible mais il avait peur que cela ne soit tout de même pas suffisant... Il passa ses bras autour d'Evy et la serra contre lui.

made by pandora.

C'est drôlement dangereux de s'attacher à quelqu'un, c'est incroyable ce que ça peut faire mal. Rien que la peur de perdre l'autre est douloureuse. C'est moche de guetter un signe de quelqu'un pour se sentir heureux..

I believe that everything happens for a reason

Il lui aura fallu une semaine complète pour se décider à faire un test de grossesse, une semaine pénible pendant laquelle Evy avait  réfléchis, encore et encore, hésitant à en parler à Ciaràn, essayant de lui dire mais se défilant constamment avant de cacher la vérité sous un sourire ce façade qui cachait sa détresse et sa crainte. Elle avait vécu la pire semaine de sa vie mais ce n’était encore rien comparé à la celle qu’elle était sur le point de vivre. L’annonce d’une grossesse totalement inattendue, les premiers doutes, les premières sensations de jeune maman.. En une journée, Everleigh avait passé par toutes les émotions possible et imaginable, crainte, peur, bonheur, affolement, attachement, choc, culpabilité, surprise.. Everleigh était capable de passer du rire aux larmes en quelques secondes sous l’influence de ses hormones et de la surprise bien que pour le coup, ses larmes l’emportaient haut la main sur ses sourires. Il lui fallait un peu de temps pour réaliser que le bébé dont elle avait tant rêvé était bien installé, peut-être au mauvais moment oui, mais au fond, Ciaràn et Everleigh avaient encore huit mois pour se préparer et une chose est sure, à son arrivée, ce bébé serait couvert d’amour si ce n’était pas par son père, il le serait par sa mère.
La découverte de cette grossesse pour le moins surprenante avait provoqué l’apparition de craintes, de doutes qui s’accentuaient au fur et à mesure qu’Evy pensait à ce bébé. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander si elle serait une assez bonne mère pour ce bébé, si elle parviendrait à le protéger comme il se doit. Bien qu’elle sache qu’être maman n’était pas une chose innée mais un une chose qui s’acquiert avec le temps et la patience, Evy continuait de douter en ses capacités. Elle était peut-être certaine de pouvoir aimer son bébé plus que tout au monde, mais pour ce qui est de l’élever correctement, elle conservait quelques doutes. Être parent, ça s’apprend disait Aalyah. Bien sur, et Everleigh ne serait peut-être pas toute seule. Evy et Ciaràn ne sauraient probablement pas comment prendre leur bébé, comment interpréter ses pleurs quand il a faim, qu’il désire être changé, qu’il ne se sent pas bien, qu’il se sent perdu sans ses parents, comment reconnaitre les caprices aux véritables larmes, mais il leur faudrait quelques jours, quelques petits jours pour prendre contact avec leur enfant, apprendre à le connaitre tout comme le bébé apprendrait lui aussi à reconnaitre ses parents entre milles. Ils en étaient capables l’un comme l’autre, alors non. Evy et Ciaràn ne seraient peut-être pas les meilleurs parents du monde. Mais ils seraient les meilleurs des parents pour leur propre bébé. Et c’était tout ce qui importait. Avoir un bébé en bonne santé, bien éveillé, le voir grandir entouré d’amour et le voir apprendre la vie aux côtés de son papa, c’était tout ce qu’Everleigh désirait. Mais tous ces moments, elle ne voulait les partager qu’avec une personne, avec sa moitié, l’homme qui a fait basculer sa vie, l’homme au prénom à rallonge. Ciaràn Damen Jeremiah Ayling.
De retour à l’appartement, les craintes d’Everleigh étaient peut-être toujours présentes mais elle avait enfin accepté sa grossesse, accepté ce bébé et tout ce qu’il induisait. Son cœur battait déjà pour deux, Evy avait conscience qu’elle n’était plus seule, qu’elle ne devait plus se protéger pour elle seule mais protéger aussi leur enfant. C’en était terminé d’agir sur un coup de tête, de se mettre en danger. Désormais Everleigh penserait à leur bébé avant tout, elle agirait comme une véritable mère, prête à se sacrifier pour son bébé, à sortir les crocs pour le défendre. Au fond, cet éloignement de quelques heures avait permis à Evy de faire le point sur sa nouvelle vie, mais aussi à réfléchir sur Ciaràn. Ayant vécu sans sa mère, il sait mieux que personne ce que c’était que de vivre sans un parent et à la réflexion, il avait trop souffert lui-même que pour faire souffrir ce bébé en disparaissant comme s’il n’avait jamais existé. La main posée sur la clinche de la porte, Everleigh espérait avoir raison sur toute la ligne, mais il restait néanmoins une infime chance qu’elle se plante totalement sur son compte. Une infime chance qui disparut au moment même où il ouvrit la bouche pour lui faire comprendre en quelques mots que ce bébé était le bienvenu et ce même si il n’était pas prévu. Blottie dans ses bras, Everleigh céda à ses larmes qui menaçaient de couler depuis trop longtemps. Ses hormones lui jouaient déjà quelques tours néanmoins elle conservait son doux sourire qu’elle accordait sans rechigner à Ciaràn. «Tu n’es pas un monstre.. J’ai juste pas réfléchis, je suis désolée..  On doit être deux pour faire un bébé, mais si j’avais pris ma pilule correctement, ça ne serait pas arrivé.. Quoi qu’il en soit, il est là, il est bien où il est, il sera aimé. Enfin, non.. Je l’aime déjà en fait.. Au fond, qui n’aimerait pas le bébé du parfait Monsieur Ayling. Au moins, on n’aura pas bien difficile à trouver une nounou, il y’aura probablement une cinquantaine de candidates plus gourdes les unes que les autres pour garder notre bébé. Enfin, si j’arrive à m’en séparer, ce qui n’est pas encore totalement sur ! » Ajouta-t-elle en souriant, pendue à son cou. Peut-être n’auront il même pas besoin de nounou. Ils n’étaient peut-être pas encore totalement attachés à leur bébé, mais avec le temps, ce n’était pas certains qu’ils arrivent à le confier si facilement. Préoccupée par Aalyah qui en avait pâtit pour rien, Everleigh ne put s’empêcher de prendre des nouvelles. A peine avait-il commencé sa phrase qu’Evy aperçu la dame débarquer dans la cuisine, plus radieuse que jamais. Ciaràn était un homme totalement différent. Autrefois froid et distant, incapable de s’excuser ou bien avec difficultés, il était désormais un tout autre homme qui n’avait même pas attendu qu’elle lui dise de s’excuser pour le faire de sa propre initiative. Riant légèrement à sa réflexion, Evy se retourna vers lui avant d’enlacer sa mère « Ne prends pas trop la grosse tête mon chéri. »
Evy partageait tellement l’excitation d’Aalyah qu’elle n’en avait même pas remarqué que Ciaràn était sur le point de boire une boisson qu’il n’appréciait pas, Elle l’aurait probablement remarqué dans une autre situation mais son bonheur actuel l’aveuglait. Entendre Ciaràn trinquer à leur petite grenouille lui procurait une sensation intense, de bonheur, de plaisir. Il semblait peu à peu réaliser lui aussi que d’ici huit mois, ils ne seraient plus deux, mais bien trois, ou plutôt quatre si on inclut Aalyah. Au fond, leur véritable nouvelle vie n’avait pas commencé le jour où Ciaràn était venu la rechercher à l’aéroport, mais bien ce jour où l’annonce de la présence d’une petite grenouille dans leur couple les avait unis, probablement pour la vie. Bien qu’enceinte, Evy ne se sentait pas du tout fatiguée, bien au contraire. Elle était heureuse, ravie, rassurée en bref, elle était prête à passer une nuit blanche à rêvasser, à imaginer à quoi ressemblerait leur bébé. Allongée aux cotés de Ciaràn, qui souriait tout autant qu’elle. Ce sourire-là ne ressemblait pas aux autres, ce sourire-là était unique. « Exactement, un adorable bébé en bonne santé et parfaitement éveillé. Et doté de l’intelligence de son papa ! On a plutôt intérêt à ne pas tourner autour du pot le jour où il nous demandera comment on fait les bébés parce qu’il hérite de notre don pour les sciences comportementales, on est mal barrés.. » Lâcha-t-elle avant de pouffer de rire en imaginant leur enfant douter de la sincérité de leurs mensonges. Face à sa mine offusquée, Evy déposa un tendre baiser sur sa joue « Je n’osais pas trop flatter ton égo.. Mais de l’univers conviendrait mieux. » lui dit-elle avec une tendresse infinie avant de lui voler un baiser passionné. Perdant peu à peu son sourire, Everleigh le regarda avec tristesse. Ciaràn avait de bonnes raisons de douter avec l’enfance qu’il avait eu, néanmoins Evy était persuadée qu’il ferait un papa parfait. Le visage relevé vers lui, elle plongea son regard dans le sien, glissant sa main sur sa joue pour le forcer à la regarder dans les yeux. « Tu sais Ciaràn. Avant de rentrer, j’étais déjà quasi persuadée que tu accepterais notre bébé. Tu sais pourquoi ? Parce que tu as souffert de l’absence de ta mère et que tu as un trop gros cœur pour laisser notre bébé grandir sans toi et souffrir à son tour, reproduire les erreurs de tes parents. Je me suis sentie bête d’en avoir douté, j’aurais du le savoir, je te connais mieux que personne. Comme ta mère l’a dit, être parents ça s’apprend de jour en jour. On va s’y prendre comme des clinches pour le nourrir, pour le prendre à bras, pour le changer et tout mais on apprendra. Le rôle de parent n’est pas inné Ciaràn, ça s’apprend. Et je sais que tu ne commettras jamais les erreurs que tes parents ont commises. Ce n’est pas parce que tu as eu une enfance difficile que tu seras forcément le pire papa du monde. Ce n’est pas parce que ton père t’a infligé des coups que tu en infligeras à notre bébé, tu en es incapable, tu n’es violent qu’envers les personnes qui s’attaquent aux plus faibles, ce n’est pas parce qu’un père a tué que son enfant deviendra un sérial Killer. Tout ça ce n’est pas de la génétique, ce n’est pas héréditaire. Tu apprendras comme tout le monde à calmer ton bébé, à le bercer correctement, tu finiras par reconnaitre ses caprices à ses larmes.. tu feras un papa extraordinaire Ciaràn parce que tu es déjà un homme extraordinaire et parfait. Alors tu as le droit de douter, c’est parfaitement possible que je ne t’aie pas complètement convaincu ce soir, mais je continuerai de te le répéter tous les jours que tu es le meilleur papa du monde et que de toute façon, que tu le veuilles ou non, ce bébé n’a qu’un papa. Et ce sera toi et personne d’autre. Et même si je ne parviens pas à te convaincre, notre bébé s’en chargera quand il plongera ses grands yeux clairs dans les tiens et qu’il te sourira, qu’il reconnaitra SON papa entre mille, qu’il arrêtera de pleurer contre toi rien qu’en reconnaissant ta voix ou ton parfum dans les parages, quand il dira papa pour la première fois, qu’ il créera son tout premier cadeau de fête des pères avec tout son amour et qu’il te l’offrira en te disant fièrement Je t’aime. A ce moment-là, si tu doutes encore que tu es le meilleur des papas à ses yeux et aux miens c’est que tu es vraiment aveugle, mon amour. » lui dit-elle avec un grain d’émotion dans la voix, émue rien qu’en abordant l’avenir de leur bébé. Resserrant son étreinte, Everleigh l’embrassa avec toute l’amour qu’elle pouvait avoir pour lui et caressa sa joue « Tu es le seul à m’avoir sorti du gouffre, le seul à me rendre heureuse alors si tu parviens à combler la femme la plus chiante du monde, tu parviendras à combler notre adorable petit bébé » lui dit-elle les yeux remplis d’amour. Confortablement collée contre lui, elle continua de le câliner longuement, toujours plongée dans ses pensées envers leur bébé. « Tu sais, je t’imagine parfaitement avec notre bébé dans les bras.. Question stupide, tu préfèrerais avoir une fille ou un garçon ? Et ne me réponds pas peu importe, tu as forcément une préférence, chéri ! » lui dit-elle en souriant, la main inconsciemment posée sur son ventre d’un geste protecteur. Le tout premier geste protecteur.

when I close my eyes, I see you stand before me and if you take my hand, I'll leave it all behind

Peut-être Ciarán craignait-il de s'y prendre très mal avec son enfant, mais une chose était sûre, et même totalement certaine, il ferait absolument tout son possible. Il ne ferait qu'essayer de persévérer encore et encore. Jamais il ne serrait le père parfait et il y aurait sans aucun doute des ratés, il se tromperait souvent, mais il apprendrait de ses erreurs car il avait une certitude: il aimerait son enfant. Il voudrait tout ce qu'il y aurait de meilleur pour lui que ce soit une fille ou un garçon, qu'il soit intenable ou extrêmement calme, qu'il soit capricieux ou toujours adorable. Peu importait, il l'aimerait, ce serait son bébé, la personne la plus importante au monde. Et s'il commettait mille et une erreur il les corrigerait jusqu'à ne plus jamais les refaire, il ne reproduirait jamais la maltraitance de son père ni l'abandon de sa mère car il en avait bien trop souffert et qu'il voulait uniquement le bien de son enfant. Alors même s'il n'avait pas voulu de cet enfant il n'aurait absolument jamais pu décider de l'abandonner. Il n'aurait jamais été capable de demander à Everleigh de se séparer de leur enfant ou de lui-même les abandonner tous les deux. Non, il était tout simplement incapable d'infliger à un enfant de grandir sans l'un de ses parents, il avait bien trop souffert de l'absence de sa mère durant toute sa vie pour ne serais-ce que songer à abandonner son propre enfant. Petit, ils s'était bien trop souvent demandé pourquoi tous les autres enfants avaient quelqu'un qu'ils appelaient maman. Ensuite il n'avait jamais eu personne pour s'occuper de lui, personne pour jouer avec lui, personne dont il eut été vraiment proche. Pas de mère pour lui dire je t'aime et lui raconter des histoires avant de le border, pour vérifier qu'il n'y avait aucun monstre sous son lit. Et il ne fallait pas compter sur son père pour le faire. Alors oui, il était incapable de l'obliger à grandir sans son père. Tout comme il ne pourrait demander à Evy d'avorter car c'était tout simplement affreux. Même s'il n'était pas prévu, cet enfant avait le droit de vivre, ce n'était pas comme s'ils étaient deux inconnus, ils s'aimaient et ils aimeraient leur enfant.
Lorsqu'Everleigh fut de retour à l'appartement, Ciarán savait exactement quoi lui dire. Il savait qu'ils étaient capables d'être de bons parents, d'élever un enfant, tant qu'ils étaient ensemble. Ensemble, ils pouvaient venir à bout de bien des obstacles et cela il en était certain depuis déjà quelques temps. Ce bébé surprise n'était pas un poids ni même quelque chose dont ils voudraient se débarrasser, il savait qu'ils pouvaient le faire, ils pouvaient et il voulait le faire, autant qu'Evy rêvait d'être mère, cela il le lisait dans ses yeux mais le savait également depuis le jour où il l'avait empêchée de prendre son avion. Ils en avaient beaucoup parlé à l'aéroport, un peu en plaisantant mais il était clair qu'être maman lui plairait énormément. Etre père lui plaisait également... Il essuya quelques larmes sur les joues de la jeune femme, souriant, heureux. Il gardait ses appréhensions pour lui, pour l'instant il se voulait réconfortant et rassurant, après tout ce n'était pas en craignant le pire que le meilleur arriverait. « Je l'aime aussi. Crois-moi, si tu ne lui donnes pas elle le kidnappera. » Oui, bien sûr qu'il l'aimait. C'était son enfant, bien qu'il ne soit pas encore né. C'était le fruit de leur amour et peu importait qu'ils n'aient pas prévu son arrivée si tôt. Pour ce qui était de se mère, on pouvait être certain qu'elle serrait totalement folle de son tout premier petit-enfant et qu'elle les harcèlerait pour le garder. Mais ni l'un ni l'autre ne semblait très prêteur, c'était leur bébé à eux, elle devrait se battre pour le garder... Il sourit à sa mère qui arriva justement dans leur dos lorsqu'Everleigh en parla. Il s'était déjà excusé, n'ayant pas besoin de se l'entendre dire pour se décider. Il avait beau être très rancunier et détester avouer ses tords, tout simplement avoir tord, il ne pouvait pas la laisser blessée et terriblement attristée. Il sourit face à sa réflexion et prit un air parfaitement innocent. « Moi ? Aucune chance. »
La vie à quatre seraient bien différentes, Ciarán imaginait déjà leur vie rythmée par les besoins d'une seule et unique personne alors qu’elle n'aurait que quelques jours, une personne bien plus importante que tout à leurs yeux. Leur petite grenouille... Allongés dans leur lit, ils savaient l'un comme l'autre que la nuit serait courte et qu'ils parleraient beaucoup - exclusivement - de leur bébé. Souriant comme jamais auparavant, plus qu'heureux. « On demandera à ma mère, elle se fera un plaisir de lui expliquer. Faudra juste lui rappeler qu'il se passera des détails. » plaisanta-t-il en riant légèrement. Souriant face à sa réponse, il prit un air enchanté. « L'univers ça me plait bien. » sourit-il avant de l'embrasser. Croisant le regard attristé d'Everleigh, il lui adressa un sourire triste mais amusé, gardant son regard plongé dans le sien. Ému au delà des mots par ses paroles qu'il savait sincères et venues directement du fond son cœur, il ne répondit pas tout de suite. Son regard clair plongé dans le sien. Il savait qu’elle avait raison, il savait également qu'il ne ferait jamais aucun mal à son enfant, il savait tout cela mais en pouvait s’empêcher de douter. Elle avait pourtant trouvé les mots pour le convaincre et le rassurer, pour qu'il cesse de s'en faire et de se poser mille questions. Elle avait raison: ils apprendraient et, lorsque leur enfant ferait ses premiers pas dans leur direction, ils sauraient qu'ils avaient fait tout ce qu'ils pouvaient. Lorsqu'ils entendraient maman et papa dans sa bouche ils comprendraient qu'à ses yeux ils étaient les seuls et les meilleurs. Il caressa doucement la joue d'Everleigh, plongeant à nouveau son regard clair dans le sien sans trop savoir quoi dire. Alors il ne dit rien mais son regard parla pour lui. Il secoua doucement la tête en retrouvant un sourire amusé. « Si c'est toi la femme la plus chiante du monde ce bébé n'a rien à craindre. » La serrant toujours contre lui, il la regarda ensuite comme si elle lui demandait s'il avait déjà vu un extra-terrestre. Une fille ou un garçon, quelle importance ? Il l'aimerait tout autant, cela ne faisait aucune doute. Il l’aimerait de tout son coeur, il l'aimerait énormément et au delà des étoiles, au delà e tout. A l'infini. « Et moi je ne me souviens pas de la dernière fois que j'ai tenu un bébé. Bon ben si je dois vraiment choisir je dirais... Je sais pas, que ce soit une fille ou un garçon je l'aimerais exactement de la même manière. Si c'est un garçon je ferai sans doute plus de choses avec lui, dans le genre lui appendre à jouer au football, au baseball, au basket, et je crois que j'aimerais avoir un petit garçon qui me prendrait pour modèle... Mais si c'est une fille je serai tout aussi heureux. Tout compte fait je pourrai lui apprendre quelques sports aussi et puis ça me ferait plaisir d'avoir une mini toi. Alors si je devais vraiment choisir je voudrais une petite fille aussi merveilleuse que toi. » Il lui sourit, encore et toujours heureux et un peu ému à la simple pensée de ce qu'il pourrait faire avec son enfant. « Et toi alors, fille ou garçon ? » Ah oui, elle n'avait qu'à pas lui demander cela. Il baissa les yeux sur le ventre d'Evy et remarqua sa main sourit avant d'y poser la sienne. « Tu vois, tu fera une super maman... »

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C'est drôlement dangereux de s'attacher à quelqu'un, c'est incroyable ce que ça peut faire mal. Rien que la peur de perdre l'autre est douloureuse. C'est moche de guetter un signe de quelqu'un pour se sentir heureux..

I believe that everything happens for a reason

S’il y’a bien un endroit où Everleigh aurait aimé se trouver, ce serait sans doute dans la tête de Ciaràn. Sa réaction restait un véritable mystère et bien qu’elle se doute profondément de la façon dont il prendra la nouvelle, Evy ne pouvait s’empêcher de penser que peut-être pour une fois elle se trompait sur toute la ligne. Le forcer à être père s’il ne le souhaitait pas profondément n’était pas la meilleure des solutions. Everleigh voulait qu’il accepte ce bébé de lui-même et non sous la contrainte. Du plus loin qu’elle se souvienne, Ciaràn souriait lorsqu’ils ont abordé le sujet des enfants, il s’était même pris au jeu à imaginer lui aussi de quel caractère leur enfant hériterait. Mais au fond, il n’attendait peut-être pas ce bébé si tôt. Peut-être qu’au fond, il n’était pas prêt tout comme Everleigh ne se sentait pas encore prête lorsqu’elle avait lu la succession de lettres lui annonçant sa grossesse sur le test qu’elle tenait dans ses mains tremblantes. Bien sur qu’elle ne se sentait pas prête, c’est irréfutablement ce que la majorité des femmes pensent à la découverte de leur grossesse. Mais les choses avaient véritablement changé en peu de temps, son point de vue était totalement différent. Ce matin perdue, hésitante, culpabilisant, Everleigh avait eu toute une journée pour réfléchir, toute une après-midi pour s’imaginer mère et imaginer Ciaràn à ses côtés. Il lui fallait juste un déclic, s’imaginer reconnaitre les pleurs de son bébé entre mille, apercevoir le premier regard que Ciaràn poserai avec émotion sur leur enfant à sa naissance, le regarder s’épuiser à tenter vainement de rendormir leur bébé, entendre son rire et voir son sourire se dessiner sur ses lèvres au premier sourire ou rire que leur offrirait leur bébé, apercevoir les premières larmes qu’il verserait en entendant leur bébé l’appeler Papa pour la première fois, sentir son inquiétude encore plus forte que celle d’Everleigh qui l’avait porté durant neuf mois à l’approche de la première journée d’école, le voir peiner à se séparer de leur petite grenouille ce même jour, l’imaginer tourner en rond, s’ennuyer sans sa petite grenouille partie pour le première fois en excursion scolaire .. Tous ses moments elle en avait rêvé toue sa vie. Petite elle s’imaginait rencontrer un prince charmant, elle s’imaginait vivre dans un grand château et tenait corps et âme à cette fin mythique du Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Elle avait bien fait de ne jamais cesser d’espérer puisqu’elle vivait exactement tout ce dont elle avait toujours rêvé, à la différence près qu’elle n’était ni princesse ni assez riche pour acheter un château. Mais qu’importe, elle avait trouvé son preux chevalier venu la recherché à l’aéroport, elle vivait sa plus belle histoire d’amour et vivrait dans les mois à venir sa plus belle expérience, celle de devenir maman aux côtés de l’homme qui faisait tout son bonheur. Ce bébé allait les rapprocher, c’était indéniable. Everleigh ne s’imaginait déjà pas faire sa vie avec un autre homme que Ciaràn, mais pour ce qui est de leur bébé, elle désirait ce qu’il y’avait de mieux pour lui, pour le protéger et subvenir à ses besoins au cas où il lui arriverait quelque chose durant l’accouchement, qu’il y’aurait un soucis, un problème susceptible de lui ôter la vie. Ciaràn était la seule personne en qui elle avait une confiance aveugle. C’était en plus le père de ce bébé et la seule personne capable de la rendre heureuse, il était le seul à pouvoir élever leur bébé, le seul à l’aimer démesurément autant qu’elle l’aimerait elle-même, la perfection absolue. Everleigh n’avait aucun doute là-dessus. Il ferait un père parfait tout autant qu’il faisait un compagnon parfait et ferait peut-être un jour un mari merveilleux. Cette grenouille aurait assez de ses dix doigts pour compter les personnes  qui veilleront sur lui et le protègeront jusque leur propre mort. Ses parents, ses grands-parents et son parrain et sa marraine. Les autres personnes ne sont qu’accessoires. Imaginer leur vie rythmée par les cris, les larmes, les rires de leur bébé ne lui faisait absolument pas peur, au contraire. Ils ne faisaient qu’accroitre son bonheur d’être maman, une nouvelle preuve qu’elle était plus que jamais prête à donner la vie à son tour.
Allongée aux côtés de Ciaràn, Evy avait la vague impression d’être sur un nuage, dans un univers complètement irréel. Elle perdait pied aux moindres scènes qu’elle imaginait de leur future vie de famille et s’enfonçait toujours un peu plus dans son propre bonheur. Elle n’aurait jamais imaginé sa grossesse de la sorte, elle se serait imaginée plus que jamais accrochée à la réalité alors que la réalité était complètement différente. Cette nouvelle vie lui plaisait, ces émotions, tous ces sentiments qui se bousculaient en elle, elle y était déjà attachée plus qu’à toute autre chose. « C’est certain que pour le coup, ta mère nous a prouvé qu’elle faisait une actrice absolument remarquable. Je crois que notre enfant n’aura absolument aucun doute devant ses paroles. Je suis sure qu’il sera persuadé que les bébés sont déposés par les cigognes ou bien que la petite graine germe dans le ventre des mamans, jusqu’à ce qu’il découvre à son tour qu’on l’a bien berné. Je lui laisse ce rôle sans rechigner ! » lui répondit elle, confortablement blottie dans ses bras. Le regard posé sur lui, elle ne pu réprimer un tendre sourire en le voyant presque satisfait de sa réponse. Bien qu’elle ai elle aussi passé par de nombreux doutes, Everleigh était convaincue qu’ils parviendraient à être les parents modèles pour leur bébé, les meilleurs qu’il soit. Mais contrairement à Ciaràn, Evy voyait les choses sous un autre angle, elle avait ce qu’il n’aurait jamais, elle avait ce lien déjà profondément ancrée entre eux,  un lien plus que jamais présent et plus fort que tout. Elle portait ce bébé, cela lui donnait la profonde conviction qu’ils seraient parfait, un peu comme si leur grenouille, si petite soit-elle, lui envoie un message rassurant Ne t’inquiète pas maman, tu seras la meilleure à mes yeux. Ciaràn n’avait pas besoin de dire quoi que ce soit, pas besoin de mots, son regard en disait long sur ses sentiments. Il semblait apaisé, rassuré presque convaincu de ses paroles et même ému. Everleigh en avait même les larmes aux yeux et luttait pour les retenir. Le simple contact de sa main sur sa joue permis à l’une d’entre elle de s’échapper lorsqu’elle ferma les yeux quelques secondes avant de les rouvrir, plus pétillants que jamais. Finalement, cette grossesse lui allait à la perfection, finalement Everleigh n’avait jamais été aussi radieuse qu’en ce moment même. Elle lâcha un léger rire à sa réponse, glissant son visage dans son cou pour le serrer. « Il aura sans doute des parents au caractère bien affirmé. Mais je ne pense pas qu’il puisse trouver  deux personnes qui l’aimeront autant que nous. » affirma t’elle sure d’elle. Sentant son cœur battre sous sa main, Evy le regarda profondément, sans parvenir à détacher son regard de lui. Ciaràn était l’homme de sa vie. C’était un fait, irréfutable, indéniable. « Qu’est-ce que j’aurais aimé te voir avec un bébé dans les bras.. » lâcha t’elle tout sourire, les yeux clos pour l’imaginer une seconde de plus. « Je ne sais pas trop.. Dans un sens j’aimerais avoir un petit gars, copie conforme de son papa, mais au caractère plus doux. Je partage tes pensées, je t’imagine parfaitement en papa modèle, j’imaginerai ce bébé essayer tes chaussures en cachette, se prendre un peu pour un mini toi. Je ne sais pas, je l’imagine  te copier dans tes moindres faits et geste et te dire avec amour que quand il sera grand, il sera comportementaliste, comme papa. » lui répondit-elle en riant. « Mais je crois que je préfèrerais d’abord te voir avec une petite princesse. La petite chérie à papa, la petite protégée. Je t’imagine parfaitement faire passer un véritable interrogatoire avec lumière dans les yeux et coups de bottin sur la tête aux moindres prétendant qui souhaiteraient inviter notre fille au cinéma. Quoi que ce soit, je ne serai pas déçue. Et puis on pourra toujours remettre le couvert plus tard et changer de sexe si cela nous est possible. Mais pour le tout premier, je préfèrerais une fille, juste pour le plaisir de la voir te réclamer des câlins constamment et t’embrasser tout au long de la journée, exactement comme moi. Une petite collante, digne de maman. » Everleigh ne s’était même pas appercue de son geste maternel et protecteur jusqu’à ce que Ciaràn ne le lui fasse remarquer. Souriante, elle caressa la main qu’il joignit à la sienne. Dégageant sa main, elle le laissa profiter. Elle tenait à ce qu’il crée lui aussi un lien avec leur bébé, elle n’avait pas besoin de poser sa main sur son ventre pour le sentir, mais lui devait entrer en contact avec lui, elle lui laissait donc volontiers la place. Caressant sa joue, elle continuait de lui sourire « Il arrive sans doute un peu tôt.. Mais je ne regrette rien. Absolument rien. Je sais qu’on est capable de tout surmonter tous les deux. On est fait pour être ensemble, c’est certain et de toute façon je n’aurai jamais voulu vivre ce moment avec quelqu’un d’autre que toi, Ciaràn. Je crois que je n’ai jamais été aussi heureuse qu’aujourd’hui. Et je crois aussi que durant les huit mois à venir, tu vas supporter mes sautes d’humeur, mes envies et me voir passer du rire aux larmes en trois secondes. J’en ai déjà fais les frais.. Alors, prêt à partager l'expérience avec moi, super papa ? » demanda t’elle en souriant.

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Pour tout dire Ciarán avait encore du mal à réaliser complètement. Il allait être papa. Dans un peu plus de huit mois il pourrait tenir son petit garçon ou sa petite fille dans ses bras, lui sourire et avoir un tout premier sourire en retour, sans doute également des pleurs mais c'était loin de lui faire peur. Un bébé avec la femme qu'il aimait et avec qui il voulait passer sa vie et, plus tard, la finir. Il savait que cela en serait pas drôle tous les jours, que parfois il se sentirait surmené, que parfois après une longue journée de travail il rentrerait épuisé et de mauvaise humeur et devrait supporter les pleurs de leur bébé, le rendormir,... Il ne serait pas seul et ça c'était important, ils seraient deux à vivre au rythme de leur bébé, à l'aimer et même l'adorer, à s'en occuper, à peut-être même se "disputer" pour l'avoir à bras, à attendre impatiemment ses premiers mots, ses premiers pas. Alors peut-être ne serait-il pas les meilleurs parents du monde, mais ils feraient de leur mieux, et ensemble. Tout ce qui comptait était qu'ils seraient toujours ensemble et qu'ils s'aimaient plus que tout. Simplement.
Damen et Everleigh étaient sur leur petit nuage, disons aux anges, fous de joie. Le jeune homme sourit face à leur discussion au sujet de sa mère, pour être bonne comédienne oui, elle l'était assurément. « Avec vous deux je commence à douter de mes talents pour deviner quand on me ment.  Moi aussi, je me vois mal aller lui expliquer, déjà moi j'étais choqué quand j'ai su. » fit-il en riant. Lorsqu’elle effaça ses doutes en quelques phrases, il resserra un peu son étreinte sur Everleigh. Il ne savait pas ce qu'il ferait sans elle, il ne savait même pas comment il avait fait sans elle durant toutes ces années, comment il avait pu passer à côté d’elle durant les quatre années où elle avait étudié son cours. Il sourit. « Impossible. » Absolument inconcevable, personne ne l'aimerait autant qu'eux l'aimeraient et l'aimaient déjà. Il sourit à sa réponse, ça c'était pas sûr que cela lui aurait plu. Il ne s'en souvenait pas donc il était encore enfant, un enfant plus un bébé ce n'était pas très recommandé. « A mon avis ce n'était plaisant ni pour lui, ni pour moi. Comme je ne m'en souviens pas je devais avoir moins de sept ans alors... A mon avis on pleurait tous les deux, moi parce que je n'avais rien demandé et lui parce que je le tenais sans doute très mal. Imagine moi avec dix-huit ans de moins, pleurant et avec un bébé dans les bras et tu y es. » Joli scénario. Il sourit en imaginant les scènes qu’elle lui décrivait, il aurait été absolument ravi d'avoir un petit garçon, pourtant son envie d'avoir une mini Everleigh demeurait. « Si seulement il arrive à prononcer le mot. » fit-il en riant. « N'importe quel gars qui voudrait ne serais-ce qu'approcher ma fille se taperait un interrogatoire complet, seul celui qui y survivrait en serrait digne. » C'était pour rire mais tout de même, Ciarán savait que lorsqu'il verrait sa fille - ou son fils - grandir, sortir et de détacher de lui il ne pourrait s'empêcher d'être le père insupportable et collant qui vérifierait toutes ses fréquentations. « Alors on est d'accord, on aimerait bien une petite princesse pour commencer. Qui te ressemblerait comme ça quand l'une de vous ne serait pas là j'aurai l'autre. Mais si c'est un garçon je serai quand même le papa le plus heureux du monde. » Posant sa main sur celle d'Everleigh, il songea qu'au premier coup de pied de leur enfant ils seraient excités comme des puces et en parleraient encore durant les semaines, voir les mois, suivants. Ils seraient totalement dingues de leur enfant, c'était déjà cela de certain... Il garda sa main posée sur le ventre d'Evy, bien que sachant pertinemment qu'il ne sentirait pas leur bébé de si tôt. Il avait tout de même l'impression de ressentir sa présence et avec cela... il ne savait pas ce qu'il ressentait mais c'était quelque chose de très fort. Sans doute de l’amour, déjà, pour cet enfant qui était le fruit du leur. Oui, il l'aimait leur petite grenouille. Levant les yeux sur le visage de la jeune femme, il lui sourit, oui, évidement qu'il était prêt. Il était prêt à "supporter" ses envies de femme enceinte et ses sautes d'humeur dues aux hormones, il courrait lui acheter tout ce qu’elle demanderait même si c'était pour qu'elle change d'avis quelques secondes plus tard. Il était prêt et, durant ces huit mois, il se préparerait à accueillir leur enfant. « Avec toi je peux surmonter n'importe quoi... »

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If that love was really meant to be, It would come back, stronger than before. True love always wins against the things that want it's death.

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Leur bébé. Ils l’avaient souhaités, ils l’avaient voulu, ils l’ont eu. C’était peut-être trop tôt pour certains, mais pour Everleigh, ce bébé tombait à pic. Elle et Ciaràn étaient très proches depuis le début de leur histoire, mais ce bébé allait leur permettre de se rapprocher encore un peu plus et les lier à jamais. Ciaràn partageait son bonheur, ils étaient déjà heureux rien qu’à l’idée d’être parents tous les deux. Une petite grenouille, la leur, leur petite grenouille à eux seuls et dont ils montraient déjà les premiers signes d’affection et de difficultés à s’en séparer. Everleigh n’était enceinte que d’un mois à peine et il restait encore pas mal de chemin à parcourir. Déjà heureux rien que de savoir ce bébé présent dans leur vie, ils étaient encore loin de s’imaginer ce qu’ils allaient ressentir lors de la première échographie leur permettant de voir les premières images de leur enfant et d’entendre son cœur battre pour la toute première fois. Un moment d’émotions intense qu’ils allaient partager ensemble. Everleigh en était certaine, Ciaràn serait présent à chacune des échographies ou du moins aux plus importantes. Il était évident qu’il ne pourrait pas toujours se libérer pour l’accompagner. Il ne pouvait pas non plus boycotter un jour de travail pour voir leur bébé. Au fond, Everleigh pouvait demander un enregistrement vidéo ou même les images des échographies, et de retour chez eux, elle se ferait un plaisir de visionner les images avec Ciaràn et Aalyah tout en expliquant mot pour mot ce que l’obstétricien lui avait dit, des mots imprimés dans sa mémoire jusqu’à son prochain rendez-vous. Everleigh avait aussi véritablement hâte que le bébé se mette à bouger, ce serait à ce moment-là que Ciaràn pourrait créer un lien aussi fort que le sien avec leur bébé. Il le sentirait lui aussi, tout comme elle le sentirait. Son amour pour leur enfant se voyait déjà au fond de ses yeux, mais au moment où il sentirait son bébé bouger pour la première fois, Everleigh était certaine de voir son plus beau regard, le plus heureux et pétillant qu’il soit.
Finalement, les choses se seraient montrée plus simple si Everleigh avait eu le courage de dire à Ciaràn qu’elle était enceinte par conséquent, elle aurait évité à Aalyah de s’incriminer inutilement et par la même occasion de sortir Ciaràn de ses gonds. Sa belle-mère leur avait prouvé à quel point elle faisait une actrice talentueuse. Evy elle-même serait tombée dans le panneau si elle n’avait pas été certaine qu’elle était la seule à être enceinte. « Oh, le petit Ciaràn a été choqué en apprenant que le mythe de la cigogne ou des choux n’existait pas ? Mon pauvre amour.. » lui dit-elle en riant avant de le câliner en ajoutant « Elle m’a époustouflée moi aussi, mais je n’aurai pas du la laisser faire, je t’ai rendu malade toute l’après-midi, je suis désolée.. Je n’aime pas te voir dans cet état.. » Elle ne supportait pas voir Ciaràn souffrir parce qu’elle partageait ses sentiments et ne se sentait pas bien elle non plus. Resserrant son étreinte contre elle, Everleigh le câlina un peu plus, prenant un plaisir immense à sentir son parfum qui lui avait longuement manqué durant la journée. Evy était parfaitement heureuse depuis qu’ils s’étaient avoués leurs sentiments l’un envers l’autre. Elle vivait sur un véritable petit nuage, d’autant plus depuis qu’elle avait appris sa grossesse. « Oh, mais tu étais tout petit Ciaràn, A cet âge on ne sait pas tenir un bébé correctement.. J’espère au moins que tu ne pleureras pas à chaque fois que tu prendras notre bébé dans tes bras mon ange. Tu peux pleurer à sa naissance mais pas ensuite, ce serait dommage de montrer constamment tes larmes au bébé, il va croire qu’il te rend malheureux ! » lâcha t’elle en riant légèrement. Pleurer pour un bébé ? Mais pourquoi ? Qu’avait-il contre ce bébé au juste ? Evy préféra éviter la discussion pour se concentrer uniquement sur leur grenouille, elle aurait tout le temps voulu pour discuter de cette réaction plus tard. Le simple fait de l’entendre dire Ma Fille lui tirait un immense sourire. Oui, c’était sa fille, ou son fils. Son bébé, leur bébé conçu avec l’amour le plus profond qu’il puisse exister. « Protecteur en plus.. Tu feras un papa extraordinaire Ciaràn.. Tu te rends compte que tu viens de dire que le premier qui approcherait TA fille serait interrogé comme jamais ?! Tu te prends déjà à ton rôle de jeune papa ! » lâcha t’elle en souriant longuement avant de le couvrir de baiser, totalement sous le charme de cette nouvelle facette de sa personnalité. Elle connaissait le Ciaràn bourré, le Ciaràn blessé, le Ciaràn amoureux et désormais, elle rencontrait le Ciaràn papa. De tous, c’étaient les deux derniers qu’elle préférait. « On est d’accord pour une fille, en premier. Mais je veux un petit garçon comme son papa en second ! » lui dit-elle en souriant largement avant d’ajouter «  Ah ça je suis pas d’accord, je veux mes calins personnels moi ! Je vais faire quoi moi sans tes câlins hein ? Et si notre fille n’est pas aussi câline que moi hein ? Si c’est un garçon manqué, rebelle à souhait au caractère bien affirmé ?!» demanda t’elle en riant. Evidemment, elle savait que leur bébé ne serait jamais comme cela.
Les mains sur son ventre encore plat, Everleigh elle caressait sa joue avec une tendresse démesurée. Le regard plongé dans celui de Ciaràn, elle lui souriait tendrement avant de l’embrasser doucement. « Tu n’as plus besoin d’avoir peur. Tu n’es plus seul. Je suis là maintenant, et je ne compte pas partir. Ni maintenant ni jamais. J’ai cru mourir de douleur et de peine en partant à l’aéroport. Tu me manquais déjà horriblement alors je ne pense pas être capable de te quitter. Encore moins maintenant qu’on va avoir une petite grenouille ! Je t’aime, tu sais ça ? Même si tu te lasses un jour de moi, je ne serai jamais loin de toi. Je resterai toujours à proximité. Si tu tombes, je tombe avec toi. C’est ainsi désormais. Le premier qui te blesse me blessera au passage et si quelqu’un veut te tuer, il faudra qu’il m’ôte la vie en premier parce que je ne le laisserai jamais te toucher. » lui dit elle les lèvres encore posée contre celles de Ciaràn. Glissant ses mains sous son t-shirt, Evy le lui retira avant de se coucher à nouveau dans ses bras, le visage dans son cou. « C’est bien mieux ainsi. Tu as constamment bien chaud.. Quel bonheur l’hiver d’être réchauffée par l’amour de sa vie.. » Murmura t’elle les yeux fermés en posant sa main contre celle de Ciaràn sur son ventre. Elle n’entendit même pas la réponse de Ciaràn, sombrant soudainement dans un sommeil profond.
L’odeur du petit déjeuner la tira doucement du sommeil, allongée contre Ciaràn encore endormis. Souriant légèrement, Elle caressa son front avant de l’embrasser doucement pour le tirer du sommeil. Elle le laissa doucement émerger et partit prendre une douche avant qu’il ne la rejoigne, soudainement parfaitement éveillé. Sortant de sa douche en riant, Evy se sécha n’hésitant pas à s’afficher nue face à son compagnon. Au fond, pour concevoir un bébé, il devait avoir fait pire que se regarder sans vergogne. Après s’être rapidement regardée de profil dans son miroir, déçue de ne pas apercevoir sa grossesse, Evy enfila un pantacourt noir et un top à bretelles de couleurs. Elle sortit de la chambre tout sourire, de merveilleuse humeur « Bonjour Aaly… » Elle s’arrêta net en voyant une bonne dizaine de sacs et de cartons jonchant le sol. Se laissant tomber dans le sofa, Evy plongea les mains dans les sacs et en sortit divers vêtements, tétines et autres accessoires pour bébé. Aalyah ferait une grand-mère parfaite, il n’y avait aucun doute. Mais elle n’était pas prête, elle ne voulait pas se lancer dans les achats avant de connaitre le sexe de son bébé, avant d’être certaine qu’il était en parfaite santé. On lui avait longuement répété que cela portait malheur d’acheter des vêtement pour son bébé avant le septième moi de grossesse et elle n’en était à peine au premier. La simple pensée qu’elle pouvait perdre son bébé à n’importe quel moment lui tira un long frisson et lui donna les larmes aux yeux. Tournant la tête, elle aperçu un berceau pour bébé qu’elle n’appréciait que très peu. « Aalyah ça .. Ca porte malheur d’acheter des affaires si tôt.. » articula t’elle commençant à avoir quelques difficultés à respirer. Se sentant soudainement étouffer, Evy couru s’enfermer dans la salle de bain tentant vainement de contrôler sa crise d’angoisse et les larmes qui s’y étaient mêlées à l’idée de perdre son enfant.  Ses premières nausées apparurent avec fracas. La tête par-dessus les toilettes, Evy luttait pour respirer entre chaque vomissement. Elle avait comme l’impression de mourir d’étouffement enfermée dans cette pièce qui lui semblait soudainement trop étroite, serrant de toute ses forces une petite robe beige et un doudou dans les tons violets visiblement un loup desquelles elle ne s'était pas détachée. Aalyah avait eu à la fois une attention envers leur bébé, mais aussi envers son fils en choisissant son animal préféré comme doudou. Au moins, le thème de la chambre de leur bébé était déjà tout trouvé.

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Ciarán sourit légèrement, il y croyait réellement à fond quand il était petit, la cigogne c'était vraiment comme le Père Noel. Passant une main dans ses cheveux, il répondit sans cesser de sourire. « Arrêtes c'est pas drôle j'y croyais dur comme fer moi à la cigogne qui bravait des tempêtes et tout. Comme pour le Père Noel j'étais à la limite de pleurer hein. » Pauvre petit. « J'ai dormi tout l'après-midi, t'en fais pas. J'ai connu pire tu sais, c'est rien. C'est ma mère qui a pris... » Il s'en voulait encore, bien qu’elle l'ait visiblement pardonné. Il avait été ignoble et cela pouvait encore se comprendre avec la jalousie et la possessivité mais elle aussi avait suffisamment souffert et il n'avait pas le droit de la pousser au fond du gouffre alors qu’elle en sortait péniblement. La suite le fit sourire, il ne pleurerait pas devant son bébé, surtout qu'il serait l'une des personnes les plus heureuses du monde rien qu'en le regardant. « T'as pas à t'en faire pour ça. J'étais petit, j'étais déjà pas bien à ce moment là et si ça se trouve c'est à l'époque où mon poisson rouge est mort alors.. » Pas bien, quel euphémisme. Il n'avait pas de mère, son père était totalement indifférent et les autres il s'en fichait pas mal. Quant à l'histoire du poisson rouge c'était pour plaisanter, il n'avait jamais eu de poisson. En fait il n'avait jamais eu d'animaux parce que son père n'aimait pas ça... Il sourit de nouveau, comme quoi il n'arrêtait pas depuis qu'Everleigh et lui étaient ensemble. « Dès que tu me l'as dit je m'y prenais déjà. Mon silence était confondant mais c'est parce que je nous y voyais déjà, et puis j'étais stupéfait et un peu inquiet j'avoue. » Inquiet ? A peine... Pour tout dire il était excité, surpris et extrêmement turlupiné par cette histoire, il avait toutes les craintes d'un futur papa, mais en pire. Il y avait beaucoup de facettes à sa personnalité, il y avait le gentil et attentif professeur, l'homme solitaire et un peu trop distant, et puis celui bourré et agressif. Ensuite l'amoureux transi et puis le papa protecteur. « Et t'en veux combien au juste ? » demanda-t-il en souriant, l'air tout de même vaguement inquiet... Enfin, tant qu’elle ne lui répondait pas quinze. Bon, en fait il aurait préféré qu’elle dise moins de cinq, pourquoi pas trois ? Mais plus c'était vraiment trop, même s'ils s’avéraient être parfaitement calmes et adorables. Il rit doucement. « Je sais mes câlins sont géniaux. Alors t'auras deux fois plus de câlins. Mais ça m’étonnerait qu'elle soit comme ça, moi je veux une mini Everleigh toute mignonne et qui aimera son papa. » Bon, ça c'était un peu ce que tout le monde espérait. C'était également l'une de ses craintes, et si son enfant ne l'aimait pas ? Il savait u'il y avait extrêmement peu de chances, mais voilà, il ne pouvait s'empêcher d'avoir des peurs quelque peu irrationnelles.
Répondant au baise d'Evy, Ciarán plongea son regard clair dans le sien, perdant peu à peu son sourire au fur et à mesure qu'elle parlait. Secouant doucement la tête sans même s'en rendre compte lorsqu'elle parla de mourir à sa place, il recouvra son sourire lorsqu'elle termina. Ses lèvres toujorus à quelques millimètres de celles de la jeune femme, il se lança. « Je t'aime aussi Evy, ça ne changera jamais et je ne me lasserais jamais de toi. Pour ce qui est de mourir... c'est un peu tragique comme scénario mais si ça devait arriver sois sûre que je ne te laisserais jamais te sacrifier à ma place. » Je t'aime, aujourd’hui il aurait pu le lui répéter des centaines et des centaines de fois... La laissant lui retirer son t-shirt, il referma à nouveau ses bras sur elle et l'embrassa doucement sur le front alors qu'elle fermait les yeux, sombrant peu à peu dans le sommeil, ce qu'il remarqua à son souffle se faisant plus régulier. « Le radiateur t'aime aussi... » souffla-t-il un peu pour lui-même avant de fermer à son tour les yeux, son souffle se faisant régulier alors que ses épaules s'affaissaient doucement.
Tiré du sommeil par un baiser d'Everleigh, Damen sourit et  fut d'un coup parfaitement réveillé en entendant l'eau couler dans la douche. Bientôt, il rejoignit la jeune femme sous la douche, l'embrassant doucement dans le cou.  Peu après elle, il sortit de la douche et enfila un jean puis le premier t-shirt pioché dans ses affaires. Il sortait de la chambre quand Everleigh passa devant lui en courant et alla s'enfermer dans la salle de bain. Jetant un regard plein d’incompréhension à sa mère, il aperçu les sacs et quelques cartons au milieu du salon. Alors qu'il ouvrait la bouche pour demander ce que cela signifiait, il aperçu une tétine dans le canapé, soupira en s'adossant au mur. Il passa une main sur son visage, soudainement fatigué. « Sérieux ? Je sais que tu es ravie tu vas être grand-mère et cetera c'est génial mais ça c'est... C’est trop maman, vraiment. Je sais que tu voulais bien faire et ça fait plaisir de voir que tu... Comment dire ? que tu t’investis et tout mais elle est enceinte d'un mois, un seul petit mois. On ne sait même pas si c'est une fille ou un garçon et en plus de ça on est au courant depuis seulement hier, tu vas pas un peu vite ? » Pour ne pas avouer directement qu'ils n'étaient tout simplement pas sûr que le bébé était en bonne santé et qu'Evy ne ferait pas une fausse couche... Pire qu'une gosse, sa mère prit une moue triste et un peu vexée, mais il était persuadé qu'elle comprenait et que, simplement, tout comme lui, elle n'avouait pas ses torts. Il se dirigea vers la salle de bain, baissa la poignée mais c'était fermé à clé. Il y avait encore la porte dans leur chambre mais il préférait qu’elle sorte d’elle-même. Et puis elle l'avait peut-être également verouillée alors... « Evy sors de là... Tout va bien se passer, elle va ramener ça au magasin t'en fais pas. » fit-il en jetant un regard insistant à sa mère qui, soupirant un peu, acquiesça.

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Everleigh se souvenait parfaitement de l’année de ses cinq ans, cette même année où ses parents étaient apparus tout sourire pour leur apprendre qu’elle allait avoir un petit frère ou une petite sœur. Avant cette époque, la petite fille ne s’était jamais réellement intéressée aux bébés qu’elle trouvait trop collant, baveux et bruyants mais en apprenant qu’un bébé allait occuper une partie de la maison, les premières questions s’étaient bousculées dans sa tête. Mais pourquoi ? Et comment ? Voyant sa mère prendre du poids de semaines en semaines, commençait à se poser de réelles questions sur le pourquoi du comment. La sachant méfiante de nature, sa mère avait pris soin de la mêler à la grossesse du mieux possible, lui permettant de sentir le bébé bouger, de choisir les vêtements bien avant même de connaître le sexe. Ils n’en choisissaient pas beaucoup, mais assez pour habiller le bébé les premiers jours et pour sentir la présence de ce nouveau venu dans la maison. Refusant au début, Evy si petite soit-elle s’était finalement prise au jeu de la grande sœur, sursautant à chaque coup que le bébé jetait, son oreille posée contre le ventre de sa mère qu’elle interpellait régulièrement en riant sous les coups du petit. Plus les mois passaient, plus elle était impatiente de prendre ce bébé dans ses bras, d’autant plus lorsqu’on lui apprit qu’il s’agissait d’un petit garçon qu’elle pourrait protéger à l’école. Grande sœur protectrice au grand cœur, elle prenait un véritable plaisir à s’occuper de tout ce qui touchait à son petit frère. Ses parents lui avaient même permis de choisir le doudou de son petit frère, une petite grenouille verte qui lui avait tapé dans l’œil par sa couleur vive qu’elle adorait déjà. Sa petite grenouille, son cadeau de bienvenue au petit Tyler Isaac Banks. Les premières contractions rapprochées affolaient littéralement Evy, terriblement heureuse que le moment fatidique arrive. Assise dans les couloirs de l’hôpital avec sa grand-mère, Evy couru dans les bras de son père lorsqu’il sortit de la salle d’accouchement, les larmes aux yeux et le sourire aux lèvres. Serrant longuement son papa qu’elle devrait partager, Evy regardait la baie vitrée avant que celui-ci ne lui montre son petit frère en le pointant du doigt. Les premiers jours à la maison étaient longs et pénibles, mais rapidement, le petit Tyler avait fini par s’habituer et passer ses nuits sans aucuns soucis, jusqu’à ce que le pire n’arrive. Un petit garçon plein de vie grandissait aux côtés d’Everleigh qui en prenait soin comme de son propre bébé, réclamant même à lui donner son biberon prétextant que sa maman devait se reposer et qu’elle était assez grande pour s’occuper de son petit frère. Everleigh faisait une grande sœur parfaite, jusqu’à ce que son petit frère lui soit durement arraché. Une méningite foudroyante. La maladie sans bruit, passant pour une bonne grosse grippe et qui pourtant le tuait à petit feu. Trois jours, tout avait basculé en l’espace de trois petits jours. D’abord les pleurs, ensuite la température, les vomissements, la diarrhée, les courbatures et enfin les difficultés respiratoires, révulsions des yeux… Lorsque les parents d’Everleigh se rendirent compte que quelque chose n’allait pas, il était déjà trop tard. Arrivés l’après-midi à l’hôpital, le petit garçon de trois ans décéda dans la nuit. Le décès de son petit frère qu’elle n’avait pas compris plongea Evy dans une prison sans mot. Muette durant plusieurs mois, elle ne s’exprimait que par des dessins que son psychiatre traduisait en phrases douloureuses, en peine, en tristesse.. Ses parents n’allaient pas beaucoup mieux.. Finalement, c’est après six longs mois de silence qu’Evy finit par briser la glace. En rejoignant ses parents dans leur lit, elle leur avait finalement dit avec une voix angélique « Soyez pas tristes. Tyler est au paradis avec les anges, il nous regarde, il ne veut pas vous voir tristes. » leur avait elle dit avant de s’endormir. Quelques mots chargés d’émotions mais nécessaire pour retrouver une vie plus ou moins normale, sans jamais oublier sa petite grenouille. Finalement, elle avait compris une chose, les bébés étaient créés par l’amour profond de deux personnes. Ce qui au fond s’avérait parfaitement vrai. « Tu devais être trop mignon quand tu étais petit, mon amour.. Personnellement j’ai cru à la petite graine qui germe dans le ventre des mamans, mais j’ai finalement opté pour quelque chose de plus raisonnable. Simplement que les bébés sont créés par l’amour de leur parents. Mais ne me demande pas comment il arrive à s’incruster dans l’utérus de la maman, ça j’ai jamais cherché à approfondir la chose » lâcha t’elle d’une mine enfantine. « Je suis désolée pour vous deux.. Mais vous allez mieux, c’est le plus important, ta mère a retrouvé le sourire et moi j’ai retrouvé mon amoureux. » ajouta t’elle en souriant avant d’embrasser tendrement sa joue. Son silence lui avait fait peur, mais au fond, elle ne lui en voulait pas à sa place elle aurait probablement réagis de la même façon. « Je sais, Ciaràn. Ne t’en fais pas, on se fiche de la réaction qu’on a eu, j’ai mal réagis moi aussi, je ne t’ai pas lassé le temps de t’en remettre. De toute façon, on est heureux, on va avoir notre grenouille alors tout va bien » lui dit elle, plus souriante que jamais.  On ne peut pas dire qu’elle ai parfaitement réagis en s’enfuyant en larmes elle non plus. Il n’était pas du tout le plus à blâmer aujourd’hui. Lorsqu’il lui demanda combien d’enfant elle voulait, Evy le regarda en souriant légèrement rêveuse. « Une équipe de Baseball ! » Lâcha t’elle soudainement avant d’éclater de rire « Non, franchement, Trois. J’aimerais en avoir trois si c’est possible. Mais si j’en ai deux, une fille et un garçon, c’est déjà parfait ! Et toi, bloqué sur un  ou plusieurs ? » demanda t’elle plus doucement, caressant sa joue doucement. Riant largement face à la réponse de Ciaràn, Evy plongea son regard dans le sien. « Tu rigoles ? Elle sera super câline j’en suis sure ! Qui résisterait à ta belle gueule, sérieusement..  Elle sera totalement amoureuse de son papa chéri ! Et je lui apprendrais à être jalouse pour moi quand une gourdasse approchera trop de SON papa dont le cœur est déjà pris pour toujours ! » lui répondit-elle une pointe de jalousie mêlée à l’amusement dans la voix.
Le souffle de Ciaràn  contre elle, elle lui sourit et caressa sa nuque doucement. Elle ne se lassait jamais de l’entendre lui répéter qu’il l’aimait. Si ces quelques mots avaient eu du mal à sortir auparavant, ils n’avaient plus aucun problèmes à se les dires désormais. « De toute façon, je resterai jamais sans toi alors t’as plutôt intérêt à m’aimer toute ta vie sinon je te séquestre et je te viole sans vergogne.. » dis-elle en souriant tout en lui volant un baiser sensuel. Riant légèrement, Evy finit par sombrer, persuadée qu’elle était au comble du bonheur. Mais c’était sans compter Aalyah qui avait décidé de gâter son petit-fils, sans doute un peu trop tôt à son gout. Réveillée contre Ciaràn, Evy était persuadée de vivre une nouvelle journée plus que parfaite. Mais sortie de la douche et habillée, elle avait rapidement déchanté en voyant les caisses de vêtements et cartons encombrant le sol de l’appartement. Soudainement prise de panique et d’une nausée effroyable, Evy avait préféré s’isoler dans la salle de bain, pensant à verrouiller la porte du salon mais pas celle de la chambre. Malade comme un chien, elle se sentait réellement enceinte pour le coup. Après s’être rincée la bouche et avoir gargarisé avec un bain de bouche, Evy se réassis contre la douche, pâle comme jamais serrant contre elle ce doudou et cette petite robe qu’elle n’avait pas daigné lâcher dans sa course. Ce doudou était magnifique, sans doute allait elle le garder si Ciaràn l’acceptait. Entendant Ciaràn clinche, Evy soupira, elle n’avait aucune envie d’affronter cette tonne de vêtement et encore moins Aalyah qui devait probablement être déçue. Partant dans la chambre, elle s’assit sur le lit un moment pour réfléchir. Elle finit par sortir de la chambre serrant le doudou contre elle. « Non.. Je garde le doudou.. Et on a qu’à trier les vêtements qu’on aime et ceux qu’on aime pas. Je suis désolée Aalyah. Je sais que ça part d’une bonne intention.. Mais j’ai peur de ce qu’il pourrait arriver. Je m’en remettrai pas.. » Dit –elle en approchant d’Aalyah qu’elle prit dans ses bras avant de retourner vers Ciaràn. « Regarde.. Elle a choisi un loup comme doudou » dit-elle en souriant, serrant le doudou contre elle comme un enfant.

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Ciarán ne put réprimer un large sourire face aux paroles de la jeune femme, au fond elle avait parfaitement raison: les enfants naissent de l'amour de leurs parents. Bon, ce n'était pas le cas à chaque fois mais pour eux cela l'était, ils s’aimaient profondément et leurs sentiments ne faisaient que s'intensifier jour après jour. « J'étais aussi très crédible et extrêmement bagarreur si tu veux tout savoir. Ça se tient comme théorie, et puis c'est mignon je trouve... » sourit-il, amusé mais également attendri en imaginant Everleigh petite en train de réfléchir à comment arrivent les bébés. « C’est clair, on se remet facilement dans la famille, faut pas trop s'en faire pour nous. » Surtout, ils n'aimaient pas qu'on s'en fasse pour eux, préférant de loin se débrouiller seuls et souffrir en silence. Un détail lui revint et il plongea son regard clair dans le sien pour demander: « Notre grenouille... Tu sors ça d’où ? » Chaque surnom devait avoir sa signification, non ? Surtout qu’elle semblait beaucoup tenir à celui-là, comme si... Une idée lui vint, il la chassa bien vite: et si elle avait déjà été enceinte ? Non, bien sûr que non, elle lui en aurait parlé. Est-ce qu'elle lui en aurait parlé ? De là l'importance d'avoir sa réponse, histoire de cesser d'imaginer des choses qui étaient loin de lui plaire. Lorsqu'il demanda avec une pointe d’inquiétude combien d'enfants elle souhaitait avoir, il s'attendait à ce qu’elle lui balance quelque chose du genre. Coup de chance ou non, elle avait choisi son sport favori. « Ça fait neuf. Disons... onze si tu veux des remplaçants. » sourit-il avant de reprendre son sérieux, réfléchissant à la question. « Trois... » répéta-t-il pour lui-même avant de répondre à sa question. « Avant je t'aurai dis zéro parce qu'ils seraient beaucoup mieux sans moi mais maintenant... Je ne veux pas une famille trop nombreuse où on ne saura plus où donner de la tête, je veux pouvoir passer du temps avec chacun de mes enfants et... Et maintenant trois ça me semble bien. » finit-il en souriant, plongé dans la contemplation de la lumière que les phares des voitures passant en contrebas projetaient sur le mur. Oui, trois enfants c'était bien, un nombre idéal comme... Les trois mousquetaires. L'homme, la femme et l'enfant. Les trois périodes de la journée. Le passé, le présent et le futur. Les trois pyramides de Gizeh. Les trois âges de la vie. Ou même les trois petits cochons. Enfin, voilà, toute cette réflexion pour conclure sur le fait que trois c'était bien... Il rit doucement à sa réponse et secoua vivement la tête. « Elle va devenir parano et je vais me retrouver enfermé dans ma propre maison par ma fille et sa mère, j'aime pas trop ton idée... »
Un large sourire étira les lèvres de Ciarán et il plongea à nouveau son regard clair dans celui d'Evy, la défiant un peu. « Je crois que je vais essayer de partir juste pour voir ça... » Juste pour voir évidemment car jamais il ne lui viendrait l'idée totalement insensée et ridicule de quitter Everleigh, surtout pas maintenant qu'elle était enceinte. Il avait déjà faillit la perdre une fois, cela ne devait jamais se reproduire, c'était la pire chose qui lui soit arrivée, il souffrirait mille fois plus de son absence qu'il n'avait souffert des coups de son père durant de très nombreuses années, il en avait pleinement conscience. Mais là ils étaient sur leur petit nuage, lui qui ne supportait pas l'injustice et cetera serait égoïste durant huit mois, et plus encore, il ne penserait plus qu'à Everleigh et leur bébé. Après une bonne nuit de sommeil, il ouvrit les yeux sur une journée qui promettait d'être encore plus parfaite que les autres, pensant instantanément à leur bébé, se rapprochant d'un jour de sa naissance... Cette histoire allait finir par l'obséder, c'était certain. C'était sans compter sur une matinée un peu plus mouvementée que prévu grâce - ou à cause - de sa mère ayant décidé de gâter son tout premier petit enfant, pas le dernier vu leur programme. N’obtenant pas de réponse d'Everleigh, il se recula et attendit qu’elle se décide à sortir, lui laissant le temps de se calmer. Lorsqu'enfin elle sortit, il fit un pas vers elle pour la prendre dans ses bras mais tu rêves Ciarán, elle rejoignit les bras de sa mère. Oui, bien sûr, super. Croisant les bras, il s'adossa au mur en attendant la fin de leur interminable étreinte. « Comme tu veux. » Baissant les yeux sur le doudou qu'elle serrait contre elle, il esquissa un sourire. « Les bons goûts c'est dans la famille qu'est-ce que tu veux ? » plaisanta-t-il sans cesser de sourire. Véritable estomac sur patte, il sentit son la faim le tenailler et adressa un regard presque suppliant aux deux femmes. « Et si on déjeunait avant de se mettre à trier tout ça ? »

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Du haut de ses cinq ans, Evy avait parfaitement compris et toute seule comment on faisait les bébés, bien qu’elle ignore encore comment le fruit de l’amour de ses parents pouvait atterrir dans le ventre de sa mère pour y grossir et au fond, il valait mieux qu’elle l’ignore à cette époque. Le plus important était qu’elle sache que les bébés étaient la preuve d’un amour sincère, du moins dans la plus part des cas, parce qu’il arrive que les bébés soient aussi de terribles erreurs. « Bien sur que c’est mignon, j’étais adorable quand j’étais petite ! Tu sais, toute petite déjà, j’avais de la suite dans les idées.. Toi un bagarreur ? J’ai du mal à t’imaginer de la sorte.. » lui répondit-elle en souriant légèrement. Ciaràn était un amour, mais il fallait juste le connaître  pour le remarquer. L’imaginer brute si petit, Evy avait beaucoup de mal à se faire à cette image. Il était peut-être parfois un peu brute mais il avait ses raisons de l’être. Et puis ce n’est pas comme s’il l’était constamment. Ciaràn ne devenait un sale con que lorsqu’il buvait un verre de trop autrement il était parfait. Et au fond, depuis qu’Evy partageait sa vie, il n’avait jamais remontré ce côté de sa personnalité qu’elle appréciait guère. Toujours blottie dans ses bras, Evy récupérait les câlins qu’elle n’avait pas eu de la journée avec cette dispute orientée autour d’un mensonge qui avait dégénéré pour rien. Câline  de nature, passer une après-midi loin de Ciaràn était difficile à vivre et lorsqu’il travaillait, Evy profitait de lui à son retour et la nuit, surtout la nuit. Oh oui, la nuit.. En repensant à leur dernière nuit torride, Evy ne pu s’empêcher de sourire. Ce soir là, elle ne l’avait pas réellement laissé dormir et une fois réveillé, Ciaràn ne semblait pas daigner se rendormir de sitôt. Heureusement qu’il ne travaillait pas encore, parce qu’après la nuit qu’ils avaient passé ensemble, il aurait plutôt expliqué leurs ébats plutôt que le sujet du jour.. A sa question, Evy perdit peu à peu son sourire pour aborder un regard triste. Il lui manquait. Tous les jours. Sa petite grenouille à elle, son petit dindon, son petit frère d’amour. Après un moment de silence qui semblait une éternité, lui dire ou se taire ? Evy finit par ouvrir la bouche, la voix emprunte d’émotions. « Ma petite grenouille.. C’est le nom que j’ai donné à mon petit frère à sa naissance.. » lui dit elle, sans en ajouter plus. Non pas qu’elle ne voulait pas en parler, mais elle n’avait pas envie d’effrayer Ciaràn avec ce qui avait pu se passer pour Tyler. Son expérience expliquait le stress qui la rongeait rien qu’à la simple pensée qu’elle pourrait  elle aussi perdre son bébé. Préférant changer de sujet, elle retrouva un début de sourire lorsqu’il lui demanda combien d’enfant qu’elle souhaitait avoir avec lui. Une ribambelle ? Une troupe ? Un peuple ? C’était tentant, mais elle était la seule à souffrir à chaque fois. Ciaràn lui s’en sortait plutôt bien. « Ah bha oui, il faut les remplacants, on est pas à l’abris d’une maladie ou d’une blessure ! » ajouta t’elle pour continuer de le taquiner avant de sourire lorsqu’il confirma ses paroles. Trois enfants, c’était parfait. Cinq à la maison, c’était amplement suffisant. « Oh, Daddy Ayling ! » lâcha elle avec admiration. Il avait déjà des réactions de jeune papa. « Je suis contente que tu ais changé d’avis sur le sujet. Je continue de penser que tu seras parfait dans ton rôle de jeune papa ! » ajouta t’elle en souriant tout en resserant son étreinte. Relevant le visage vers lui d’un air grave, Evy ouvrit la bouche d’une mine offusquée et le lâcha soudainement pour lui tourner le dos et se couvrir de son coté du lit. « Eh ben entraine toi déjà à dormir seul de ton coté puisque c’est ainsi » lâcha t’elle en se couvrant de la couverture jusqu’au nez. Bien évidemment, ils ne restèrent pas séparés bien longtemps puisque Ciaràn se collait déjà contre Evy pour la taquiner en l’embrassant dans le cou. Il savait très bien ce qui la faisait craquer et ces baisers étaient son point faible. Tentant vainement de l’ignorer, Evy finit par se retourner vers lui pour l’embrasser avec amour.  
Aalyah pouvait être critiquée pour son passé, mais ce qu’elle pouvait faire de son présent ne leur permettait pas de la blâmer, au contraire. Elle semblait ravie de pouvoir mettre en pratique son instinct maternel qui pour le coup était plutôt l’instinct d’une grande mère plus qu’autre chose. Ayant souffert de ne pas avoir su s’occuper de son fils, elle voulait se prouver à elle-même mais surtout prouver à Ciaràn qu’elle aurait pu être une maman parfaite. Elle n’avait peut-être pas été la meilleure des mamans mais elle serait la meilleure des grands-mères. Peut-être que Ciaràn serait lui-même heureux de la voir si métamorphosée. Evy ne lui en voulait pas pour son geste au contraire. Mais elle trouvait toujours cela trop rapide. Malgré tout, c’était hors de question qu’elle se sépare du doudou qu’Aalyah avait choisi. A la fois parce qu’il était adorable mais aussi parce qu’il s’agissait de l’animal préféré de Ciaràn. Un petit clin d’œil discret pour son fils, futur papa modèle. Blottie contre Ciaràn, le doudou de leur bébé entre eux, Evy finit par retrouver le sourire lorsque son estomac les rappela à l’ordre. Quand le jeune homme a faim, il ne vaut mieux pas le contrarier de trop. Riant légèrement, Aalyah finit par faire le diner préféré de Ciaràn pour lui faire un peu plus plaisir. Tous les trois – ou plutôt quatre – finirent par s’attabler pour partager un diner dans la bonne humeur générale. Laissant Aalyah débarrasser pour une fois, Evy récupéra quelques vêtements de bébé qu’elle trouvait parfait avant de regarder l’heure, assise à même le sol. « Ciaràn, tu vas être en retard à l’université » lui dit elle en penchant le visage en arrière pour qu’il l’embrasse avant de partir. « Je te rejoins après-midi pour aller manger une glace en amoureux ? » demanda t’elle toute souriante et excitée, salivant déjà à la simple pensée du parfum qu’elle allait choisir. Une véritable torture. En fait, il n'avait pas trop le choix. Elle finit par tendre les lèvres, attendant que celles de Ciaràn se posent dessus pour échanger un énième baiser passionné. « Je vais déjà regarder les vêtements que ta mère a choisi et je mettrai de coté mes coups de cœur, le reste on choisira ensemble mon amour ? » demanda t’elle en souriant de nouveau avant de grimacer pour une énième nausée.

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Ne pouvant s'empêcher d'éclater de rire à la confirmation d'Everleigh, Ciarán acquiesça vivement et attendit que son fou rire cesse pour répondre, toujours secoué d'un rire irrépressible mais cette fois muet. « Je n'en doute pas tu vois... Oh que si, passer ma colère sur les autres c'était ma spécialité, je n'en suis pas fier d'ailleurs mais bon. » Un enfant blessé qui blessait les autres par vengeance. Bon, c'était idiot et il n'y avait absolument aucune logique là-dedans, même à l'époque il le savait, mais cela le soulageait un peu, si pas de sa douleur de son impression de faiblesse et de sa peur. Aujourd'hui il ne l'était plus, ou tout du moins tant qu'il était sobre et qu'il allait relativement bien. L'autre soir, lorsqu'il était rentré avec une épaule démise et plutôt amoché, il avait bu plus d'un verre de trop, était en colère, triste. De plus, il était déjà amoureux d'Everleigh sans vraiment en avoir conscience et savoir ce qu'elle avait vécu le mettait hors de lui... Remarquant instantanément le changement dans le comportement et l'expression d'Evy, il se mordit l’intérieur de la joue, sachant pertinemment qu'il n'aurait pas dû poser la question. Trop tard bien sûr, mais il ne supportait pas de la voir triste, surtout lorsqu'il ne connaissait pas les raisons de son malaise. Son ton seul suffisait à lui faire mal au coeur, ses paroles dans lesquelles il comprit que son frère n'était plus lui serrèrent la gorge, il la regarda encore un moment sans rien dire, aussi silencieux qu'elle avant qu'elle ne lui explique. Lorsqu'il eut comme retrouvé l'usage de la parole, il plongea son regard clair dans celui d'Everleigh. « Oh... Je suis désolé Evy, tu veux m'en parler ? » demanda-t-il en esquissant un sourire triste. Peu importait que ce ne soit pas une histoire à raconter à un futur papa, ce qui était sans doute le cas, si cela pouvait l'aider de lui en parler elle n'avait pas à hésiter. Il voulait savoir, c'était quand même un point important dans la vie de la femme qu'il aimait... Oubliant momentanément ce sujet inquiétant et plus que sérieux, il sourit à la réponse d'Everleigh au sujet du nombre d'enfants qu’elle souhaitait. Une équipe de baseball, cela faisait à peine beaucoup ! « Exactement. » Trois enfants à la maison, en souhaitant commencer par une petite fille, un petit garçon en second et pour finir... Ils verraient bien, au fond ils avaient tout leur temps et verraient bien ce que la nature leur donnerait. Que ce soit une fille ou un garçon ce serait parfait... « Si c'est le cas ce sera grâce à toi. » sourit-il avant de l'embrasser en resserrant également un peu son étreinte. Éclatant de rire face à son air offusquée et à sa réaction. Se rapprochant d'elle jusqu'à être à nouveau collé contre elle, il passa ses bras autour d'elle. « Hors de question, viens là... » Il l'embrassa dans le cou, sachant désormais que c'était son point faible il en profitait un peu... Et, bientôt, cela porta ses fruits, elle se retourna vers lui et ils s’embrassèrent un moment avant qu'elle ne sombre en premier dans le sommeil, rapidement suivie par le jeune homme.
Ciarán était ravi de voir que sa mère se métamorphosait totalement, au comble du bonheur, tout comme eux. Elle vivait avec lui depuis un certain temps, qui paraissait trop court par rapport aux longues années où il avait souffert de son absence, et jamais il ne l'avait vu aussi... rayonnante et heureuse. L'un de ses plus grands rêves se réalisait et il savait que le voir heureux lui faisait énormément plaisir. Il en venait à penser qu'après tout ce qu'ils avaient vécu, aussi bien sa mère qu'Everleigh ou lui, ils méritaient bien ce genre de moment privilégié, ce cadeau totalement inattendu mais qui n'en était que plus beau encore. Un bébé qui viendrait les rapprocher encore plus - du moins si c'était possible pour Evy et lui. Lorsqu’elle vint se blottir contre lui, il referma doucement ses bras sur elle et l'embrassa sur le front avant de baisser les yeux sur le doudou qu'avait choisi sa mère. Le doudou de leur bébé, son animal préféré, elle avait réellement pensé à lui faire plaisir également. Cela lui tira un sourire, qu'il adressa à sa mère avant que son estomac ne réclame à manger rapidement. Ce n'était pas bien étonnant, il avait tout le temps faim. S'attablant tout les quatre - maintenant il fallait compter avec le bébé - ils mangèrent dans la bonne humeur mais surtout dans le silence du côté du futur papa, bien trop affamé pour lâcher son assiette des yeux. Lorsqu'Everleigh lui fit remarquer l'heure, il haussa les épaules mais attrapa sa veste et l'enfila en répondant. « Ce sera la première fois depuis que je travaille là c'est rien. » Se penchant pour l'embrasser, il se stoppa à quelques centimètres du visage d'Evy pour répondre à sa proposition, si l'on pouvait appeler cela une proposition, il était un peu obligé. Tant mieux, il adorait l'idée...  « Avec plaisir. » Comblant finalement l'espace entre eux, il l'embrassa. « D'accord. A tout à l'heure mon amour. » Déposant rapidement un baiser sur la joue de sa mère, il lâcha un vague à tout' maman, attrapa son sac et sortit, descendant les marches un peu plus rapidement que d'habitude pour monter dans sa voiture et démarrer direction l'université.
Durant quasiment toute la durée du cours, Ciarán n'avait qu'une seule chose en tête: son bébé. Pas étonnant au fond, depuis la veille au soir on avait quasiment parlé que de cela chez lui. Le sujet du cours ne l'intéressait même plus et il était clair pour tout le monde qu'il était ailleurs. A la fin des cours, il était carrément soulagé et, surtout, il allait retrouver Everleigh. Et, avec elle, leur bébé. Les deux seules choses auxquelles il parvenait à penser aujourd'hui. « Monsieur Ayling ? » Assis à son bureau, le regard fixé sur une copie en attendant qu'Evy le rejoigne pour aller manger leur fameuse glace, il n'avait même pas entendu frappé, ni la porte s'ouvrir sur l'une de ses élèves. Levant les yeux, il laissa tomber son stylo à bille sur la feuille et se leva. « Qu'y a-t-il ? » Question habituelle et dénuée d'expression particulière, pour tout dire il ne savait pas ce qu’elle faisait encore là et tout ce qu'elle pouvait avoir à lui dire ne l'intéressait pas. Cela faisait mauvais professeur pour le coup, mais, depuis tout à l'heure, il ne se sentait plus tellement dans la peau d'un professeur. La voyant s'approcher un peu trop il fit un pas en arrière, heurta son bureau. Super... Il comprit rapidement pourquoi elle était encore là à cette heure, elle avait dû assez hésiter avant de venir le trouver: elle était venue l'embrasser. Le désavantage de ne pas pouvoir s'afficher réellement en couple puisque sa moitié n'était autre qu'une élève... Il la repoussa rapidement mais elle semblait amplement satisfaite et quitta son bureau sans même lui laisser le temps de dire quoi que ce soit. « A bientôt. » Ouais, bien sûr... Soupirant, il allait se laisser retomber sur son siège lorsque la porte se rouvrit, cette fois sur Everleigh. Il lui sourit, bien qu'encore carrément perdu. «  Salut... » Il passa une main dans ses cheveux, embarrassé par ce qui venait de se passer, avant de s'approcher d'Evy pour l'embrasser comme si de rien n'était.

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If that love was really meant to be, It would come back, stronger than before. True love always wins against the things that want it's death.

I believe that everything happens for a reason

Tyler. Sa petite grenouille, son petit frère, le manque immense que sa perte avait laissé dans son cœur, la tristesse que sa disparition avait laissé sur son visage.. Tyler n’était plus qu’un lointain souvenir mais il demeurait intact malgré les années. Treize ans se sont écoulées depuis la perte de son petit frère. Malgré tout, les souvenirs restaient les mêmes. Tous les ans, à la date de la disparition de Tyler, Everleigh pleurait toute la journée. Il n’y avait pas un seul évènement célébré en famille sans que Tyler ne soit abordé à un moment ou un autre. Il n’était pas vraiment mort dans le cœur de ses proches. Il était toujours là, toujours présent, toujours en vie, dans ses pensées comme dans ses rêves. Quelques fois lorsqu’elle s’ennuyait, Evy imaginait à quoi il aurait ressemblé s’il avait été sauvé à temps. A chaque fois qu’elle parlait de son petit frère, sa voix tremblait d’émotion, elle retenait ses larmes avec une difficulté sans pareille, son cœur s’arrêtait de battre et ses entrailles se nouaient. C’était exactement ce qu’elle ressentait lorsque Ciaràn lui demanda si elle souhaitait lui en parler. Elle aurait aimé pouvoir aborder le sujet facilement, mais n’ayant jamais réellement fait son deuil, elle avait toujours autant de mal à aborder ce sujet. « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée d’en parler tout de suite .. Ce n’est pas que je ne veux pas, au contraire. Je t’en parlerai plus tard, c’est promis.. » lui dit-elle avant de glisser sa main sur son propre visage pour essuyer les larmes qui débordaient de ses yeux puis replongea son visage contre Ciaràn. Elle lui en parlerai un jour, c’est certain. Mais elle n’avait aucune envie d’effrayer Ciaràn à ce stade de sa grossesse. Elle était déjà assez nerveuse comme ça alors rendre le jeune papa nerveux, c’était de loin la meilleure idée du siècle. A l’annonce de sa paternité, Ciaràn avait réagi de la même façon que la plupart des jeunes papas. Effrayé, perdu, plongé en plein doute.. Il devait probablement être le seul à penser qu’il ferait un papa abominable. Aalyah et Everleigh pensaient tout le contraire, intimement persuadées que Ciaràn fera un papa absolument parfait. Il lui fallait juste un peu de temps pour s’y faire, un peu de temps pour réaliser qu’ils allaient passer de deux à trois en peu de temps. Lorsqu’il tiendrait son bébé dans ses bras pour la première fois, il en serait lui-même convaincu qu’il ferait un père magnifique. « Tu n’as pas vraiment besoin de moi pour en être convaincu Ciaràn. Ca t’aurait pris plus de temps mais une fois que tu l’auras à bras tu aurais changé d’avis sur toute la ligne. » lui répondit elle en esquissant un léger sourire. Pas besoin d’être profondément amoureuse de lui ou simplement enceinte pour le remarquer. Il suffit d’ouvrir les yeux.. Ca se voit comme le nez au milieu du visage que Ciaràn ferait un père absolument magnifique. Ses réactions le trahissaient déjà.
Everleigh n’avait déjà pas un bon caractère, mais alors enceinte elle pouvait facilement passer du rire aux larmes mais aussi de la bonne humeur à la colère en quelques secondes. Bien entendu, Everleigh n’était pas vraiment énervée contre Ciaràn, elle jouait plus avec ses pieds qu’autre chose. Si elle avait été réellement fachée, elle n’aurait probablement pas dormi dans son lit mais dans le sofa et quelques baisers dans son cou n’y auraient rien fait. Mais jouant la comédie, il était bien difficile de lui résister. Ses baisers la firent rapidement frissonner et ses paroles lui réchauffaient le cœur. Il n’aimait pas qu’elle le boude, il avait autant besoin d’elle qu’elle n’avait besoin de lui.. « Tu sais pas dans quel état je pourrais être si tu me quittais Ciaràn.. » murmura t’elle avant de s’endormir contre lui pour un repos bien mérité.

La journée avait sans doute mal commencé, mais les choses étaient finalement rentrées dans l’ordre après des nausées, une crise de nerfs et une crise de larmes, elle se sentait soudainement bien mieux, plongée dans les cartons de vêtements choisis par Aalyah. Au fond, elle avait plutôt bon gout en ce qui concerne les vêtements de bébé. Chacun des vêtement avait quelque chose de tellement cute qu’elle ne pouvait s’empêcher de craquer dessus. Finalement, il y avait plus que coup de cœur qu’elle ne l’imaginait. Le seul problème est que le sexe du bébé restait encore totalement inconnu mais Aalyah ayant tout prévu, avait choisi des vêtements pour les deux sexes. Au moins, ils pouvaient avoir deux enfants sous peu, ils seraient rhabillés pour leur premiers moi c’est certain. Jetant un coup d’œil à l’horloge indiquant qu’il était relativement temps que Ciaràn s’en aille travailler, Evy lui fit gentiment remarquer qu’il allait être en retard s’il ne partait pas tout de suite ce à quoi il lui répondit tendrement que c’était la première fois. Riant légèrement à sa réponse, elle pencha la tête en arrière en souriant « Mais ce ne sera pas la dernière ! Garde tes absences pour les jours ou notre grenouille sera malade ou n’aura pas envie de quitter son papa pour aller à l’école, parce qu'elle risque de verser de looooongues larmes dans tes bras pour que tu restes avec elle.. » lui répondit elle avec tendresse. Cette glace elle en rêvait depuis des semaines. On lui avait toujours dit qu’il était déconseillé de priver une future maman de ses envies. Everleigh ne comptait donc pas se priver de sa glace, peu importe l’heure ou l’endroit. Elle en mourrait d’envie. Le seul problème ? Savoir quel gout elle allait choisir entre la trentaine de gouts proposés. « Mho, j’aime bien quand tu m’appelles comme ça » dit elle d’une mine amusée et charmée. Elle adorait chacun des surnoms qu’il pouvait lui donner. Ça lui donnait une certaine importance dans sa vie et savoir qu’elle comptait pour lui la ravissait totalement. Après un tendre baiser, elle replongea dans ses cartons en souriant tout en partageant un moment avec sa belle mère.
Les seize heures approchant, Evy enfila une paire de basket et un gilet pour rejoindre Ciaràn à l’université pour aller manger cette fameuse glace qui lui faisait tant envie depuis le début de la journée. Assise dans le métro, ses pensées ne se tournaient pas vers Ciaràn mais bien vers le parfum de la glace qu’elle allait choisir. Ou bien des glaces.. Arrivée à destination, Evy se dirigea à pied vers l’université et pénétra dans les locaux croisant quelques élèves au passage. Elle se dirigea avec discrétion vers la classe de Ciaràn, soudainement ravie de le revoir. La main posée sur la clinche, elle leva les yeux vers la vitre, apercevant avec déception et dégout que SON compagnon était entrain d’embrasser l’une de ses étudiantes, en plus blonde. Avalant de travers, Everleigh se sentit étouffer et finit par faire demi tour. Assise dans les marches de l’escalier, Evy aperçu la blondinette qui s’emblait totalement satisfaite de ce baiser, le premier ? Le deuxième ? Plus ? Depuis quand Ciaràn la voyait il au juste ? Les premières questions se bousculaient dans sa tête, les premiers doutes sur sa fidélité, ses envies de paternité.. Evy passa un moment seule isolée avant de finalement secher ses larmes et rejoindre Ciaràn comme si de rien n’était. « Salut. » répondit elle avant qu’il ne l’embrasse. Et il avait encore le culot de l’embrasser après avoir embrassé une autre. Profondément blessée et déçue, Evy fit mine de rien et attendit Ciaràn dans le couloir pour qu’il récupère ses affaires. Pour ne pas griller leur couple, elle s’élança avant lui dans le couloir avant de rejoindre discrètement sa voiture et d’y pénétrer avant de s’attacher pour partir en ville. Une fois garé, ils partirent chez le glacier avant de s’installer à une table. Silencieuse depuis leurs retrouvailles, Evy garda les yeux rivés sur le menu, hésitant encore entre deux parfums avant de choisir une boule de chaque parfum. Toujours déçue, elle lui accorda à peine un regard, chipotant, mangeant sa glace avec une lenteur démesurée jusqu’à ce que Ciaràn ne brise le silence et ne provoque en elle une explosion intérieure. « Tu comptais me le dire ?» demanda t'elle soudainement, froidement.

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Acquiesçant doucement à la réponse d'Everleigh, essuyant doucement les larmes qu’elle avait oubliées, Ciarán tenta vainement d'oublier les scénarios que son subconscient avait imaginé, plus affreux les uns que les autres. Finissant par fermer les yeux en se concentrant sur les battements de son cœur s'étant emballé, il se calma vite et fit refluer ses pensées négatives. Il ne supportait pas de voir Evy dans cet état, savoir qu'il n'y pouvait rien empirait les choses. Mais elle avait sans doute raison, ce n'était pas quelque chose qu'un futur jeune papa doit obligatoirement savoir, du moins pas tout de suite. Souriant à la suite, il était loin d'en être sûr. Elle l'avait rassuré au sujet de son rôle de père, preuve que sans elle il était perdu et effrayé. Elle... Sans elle il ne savait pas ce qu'il ferait, il ne pouvait plus se passer d'elle. « Au contraire, je ne sais pas ce que je ferais sans toi. » Il sourit pour lui-même en reprenant: « Bon, déjà y'aurait pas de bébé mais ce n'est pas ce que je veux dire. Je veux juste dire que... J'ai besoin de toi. » Plus que tout au monde et cela il le savait parfaitement depuis qu'il avait faillit la perdre, depuis le fameux jour qui resterait à jamais gravé dans sa mémoire où il l'avait rejointe à l'aéroport pour l'empêcher de prendre un avion qui les séparerait sans doute à jamais. Pour l'empêcher de retourner en Australie et, surtout, lui dire qu'il l'aimait. Depuis lors il y parvenait avec une facilité déconcertante, mais toujours avec la même sincérité. Souriant lorsqu'elle fit mine de lui en vouloir de l'avoir contredite. Hors de question qu'il dorme seul de son côté, et encore moins qu'elle le boude, même pour de faux. Il lui caressa doucement les cheveux en entendant sa réponse, souriant et surtout persuadé que cela n'arriverait pas. « Je n'ai pas à le savoir, ça n'arrivera pas. » Jamais.
Alors qu'il allait s'intéresser un peu aux vêtements achetés par sa mère, Ciarán se vit rappeler qu'il travaillait aujourd’hui et qu'il allait être au retard. Ce serait la première fois, monsieur étant très ponctuel, et puis n'ayant habituellement pas grand chose d’autre à faire. Avant qu'il ne soit en couple avec Everleigh, sa vie se résumait à boulot-dodo, plus manger. Beaucoup puisqu'il avait tout le temps faim... Au moins une chose qu'il aimait dans son ancienne vie. Sa réponse le fit rire, il imaginait déjà cela. Lui qui ne supportait pas les larmes, il s'y ferait sans doute très vite avec leur enfant... « A vos ordres chef. » sourit-il, presque au garde-à-vous, avant de l'embrasser tendrement. Souriant à sa remarque, il lui adressa un clin d'oeil et fila. S'il avait su ce qui l'attendait à l'université, il aurait exclu l'idée de s'y rendre aujourd’hui, prolongeant un peu son congé. Au moins il aurait passé une nouvelle journée fantastique aux côtés d'Evy, toujorus plongés dans leur petit monde de bébé, surtout avec toutes les affaires que sa mère avait ramenées et qu'il fallait trier. Trop tard. Il était plus que trop tard pour faire demi-tour lorsque les lèvres de son étudiante - dont il ne se souvenait même pas le nom - se posèrent sur les siennes pour un baiser qui ne dura que quelques secondes, interrompu par le jeune professeur qui la repoussa presque instantanément, presque car la surprise l'avait paralysé un moment, ce qu'il risquait de regretter bien qu'il ne le sache pas encore. Peu après, Evy fit irruption dans son bureau et, décidant d’oublier cela, du moins temporairement, pour passer un moment agréable avec elle, il l'embrassa comme si de rien n'était, ne remarquant même pas son malaise tellement lui-même était préoccupé. Perdu dans ses pensées durant tout le trajet et même lorsqu'ils choisirent le parfum de leurs glaces, il ne remarqua toujours rien. Pas encore.
Depuis un petit moment déjà, Ciarán observait Everleigh sans bouger, la voyant jouer avec sa glace plutôt que réellement la manger. Lui non plus n'avait pas grand appétit, pour une fois... Il avait plutôt une bonne raison d'avoir perdu l'appétit, s'il s'était porté comme un charme après cela il y aurait eu de quoi se poser des questions. Plus qu'autre chose, il avait observé sa glace fondre depuis qu'ils avaient été servis. De toutes manières, il n'aimait pas vraiment cela, les glaces. N'y tenant plus, il déposa un peu trop brusquement sa cuillère sur la table et chercha le regard d'Evy, en vain. « Ça ne va pas ? Tu semblais tellement contente de la manger cette glace, qu'est-ce qu'il y a ? » Il n'avait pas réellement besoin de poser la première question, il était clair et net que cela n’allait pas. Par contre il n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle avait, étais-ce son frère ? Étais-ce leur bébé ? Ou bien il se faisait des idées étant donné que lui-même n'allait pas franchement bien et avait la tête ailleurs, mais il en doutait fort. Son ton l'intrigua, il pencha un peu al tête en passant une main dans ses cheveux. « Te dire quoi au juste ? » demanda-t-il avec un air non feint d'incompréhension totale, toujours souriant et tendre mais totalement dans le flou, lui dire quoi ? Elle n'avait tout de même pas... Sa réponse le laissa pantelant et il la regarda sans répondre un moment. Si, elle avait bel et bien vu, et sans doute pas la meilleure partie. Et dire qu'il n'avait absolument pas répondu à ce baiser, et dire qu'il lui disait la veille que jamais il ne la quitterait et cetera. C'était vrai, parfaitement sincère, mais désormais elle ne devait plus croire un mot de ce qu'il pouvait lui dire. Se mordant la lèvre, chose qui le trahit sans doute, il demanda tout de même: « De... De quoi tu parles, Evy ? » La goutte d'eau qui fit déborder le vase, elle se leva en pleurant et quitta la salle. Se levant précipitamment, il s'élança à sa suite sans prendre la peine de payer le glacier. Au pire, ils n'y avaient même pas touché à leurs glaces. Et puis il avait bien d'autres préoccupations. La rattrapant rapidement, alors que la nuit commençait à tomber et que le ciel virait au bleu foncé, il la saisit doucement par le bras. « Laisses-moi t’expliquer d’accord ? » Un peu essoufflé par sa course, il reprit son souffle une seconde. « C’est la première fois que ça arrive Evy, je n'ai rien pu faire je ne l'ai pas vu venir, je te promets que je ne te ferai jamais ça. Je t'aime Evy, je ne me lasserais jamais de te le dire, je pourrais te le répéter tous les jours, à chaque seconde de ta vie. A chaque seconde d'une vie que je voudrais partager avec toi et uniquement toi alors s'il faut que je quitte mon boulot pour que tu me crois je le ferai, rien n'est plus important que toi. Toi et notre bébé. Alors si... Si tu ne le fais pas pour moi ou pour nous, fais le pour lui parce qu'il aura besoin de nous deux » Son regard clair planté dans celui d'Everleigh, il ne mentait pas. Il ne pouvait pas mentir et son regard témoignait de toute sa sincérité. Il le savait, il ne pouvait pas vivre sans elle, plus maintenant, à tel point qu'il en était souvent venu à se demander ce qu'il avait fait durant toutes ces années, comment il avait pu survivre et, surtout, passer à côté d'elle durant quatre longues années où il lui avait enseigné les sciences comportementales. La perdre ce serait... C'était inenvisageable, inimaginable, impossible, infaisable, improbable, inconcevable. Cela lui serait insupportable, intolérable,... Il ne pouvait pas, il ne voulait surtout pas la perdre.

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Everleigh restait sur son petit nuage, entourée des vêtements de leur bébé. Petites robes, bodys gravés « Daddy’s girl » ou encore « Mom + Dad = Me ♥» toutes ces petites choses tellement adorables dont Evy ne parvenait déjà plus à se passer. Depuis son réveil, Evy n’avait pas lâché cet adorable petit loup aux tons violets, doudou officiel de leur petite grenouille. En vérité, elle n’avait aucune idée si elle parviendrait à s’en défaire pour l’offrir à leur bébé à sa naissance. Plongée dans ses pensées, imaginant Ciaràn endormis dans leur lit avec leur bébé et son doudou, Everleigh perdait pied avec la réalité. Elle mourait d’envie de prendre leur grenouille dans ses bras. Ce bébé n’était peut-être pas prévu, mais elle n’imaginait plus sa vie sans son enfant. C’est fou comme un bébé peut changer le monde et surtout changer une personne. Everleigh ne pensait plus comme une femme ou une étudiante, elle pensait comme une jeune maman, tout comme Ciaràn montrait les premiers signe d’une paternité qui lui allait à merveilles. Assise au milieu de la montagne de vêtements aux cotés d’Aalyah, Evy discutait avec sa belle-mère. Le sujet de conversation ? Le bébé, évidemment. Les heures passaient à une vitesse folle lorsqu’elle parlait de leur grenouille et déjà, il était l’heure de rejoindre Ciaràn pour manger cette fameuse glace au Cuberdon et praliné. Oké, je vous l’accorde les gouts se marient très peu, mais une femme enceinte est capable de faire les pires mélanges et de trouver cela délicieux. Everleigh elle avait jeté son dévolu sur ces deux parfums en sortant du métro. Approchant de la classe de Ciaràn, son cœur battant la chamade à la simple pensée du baiser qu’ils allaient échanger dans quelques secondes, Everleigh ne s’était même pas aperçue de la présence de cette blonde, collée contre SON homme à l’embrasser. Ce n’est qu’une fois prête à ouvrir la porte qu’elle aperçut la scène, dégoutante, décevante, écœurante, abominable, impensable, inadmissible et j’en passe.. Préférant s’éloigner pour se remettre de ces images d’une infidélité plus que flagrante, Everleigh s’isola dans les escaliers avant d’apercevoir cette fille, dandiner du cul comme une autruche, le sourire victorieux aux lèvres Mais quand tu auras bouffé le bitume à la force de ma main, ton sourire sera bien moins charmant d’un coup, pétasse. Pensa t’elle avant de soupirer et de se relever pour rejoindre Ciaràn, un visage impassible, comme si de rien n’était. Le baiser qu’il lui accordait après cette fille lui donnait plus l’envie de vomir ou de le gifler qu’autre chose.. Prenant sur elle, Evy quitta la classe pour se rendre sur le parking et prendre le chemin du glacier, ou après mure réflexion, elle commanda les deux boules praliné et cuberdon. Silencieuse, elle laissait fondre sa glace sous ses yeux, la mangeant avec une lenteur démesurée jusqu’à ce qu’il n’attire son attention. « Je prends mon temps, simplement. » lâcha t’elle froidement. Mauvais mensonge puisqu’elle avalait généralement sa glace à la vitesse de la lumière. Lorsqu’il osa lui demander de quoi elle parlait, son sang de fit qu’un tour. Alors comme ça il comptait le lui cacher, faire comme si de rien n’était et continuer à l’embrasser comme d’habitude. Réprimant la violente envie de lui envoyer sa glace au cuberdon dans le visage, elle pinca les lèvres. « De quoi je parle ? De la sale blondasse que tu étais entrain d’embrasser dans ta classe ! Tu me prends pour une débile ? S’il y’a bien une chose que je ne supporterai pas c’est l’infidélité ! Alors quoi ? Tu voulais prendre du bon temps dans mon dos ? » lui lâcha t’elle gardant son calme avec difficultés. Elle n’avait jamais accepté l’infidélité, et surement pas celle de Ciaràn qui n’avait de cesse de lui répéter qu’il n’y avait qu’elle, qu’elle était la femme de sa vie et encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots.. Se sentant soudainement prise pour une véritable gourde, Evy se leva d’un bon, faisant grincer sa chaise sous le sol et attrapa ses affaires pour quitter le glacier laissant derrière elle la bonne moitié d’une glace délicieuse qu’elle avait laissé fondre dans son assiette. Incapable de retenir son torrent de larmes et sa déception, elle se laissa aller dans la rue sombre qu’elle détestait jusqu’à ce que Ciaràn ne rattrape son bras, la faisant pivoter vers lui. « Ne me touche pas ! » hurla t’elle dans la rue, repoussant sa main avec violence, blessée au plus profond d’elle-même. Ciaràn lui demanda alors de lui laisser s’expliquer, inutile, elle savait déjà tout. « Oh pas besoin ! Pas besoin de m’expliquer. Je sais parfaitement ce qui s’est passé ! Maintenant que tu sais que tu vas être papa, que je vais devenir grosse et moche tu profites ! Pas besoin de chercher une autre copine puisque tu as déjà toutes sortes de pauvres idiotes à tes pieds qui ne demandent qu’à finir dans ton lit ! Une blonde, forcément les brunes ça doit pas être ton truc. Et puis t’es pas pêcheur donc les baleines ça te tente pas trop non plus. Et comme je suis blonde et sur le point de finir grosse comme une baleine je dois surement pas te tenter, c’est clair que je vais être beaucoup moins sexy tout d’un coup » finit elle par hurler, à bout de force et de voix. Elle se serait bien laissée tomber à terre de fatigue si son égo de l’en empêchait pas. Elle ne lui ferait pas l’honneur de s’effondrer face à lui. Lorsqu’il la coupa pour s’expliquer, Evy hésitait entre croire à ses paroles ou penser à de nouveaux mensonges. Reprenant soudainement conscience qu’il disait la vérité et qu’elle se lisait au fond de ses yeux, Evy fondit littéralement en larmes avant qu’il ne la prenne contre lui et ne la serre plus fort que d’habitude. Glissant ses bras dans son dos, elle le serra à son tour « Pourquoi tu ne me l’as pas dis.. ? Pourquoi tu n’as pas été honnête ? Je ne veux pas que tu me caches des choses Ciaràn. » murmura t’elle avant de relever les yeux peinée « Ma glace.. j’ai  même pas pu profiter de ma glace de ta faute.. elle était délicieuse en plus, t’es vraiment chiant comme mec.. t’as vraiment de la chance que je sois amoureuse et enceinte .. » lâcha t’elle, esquissant un léger sourire décu. La lachant une minute, Ciaràn disparu un moment avant de réapparaitre avec un pot complet de glace au cuberdon et praliné. Retrouvant le sourire elle voulu l’embrasser et embrassa finalement sa joue. «  Je t’aime Ciaràn.. Mais fais un bain de bouche en rentrant.. » lâcha t’elle avant d’attraper le pot de glace au cuberdon et d’y tremper son doigt en le léchant avec gourmandise, blottie sous son bras pour repartir dans leur appartement. Une nouvelle dispute qui n’avait toujours pas fait long feu..