« Ça t’arrive d'être sérieux parfois, Ty ? » « Tu dis ça comme si c'était mal de ne pas tirer en permanence une tronche de six mètre de long. » « Non bien sûr, mais parfois mec, t'es vraiment lourd. » « Mais on m'aime aussi pour ça. » D'aussi loin que remonte sa mémoire, il a toujours été le pitre de service. Parce que pour le reste, il ne pouvait pas se dire aussi doué que ces camarades. Plus petit que les autres pendant longtemps, il a du apprendre à se défendre autrement et il a trouvé le moyen de le faire avec des mots. Si le physique ne suivit pas, son cerveau lui carburait déjà assez bien. Il n'était pas précoce, pas un génie, mais il était curieux de tout. Et une vraie pile électrique, à courir partout sans arrêt. A croire qu'il compensait le côté bien trop calme de sa soeur aînée et de son cadet. Et a croire aussi qu'il avait du être adopté pour être aussi différent que les autres mais ça n'était pas le cas. Il avait les mêmes yeux que son père, le même visage que sa mère qui transpirait la joie de vivre. Petit il était pourtant calme, trop même alors son père l'a inscrit au club de baseball de la ville, pour le sociabiliser un peu et pour qu'il ne reste pas toujours dans les jupes de sa mère. Ça lui a bien réussit à vrai dire, il a rapidement pris goût à ce sport même s'il préférait encore plus rester chez lui à lire ou à apprendre à jouer de la guitare avec son oncle. Voilà comment très tôt Tybalt a développé un intérêt sans fond pour la musique et les lettres. Pour emmerder sa soeur, comme celle-ci c'était une fois de plus moqué de lui et de son côté tête d'ampoule, il lui avait "emprunté" son portable pour la rendre hystérique de savoir qu'il avait fourrer son nez là-dedans. « Tu crois que ça veut dire quoi "La prochaine fois prends ce qu'il faut et on le fera" ? » « Ça veut dire qu'ils vont le faire. Ta soeur va se taper son copain. » « Eww. Dégeu. » « Tu dis ça maintenant, attends d'y passer toi aussi et tu verras. » « Parce que tu l'as déjà fait toi ptet! » Le silence de son camarade lui fit comprendre que oui, lui aussi l'avait fait. C'est là que sa curiosité naturelle allait lui jouer des tours. Car après quelques temps, il comprit qu'il était attiré à la fois par les filles mais aussi par les garçons. Il n'en a parlé à personne car après tout, selon lui c'était sa vie privée, les autres n'avaient pas besoin de savoir ça après tout, puisque ça ne changeait en rien qui il était. Mais évidemment ça c'était sa façon de voir les choses, pas celle de sa famille. Alors quand un soir, sa soeur lâcha le morceaux, disant l'avoir vu embrasser un garçon après les cours, il ne nia pas, pensant -hélas à tort- que ses parents seraient suffisamment ouverts d'esprits pour ne pas s'en offusquer. deux jours plus tard, à trois semaines de son 16è anniversaire, Ty se retrouvait à la rue et seul au monde, renié par sa propre famille pour un truc pareil. Ça aurait pu précipiter au fond du trou, mais éternel optimiste, il vit là l'occasion de commencer une nouvelle vie, loin de ceux qui lui avaient tournés le dos. Oh bien sûr c'était douloureux, car il s'agissait quand même de ses parents et de ses frère et soeur mais bon, il n'allait pas changer qui il était pour eux. Quand on aime, on aime entièrement avec les qualités et les défauts. Pas juste ce qui nous arrange...

Heureusement pour lui son oncle qui avait déménagé pour Chicago il y déjà quelques années lui n'était pas si étroit d'esprit. Ayant appris que son frère avait mis son fils à la porte, il l'a recueillit chez lui, ne pouvant pas se dire que ce dernier était à la rue pour un truc aussi stupide. Ils s'étaient toujours bien entendu c'est vrai, ayant le même caractère l'un comme l'autre -si bien que parfois Tybalt s'était même demandé si ce n'était pas lui son père en fait-. « N'y penses plus, ok ? Ici tu es chez toi maintenant fiston. » « Je pourrais jamais assez te remercier pour tout ça Oncle Ben, je... » « Tu n'as pas besoin de le faire. Allez tais-toi maintenant et viens là. » Une nouvelle vie pouvait donc enfin commencer pour lui, une vie plus facile et plus épanouie, loin des préjugés de son ancien entourage. Springfield n'était pourtant pas une petite ville perdue en pleine cambrousse mais bon. On avait voulu tirer un trait sur lui, il en ferait donc autant, tournant la page sur son passé pour se concentrer sur son avenir qui s'annonçait prometteur. Il avait toujours été un bon élève et son cursus au secondaire confirma qu'il avait une tête bien remplie. Il était aussi dans l'équipe de baseball, dans le journal du lycée, dans le club d'échecs et dans le comité des élèves. Il avait aussi bien grandis depuis et comme dit, le vilain petit canard était devenu un magnifique cygne, qui avait même un certain succès auprès de la gente féminine -mais aussi masculine-.« C'était belle impro. » « Merci, mais je te retournes le compliment à toi aussi. » « Moi c'est Tybalt mais on m’appelle Ty le plus souvent. » « Ravi de faire ta connaissance, Ty. Moi c'est Célio. » C'est comme ça qu'à commencé tout l'histoire. Ty est venu s'installer sur le banc du campus où se trouvait le jeune -et séduisant- jeune homme qui jouait de la guitare et il s'était mis à chanter, les mots sortant de sa bouche sans qu'il n'y réfléchisse et ils avaient finit par se faire un petit bœuf comme ça alors qu'ils ne se connaissaient ni d'Adam ni d'Eve. Mais le courant était de suite passé entre eux il faut l'avouer. Rapidement devenus presque inséparables, une forte amitié naquit entre les deux jeunes hommes. Mais ce n'était pas tout ce qui avait grandit entre eux puisque l'un comme l'autre ressentait aussi une certaine attirance et des sentiments envers l'autre. Mais contrairement à Ty, Célio lui n'assume pas vraiment cette attirance et puis c'est un tombeur, pas le genre de gars que les relations sérieuses intéresse. Alors il fait avec, mieux vaut être son meilleur pote que rien du tout pas vrai ? C'est ce qu'il essaye de se dire à chaque fois mais plus le temps passe plus il devient difficile pour lui de le voir passer son temps dans d'autres bras -et dans d'autres draps-. Il pourrait faire le premier pas mais quelque chose l'en empêche, la peur. Celle de le perdre si en fait il s'était trompé, qu'il ne partageait lui aussi quelque chose pour lui. Alors pour le moment, lui aussi va voir ailleurs même si son esprit finit toujours par lui rappeler qui il veut vraiment. Mais dans la vie, on a pas toujours ce qu'on veut...