some things are better left unsaid..

Ce matin-là, ta colocataire t'avait enfin foutu la paix. Pas de réveils agressifs à sept heures du matin. Enfin, tu avais découvert que c'était seulement parce qu'elle n'avait pas passé la nuit à la maison. Elle prenait vraiment trop exemple sur toi. Néanmoins, tu avais pu t'extirper de ton lit à dix heures, tranquillement. Finalement, tu avais décidé de te calmer et d'aller en cour, de bouger un peu pour tes examens qui se rapprochaient. Et peut-être aussi pour ce prof, qui arrivait à rendre les cours comme ça. Faut dire qu'avec un fessier pareil, ce n'est pas vraiment dur. Tu avais donc pris la direction de ta salle de bain et avait pu profiter de l'eau bien chaude pendant pratiquement une demi-heure. Après ça, un peu plus réveillé, tu avais fouillé dans ton armoire à la recherche de la tenue parfaite. Optant finalement pour un jean avec un simple tee-shirt, plutôt moulant, qui mettait ton torse en valeur. Après ça, tu avais pu arranger ta coupe avec ta main, rapidement, avant d'enfiler ta veste et de quitter l'appartement, laissant le désordre qui y régnait. Il était presque midi, mais tu t'en fichais. Les profs que tu avais le matin savaient très bien que tu brilles par ton absence. Finalement, tu avais encore une heure à traîner quand t'étais arrivé au lycée. Profitant de ce splendide soleil, tu t'étais hissé sur un petit muret à l'entrée de la fac avant d'allumer une cigarette. Tirant dessus à plusieurs reprises et soufflant la fumée, t'observais les gens qui passaient et qui était surement en retard en cours. Mais, contrairement aux lycéens et collégiens, ceux-là avait l'air de s'en foutre royalement. C'est limite s'ils ne s'arrêtaient pas pour discuter avec toi, encore. Après une heure, quatre cigarettes et plusieurs jolies filles qui étaient passées, tu devais à ton tour aller en cour. Tu quittais donc ton muret afin d'entrer dans l'université. Une vague de fraîcheur se ressentit et un sourire s'affichait sur ton visage. Tu te dirigeais vers la première salle où tu te trouvais et t'installais au fond, jouant déjà sur ton portable. Tu avais déjà perdu tes bonnes résolutions et commençait à ne plus suivre tes cours. En même temps, faut dire ce qui est, les profs n'y prêtent pas attention. C'est donc ainsi que tu passais ton heure, à pianoter sur ton portable et à somnoler. Dès que le cours était fini, tu t'étais donc précipité afin de sortir d'ici. Tu avais décidé que, finalement, tu n'irais pas en cours cet après-midi. Tu passais néanmoins par la salle d'Adrian pour lui demander si tu pouvais le rejoindre vers seize heures pour une petite "discussion" entre hommes. Bien que tout le monde se doutait de ce qu'était la vraie définition de discussion. Pour l'heure, tu t'y étais pris assez tôt afin de ne pas arriver en retard chez Tybalt, ce même soir. Le saluant alors, tu sortais de la fac et prenais le chemin de la ville. Trois heures de libre, tu te devais t'en profiter alors tu allais faire les magasins afin de faire des réserves d'alcool. Pas que tu sois alcoolique, non, mais tu avais prévu une soirée dans ces prochains jours et ton stock était totalement vide.

Revenant de la ville à quinze heures cinquante, tu te hâtas de te rendre à l'intérieur du bâtiment universitaire. Il était vide, soit les étudiants étaient dans leurs appartements, soit ils étaient en cours, faut dire que nous n'avons pas vraiment envie de rester dans les couloirs, non stop, à rien faire. Surtout que l'université ce n'est pas vraiment le meilleur bâtiment de la ville. Traversant les couloirs déserts, tu finis par arriver devant la salle d'Adrian. Tu attendais la fin du cours et la sortie de tous les élèves avec impatience, ayant envie de te retrouver avec lui, seulement. C'est pourquoi, à la sortie du dernier élève, tu t'étais précipité dans la salle, prenant soin de refermer la porte derrière toi. Tu avais rejoint le jeune professeur à son bureau. Celui-ci, toujours parfaitement vêtu, portait un costume avec une cravate de la même couleur que ce dernier. Néanmoins, ce n'était pas à sa tenue que tu t'intéressais, ni à son caractère et à sa vie. Il faut dire que, après plusieurs mois de relations sexuelles, tu ignorais tout de lui en dehors de son statut d'homme marié et de professeur. Ce n'était pas son caractère que tu voulais, mais son corps. Pour quelque chose de sérieux, avec une personne que tu veux vraiment et pour qui tu as de vrais sentiments, tu serais plutôt du genre à te tourner vers Tybalt. Bien qu'aucun de vous n'a fait le premier pas, et cela pendant des mois. Il n'est d'ailleurs toujours pas fait, cela dit. Néanmoins, ton soucis là, c'était Adrian. Après deux minutes précises de discussion, vous étiez passé aux choses sérieuses. Le temps était passé trop vite. Au point qu'après deux heures et demie passer avec le jeune homme et un coup d'oeil à ton portable, tu remarquais qu'il ne te restait plus beaucoup de temps pour arriver chez Tybalt. Encore à moitié dénudé, transpirant et décoiffé, tu te précipitais sur tes affaires. En moins de temps qu'il faut pour le dire, tu t'étais rhabillé mais, toujours pas coiffé. Pas le temps. Tu embrassais le jeune professeur une dernière fois et quittais la salle après avoir attrapé ton sac de cours. Courant pour rejoindre l'appartement de ton meilleur ami, tu finis par t'arrêter essoufflé. Tu en profitas pour allumer une cigarette, rapidement. Tybalt n'allait vraiment pas apprécié, il n'aimait pas que tu fumes et encore moins que tu empestes la cigarette en arrivant chez lui. Surtout que tu n'avais pas eu le temps de prendre de douche et donc, tu sentais la transpiration. Sans parler de ta coupe. Tu prétexterais une heure de sport sans repos. La relation que tu entretenais avec Adrian étant toujours secrète, tu ne pouvais clairement pas en parler. Surtout pas à Tybalt. Tu finis donc par reprendre ta route après avoir écrasé ta cigarette au sol. Arrivé devant l'appartement du jeune homme, tu toquas à la porte sans prendre le temps de reprendre ton souffle. Il ne tarda pas à t'ouvrir, vêtu d'une simple serviette. Un vrai délice pour tes yeux. « Entres, désolé je crois que j'ai perdu la notion du temps à force de chanter sous ma douche, installe-toi j'arrive. » Tu riais légèrement en regardant ton meilleur ami prendre la direction de sa chambre. « Oh, tu peux rester comme ça, tu sais. Aucun problème pour moi. » Un sourire en coin prit place sur ton visage mais, néanmoins, tu t'installas doucement sur le canapé du jeune homme, le laissant partir vers sa chambre. Ton homosexualité était secrète, à peu près. Tu n'en avais jamais vraiment parlé avec Tybalt, mais il le savait, ce n'était donc pas un tabou entre vous deux. Surtout que, de son côté, il s'assumait pleinement.

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