Je ne crois plus en la magie, je ne crois plus aux sourires, je ne crois plus en l'amour. Pourtant … je suis celle qui plonge, à corps perdu, dans ces contes de fée que j'aide à réaliser. Je donne cœur et sourire, à ces femmes qui n'ont rien perdu, je laisse cette joie m'envahir, petite fille d'autrefois, à l'idée d'aider à accomplir des rêves qui ont été miens. Un rêve d'enfant, transformé en espoir, à l'idée que, peut-être un jour, je saurais oublier la peine qui me broie le cœur.

Lorsque nos regards se sont croisés, la défiance et le désir se sont entremêlés, prunelles enflammées qui ne cessaient de s'attirer. Pourtant, rien ne nous prédestinait à nous aimer et tant nos différences que nos aspirations nous séparaient. Mais l'amour n'est pas synonyme de raison, amour qui nous a réunit sous les fleurs de la passion. Dans tes prunelles méditerranéennes, je m'épanouissais, et à ton sourire, je me liquéfiais. Mon cœur s'est arraché, pour t'être confié, mais lorsque le destin t'a enlevé, je suis restée esseulée . Seules les larmes m'ont accompagnée, durant ces sept années qui ont suivit, alors que sur ta tombe, chaque jour je venais me confier. Hors … comment imaginer que ce fantôme, qui hante mes rêves, mon cœur et ma raison, soit vivant, et n'attende que moi derrière une porte close ?

Je ne t'ai jamais connu, sœur dissimulée par ce père disparut. Nos vies ne se sont jamais croisées, nos rires ne se sont jamais mêlés, nos bras ne se sont jamais embrassés, en cette étreinte qui unissent deux sœurs dans l'adversité. Tu es mon aînée, celle qui aurait dû être mon modèle, celle qui aurait dû natter mes cheveux, celle qui m'aurait soutenu dans les épreuves imposées par le destin, tout comme je t'aurais épaulé et essuyé tes larmes. Mais la vie nous a séparé, nous a éloigné, et a effacer nos ressemblances. Mais .. qui sait … peut-être nous retrouverons nous un jour.

Lorsque je t'ai rencontré, avec tes sarcasmes et tes remarques, j'ai vu Ayden. Je t'ai détesté, haït pour me rappeler le seul homme jamais aimé, et nos relations se sont dégradés, durant ce mariage organisé pour ta petite sœur adoré. Je dépassais un budget, qui t'était trop précieux, et nos langues s'enfourchaient, en un massacre odieux. Il suffit d'une menace, d'un regard, pour comprendre une attirance toute autre,et c'est dans tes bras que je me suis réfugié, sans rien te dire de mon passé amoureux. Je te cache, jour après jour, ces visites à mon amant décédé, tandis que tu fais défiler, à mon insu et dans ton lit, ces femmes pour lesquels tu n'as aucun sentiment. Nous nous aimons, d'une certaine façon. Je suis ta femme, malgré ta liberté, je suis la sienne, malgré mes sentiments. Mais cette relation, presque malsaine, risque de se voir contrebalancée par ce fantôme miraculé.

Tu es une rencontre dû à ce hasard qui aime à nous surprendre, un visage amical, brouillé par les larmes versées alors que je suis assise contre la pierre tombale de l'être aimé. Ce secret, qui pèse sur ma conscience esseulée, c'est avec toi que je l'ai partagé. Ayden, le fiancé, le bébé, cette vie faite de chemins tortueux et de désirs non exprimés. Alors, toi aussi tu t'es surprise à parler, sur cette fameuse malédiction qui te lie au sépulcre, sur ces gens adorés mais décédés. Nos larmes se sont mêlés en une belle amitié grâce à cette franchise qui nous lie.