Eledwen ne se sentait pas aussi bien qu’elle aurait voulut le dire, la tête penchée au dessus du lavabo, elle se passa l’eau dans la figure. Il fallait absolument qu’elle se rende à la fête costumée, elle se devait de montrer une image de fille qui sort et qui ne passe pas son temps à s’entrainer. Et puis ses frères seraient sûrement présents. De plus, elle voulait se changer les idées, même si ses vomissements ne l’aidaient pas vraiment à oublier. La jeune fille se rinça abondamment la bouche et sortit de la salle de bain. Alice au pays des merveilles, parfait. Eledwen enfila une robe bleue qui lui arrivait un peu au dessus du genou, puis noua un tablier blanc autour de sa taille. Au moins cela cachait un peu son début de grossesse, même s’il n’était pas si voyant que cela. La jeune fille noua un nœud dans ses cheveux bruns, et se maquilla pour éviter de paraitre trop malade. Un fois prête, elle prit ses affaires et se rendit à la fête. L’atmosphère était plaisante, enfant dans l’âme elle aimait beaucoup l’idée d’une fête costumée pour l’ouverture d’un magasin. Eledwen déposa sa veste au vestiaire, puis marcha dans le bâtiment. Bien sur, elle repéra immédiatement les toilettes, on ne pouvait pas savoir. Cependant, elle était seule, et les fraises lui faisaient de l’œil. Elle se dirigea alors directement vers le buffet en question et engloutit au moins trois fraises, avant de se balader un peu partout dans la salle. C’est à ce moment là qu’elle vit un homme en déguisement de chapelier fou, la jeune fille se dirigea directement vers lui, « Est-ce que j’arrive à l’heure pour le thé ou suis-je en retard ? » Eledwen n’était pas du genre timide, et puis elle ne voulait pas rester seule.

Eledwen fronça les sourcils, c’était la première fois qu’elle rencontrait quelqu’un qui n’était pas vraiment au point sur le personnage qu’il interprétait. Après tout, il avait sûrement du s’y prendre à la dernière minute et sa remarque un peu gênée, la fit plus rire qu’autre chose. « Ce genre de truc ? C’est vrai que j’oublie parfois que tout le monde n’est pas branché littérature. Mais au moins vous m’avez faite rire. » Le sourire d’Eledwen s’évanouit tout à coup, un léger mal de ventre lui saisissant tout à coup l’estomac. Il fallait qu’elle fasse abstraction ou elle ne répondrait plus d’elle. Une main sur le ventre, elle se remit à sourire quand une jeune fille la bouscula vivement, avant de s’excuser auprès d’elle. « Oh non ce n’est rien, ne vous inquiétez pas ! » La malaise commença à s’estomper, alors Eledwen n’eut plus besoin de se forcer à sourire tandis que la jeune fille en déguisement de ce qu’elle pensait être tiré de Final Fantasy les détaillaient elle et… cet homme dont elle ne connaissait pas le nom. « Oui c’est ça Alice et le Chapelier ! Je suis d’accord avec vous en plus, je trouve qu’ils ont un lien particulier ces deux-là ! Même si je suis plus livres que films. » Eledwen ne prit pas soin de dire qu’elle et le chapelier ne se connaissaient pas le moins du monde, mais après tout il n’y avait aucune ambigüité, si ? Elle lui tendit la main, « Je m’appelle Eledwen De Balzac et voici… » Elle attendit que le chapelier fou finisse sa phrase. « Final Fantasy si je ne me trompe pas ? On s’est est inspiré pour les costumes du ballet de septembre dernier. »

Spoiler:

Alessa n’avait pas le moral ces derniers temps car elle n’avait pas sa fille avec elle, en effet, elle l’avait envoyé passer quelques jours chez sa grand-mère qui vivait à plusieurs états de là. Maintenant elle n’était pas du genre à déprimer et en plus ce matin-là elle avait reçu une invitation dans sa boite aux lettres pour une fête costumée. Cela l’avait faite sourire et la jolie jeune femme qu’elle était avait souri en imaginant un peu devoir se déguiser. Mais le seul problème c’était de savoir en quoi elle allait devoir se déguiser… Alessa qui était assez imaginative, repensa à l’une de ces soirées quand elle était encore adolescente et elle avait toujours eu envie d’essayer de rentrer dans un autre personnage, être quelqu’un d’autre le temps d’une soirée….
C’est ainsi que la jeune femme est allé se confectionner vite fait son costume, car il faut le savoir c’est aussi une très bonne couturière du coup elle a customisé elle-même ses propres affaires. Un minishort et un t-shirt coupé plus tard la demoiselle ressemblait comme deux gouttes d’eau à une célèbre héroïne de jeux vidéo : Tomb Raider. Et oui, la jolie Alessa Stern venait de se métamorphoser en la sublime Lara Croft, avec tout ce qui va avec, faux pistolet et petite lunettes de soleil sur le nez accompagné de la longue tresse dans ses cheveux.

Une fois tout prête la jeune femme s’est rendue à la soirée et en arrivant là-bas, elle fut surprise d’y voir un peu de monde, après tout malgré le fait qu’elle soit à Chicago depuis un certain temps, la jeune femme ne s’était pas réellement fait d’amis jusque-là. Elle avait eu que des rapports professionnels avec les gens qu’elle rencontrait mais très peu des relations amicales. Bref, la jeune femme trouvait que cette soirée tombait parfaitement bien et dès son arrivé elle se surprit à blaguer avec plusieurs personnes de par sa tenue notamment mais en avançant elle ne vit pas que quelqu’un venait de s’arrêter et elle le percuta de plein fouet… « Oh je suis désolée, pardon… enfin avec ce costume je devrais plutôt dire : non mais tu ne peux pas faire attention ? » dit-elle en s’esclaffant.

Posant son casque sur la tête il sortit, les mains enfoncées dans ses poches de sweat et son air rêveur sur le visage. Il avait besoin d'air, et rapidement. Rester enfermer tout le jour, se ressassant le visage de sa bien aimée et finir par tomber sur un répondeur, baragouinant quelques mots qui se rajouteraient à tout les autres messages qu'il laissait depuis quelques jours le rendait malade. Alors musique au maximum il parcourait les rues, errant sans véritable but. Jusqu'à la voir passer devant lui. Heureux hasard ou nouvelle torture du destin ? Toujours était-il qu'elle ne l'avait pas remarquée et qui lui la regardait, stoppé net par le choc. Ou pouvait-elle bien aller dans une robe bleu aussi courte ? Un peu trop curieux, il se mit à la suivre sans vraiment savoir le pourquoi de son geste. Il voulait lui parler, c'était tout. Il voulait savoir si elle allait bien, il voulait savoir pourquoi elle l'ignorait, il voulait lui dire qu'il l'aimait encore et toujours. Qu'il ne cesserait de l'aimer. Et surtout, il voulait qu'elle lui explique pourquoi elle se baladait en tenue d'Alice en pleine rue à cette heure-ci, à son âge. Et c'est en la voyant entrer dans la boutique colorée, parmi un attroupement de cow-boys, super héros, jedis et princesse qu'il se rappela de l'invitation qu'il avait reçu. Ne souhaitant pas rebrousser chemin il hésita à entrer. Il lui sembla être le seul à ne pas avoir de costumes, ce qui pour le coup le mettait assez mal à l'aise. Regardant de tout coté il ne trouva aucun magasin qui puissent l'aider. Il devrait trouver par lui même. Scrutant attentivement la foule il repéra un groupe de jeunes, à peu près aussi fin que lui. L'un d'eux, grand, semblait déguiser en une sorte de rockeur. En se rapprochant il reconnu de suite le Michael Jackson de Bad, son gros manteau de cuir assez futuriste et ses grosses mitaines. Le reste du costume se composait d'un pantalon noir. Une chance pour lui qui avait enfilé le matin même un de ces slims noirs que Dwen l'avait forcé à mettre et dont il s'était habitué. En échange de quelques billets il récupéra le blouson et donna sa veste en échange, enfila l'énorme cuir décoré de nombreuses boucles, fermetures éclairs et autres babioles semblant cliqueter à chaque mouvement. Et le danseur entra dans la boutique, cherchant partout Eledwen. Il manqua de rentrer dans une femme brune qui semblait toute sanguinolente. Il ne préféra pas s'aventurer plus loin de se coté et alla vers le bar. Jusqu'à croiser un groupe étrange composé d'un chapelier, d'un Han Solo et d'une brunette étrange. Le tout accompagné de son Alice. Bousculant à tord et à travers pour la rejoindre, il parvint rapidement à sa hauteur, légèrement essoufflé et le casque autour du cou, toujours en route. « Eledwen ça va ? Pourquoi tu me réponds plus.. J'suis désolé pour la dernière fois, j'aurais du... » se figurant du nombre de personnes auprès d'eux, il baissa le ton, désireux de ne pas se faire remarquer « On peu aller ailleurs ? J'ai besoin de te parler »

L'assemblée était étrange. Kaléidoscope de couleurs et de visages sans intérêt, le tout centré sur la jeune brune. Comme si le chemin s'effaçait face au point d'arrivé. Point qui ne semblait pas véritablement heureuse de le voir. Son sourire - celui qui avait de suite fait battre le coeur du garçon à leur rencontre - son sourire était parti avec une rapidité déconcertante. Elle ne voulait pas de lui, et ce constat formulé dans son esprit était aussi blessant que du verre brisé. La blessure de cette histoire prendrait du temps à penser, il en était certain. Tout ça par sa faute à lui bien sur, mais il avait de trop bonnes raisons pour regretter certaines de ces actions. Il suivit la jeune femme dans l'arrière salle, d'un coup bien plus à l'aise dans la pièce exiguë et vide, prise d'un calme presque religieux qui contrastait avec la fête de l'autre coté de la porte. La remarque qu'Eledwen lui lança le blessa plus qu'elle ne l'aurait du alors qu'un constat frappant se fit dans l'esprit du danseur: elle n'avait rien comprit. Elle ne voulait pas comprendre les enjeux de cette partie de chats et souris. Parce qu'ici, ils étaient les souris et l'état était le chat. Et l'état les dévorerait sans ménagement. Coupé en pleine élan, il ne pu répondre alors qu'une question arrivait, question qui le laissa silencieux un moment. Comment lui expliquer sans passer pour un psychopathe ? « Je me baladais et je t'ai vu, je t'ai rejoins parce que je voulais te parler. Mais c'est pas important, dis moi plutôt pourquoi tu m'évites comme ça. Je t'ai dis qu'on pouvait pas se montrer, je te l'ai dis des tas de fois merde. » Presque désespérément, il la regardait. Il ne la laisserait pas lui filer entre les doigts, pas après tout ce temps passé ensemble, pas après tout ces sentiments. « Écoutes je sais que j'ai joué au con, mais j't'en prie mets ta fierté de coté et pardonnes moi. Laisses moi du temps d'accord ? Juste un peu de temps, le temps de remettre tout ça en ordre. Et ensuite on pourra être heureux tout les deux comme tu le souhaites. Laisses moi juste te trouver un nouvelle école. » C'était ça surtout le problème. Pas tant l'âge de la jeune fille, mais son statut d'élève. Des qu'ils en seraient débarrassés ils pourraient se montrer au grand jour. Enfin peu être pas tout de suite, pas tant que le grand frère serait dans le coin. Il était amoureux mais pas fou non plus. Crier l'existence de son couple lui faisait risquer son job, sa réputation, et sa tête. Et il tenait à ces trois choses, et même plutôt beaucoup.