Tell me what's going on sweety.

Ma montre affichait quinze heure trente tapante. Cela faisait près d’une demi-heure que j’attendais dans la cuisine. Mes doigts remuaient en rythme sur le bar de la cuisine, auquel j’étais accoudé. Je me faisais terriblement chier, il fallait voir les choses en face. A la base, j’avais un plan du tonnerre pour cet après-midi : Je devais voir Aurora. On se calme, je vous arrête tout de suite ! Aurora, c’est comment dire… une amie avec les bénéfices, si vous voyez ce que je veux dire ! Nous ne sommes en aucuns cas un couple ou une autre chose. Juste des amis, avec quelques avantages en plus. Je ne souhaite vraiment pas m’engager dans quelques choses de sérieux, ce n’est pas du tout mon genre. Au moins ce genre de relation, vous êtes sûr de ne pas être déçu – ou presque. On se voit régulièrement, comme ça, pour passer un bon moment. Tout à commencer lorsque je me suis retrouvé à devoir la mettre en garde à vue un soir où elle était en état d’ébriété – comme on dit dans le jargon de chez moi. J’étais de garde, donc c’est bibi qui a été chercher la jeune demoiselle ivre et qui l’ait ramené au poste. Tout ce passa sans encombres, néanmoins, il s’est avéré que la dite jeune femme est un témoin sous protection. En temps normal, je ne suis pas fan de ce genre de personne, ils empêchent souvent l’avancé d’une enquête et ils adorent jouer les victimes. Mais celle-là, elle a des atouts intéressants ! Et puis, elle m’a payé un café après cette histoire, et de fil en aiguille, ça à terminé dans mon lit – ou dans le sien, je ne suis plus sûr.

Donc, on était censé se voir afin de passer du bon temps. Seulement, pour le moment, j’étais toujours tout seul. Ce n’est pas son genre d’être en retard pourtant. Je vérifiai pour la centième fois mon portable, mais aucunes notifications ne s’affichaient. Bon sang, ça commençait sérieusement à m’inquiéter. Certes on couche ensemble régulièrement, mais ça ne m’empêchait pas de m’inquiéter pour elle, on est également amis après tout. Dix petites minutes s’étaient écoulées depuis la dernière fois que j’avais regardé ma montre. Le temps passait à une telle lenteur, ça me déprimait. Ma matinée avait été horrible et il semblait que ça allait être de même pour mon après-midi. Peut-être avait-elle oubliée ? Nan, impossible. Un mauvais pressentiment m’envahissait, sûrement un instinct de flic. Je lui avais envoyé deux messages et j’avais essayé de l’appeler, mais rien. Je devais en avoir le cœur net. Dans le meilleur des cas, elle avait juste oublié et notre petite affaire ne serait remise que d’une heure ou deux. Je vérifiai qu’il y ait suffisamment à manger pour Matthew au cas où je rentrerais tard – je n’allais pas le laisser mourir de faim tout de même. Je fis sortir Jingle avant de partir, puis je le renfermé à l’intérieur de l’appartement. Je pris soin de laisser une clé dessous le paillasson, on ne sait jamais, mon très cher colocataire pouvait très bien avoir – encore – perdu ses clés.

Il ne me fallu pas beaucoup de temps pour arriver devant l’immeuble qui abritait l’appartement d’Aurora. Je me garais rapidement avant de descendre de mon véhicule. Je cherchai sur les boites aux lettres le nom de Sokolov, puis je montais. Je grimpai les marches du grand escalier quatre à quatre, et j’arrivai rapidement devant la porte de la jeune demoiselle. Je priais intérieurement pour qu’elle soit là, je n’avais pas franchement envie d’avoir fait tout ce chemin pour rien. Je voulais vraiment savoir pourquoi elle avait loupé notre « rendez-vous » habituel, il devait sûrement y avoir une bonne raison. Je frappai plusieurs coups secs contre la porte avant d’enfoncer les points dans mes poches de pantalon. J’espérais qu’elle vienne répondre rapidement, je ne suis pas d’une nature patiente, mais j’essayais de ne pas le montrer – Ce qui n’était pas un franc succès. Elle devait très certainement avoir une bonne raison. Si ce n’était pas le cas, je ferais la grève du sexe pendant deux semaines, voilà tout ! La porte s’entrouvrit finalement, et un air soulagé apparu alors sur mon visage. « Hey ! Je commençais à m’inquiéter ! Je ne te conviens plus ? Tu ne veux plus de ton « ami » ? » demandais-je en esquissant un mince sourire. Je haussais un sourcil en attendant sa réponse, qui je l’espérais n’était pas « Tu n’as pas été assez performant la dernière fois. » remarque, ce n’était pas possible, je suis toujours au top.

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J’eus à peine le temps d’entrevoir le visage de mon amie, qu’elle avait déjà pris la poudre d’escampette en direction de l’étage. J’avais pour toute consigne « fais comme chez toi. ». C’était un peu vague quand même. Je restais un instant dans l’entrée, me balançant doucement d’avant en arrière cherchant quoi faire. De son appartement, je connaissais surtout sa chambre et son salon un peu également. Je venais rarement pour prendre des cours de cuisine ou jouer au Scrabble à vrai dire. Je regardais autour de moi, observant les murs avec grande attention. Une légère pression contre ma jambe attira mon attention. C’était le chat d’Aurora qui semblait adorer mon pantalon. Je le regardais faire des aléas entre mes pieds et se laisser tomber par terre avant de me regarder avec un air nié. Je secouai la tête en laissant échapper un léger rire. Je décidai alors de rendre dans le salon, j’aurais peut-être l’air un peu moins stupide qu’à rester planter dans l’entrée. J’étais suivi de prés par la petite boule de poil qui laissait échapper de léger miaulement.

Je m’assis sur le canapé, continuant de regarder le chat me faire du charme. Certains chats sont vraiment stupides. Je préfère les chiens. Les chats, c’est vicieux, ça se cache dans un coin et ça attend que vous sortez de la salle de bain afin de vous attaquez les chevilles. Non, je ne parle pas en connaissance de cause… enfin peut-être en fait. Jingle n’est pas comme ça. Il est obéissant, intelligent et fidèle. Les chats, c’est bien trop indépendant. Je trouvai sur la table basse l’un des jouets de la bête. Un petit bâton, au bout duquel était accroché un fil avec un plume. Son regard s’illumina lorsque je le saisis. Je le fis alors tourner, et le chat fit de même. J’avoue, cela me faisait bien rire. Il tournait en rond comme un abrutit. Lorsque j’arrêtais, il continuait quelque secondes, et se prenait même la table parfois. J’avais presque pitié de lui. Parfois, je me disais que je pouvais peut-être le laisser attraper cette maudite plume, puis finalement, je me disais que c’était bien plus drôle si il n’y arrivait pas. « Cours toujours mon petit, c’est moi le plus fort. ». On s’occupe comme peu.

J’entendis finalement des pas dans l’escalier. Je relevai le regard lorsque la silhouette de son amie se dessina dans l’encadrure de la porte. Je lâchai le jouet du chat qui s’empressa de sautez dessus, croyant sûrement qu’il avait enfin gagner. Mon regard se posa sur Aurora. Je remarquai alors que quelque chose n’allait pas. Je notai un bleu sur sa joue, et une cicatrice sur sa lèvre. Je n’eus pas le temps d’articuler une question qu’elle était venue se blottir contre moi. Je passai avec précaution mon bras autour d’elle. Je baissai les yeux vers son bras posé sur moi. Elle avait également des marques sur ce dernier. « Qu’est-ce que c’est que ces marques ? ». Ca ne ressemblait pas à de vulgaire bleus causé par une maladresse ou un coin de placard. Je suis flic, je sais très bien que ça n’avait rien de normal, surtout connaissant le caractère d’Aurora. Autant de marques, que ce soit sur le visage, sur les bras, ou je ne sais où encore, ça ne laissait rien présager de bon. Je passais doucement mon pouce sur les bleus qui marquaient le bras de mon amie « Qu’est-ce qui s’est passé ? » demandai-je inquiet. Je m’écartais légèrement afin de faire face à la brune. Son visage était tout aussi marqué. Je plongeais mon regard dans le sien. « Aurora, dis moi ce qui s’est passé. ». Mes habitudes revenaient au galop. Etant shérif, elle ne pouvait pas me cacher l’origine de ces marques, elle finirait bien par me le dire. Finalement mon mauvais pressentiment s’avérait être vrai à priori. Qui sait ce qui lui était arrivé, et dans cette ville on pouvait s’attendre au pire. Ces différentes contusions expliquait très certainement pourquoi elle m’avait poser un lapin aujourd’hui. C’était plus qu’excusable. Maintenant il restait à savoir d’où venait ces marques.

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J’écoutais avec attention les explications de mon amie. Elle semblait ne pas y prêter plus d’attention que cela, comme si c’était banal. Je sais qu’elle a tendance à se battre, et que les gars on souvent tendance à la coller, mais à ce point. Avoir des bleus aussi marquer, des coups aussi prononcés sur le visage, ce n’est pas anodin. Pourtant cela ne semblait pas l’inquiéter, mais quelque chose me poussait à croire que cet excès de confiance en sois caché en réalité de la peur. Elle enchaîna les faits rapidement, comme si elle voulait se débarrasser de cette histoire. Elle évoqua même l’intervention de ce Jesse. Je connais vaguement ce gars, il ne m’aimait pas à priori, car il me le faisait bien comprendre et je lui rendais bien. Je savais en gros qu’entre ces deux-là, ce n’était pas l’amour fou, et qu’ils avaient une grosse tendance à se battre – je plais d’ailleurs ce pauvre type, car la brune a un bon coup droit. Elle en parlait souvent devant moi, ce gars pouvait vraiment la mettre en rogne. Elle parlait de cette soirée où elle avait presque failli se faire violer avec un tel détachement, cela m’effrayait. Je voyais des victimes de violes et d’agressions presque tous les jours, certaines agissaient comme Aurora, mais ça ne durait qu’un temps. Les autres, elles étaient totalement terrifiées et entraient dans une forme de mutisme. Aurora n’était pas comme tout le monde, certes, mais elle finirait bien par passer par cette phase, comme tout être humain. « Tu en parles comme si c’était rien. C’est grave ce qui t’es arrivé. » voilà le flic qui parle. Mon regard toujours plantait dans le sien, je cherchais une faille, cette faille que tout le monde a.

Je regardais Aurora se levait et partir pour la cuisine. Je jetais un coup d’œil vers son abrutit de chat qui attendait toujours un geste de ma part. « Qu’est-ce t’as toi ? » lui soufflai-je. Il plissa le nez, secoua les moustaches, puis me s’en alla en dandinant de l’arrière train. La brune revint finalement avec deux tasses de café tout chaud entre les mains. Elle m’en tendit une avant de se rasseoir à mes côtés. Je humais quelques instants l’odeur de mon breuvage avant de reposer mon regard sur mon amie, qui avait l’air ailleurs. Je ne sais que penser de toute cette histoire. En fait si, je le sais très bien, j’avais du pouvoir dans cette ville et je pouvais très bien faire passer l’envie à ce petit abrutit de montrer son petit oiseau aux demoiselles contre leur gré. Mais je n’arrivais pas à cerné ce qu’en pensait Aurora. Un coup elle semblait ne pas y accorder grande importance, et à un autre moment elle semblait complètement terrorisée. Je laissai échapper un bref soupir avant d’avaler une gorgée de café. J’appréciai l’espace de quelques secondes la sensation du liquide chaud qui coulait le long de ma gorge. Elle s’excusa de ne pas m’avoir prévenu expliquant que cette histoire l’avait vidé de son énergie. Un mince sourire se dessina sur mon visage « Ce n’est pas bien grave, l’essentiel, c’est que tu ailles bien. ». Je posai alors mon regard sur la brune, d’un air qui se voulait bienveillant. A cet instant précis, elle avait l’air plus vulnérable que jamais. La tête entre ses mains, elle ne semblait pas si bien encaisser le choc qu’elle voulait le laisser entendre. Je déposai ma tasse sur la table basse. Je me raprochai doucement de mon amie avant de passer une nouvelle fois mon bras autour d’elle. « Allez, viens par-là. ». Je l’attirai contre moi, puis m’appuyai dans le fond du canapé. Je déposai un baiser sur le haut de son crâne avant de lui demander « Tu veux que je fasse quelque chose ? ». Si pour une fois mon statut pouvait aider une amie, j’étais près à le faire. En plus, c’était à juste prix, puisque cette agression était bel et bien réel.