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Hestia † Nous tissons notre destin, nous le tirons de nous comme l'araignée sa toile.

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MessageSujet: Hestia † Nous tissons notre destin, nous le tirons de nous comme l'araignée sa toile. Hestia † Nous tissons notre destin, nous le tirons de nous comme l'araignée sa toile.   EmptyMer 7 Aoû - 15:19





Car parfois, tout peut s'écrouler. Les intempéries ne cessent de se succéder sans que les larmes ne puissent couler. Et les liens viennent et se défont quand ces derniers sont trop faibles, incapables de souffrir un nouvel orage, une nouvelle personnalité, la mort dans le regard d'un être autrefois aimé. Le destin. Il interfère et manipule, il brise.


Je ne savais mettre de mot sur ce que je pouvais ressentir en cette seconde. J'avais la sensation que mes organes étaient broyés, lacérés par des ongles acérés que je ne pouvais voir autrement qu'en les sentant se perdre dans ma chaire sanguinolente. Mes sourcils se froncèrent légèrement tandis que je me braquais, observant cette table recouverte d'un drap blanc que je ne désirais voir soulever. Pour la première fois depuis des années, je n'aspirais qu'à fuir la sombre réalité dans laquelle j'étais parachuté depuis mon réveil, le matin même. Je n'avais cru Héloïse lorsqu'elle m'avait parlé de ces nombreux mois que j'avais arpenté sans être doué de cette personnalité qui me caractérisait. Je n'avais cru cette histoire sexuelle, pas plus que je n'avais admis que la date démontrée puisse être réelle. Je n'avais glissé sur les ailes du temps sans en avoir conscience, pauvre poupée désarticulée sans souvenir, agité par l'inconnu, l'incompréhension et cet … aveuglement. J'avais l'amère sensation d'avoir été dépossédé de ma propre existence par un destin particulièrement sournois. C'est alors que je le vis, ce médecin vêtu de ce blanc écœurant, cet homme qui déposa ses doigts sur ce visage dissimulé mais dont on percevait l'arrête du nez. Je pressais mes lèvres l'une contre l'autre, horriblement contracté, les muscles atrophiés. Ses doigts se courbèrent puis agrippèrent le tissu avant de le retirer avec une lenteur mêlée de rapidité angoissante. Mes dents s'entrechoquèrent quand sa chevelure brune apparut, quand son nez fin et droit fut dévoilé, quand son visage fut illuminé par la lumière artificielle et détestable. Des cicatrices marquaient sa peau, ainsi que des marques de brûlures qui sillonnaient sa peau laiteuse, signe de cet incident qui l'avait arraché à la vie sans que je ne sois présent. La veille. Elle était morte en prenant la route avec ses enfants et son mari, avant que sa voiture ne soit écrasé par un camion conduit par un alcoolique. Aucun n'avait survécut, si ce n'est l'un de mes neveux, mort plusieurs minutes après la collision d'après les médecins. La peur avait du déformer son regard, tandis qu'il avait appelé, supplié une aide qui n'était venue. J'avais été absent. Je n'étais assez con pour croire que j'aurais pu l'empêcher même en étant en pleine possession de mes moyens, je n'étais assez prétentieux pour m'estimer capable d'empêcher un tel accident dans lequel je n'aurais été, de toute manière, présent. Mais je les avais perdu bien avant, quand ma mémoire avait été séquestré, quand je l'avais été moi même, laissant place à ce que je n'étais. Je les avais rejeté, je m'étais éloigné … Je fermais les yeux, détournant la tête, incapable d'en supporter davantage. Et mon orgueil ne vint me titiller en cette seconde où la souffrance assombrissait chacun de mes traits. Et pourtant, j'avais la sensation de les avoir vu le week-end dernier, d'avoir subit un énième visionnage de Shrek, d'avoir été à leur côté pour dîner et d'avoir écouté Wen déblatérer sur ses soucis à l'université. Et désormais … il n'y aurait plus ces sourires, ces enfants qui courent dans le vestibule, ces adultes qui se retrouvent auprès d'une bière pour discuter boulot et passion. Je tournais légèrement la tête, posant mes iris sertie d'ombres sur son visage avant de m'avancer. Mon cœur était broyé et incendié. Et pourtant, je me penchais, avant d'effleurer son front des lèvres. Nul mot ne les quitta, et aucun regard ne fut posé sur ce visage. « Voulez vous ... » « Non. » répondis-je abruptement avant de me détourner, m'éloignant, telle l'ombre que j'allais dessiné. Je n'étais pas capable de les voir, pas plus que je n'étais apte à prendre véritablement conscience de leur départ. Et je fermais chacune de mes pensées à eux, sans que la souffrance ne me délaisse, rejoignant ma voiture tel un automate, puis mon appartement sans qu'une idée ne vienne effleurer mon esprit pervertit. J'étais dépossédé de la moindre envie, du moindre désir, si ce n'est celui de me noyer dans l'alcool. La musique joué par mon portable, trahissant un appel, ne parvint à capter mon attention, seul le dédain naissant à l'égard d'un correspondant que j'envoyais volontiers se faire foutre. Je n'avais envie de voir personne, je ne désirais me perdre dans l'hypocrisie des « désolés » et du soutien pathétique. En vérité et en cette seconde, je n'avais besoin de personne d'autre qu'une bonne bouteille de bière. Aussi pris-je mes clefs, les enfermant dans mes doigts, avant de monter souplement les marches qui me conduiraient à mon appartement. La porte fut claquée dans mon dos, le frigo rejoint, et ma main se referma aussitôt sur l'une de ces bouteilles de verre qui contenait un alcool qui ne m'aiderait en rien. Ma tête heurta le mur, puis mon corps glissa, s'affaissa sur le sol, tandis que j'amenais le goulot à mes lèvres. Le téléphone sonna de nouveau, perçant l'obscurité ambiante. Je n'en avais cure. Je ne songeais qu'à cette désastreuse journée où les informations s'étaient succédées. Et les images défilaient sous mes paupières, ainsi que cet accident, cette balle reçue la veille. Car j'avais la sensation que la mort m'avait effleuré quelques heures plus tôt, avant que je ne m'éveille pour constater que six mois me séparait d'elle. Six mois en étant une marionnette à la disposition des autres. Je glissais les doigts sous mon haut, effleurant ma cicatrice, parfaitement conscient que j'aurais dû y rester. J'aurais du être celui qui était mort, celui dont la vie aurait du être volée et menée aux enfers par la faucheuse. Mais c'est ma famille qui avait écopé quand j'étais moi même en train de batifoler avec une vie, avec un boulot, avec des devoirs dont je ne me souvenais. Je n'avais aucune idée des merdes dans lesquelles j'avais pu me fourrer en six mois, ni des visages rencontrés, ni de l'évolution de ma relation avec Hestia ou avec mes proches. A vrai dire, en cette seconde, j'en avais rien à foutre. Seule comptait une disparition définitive, une famille brisée. Je remontais mes genoux, croisant les bras sur ces derniers tandis que ma tête venait en cogner un. L'inconscience et la fuite … propres du lâche. Mais je ne voulais pas les laisser partir, quitte à l'être durant quelques minutes.
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Sarah H-A. Ainsworth

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ﮦ ACTIVITÉ : Gérante de la patisserie familiale
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Tu ne sais jamais que le dernier baiser sera le dernier, tu penses qu’il y en aura plein d’autres, tu crois que tu as la vie, mais c’est faux.
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MessageSujet: Re: Hestia † Nous tissons notre destin, nous le tirons de nous comme l'araignée sa toile. Hestia † Nous tissons notre destin, nous le tirons de nous comme l'araignée sa toile.   EmptyMer 7 Aoû - 21:14




« Nous ne sommes pas ennemis, mais amis ! Nous ne devons pas être ennemis. Même si la passion nous déchire, elle ne doit pas briser l’affection qui nous lie. Les cordes sensibles de la mémoire vibreront dès qu’on les touchera, elles raisonneront au contact de ce qu’il y a de meilleur en nous. »

Le soleil passait doucement la barrière des rideaux, couvrant allégrement la pièce d'une lumière bienveillante. Doucement je clignais des yeux, m'habituant plus ou moins à cette agression extérieure. Depuis combien de temps avais-je dormi ? Je ne m'en souvenais pas vraiment. Je tournais une tête douloureuse vers la petite table de nuit se trouvant à ma droite. Un verre d'eau à moitié entamé et une boite de cachets ouverte y trônait fièrement. Dans un geste simple et contrôler, j'attrapais la petite boite pour en extraire les petites pilules qui calmeraient la douleur lancinante qui jouait au niveau de mes côtes. Assise sur le rebord du lit, je devinais la tête pitoyable que je devais avoir. Ma main rencontra mon téléphone et m'indiqua l'heure. Quinze heures trente-deux. Voilà presque vingt-quatre heures que je n'avais pas quitté cet endroit miteux qui me servait d'appartement. Je devais le quitter, trop de choses étaient arrivés ici et pourtant je n'arrivais pas à m'y résoudre. Où allais-je pouvoir vivre après ça ? Non aucune chance que je parte. Mon téléphone toujours dans ma main je remarquais une chose qui ne m'avait pas sauté aux yeux tout de suite, les neufs appel en absence venant de mon patron. S'inquiétait-il ? Sans doute. C'était bien la première fois que je ne venais pas au boulot sans prévenir personne, mais ça ne m'importait peu. Dans un geste simple j'effaçais le journal d'appel, pour enfin donner des nouvelles à quelqu'un, la seule personne dont je me souciais un tant soit peu. Je composais le numéro, mettant le haut parleur, quelques minutes et rien, le vide, une messagerie, aucune réponse. Je préférais laisser de côté pour l'instant pour me concentrer sur autre chose. Prendre une bonne douche. Délicatement je poussais sur mes jambes me mettant plus ou moins debout. Un zombi aurait certainement eu meilleur allure que moi en cet instant, mais qui ça importait ? J'avançais tant bien que mal jusqu'à la salle de bain, laissant tomber mes vêtements au fur et à mesure. Je glissais sous la douche, laissant l'eau glacer calmer la douleur qui s'insinuait sur mon pauvre corps meurtri. Les bleues n'étaient plus présents, les côtes presque remises et pourtant je n'avais pas l'impression d'aller mieux. L'eau coula allégrement, se frayent un chemin le long de mon corps nue. Au bout d'un temps qui me semblait interminable je jugeais que j'avais assez pris mon temps, j'attrapais à bout de bras la serviette qui jonchait le sol pour l'entourer autour de ma poitrine. Mon regard croisa mon reflet dans le miroir et un long soupire s'échappa de ma bouche. Le téléphone sonna et sans que je ne sache réellement pourquoi je me précipitais, me jetant sur le petit appareil. « J'espère que tu as une bonne raison pour ne pas avoir ramené ton cul jusqu'au bureau. » Ne pas décrocher lorsqu'on m'appelle en "masqué", je devrais le savoir pourtant. « Je dormais. » Il rigola, nerveusement, il pensait sans doute que je me foutais de lui, mais qu'importe. « Ton traitement est terminé depuis deux semaines Hestia. Il faut que tu arrêtes. » Je levais les yeux au ciel, s'il avait vu mon air exaspéré il aurait certainement sourit. « Je ne m'arrêterai pas Jay, je n'ai aucun problème, ça m'aide à faire mon boulot, ça soulage ma douleur. Alors, pitié arrête de me prendre la tête. » Jay avait au moins une chose pour lui, il me connaissait mieux que personne. Il soupira et m'engueula encore durant quelques minutes, m'indiquant que je n'étais qu'une merdeuse incapable et qu'au lieu de faire l'enfant je devrais soutenir mon coéquipier et aller voir quelqu'un pour soigner cette soudaine addiction avant que ça n'empire... J'écoutais de loin, m'habillant en même temps. Je n'avais que faire de ses remontrances et ne comprenait pas où il voulait en venir avec Nikolaas. Le soutenir de quoi ? Il avait retrouvé la mémoire, autant fêter ça. Après plus de dix minutes d'insultes et de promesses de me montrer au boulot le lendemain je raccrochais. Je tentais une nouvelle fois de joindre Nikolaas, toujours sans succès. Puisqu'il ne me répondait pas, je devais sans doute aller jusqu'à lui. Je me laissais tomber sur mon lit attrapant à nouveau la petite boite sur ma table de nuit, j'étais presque sûre qu'elle me faisait de l'oeil. Je comptais distraitement le nombre de petites pilules qui restaient encore à l'intérieur et me mordis la lèvre de colère. Je composais à la hâte le numéro de mon médecin. « Je ne peux pas mademoiselle Matthews, votre ordonnance date de moins d'une semaine. » voilà qu'il se foutait ouvertement de moi. Je lui raccrochais au nez balançait mon téléphone à travers la pièce. Je laissais tomber ma tête sur l'oreiller et fixais doucement le plafond. Comment faire maintenant que cet enfoiré me laissait tomber ? Je prenais deux pilules et vidais le petit verre d'eau avant de sortir de ma chambre. Mes clefs dans une main, un paquet de cigarettes dans l'autre, nouvelle addiction qui calmait plus où moins mes envies de meurtres, et je sortais de cet endroit sordide. L'air frais balaya les quelques mèches blondes qui jouaient sur mon visage. Je descendais du trottoir et me dirigeait vers elle...Ma voiture, toujours à m'attendre. J'entrais à l'intérieur et pris la direction de l'appartement de Nikolaas. J'aurais pu l'appeler, le prévenir, mais aucun de mes appels n'avaient eu de réponse, alors à quoi bon ? Mes yeux tentaient tant bien que mal de rester ouverts et moi de suivre la route. J'avais eu l'impression de ne pas trop mal m'en sortir lors qu'enfin je me garais en bas du petit immeuble. Droite devant la porte je pris quelques instants pour reprendre un semblant de constance. Ma tête tournais anormalement vite et ma vision se faisait un peu plus trouble. Mais je passais outre et levais mon poing pour frapper sur la porte qui me faisait face. Aucune réponse. Pas de téléphone. Je n'étais pas vraiment dans mon meilleur jour et pourtant quelque chose me poussa à ouvrir la porte. L'appartement était plongé dans une obscurité silencieuse. Le seul bruit qui venait anéantir l'accalmie ambiante était le claquement de mes toutes nouvelles Jimmy Choo. Je n'avais jamais été une personne matérialiste mais j'avais littéralement craqué sur ses chaussures. J'approchais doucement d'une ombre que je soupçonnais être un corps. « Nikolaas ? Mais qu'est-ce que tu fous ? »



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Dernière édition par Hestia C-J. Matthews le Jeu 29 Aoû - 16:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Hestia † Nous tissons notre destin, nous le tirons de nous comme l'araignée sa toile. Hestia † Nous tissons notre destin, nous le tirons de nous comme l'araignée sa toile.   EmptyJeu 29 Aoû - 14:31





Car parfois, tout peut s'écrouler. Les intempéries ne cessent de se succéder sans que les larmes ne puissent couler. Et les liens viennent et se défont quand ces derniers sont trop faibles, incapables de souffrir un nouvel orage, une nouvelle personnalité, la mort dans le regard d'un être autrefois aimé. Le destin. Il interfère et manipule, il brise.


Perturbé, inconstant, mes sentiments s'agitaient dans une tête explosée. Mon mal de crâne implosait sous mes prunelles d'un azur tuméfié, tandis que je me battais contre moi même. Des chiffres luisaient dans l'obscurité, écarlates, ceux qui trahissaient une heure avancée d'une journée qui avait débuté étrangement. Un réveil … puis six mois disparut. Tel un claquement de doigt, le temps s'était envolé, avait filé, m'avait échappé. Je disais m'en foudre mais en vérité, j'avais tout simplement du mal à me remettre de cette masse d'information qui me tombait ainsi dessus et me noyait. Je n'avais contacté personne d'autre qu 'Héloïse. J'ignorais même si l'hôpital avait parlé de cette mémoire revenue à un de mes proches. Je n'avais eu de visites, n'en attendais pas. Je me contentais de cette bouteille d'un vert translucide, sombre, frappé, heurté par un choix qui ne lui appartenait. Du vert … Il dégoulinait … Tout dégoulinait, flux noirâtre aux effets étranges, sous mes yeux déstabilisés. J'inspirai profondément, pressant ma tête contre le mur, laissant errer mes yeux sur un objet lointain. Le silence … Il s'éternisait. Mais il ne me gênait, tandis que je fermais légèrement les yeux, lâchant une bouteille qui vint rouler sur le sol, celui sur lequel je restais assis depuis plusieurs heures. J'entendis pourtant le son de ses pas, atrocement féminins. Les aiguilles se plantaient dans le sol, en un son régulier mais insupportable. Il s'agissait de blessure dans ma tête échauffée, de douleurs pernicieuses dans ma mémoire déchirée. Ma mémoire … Si je fermais les yeux, cet incident datait d'hier, cette balle tirée dans le vide tandis que je m'étais jetée sur elle pour la protéger. Je ne regrettais mon geste, n'hésiterais même à recommencer. En revanche, de ne pas savoir comment je m'étais comporté et ce que j'avais été pendant six mois me rendait malade. Avais-je fait vivre un enfer à ma famille ? Je me connaissais assez bien pour être conscient de ma froideur avec ceux que je ne connaissais. J'étais méfiant. M'étais-je détourné avant de la perdre ? Quel souvenir avais-je réellement laissé à une famille disparue, envolée, ensanglantée ? Je pressais mon front à mon bras, assassinant les larmes qui me montaient aux yeux, que je ne cessais de retenir, en un dernier élan de fierté. Je l'entendis, ce cliquetis, cette porte ouverte, avant que sa voix ne s'élève dans la pièce en une demande qui eut le don d'attaquer ma gorge. Il ronfla, puis s'échappa, glacial, impersonnel. Éphémère … Un bouclier érigé pour fuir une tristesse qui me dévorait et me faisait perdre la tête. Je la secouais légèrement, la relevant pour regarder une femme qui avait changé. Ses cheveux étaient plus court, son regard … assombrit. Elle semblait fatiguée, en proie à un tourment qu'elle n'avait naguère. « Je me bourre la gueule. » répondis-je simplement. Inconsciemment, et malgré moi, je la regardais, laissant mes prunelles errer sur sa silhouette. Elle allait bien. Elle n'avait été victime de cet abruti, de ce salopard qui était, en partit, responsable de ce foutoir. Mais la culpabilité m'étouffait malgré moi, culpabilité de ne pas avoir été présent pour les miens, d'avoir été un poids lourd, une tâche, un soucis de plus dans leurs existences. Je n'avais jamais supporté dépendre de qui que ce soit, bien trop fier pour songer à demander l'aide de quiconque. Mais qu'avais-je fait ces six derniers mois ? Même par rapport à cette femme, qui se tenait, froide et lointaine, dans ce salon assombrit par les rideaux tirés. Et, inexplicablement, ce fut la colère qui vint remplacer ce gouffre sentimental qui me compressait. « Qu'est-ce que tu fou là toi ? Tu es venue voir si je n'avais pas encore besoin d'aide ? Me demander si je savais lacer mes chaussures ? » Ma paume vint embrasser le mur, tandis que je bandais les muscles, me redressant avec peine tant l'alcool imbibait mes veines. En réalité … je n'étais pas saoul. Mais si je tenais l'alcool, il avait tendance à me fatiguer et à m'affaiblir, mais plus encore à exacerber chacune de mes émotions folles. « Je n'ai plus besoin de nounou. » fis-je en laissant choir le dernier vestige d'une bouteille sifflée sur le tapis. « Alors, si tu es venue pour ce faire, tu peux repartir. » J'étais dur mais inconsciemment, je lui en voulais de ce que je ne savais. Elle était là au moment où j'avais besoin de rendre coupable n'importe qui d'une mort qui n'était de mon fait, pas plus que de celui des autres. Mais la culpabilité … pouvait-on la manier ? S'en défaire facilement ? Je n'avais été là, pour personne. Que ce soit pour eux ou pour la jeune femme qui se tenait, droite, sur des chaussures longues qui mettaient en valeur ses chevilles. « Six mois .. » commençai-je en revenant sur son visage. « Six mois … tu n'as pas trouvé un moyen en six mois de me faire revenir à la raison ? Quitte à m'envoyer une batte dans la gueule ? » Ce n'était en rien sa faute. Au fond de mon être, là où les eaux étaient plus calmes, j'en étais parfaitement conscient. Mais j'avais besoin, en vérité, de parler à quelqu'un pour me faire ces reproches qui ne me concernaient que moi. Ce que je lui disais, je me l'amputais. Je n'avais pas trouvé en six mois le moyen de retrouver cette putain de mémoire qui m'avait fait défaut, et je me réveillais, tel un crétin, pour comprendre que j'avais définitivement perdu ce à quoi je tenais autrement. Des lambeaux noircit qui se déchiraient, qui tombaient au sol, sans que je ne puisse les recoudre à ce voile qui m'habillait et m'assombrissait . Puis .. elle ne réagissait. Elle était cire, elle était glace. Je n'aspirais pas à être rassuré. Je n'en avais pas besoin. Je n'aimais qu'on me parle, qu'on me calme. Je voulais simplement me décharger de ces émotions qui m'empoisonnaient.
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Tu ne sais jamais que le dernier baiser sera le dernier, tu penses qu’il y en aura plein d’autres, tu crois que tu as la vie, mais c’est faux.
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MessageSujet: Re: Hestia † Nous tissons notre destin, nous le tirons de nous comme l'araignée sa toile. Hestia † Nous tissons notre destin, nous le tirons de nous comme l'araignée sa toile.   EmptyJeu 29 Aoû - 16:26




« Nous ne sommes pas ennemis, mais amis ! Nous ne devons pas être ennemis. Même si la passion nous déchire, elle ne doit pas briser l’affection qui nous lie. Les cordes sensibles de la mémoire vibreront dès qu’on les touchera, elles raisonneront au contact de ce qu’il y a de meilleur en nous. »

Mes yeux étaient décidément fait pour l'obscurité, la fatigue ne pouvais se lire sur mon visage et c'était très bien comme ça. Même mon fond de teint n'avait pu arriver à bout des cernes marron qui entourait mes yeux. J'aurais aisément pu me noyer dans l'alcool à mon tour, mais malheureusement pour moi je n'étais pas une grande fan de boisson et pour la plupart ça ne me faisait pas un grand effet. Du coup, je trouvais plus drôle de noyer ma solitude et ma détresse dans les médicaments et autres substances pas forcement légale. Qui l’eus cru ? Moi la Marshall si droite, si terre à terre, j'en arrivais à me détourner complétement du droit chemin, je me laissais plonger tête baisser dans une folie qui n'était pas mienne, une noirceur qui m'appellait doucement et dont j’appréciais la présence. « Tu crois que l'alcool va arranger les choses ? » Lui dire ça était sans doute un peu hypocrite, mais qui s'en inquiétait ? Surtout venant d'une personne qui utilisait plus que de l'alcool pour calmer son désarroi. « Vraiment Nikolaas ? Alors, d'abord il me semble que devenir amnésique ne t'a pas fait oublier comment lacer tes chaussures...Et le ton aimable que tu emploi en ce moment ne me donne pas vraiment envie de t'aider effectivement. » Je connaissais assez Nikolaas pour savoir que sa fierté ne le laisserait pas faire en sorte qu'on l'aide, jamais il ne demanderait de l'aide et lui tendre la main n'était surement pas la meilleure chose à faire, mais le voir dans cet état me retournais le coeur. Malgré ce que nous avions vécu, malgré ce que je venais d'apprendre sur sa petite aventure avec une certaine Heloïse, je ne pouvais m'empêcher de l'aimer, pas comme ça, pas si facilement. Les sentiments étaient toujours présents. « Je n'ai jamais été ta nounou, malgré ce que tu peux penser, j'avais besoin de toi autant que tu avais besoin de moi, alors je t'en prie ravale ta fierté à deux balles et ne joue surtout pas à ça avec moi. Je t'aime Nik ou je t'ai aimé, j'en sais rien, vraiment je ne sais pas. Et ça ne changerait pas grand-chose. Mais j'étais là par amour, pas parce que tu avais besoin d'une quelconque "nounou". » Il voulait simplement que je parte, que je le laisse seule avec sa mélancolie, mais je ne pouvais me résoudre à faire une chose pareille, partir sans me retourner, j'en étais incapable, je n'étais pas encore arrivée au point d’effacer toute trace de sentiments. Même si je ne devais pas en être très loin. « Te faire revenir à la raison ? Mais Nik tu n'étais pas fou, tu étais amnésique. Qu'est-ce que tu voulais que je fasse à ça, j'étais présente, j'ai passé six mois à tes côtés à t'aider tant bien que mal à passer cette épreuve. » Comment lui expliquer que durant les six derniers mois je n'avais que très peu dormi, la peur au ventre, de la culpabilité plein la tête ? « De toute évidence tu as besoin de passer ta colère et ta rage sur quelqu'un alors va y, je suis la personne idéale n'est-ce pas ? Après tout, tu as prit cette balle par ma faute, tu as perdu la mémoire à cause de moi...Tout ce foutu merdier c'est ma faute n'est-ce pas ? » Nous avions déjà eu cette conversation, mais évidemment il ne s'en souvenait pas, il pouvait dire tout ce qu'il voulait, jamais je ne m'enlèverais cette idée de la tête. « Mais qu'est-ce que tu crois ? Que j'ai passé six mois dans le bonheur total ? Tu n'es pas tout seul à avoir souffert dans cette histoire, c'est bien beau de te bourrer la gueule, mais ça ne ramènera pas ta soeur Nikolaas. Ni les six derniers mois. » Il pensait surement qu'il était le seul que cet homme avait consciemment voulu détruire. Que son amnésie à plongé dans un enfer sans nom. « Tu veux qu'on ce la joue "franchise absolue" ? Tu veux que je te dise ce qui s'est passé ces six derniers mois ? Très bien... » Je me posais nonchalamment sur une chaise qui entourait la petite table de cuisine, posant ma jambe droite sur ma cuisse gauche. Ma veste en cuire glissa de mes épaules pour venir se loger sur le dossier de la chaise. Les dernières semaines m'avaient changé, plus que je ne l'aurais cru. Une impression d'être plus féminine, plus sûre de moi, plus femme s'emparait de mon corps frêle. « Tu as pris cette balle, tu es resté quelques semaines dans le coma, quand tu t'es réveillé que tu étais amnésique, bon sang Nik j'étais dévasté, j'ai failli tuer le docteur. Après ça j'ai essayé de te garder loin du bureau, je n'aurais jamais dû faire ça, je le sais, mais j'avais trop peur pour toi, la rage qui t'animait me pétrifiais. Enfin, tu es passé outre ce que je t'ai demandé, tu as retrouvé le mec qui t'a fait ça et il s'avère qu'il en a en quelque sorte après moi. Peu importe. » Sans m'en rendre compte je passais mes doigts sur mes côtes plus ou moins douloureuses. « Tu t'es éloigné de tes soeurs, je suppose que tu ne voulais pas qu'elles te voient dans cet état. J'ai été kidnappée, tu es venu me chercher, depuis tu as retrouvé la mémoire et moi je suis accro aux médicaments. Voilà ce que tu as loupé en six mois. Tu as passé ses six putains de mois, pratiquement qu'avec moi. » Je me relevais lui faisant face. La rancoeur, les blessures étaient bien présentes, lui avait oublié les six derniers mois, mais pas moi...



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