Le 21 novembre est le 325e jour de l'année du calendrier grégorien, 326e en cas d'année bissextile. Pour certain, en 1783, c'était le premier vol en montgolfière, pour Neven c'était tout simplement le jour de sa naissance. Vingt et un novembre mille neuf cent quatre-vingt-dix. Sur les coups de six heures du matin, notre garçon vit le jour. Dans la pièce pas d'homme, hormis le médecin, pour être plus précis, pas de père. Neven avait pour seule famille sa mère, une belle femme de qui il a d'ailleurs hérité quelques avantages, comme sa vénusté. Il grandit donc dans le cocon dans lequel l'avait enfermé sa défunte mère. Une vie plate, similaire à la majorité des autres enfants. Tout bascula lorsque sa mère rencontra un homme, le petit garçon n'appréciait guère ce dernier, pour la bonne raison qu'il se mettait entre lui et sa mère. Jalousie œdipienne, tout simplement. Ce complexe s’effaça vite quand Neven découvrit que cet homme était le meurtrier de sa mère. Le petit garçon était d'ailleurs l'unique témoin. Bien obliger de grandir, l'enfant fut transité de foyer en foyer, sans jamais vraiment trouver sa place. Face à lui même, il devint rapidement mature, comme tout les enfants qui n'ont plus personne sur qui compter. Son adolescence fut des plus chaotiques, crise de pleure et de rage, nombreux furent ceux qui auraient voulus mettre Neven dans un asile. Personne ne comprenait, personne ne pouvait comprendre. Il savait, il savait tout, mais n'arrivait pas à faire quoi que ce soit. À l'age de ses dix-huit ans, notre jeune homme arriva enfin à devenir autonome, difficilement mais de toutes les manières il avait toujours apprit à se débrouiller seul. La cuisine était l'une de ses passions, voilà l'unique raison qui le poussa à ouvrir son restaurant, pas très fréquenté mais Neven ne perdait pas espoir. Il avait l'espoir encore enfantin qu'il y arriverait, c'est là qu'il rencontra Feeling, son employée. Le jeune homme n'était jamais vraiment sur de lui, malgré le masque qu'il avait apprit à porter. Neven pense de plus en plus à la belle blonde, ceux qui engendre de nombreuses questions. À côté, il bénissait sa mère, de lui avoir léguer la douceur de ses traits, ce qui lui permettait d'arrondir les fins de mois. Alors voilà la vie de notre jeune homme à l'heure d'aujourd'hui. Une souffrance, un masque, une passion, une blonde, une envie d'évoluer.
La lumière me faisait mal, pourquoi il se comportait avec moi comme si j'étais le méchant. J'ai pas tué maman, c'est lui. Le policier prenait sa grosse voix, elle résonnait en moi, j'avais peur et envie de pleurer moi … Avalant mes sanglots, je secouais la tête à chacune de ses questions. Vous ne comprenez donc pas monsieur ? J'ai perdu ma mère et vous me criez dessus. Quel manque de délicatesse, maman elle était douce, elle. Sentant mes larmes remonter, je tentais de respirer calmement. Il frappa sur la table, visiblement agacé, les rides de son front de plus en plus creusées. J'aurais voulu lui dire, qu'ils arrêtent le copain de maman. Mais je n'y arrivais pas, quand j'ouvrais ma bouche, aucun son ne voulait sortir, tout ce qui le concernait était censuré. Retenu en moi, pour une raison inconnue. Il m'avait retiré ma maman, la seule qui me restait, celle qui séchait mes larmes. Je n'avais qu'elle. Le monsieur à la messe n'est qu'un menteur, Dieu ne veille pas sur nous, sinon pourquoi il l'aurait laissé tuer ma mère ? POURQUOI ? Tiré de mes pensées par l'homme, il m'annonça que j'allais aller vivre chez des gens qui allaient s'occuper de moi. Mon mutisme acheva de le mettre en colère il me confia à une femme, sans même une peu de compassion. Dans mon coin, visage baissé, mes larmes ne s'arrêtait pas, pourquoi je ne pouvais rien dire, la question me hantais et je n'avais aucune réponse. Pardon Maman.