« Je l'ai, je l'ai, oups » J'ouvris les yeux facent contre sable avec un poids assez important m'empêchant tous mouvements. J'essayais de me dégager par tous les moyens possibles, mais rien. Au bout d'un moment qui me parut une éternité la respiration me revins enfin.
« Je suis désolé, je ne vous avais pas vu. » je regardais le jeune homme en face de moi d'un air affligé et à la fois intrigué, mais sans doute indigné.
« Il semblerait en effet, que ma soudaine apparition n'est pas vraiment bouleversée vos projets de vous jeter sur moi. » l'arrogance était un truc de famille, un peu comme un héritage familial. Le jeune homme me regarda quelques secondes avant de réagir.
« Me jeter sur vous ? C'est une blague n'est pas ? Pourquoi est-ce que j'aurais voulu me jeter sur vous ? » Je soupirais, enlevais le sable qui restait accrocher à mes vêtements d'un revers de la main, lui fit un sourire et entrepris de reprendre mon périple vers l'eau bleue. Je n'avais pas besoin de ce genre de rencontre aujourd'hui. Une fois les pieds dans l'eau je marchais de long en large avec un sourire béat, stupide ? Non ! L'heure se faisait tardive, peut être que mon escapade avait assez durée, en théorie du moins. Je me dirigeais donc vers l'hôtel après avoir récupéré mes petites affaires, histoire que ma chère petite Melyne ne se fasse pas trop de cheveux blanc, je n'aurais pas voulu me retrouver avec le FBI, la CIA ou même toute la police de l'état à mes trousses pour une simple petite balade, c'est qu'elle en était capable la folle. Je pressais donc le pas, seulement il fallait croire que c'était sans compter sur mon cher ami "jevousenlèvelepeud'airquevousavezpourrespirer."
« Tiens mais c'est miss « dès qu'on me bouscule je crois à une agression sexuelle » tu vas quelque part ? » je me retournais doucement et fis un large sourire hypocrite à mon interlocuteur tout en m'approchant doucement de lui.
« L'homme qui ne sait pas rattraper un ballon est intelligent dit donc, en effet si je marche c'est que je vais quelque part et nous avons franchi une nouvelle étape dans notre relation ? On se tutoie maintenant ? » J'entendais ses copains rires, ce qui m'agaçaient fortement et bizarrement il dut le comprendre en me regardant, car d'un simple geste de la tête les types en question prenaient un chemin différent du notre. C'est qu'il avait de l’influence musclor. Je commençais à m'éloigner lorsque sa voix arriva jusqu'à moi. Il m'invita à boire un café, pourquoi ? Très bonne question et la solution la plus simple aurait été de dire « non », mais aller comprendre le pourquoi du comment, tout mon être me poussait à accepter. La curiosité peut-être ou la simple envie de m'arracher un peu de ma routine, enfin tout ce que je sais, c'est que j'ai accepté sa proposition et c'est comme ça que nous nous sommes retrouvé à une terrasse de café, très sympa comme endroit, enfin nous étions là...ensemble. Je ne sais pas vraiment si ça venait de moi, mais j'avais cette impression terrible que le temps passait vite, trop vite. Nous parlions de tout et de rien, bien entendu j'avais omit le fait de lui parler du métier de mon père et de ma présence hors de mon pays. Mais devait-il vraiment savoir que j'étais la "digne héritière" d'un parrain de la mafia ? Non, ce n'était pas vraiment nécessaire. Étrangement j'aurais voulu arrêter le temps, juste quelques heures pour continuer à vivre ce moment avec lui. Comme quoi les rencontres les plus surréaliste sont surement celle qui vous apporte le plus. Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin.
« Et bien, ce fut sympathique. Surréaliste, mais sympathique. » Il me tendit la main dans laquelle se trouvait son numéro de téléphone.
« Appelle-moi. » l'envie de rire me pendais aux lèvres, je supposais que notre petite rencontre aurait dû s'arrêter là. Il se trouvait qu'en ce moment j'avais assez tendance à avoir tort.
"J’aurai voulu te garder dans mes bras pour toujours mais l’éternité m’aurait paru trop courte." Je l'ai revu, chaque jour durant deux semaines. Têtue, folle, maso ? Non, j'étais tombé amoureuse, aussi simplement et bizarrement que ça pouvait arriver. Un amour de vacances, voilà ce que je pensais vivre, mais au fond de moi, je sentais que c'était terriblement plus fort que ça, plus concret. Je me retrouvais coucher dans ses bras, nue, je ne voulais pas que ça s'arrête. Simplement rester là dans cette chambre, dans ce lit et ne plus jamais bouger. Ici tout était...Parfait ! Je n'étais plus Everdeen O'Conner, non, j'étais une jeune femme amoureuse, vivant une histoire hors de toute émotions
« Je crois que, je t'aime Graham. » Je le senti bouger à côté de moi pour se mettre à ma hauteur, il m'embrassa avec toute la douceur du monde, toute la douceur dont lui seul avait le secret, un instant simple et magique.
« moi aussi je t'aime Evy'» Nous étions dans notre monde, loin de ses problèmes, loin de ma famille, juste lui et moi. Comme le monde peut vous paraitre insignifiant et loin quand vous n'en faites plus vraiment partie. Il y aurait encore quelques semaines, je me serais sans doute moqué de moi-même et de ma bêtise, tomber amoureuse dans ses conditions, alors que nous n'étions même pas certains de nous revoir un jour. Quelle bêtises affligeante. Mais à l'instant même où nous avions pris ce café ensemble, je savais que je me jetterais à corps perdu dans cette histoire, au risque de me bruler les ailes et de souffrir comme jamais il ne m'a été donné de souffrir un jour dans ma vie.
"C’est dur quand les gens te manquent. Mais ça veut dire que tu étais chanceux, que tu avais quelqu’un dans ta vie, quelqu’un d’assez important pour te manquer. "Cet été passa bien trop vite, plus que les précédents ? Peut-être pas, c'était sans doute rien de plus qu'une simple impression, lorsqu'on prend du bon temps, on ne voit pas défiler les jours après tout, malheureusement pour moi la fin des vacances signifiait la fin de ma liberté, la fin d'une vie que j'aurais pu vivre chaque jour de chaque foutu années. Le retour à la vraie vie fut vraiment douloureux.
« Laisse-moi au moins lui dire au revoir il faut qu'il comprenne. » j'avais envie de pleurer, de hurler, de le frapper, mais rien. Mon père était arrivé plus tôt dans la journée, m'arrachant à mon eden, profitant d'un infime moment de faiblesse de ma part pour pouvoir me briser, comme lui seul sur cette putain de terre savait le faire.
« Non, tu n'aurais même pas du lui dire « bonjour » tout est fini Everdeen, tu ne le reverras jamais. » Mes jambes ne me tenaient plus je devais m'asseoir, il ne pouvait pas me faire ça à moi. Je suis sa fille, son sang, sa chaire, comment pouvait il être si dur et cruel avec moi ? Et surtout pourquoi ne pas m'expliquer la vraie raison de ce soudain interet pour mes fréquentations masculines ?
« Je te déteste. » Ces mots étaient bloqués au fond de ma gorge depuis tellement années, il y avait eu tellement d'occasion au cours desquelles j'aurais voulu lui cracher tout ça au visage sans jamais pouvoir faire quoi que ce soit ou dire quoi que ce soit, seulement aujourd'hui je n'étais plus la petite fille docile, qu'il connaissait si bien, qu'il pensait avoir élevé. Je ne le voulais plus. Et ces mots avaient enfin franchi la barrière de mes lèvres. Mais je n'avais pas prévu sa réaction.
« Je saurais vivre avec ça. » Je lui en voulais tellement. Non c'était pire que ça, je le haïssais, tout son être m'inspirais le dégout et sa simple présence me donnait envie de vomir. Bien sûr Melyne n'avait pas bougé comme toujours, petite princesse à papa qu'elle était. Je ne voulais pas rentrer à Cork, retrouver cette Irlande que je finissais par exécrer, je ne voulais pas quitter Graham, je ne voulais tout simplement pas en finir avec Chicago. Tout ceci était d'un irréel. Graham devait savoir, comprendre mon départ et enfin savoir, la personne que j'étais vraiment. Du moins celle que j'étais lorsque je ne n'étais pas avec lui, avant de le rencontrer, avant de tomber amoureuse de lui. Je ne pouvais pas partir comme ça, je préférais qu'il me laisse partir en sachant la vérité quitte à ce qu'il me déteste toute sa vie, plutôt qu'il pense que je l'ai abandonné sans ménagement.
Je ne pouvais pas lui faire face, pas après tout ça. Alors, durant un moment d’inattention de mon père je pris un papier et un stylo et je commençais à rédiger la lettre qui me déchira le coeur. La lettre la plus compliquée qu'il m'avait était donné d'écrire en vingt-trois ans.
[i]Graham,
Cher Graham, mon Graham,
Je ne sais même pas comment t'appeler, comment commencer. Ces dernières semaines passé avec toi étaient juste les plus belles qu'une personnes puisse rêver. Je ne pensais pas que ce serait si dur de faire ça, mais il faut que tu saches, que je t'explique, que tu comprennes, la raison de mon départ si...soudain !
Mon père est venu me chercher, je ne sais pas comment, mais il a appris que nous étions ensemble. Quelle importance me dirais-tu ? De l'importance ça en a et pas qu'un peu malheureusement. Si je te disais que mon père n'était personne d'autre que Bradley O'Conner, tu tiquerais certainement n'est-ce pas ? Bien sûr, parce que ce nom ne t'ai en rien inconnu. Je suis tellement désolé que tu l’apprennes comme ça. Mais pour ma défense, rien de tout ça n'était prémédité, je ne savais pas qui tu étais jusqu'à ce que mon père arrive à Chicago.
Si tu savais comme je suis désolé. Comme je m'en veux de te faire subir tout ça, mais tu es plus fort que ça, tu sauras oublier et avancer. Je ne te demanderais qu'une seule chose...Pardonne-moi. Vis ta vie, oublie-moi et profite à fond de chaque jour.
Adieu.
Everdeen.