Once upon a time... Well, nobody gave a fuck.

La vie, c'est ça. On nait, on essaye de se donner de la constance et on meurt dans l'échec. Certains diront que je suis réaliste, d'autres que je suis pessimiste ou que je dois songer à l'internement. Si vous saviez ce que j'en ai à foutre. Je suis pas vraiment destinée à être une rebelle, enfin, je ne l'étais pas. J'étais cette fille trop propre sur elle, insupportable et ô combien seule. J'étais la gamine, sans formes, seule, avec les mots non signés parce que ses parents passaient plus de temps aux États-Unis ou en Europe qu'en Russie. Et puis j'ai été réglée. Alors qu'avant, je me sentais invisible, je suis devenue une femme adulte en un mois. Finie, la môme qui ne jure que par ses devoirs, parce que sa vie est trop inintéressante pour faire autre chose. Du jour au lendemain, c‘était Aurora, littéralement. Pour cause ? La lassitude d'être la gentille. Le culte des garces dans les séries télé. Ma nouvelle paire de bottes achetée en rentrant des cours et, surtout, une famille qui me rendait dingue. Peut-être que j'avais ce besoin récurent d'attention, je ne sais pas. Mais ça s'est passé. Certains diront que je me suis fait passer pour quelqu'un d'autre, mais je devenais celle que j’aurais dû être dès le départ.

Née le 25 novembre 1990 à Oufa, en Russie, j'avais hérité des prénoms de mes grands-mères : Aurora, la mamma italiana du côté maternel, et Lizaveta, Sibirskiy aysberga [iceberg sibérien]. Le mariage entre mes parents ne tenait pas de l'amour, mais d'une étrange alliance entre deux familles de brigands et de voleurs. Ainsi, la mafia italienne s'associait avec les parrains russes, et tout le monde semblait être content. Même mon frère Aleksei, de huit ans mon aîné, ne s'offusquait plus de n'être qu'un héritier de tout cet engrenage. Petite veinarde que j'étais d'être née fille, je n'aurais rien à faire pour la famille que de faire ce que je voulais, grâce à la misogynie non négligeable de cette belle brochette d'abrutis. J'avais également l'avantage d'échapper au régime communiste avant même de fêter mon premier printemps. Pas de "camarade" à toutes les sauces pour moi, et vive le capitalisme ! Voilà à quoi a ressemblé mon enfance pourrie gâtée. J'avais tout ce que je voulais, sauf peut-être la seule chose que je désirais réellement. L'amour de mes parents. Le cliché de la "pauvre" petite fille de riches que ses parents laissent sans arrêt avec la nourrice pendant qu'ils parcourent les quatre océans. Pouah, c'est d'un dégoulinant de niaiseries. Et pourtant si réel.

C'est ainsi que tout a continué. Je ne me rattachais à la réalité de cette famille que par le lien fraternel extrêmement fort qui m'unissait à Aleksei. Mon frère était ma vie, et je l'aurais donnée bien volontiers pour lui. Il était là pour tous les moments clés de ma vie. C'est lui qui m'avait appris comment bien fermer mon poing pour l'envoyer dans le nez des garçons qui m'embêtaient, sans risque que je ne me casse un doigt en retour. Il avait eu la difficile mission de me montrer comment mettre un tampon, et il avait joué le rôle de notre père quand j'avais ramené un garçon pour la première fois. Aleksei était plus que mon frère, il était mon idole, mon héros et mon meilleur ami. Et après le 22 août 2006, il est devenu la dernière personne qui me restait. Ce jour-là, mes parents sont morts dans un crash d'avion en Ukraine, parmi 168 autres personnes qui y ont perdu la vie. Nous n'étions plus que nous deux, dans notre maison trop grande, avec chacun un nouveau compte en banque, plus chargé que le maquillage de Lady Gaga. Je n'avais pas encore 16 ans, et déjà je comprenais. La vie n'est qu'une étape avant la mort, alors autant en profiter, non ?

Et les conneries ont commencé à ce moment-là. Entre les baises au lycée, l'alcool dans les soirées et les provocations aux mafieux, c'était un miracle que je finisse le lycée et entre dans mon école de traduction. J'avais longtemps hésité entre ça et passer la danse à un niveau plus professionnel, mais le risque en Russie, quand on danse, c'est de finir dans une boîte de strip à se faire peloter par des gros pervers remplis de vodka. Alors je tentais les langues. L'anglais, je maîtrisais déjà pas mal à cause du bahut, le perfectionnement n'en a été que plus rapide. Le français, j'ai eu un peu plus de mal, mais j'y suis parvenue. Faut dire que ma langue, je savais toujours quoi en faire, si vous voyez ce que je veux dire... Prenez pas cet air choqué les enfants ! Bref, pendant ce temps-là, je rencontrais Grisha. Bel homme, trois ans de plus, fils d'un autre parrain. Mais alors, bête comme ses pieds ! Si bien qu'il ne m'a pas fallu longtemps pour m'ennuyer de lui. Sans le quitter toutefois, vous n'imaginez pas à quel point ces messieurs de la pègre peuvent être susceptibles si c'est une femme qui les lâche, et non l'inverse. Du coup, je papillonnais à droite à gauche, dans la discrétion la plus totale.

And they lived happily ever after... Or not.
Quelqu'un tambourinait comme un dingue à la porte de son appartement. Aurora, relativement fatiguée à cause de la soirée qu'elle venait de passer, ainsi que par le réveil brutal qu'on venait de lui imposer à 5 heures du matin, s'apprêtait à renvoyer le malotru dans les jupons de sa mère sans prendre soin de ne pas froisser sa petite personne. Elle ouvrit la porte sur un Grisha qui empestait la vodka à plein nez, un air furax collé au visage. Elle n'avait pas eu le temps de dire un mot que son petit ami lui avait collé une droite, l'envoyant valser par dessus le canapé juste derrière. Sous le coup, sa lèvre avait explosé, laissant couler désormais un filet de sang frais. Elle n'eut pas le temps de se relever pour se mettre à l'abri de la tempête qui s'abattait sur elle, l'homme revenait déjà à la charge. Les insultes pleuvaient, tout autant que les coups qui tombaient n'importe où, sur son visage, sur son corps. L'attrapant par les cheveux, il la balança de toutes ses forces contre la table, celle sur laquelle ils avaient dîné ensemble un nombre incalculable de fois ces deux dernières années. Aurora trébucha, s'écroula sur le sol. Grisha lui asséna quelques coups de pied dans les côtes, en la traitant toujours de tous les noms : traînée, putain, pétasse... Ainsi, il avait finalement un cerveau. Il ne lui avait fallu que deux ans pour s'apercevoir de tout ce qui pouvait se passer dans son dos. Une pause, brève. Un espoir de pouvoir se défendre, se protéger. Elle se releva, titubant jusqu'à la cuisine, assez rapidement tout de même pour que l'autre ne la rattrape pas avant qu'elle n'ait empoigné ce qu'elle cherchait. Un long couteau de cuisine, dont la seule utilité était de découper la viande comme du beurre. Il se précipita sur elle, trop vite, juste au moment où elle se retournait, arme à la main. Il vint s'empaler dessus, comme s'il n'avait plus eu de côtes pour protéger ses organes, comme si son corps avait été en coton. La surprise se lut dans leurs deux regards. Grisha chancela en arrière, ôtant la lame de son abdomen, tâchant sa chemise blanche d'un rouge immaculé. Du sang commença à couler, lentement, puis de plus en plus abondamment, de sa bouche. Il se noyait dans son propre sang. Il s'effondra, crachant, toussant. Puis, en une fraction de seconde, ce fut fini. Il était mort.

Ensuite, ce fut le trou noir. J'avais dû finir par m'évanouir de douleur, et Aleksei, après n'avoir pas eu de mes nouvelles pendant quelques heures, avait dû passer chez moi, et nous trouver ainsi. Intelligent comme il l'était, il avait compris la situation presque immédiatement. Avait appelé les urgences et m'avait faite hospitaliser et soigner. Et il s'était occupé du problème. Suite au décès de nos parents, il avait pris la relève dans la pègre. Il avait payé un de ses gars, Anton, pour endosser le meurtre, en échange de la prise en charge des soins médicaux de son fils, qui souffrait d'une leucémie. On m'avait fait témoigner : Anton était arrivé chez moi, n'y trouvant que Grisha. Il l'avait poignardé, et c'est à ce moment-là que j'étais arrivée. Alors il m'avait tabassée à mort, en espérant que morte, je l'étais justement. Cette solution ne m'avait pas vraiment plu, mais l'autre possibilité, c'était la prison. Et ça, je savais qu'Aleksei ne l'aurait pas supporté. Bien sûr, notre histoire était bancale, mon cher grand frère a donc payé un flic ripou. Puis il m'a obtenu un visa pour les Etats-Unis, de crainte que la famille de Grisha ne comprenne la vérité, et s'en prenne à moi. Je suis donc partie dans l'urgence, n'emmenant que quelques affaires. Je l'ai laissé seul. Je l'ai laissé en arrière.

"Un mois. Un mois que je suis à New York. A t'attendre. Un mois que je me fais chier, à traîner dans le quartier russe. Un mois que j'en peux plus de cette ville. J'aime pas New York. Elle pue cette ville, elle craint. En plus il fait trop chaud. Y'a pas de neige. En plein été c'est normal tu me diras, mais n'empêche. Je veux de la neige. Et je te veux toi. Tu devais me rejoindre, et ça fait des jours que j'ai pas de nouvelles. Qu'est-ce que tu fous Aleksei ? Qu'est-ce que tu fous ? Tu me lâches ? J'ai besoin de toi..."

Au bout de trois semaines d'attente, j'avais dû laisser une cinquantaine de messages similaires sur le cellulaire de mon frère. Tous sans réponse. Puis les réponses étaient tombées, tel des couperets de guillotine. L'ancienne Aurora est morte ce jour-là, quand elle a eu les réponses à ses messages. Il ne me reste plus qu'un vide, un vide qui s'emplit de colère chaque jour.

La vérité me parvint dans le quartier russe, justement, par une de ses filles qui faisait partie de la "famille". Les parents de Grisha avaient séquestré mon frère, et l'avaient torturé à mort afin de révéler où il m'avait envoyée. Pas un seul mort n'était sorti de sa bouche, alors ils l'avaient achevé, dans le seul but de me faire revenir, pensant que je vengerais la mort du seul être que j'avais jamais aimé. Ma réaction avait été toute autre. Dans ce monde de misogynes, ils avaient tous oublié que j'étais presque tout le temps là, à entendre, à écouter, à engranger les informations, à tout analyser. Aussi bête que cela puisse paraître, la plupart de nos données était stockée sur un serveur, auquel j'avais accès. Tout ce qui pouvait être utilisable, je le copiais sur un disque dur portable. Puis j'allais voir les flics de New York. Et je passais un marché. Qu'ils me fassent disparaître, et en échange, je les aidais à faire tomber les plus grosses têtes de la mafia russe du continent. Une proposition qu'on ne refuse pas, que n'importe quel procureur accepte sur le champ. Et comme j'étais trop connue de mes compatriotes dans la grosse pomme, ils ont décidé de m'envoyer à Chicago, protégée par les marshall.

No fairytales, no more...
Aurora avait payé le propriétaire du bar pour qu'il ferme l'établissement aux clients ce soir-là, sauf pour elle. Elle y était seule, et les cadavres de bouteilles jonchaient le sol çà et là, tandis que la Russe dansait, ou plutôt titubait debout sur le bar, la musique lui vrillant les tympans, l'abrutissant un peu plus. Mais elle s'en fichait. Ce soir, elle buvait. Elle buvait à la santé d'Aleksei, mort trop tôt, trop jeune. C'était sans compter sur les marshall qui étaient venus la chercher depuis Chicago. Une certaine Hester, un certain Nikolov ? Peu importait leur nom, ils ne resteraient pas bien longtemps dans les parages. Ils n'arriveraient pas à la supporter bien longtemps. Et puis, Aurora en avait marre des Américains. Ils lui avaient demandé de descendre, qu'ils se mettent enfin en route. Elle leur avait répondu qu'il lui restait quelque chose à faire. A leurs regards blasés, ils avaient dû se demander si elle n'était déjà pas assez imbibée comme ça. Elle avait levé sa bouteille de scotch un peu plus haut -elle était de ces femmes qui préfèrent un bon whisky sec à d'autres alcools plus sucrés - et elle avait commencé son petit speech.
"La vie est une pute. Et ça va sans dire, elle m’a baisée sur toute la ligne. Je la hais. Elle a brisé notre étincelle de bonheur. Elle m’a trahie à jamais. Elle m’a laissée espérer. La vie est une pute et elle m’a poignardée dans le dos. Elle t’a demandé de me quitter pour je ne sais quelle raison, et toi tu l’as fait. Tu es parti sans te retourner. Cette vie, je la hais désormais. Je n'arrive pas à éprouver un millième de compassion envers elle, elle t‘a fait changer de voie, elle t'a quittée. Je ne vis désormais que dans la douleur d'une colère monstre qui n'arrive pas à s'essouffler, elle me ronge et aucune des souffrances que je pourrais infliger à d'autres, rien de ce que je fais ne suffit à la soulager.
Après tout, tu n’étais pas plus beau, pas plus intelligent qu’un autre. Mais à tes côtés, je me sentais exister, et enfin vivante. Je voyais au loin, le soleil qui revenait. Le ciel était un peu moins gris. J’avais des envies soudaines de chanter, de danser. Je me mettais à taper du pied. Mon cœur se mettait à battre un peu plus fort. Je savais enfin qui j'étais.
Et puis il y a eu ce soir, où ils t'ont trouvé. Je n'ai pas voulu le croire. J'ai tenté de te retenir, en vain. Tu étais déjà loin. J'ai longtemps espéré. D'un espoir qui vous ronge et vous transperce le cœur. J'avais la force d'y croire encore. Mais tu n'es jamais revenu. Tu m'as laissée seule. Ta petite sœur. Sans te retourner. Laissant l'organe brisé expirer en ma poitrine.
Dévastée. Ravagée. Annihilée. Réduite à néant. Démolie. Anéantie. Détruite. Condamnée."
Elle avait terminé en prenant une grande gorgée d'alcool, qu'elle avait avalée cul sec. Puis, elle était descendue du bar et avait rejoint les deux agents, ignorant leurs regards dardés sur elle. Elle les avait suivis docilement, se doutant qu'elle venait de passer pour une gamine paumée et dépressive. Car c'était ce qu'elle était à l'instant, et se foutre de tout ce qui l'entourait, c'était encore une meilleure solution que de tout détruire, que de se détruire et se foutre en l'air.

Ceci ne saurait excuser les injures que tu m'as faites. Tournes-toi et dégaine !

Et pour finir, dans la vie, il y a toujours un connard de service. J'ai fait la connaissance du mien il y a deux ans de cela, c'est un ami commun qui voulait nous présenter. Comme cette personne a amèrement regretté cette décision depuis ! Il s'appelle Jesse, et notre haine l'un pour l'autre est physique, elle vient de nos tripes. Nous sommes des aimants, on s'attire, on se rejette, on se tourne sans arrêt autour. On ne peut pas se blairer, mais on recherche toujours la présence de l'autre pour se friter. Jamais on ne s'est adressé autre chose que des reproches, des injures, on peut en venir aux mains à tout moment, et l'issue de cette guerre est incertaine au possible. On se pourrit la vie, on pourrit celles des autres. Chicago est notre champ de bataille, il vaut mieux ne pas se retrouver entre nous deux. Pourtant, avec nos caractères d'enfoirés de service, on aurait sûrement pu s'entendre bien, et pourrir les gens ensemble. Mais le destin en a voulu autrement. Le destin a voulu qu'à la soirée où nous étions censés nous rencontrer "amicalement" pour la première fois, on se soit bousculé sur la piste de danse. Et aucun de nous n'a voulu faire d'excuses à l'autre, le ton est monté, et tout a dégénéré. Et c'est resté.

Trois ans que je suis à Chicago. J'y ai rebâti un semblant de vie, un semblant de quelque chose. Je travaille en tant qu'interprète indépendante, même si pour le moment, je suis en congés sabbatiques. Mon compte en banque russe m'appartenait toujours, et j'ai transféré tous mes fonds ici, aux Etats-Unis. Quand à l'argent de mon frère, je n'en ai pas voulu. Il doit encore dormir là-bas, mais ce fric, je n'en veux pas. Ca me rappelle que je suis responsable de ce qui lui est arrivé, ça me dégoûte de moi-même. Je n'ai même pas pu assister à son enterrement.
J'ai peu d'amis ici. Les rares que j'ai, ce n'est pas moi qui suis allée les chercher, mais eux qui sont venus. Il faut dire que passer mon masque, apprendre à me connaître, c'est difficile. Aux premiers abords, je parais souvent froide ou même hautaine, et si ce n'est pas totalement vrai, cette impression est voulue, recherchée. C'est une carapace pour cacher la blessure que j'ai au cœur. Quand on apprend à me connaître, me connaître véritablement, il est difficile de ne pas m'aimer. Mais comme je l'ai dit, il faut creuser et essayer de voir un peu plus loin que ces jolies boucles brunes. Les rares personnes à bien me connaître savent qu'avec moi, leurs secrets seront bien gardés, mais ce n’est pas ça qui les inquiète. Ils sont confiants parce qu’ils savent que je ne juge pas. Je ne juge plus. Je sais rester humble, tout en me cachant derrière un masque de femme prétentieuse, de garce colérique. Je réfléchis souvent, et tente du mieux que je peux de prendre du recul sur la situation. Bien entendu, quand je suis concernée cette démarche se révèle bien plus complexe. Je suis une fille qui s'ennuie, voilà tout. Je rêve, c'est la seule chose qui persiste. Le reste me paraît trop concret pour être utilisé. Vous savez, je ne vis pas dans le réel. C'est bien trop ennuyant. Ce que vous voyez, ce n'est que la partie visible d'un naufrage humain. Et puis il y a la musique et l'alcool. J'oublie que je suis seule dans mon appartement trop grand, trop vide et trop cher, que j'ai le cœur creux, que j'ai rarement la tête à aller voir des gens, j'oublie. Pas ici. Pas maintenant. C'est trop compliqué. La vie est compliquée. Les gens écrivent à propos de ça, mais je ne lis pas. Si je suis intelligente, je peux me forger ma propre pensée seule, j'ai des avis sur tout, je fais des listes. Je suis insupportable, apparemment. Je ne dors pas beaucoup, je ne mange pas des masses. Les sensations de manque sont superficielles, je peux les surmonter avec ma tête. Après, pour passer le temps, quand je sors enfin de chez moi, t'as toujours un boulet qui m'aborde. Alors j'attends, qu'il veuille partir. Et dès qu'on me dit « Tu viens ? » Comme un robot, je réponds « Oui. ». Qu'y-a-t-il de mieux à faire ? Je ne dis jamais non, il faut tout vivre, on est bien là pour ça, non ?