On m’avait dit que la vie était belle, qu’il ne s’agissait rien d’autre qu’une chanson, une musique que l’on compose soi-même au fil des jours, une longue poésie. On m’avait dit que le bonheur, c’était facile. Il suffisait de voir le bon côté des choses, de sourire, d’être gentil, et tout irait bien. On m’avait dit que malgré les quelques moments difficiles que je rencontrerais, ça valait la peine. La vie est belle, parait-il. Il suffit de savoir ce qu’on veut, il suffit d’avoir des tripes, d’avoir la volonté de se battre pour sa part de bonheur. J’ai fait ce qu’on m’a dit. J’ai été gentil. J’ai souri. J’ai essayé de ne prendre que le meilleur de ce qui s’offrait à moi. J’ai encaissé les coups. J’ai continué de sourire. J’ai ravalé mes larmes. J’ai cherché ce qu’il y avait de meilleur dans ce monde. Et puis j’ai fini par comprendre que tout ça, c’était que des conneries. On a arraché mon sourire, on a déchiré ma poitrine, on a arraché mon cœur, on l’a mis en pièces et on me l’a rendu. Tiens Jesse, démerde-toi toute ta vie avec ça. J’ai fini par assimiler le fait que ça ne servait à rien d’être un ange. Les mecs bien, ils s’en prennent plein la gueule, toujours. Je me suis dit que si je voulais arrêter de souffrir, ben je devais devenir celui qui fait souffrir les autres. La vie est loin d’être belle. Vous vous en êtes évidemment rendu compte par vous-même. Tout le monde le sait. La vie est une belle garce qui ne manque pas une occasion de vous rappeler que vous n’êtes rien d’autre qu’un grain de poussière dans l’univers. Suffit de comprendre dans quel monde on vit pour s’en sortir.

Mon monde à moi, ce n’était pas très compliqué. Voire assez cliché. Le pauvre gosse issu d’un quartier pauvre, parents alcooliques et drogués, parfois violents, qui tente de s’en sortir en lisant des livres en cachette, en allant se réfugier dans les écoles et les bibliothèques. Mais ça n’a pas duré longtemps, le truc du gentil gamin qui a des bonnes notes à l’école. J’avais un frère jumeau, Tom. Lui n’était pas passé par la case « enfant sage ». A dix ans, il buvait dans les bouteilles de nos parents. A douze ans, il leur piquait leur came. A l’école, tout le monde nous évitait. Même les instituteurs semblaient peu enchantés de nous avoir dans leur classe. On était les fils Lynton, les enfants de deux junkies irresponsables. Aucun parent n’avait envie de les voir être amis avec son fils ou sa fille. Moi, j’essayais. J’essayais de leur prouver que je n’étais pas mon père et ma mère, que je pouvais être quelqu’un de bien si on me laissait mes chances. Je faisais toujours mes devoirs. J’aurais pu avoir d’excellentes notes si les profs n’avaient pas eu cette fâcheuse tendance à me sous noter. Je lisais beaucoup. J’avais un meilleur comportement que la plupart des autres gamins de ma classe. Mais grâce à mes parents, on préférait toujours oublier que j’existais. On me coupait l’herbe sous les pieds, quoi que je fasse. Tom, lui, c’était l’inverse. Il provoquait, il faisait tout pour que l’on n’oublie pas qu’il existait, justement. Il se battait pendant les récrés, il était insupportable en classe, il déclenchait la colère des instituteurs. Il voulait qu’on le remarque. Il se vengeait à sa manière de ce qu’on lui faisait subir, en s’en prenant aux profs et surtout aux gosses des autres. La seule façon de susciter l’intérêt de nos parents était pour lui de leur dérober leur whisky et leur coke. Les seuls instants où mon père et ma mère m’adressaient la parole, c’était pour me demander où était passé Tom. Quand ils le trouvaient, mon père le frappait pour le punir d’avoir volé. Quand ils ne le trouvaient pas, c’était moi qu’ils punissaient. Et en grandissant, Tom semblait avoir très bien appris à se planquer.

Dans la maison juste en face du taudis dans lequel on habitait, une vieille dame vivait avec sa petite-fille. Celle-ci s’appelait Jill et elle était plus jeune que nous de deux ans. C’était la seule enfant de la ville à être autorisée à nous côtoyer. Sa grand-mère, Miranda, me donnait des leçons de piano le samedi après-midi. Je n’étais jamais aussi heureux que lorsque mes doigts parcouraient les touches noires et blanches, que lorsque la musique envahissait la pièce et m’emmenait dans un tout autre monde. Jill assistait parfois aux leçons. Mais cela me donnait le trac, et Miranda n’aimait pas beaucoup quand j’étais déconcentré. Jill était la plus jolie fille que je n’eus jamais rencontré. Peut-être était-ce parce qu’elle était la seule à me sourire en me voyant. Miranda me souriait aussi, mais ça n’avait rien à voir. Jill avait des grands yeux bleus et des boucles blondes. Elle avait beaucoup d’amis à l’école, parce qu’elle était toujours en train de rire et qu’elle était gentille avec tout le monde. Personne ne lui en voulait quand elle venait me voir à la récré. Mais tout le monde essayait de la garder pour soi. Ils faisaient tout pour qu’elle m’approche le moins possible. Mais j’habitais juste en face de chez elle. Et on devint vite inséparables. On se voyait le soir après l’école, et aussi les week-ends. Je l’adorais. Et elle m’aimait bien. C’était merveilleux de l’avoir si près de moi. Quand j’étais avec elle, j’oubliais momentanément mon frère, mes parents, le désastre qu’était leur vie, le désastre qu’était la mienne. J’avais l’impression d’être quelqu’un.

Tom était jaloux de la relation que j’avais avec Jill, même s’il ne le montrait pas. Je restais son frère, son jumeau, son seul ami, le seul à être digne de confiance. On ne se parlait pas beaucoup, on ne parlait pas de ce qui allait mal, tout était implicite, on savait exactement ce que pensait l’autre, on n’avait pas besoin de mettre des mots dessus, de dire les choses à voix haute. On ne passait pas non plus beaucoup de temps ensemble. Mais quand l’un avait besoin de l’autre, il répondait toujours présent. J’ai lâché l’école pour lui. Parce qu’il avait beau faire le beau et s’entrainer chaque jour, il cherchait tellement la merde qu’il ne pouvait pas se défendre tout seul. Quand il était dans le pétrin – et cela arrivait bien trop souvent – il m’appelait. Que je sois en cours de littérature ou au parc avec Jill, je répondais. Et j’accourrais. Il s’était fait beaucoup d’ennemis en ville. J’étais son seul allié. Jill aimait ça, elle aimait ce qui nous unissait Tom et moi. Je lui répondais que c’était normal, puisqu’on était jumeaux, puisque nos parents ne s’étaient jamais occupés de nous, puisque personne n’en avait jamais rien eu à foutre de nous, c’était normal qu’on soit soudés, qu’on se batte, qu’on sauve notre peau ensemble. On était frères.
On était tellement frères qu’on est tombé amoureux de la même fille. Tellement frères qu’on s’est presque entretués pour cette fille. Jamais je n’aurais pu penser qu’une fille si douce, un véritable petit ange, une perle, un miracle tombé du ciel, jamais je n’aurais pu penser que Jill était une telle bombe à retardement.

A seize ans, Tom faisait partie du plus gros réseau de drogue de la ville. Il avait un flingue et sa propre équipe à diriger. Un vrai petit délinquant. Il avait beaucoup moins besoin de moi pour assurer ses arrières. J’aurais pu le laisser, j’aurais pu me barrer de ce quartier pourri, retourner au lycée, m’inscrire à l’université. J’aurais pu le laisser là, le laisser détruire sa vie comme nos parents l’avaient fait, le laisser se bousiller à coup de rails de coke et de piqûres d’héroïne. Mais Miranda m’avait appris à être altruiste. Elle m’avait inculqué des valeurs. Et je ne pouvais pas partir de là sans lui, sans du moins le savoir sain et sauf. C’était mon frère jumeau, ma seule famille. Je suis resté. J’ai dealé de la drogue, j’en ai consommé. Je n’étais pas accro comme Tom, loin d’être un junkie comme ce qui me tenait lieu de père et de mère, mais j’en ai consommé. Plus d’une fois. Mais j’essayais de garder la tête sur les épaules. J’étais là pour parer les coups quand mon frère avait fait une connerie, ces mecs-là, ils étaient capable de le frapper à mort – exactement de la même façon que je me faisais cogner par mon père à la place de Tom. Mon but était de gagner assez de fric pour pouvoir nous sortir tous les trois de là, Tom, Jill et moi. On s’enfuirait, on louerait un appartement à New York, ou à Chicago, on reprendrait tout de zéro. On ferait des études, on se construirait un bel avenir, une belle vie. J’étais prêt à laisser Jill à Tom, s’ils pouvaient être heureux ensemble. Pense au bonheur des autres avant le tien. Je voulais que Jill et Tom, les deux seules personnes qui comptaient pour moi, soient heureux. Ça me crevait le cœur de les voir ensemble, de voir Jill papillonner entre lui et moi, de ne pas être capable de prendre de décision. Ça me crevait le cœur qu’elle hésite à me choisir. Mais j’étais prêt à faire cette concession. Tant qu’on se débarrassait de cette vie de merde, c’était le plus important.
J’avais de l’espoir. Je voulais y croire. Je repensais à mes cours de piano, et je me disais que finalement, Miranda n’avait peut-être pas tort. Il suffisait d’être là pour les autres, de sourire et d’encaisser les coups sans rien dire. Et la vie pouvait avoir quelque chose d’agréable. Si seulement.

Et puis tout a basculé. Un soir, je me rendais au QG pour ramener le fric que j’avais gagné dans la journée. Le boss du réseau, un certain K., avait monté un club de strip-tease où il faisait danser toutes les camées qu’il ramassait dans la rue – ces filles faisaient plus du tapin que du simple strip-tease - et il fallait le traverser pour arriver jusque dans le bureau de K. D’habitude, je me forçais à ne pas regarder ces gamines bousillées, je me forçais à mettre un pied devant l’autre sans coller de droite à ces connards de clients qui n’avaient aucun scrupule à se taper des filles de quinze piges complètement défoncées. Je me forçais à ne pas buter ce K. qui osait exploiter ces filles, qui osait détruire leur vie sans sourciller. J’avais un taf, et beaucoup de fric à la clé. Le reste n’était pas mon problème. Mais ce soir-là, justement, c’est devenu mon problème, quand j’ai vu Jill faire le tapin dans ce putain de club. Mon sang n’a fait qu’un tour, et j’ai frappé le vieux qui était en train de lever sa jupe d’une main, caressant sa poitrine de l’autre. Il s’est pris mon poing dans la figure, et ils sont tombés tous les deux par terre. J’ai insisté avec quelques coups de pieds dans ses parties intimes, histoire qu’il comprenne bien le message, et j’ai pris Jill dans mes bras. Ils l’avaient droguée à un point proche de l’overdose. C’était tout juste si elle était consciente. Il n’existe pas suffisamment de mots pour décrire la rage qui s’était emparée de moi. Je vous laisse imaginer. Je ne suis pas allé dans le bureau de K. tout de suite. Après avoir déposé Jill chez moi, dans ma chambre, en sécurité, une fois que je m’étais assuré qu’elle vivrait, je suis allé trouver Tom, occupé à se bourrer la gueule avec des « amis » dans un autre bar, pas très loin. C’était la première fois que je tapais sur mon frère. Son explication pour avoir laissé Jill dans ce club était qu’ils avaient besoin d’argent. Je lui ai dit que j’en avais, moi, du fric, que bientôt, j’en aurais assez pour qu’on puisse dégager tous les trois. Je n’ai jamais autant hurlé, autant frappé que sur mon frère. Je le haïssais. Il était censé aimer cette fille ! Il était censé l’aimer autant qu’elle l’aimait, que JE l’aimais ! Et il la laissait vendre son corps ?! J’aurais pu tuer Tom, ce soir-là, j’aurais pu le battre à mort si on ne m’avait pas arrêté.
Trois jours après, Jill s’était remise. Je n’avais plus bougé de son chevet jusqu’à ce qu’elle aille vraiment mieux. J’avais pris soin d’elle. Je n’avais dormi que quelques heures. Je ne l’avais pas quittée. La première chose qu’elle m’avait demandé en se réveillant, c’était où était Tom. Je lui avais raconté ce qui s’était passé. La rage que j’avais éprouvée trois jours auparavant ? Ce n’était plus rien à côté de celle qui se réveilla en moi lorsque Jill m’avoua qu’elle avait été consentante. Consentante. Elle avait accepté de tapiner. Pour mon frère.
Elle avait même couru pour le rejoindre.
J’ai tout fait pour la rattraper, pour la sortir de là, pour l’empêcher de commettre ces actes qu’elle regretterait. J’ai tout fait pour la sauver. Mais son choix était fait. C’était Tom, dont elle était amoureuse. Ce mec qui la droguait et la mettait dans les bras de vieux pervers plein de fric.
Et puis j’ai essayé d’encaisser sans rien dire. J’ai essayé de la laisser partir, de la laisser détruire sa vie comme si ça ne faisait pas mal. J’avais assez d’argent pour partir, désormais, puisque je me retrouvais tout seul. Mais je n’y arrivais pas. Je vivais toujours dans ce taudis avec mes junkies de parents, et je n’arrivais pas à m’en aller. Je ne pouvais pas me résoudre à les abandonner vraiment. Au fond, malgré la souffrance, malgré la haine, il y avait une petite lueur d’espoir qui persistait. J’attendais. Je ne sais pas quoi, mais j’attendais.

Je rentrais du cinéma, seul, lorsque j’ai reçu le coup de fil. Après des semaines de silence total, Tom me téléphonait de nouveau. J’essayais d’imaginer dans quel pétrin il se trouvait, cette fois. Il m’a demandé de le rejoindre dans une rue peu fréquentée, non loin du club de K. Je m’y suis rendu. J’espérais qu’il avait enfin ouvert les yeux. Qu’il me demandait de les emmener loin de cette ville, Jill et lui. Qu’on partirait tous les trois, comme je l’avais tant espéré. Mais si j’avais encore des doutes sur la véritable personnalité de mon frère jumeau, ils ont complètement disparu lorsqu’il m’a expliqué ce qu’il comptait faire. Il m’a supplié de lui filer mon fric. Il en avait besoin, c’était une question de vie ou de mort. Il s’était mis dans la merde, et il devait disparaitre. Maintenant. J’ai insisté. Je lui ai arraché les vers du nez, à c’t’enfoiré.
Tom avait essayé de voler de l’argent à K. pour qu’ils puissent s’en aller, Jill et lui. Jill et lui. Pas de Jesse dans l’équation. BAM Jesse, encaisse encore. Ton frère jumeau avec la femme que t’aimes, qui décident de partir sans toi. Tu sens comme ça fait mal ? Attends un peu la suite. K. avait appris pour la tentative de vol, et voulait leur faire payer. Il avait réussi à chopper Jill. D’après Tom, il la retenait dans l’entrepôt où étaient stockées les drogues, mais heureusement, il avait réussi à s’échapper avant que lui-même ne se fasse attraper. Nouveau coup de poignard, juste là, en plein dans le cœur. J’ai laissé Tom en plan, et j’ai couru à l’entrepôt. Tom voulait mon fric, alors il m’a suivi.
Les hurlements de douleur de Jill me hanteraient jusqu’à la fin de mes jours.
Ils l’avaient torturée, et pas qu’à moitié. Je serais là encore incapable de décrire ce que j’ai ressenti. J’étais tellement hors de moi que je ne me souviens plus clairement de tout ce qui s’est passé. Il y avait beaucoup de cris. Beaucoup de sang. Beaucoup de monde. J’avais un flingue sur moi. J’ai vidé mon chargeur sur ces enfoirés. J’ai réussi à créer une diversion suffisamment importante pour que Jill puisse s’échapper. Elle s’est jetée dans les bras de Tom. Tom qui n’était pas venue pour elle, mais pour le fric, Tom qui n’avait éprouvé aucun scrupule à l’abandonner aux mains de ces tarés, Tom qui se foutait complètement d’elle. Ce Tom-là, elle en était folle amoureuse. Je les ai regardés. Une seconde de trop. Ça a suffi aux autres pour me désarmer, me plaquer au sol, et me flanquer la raclée de ma vie. Ils m’ont frappés autant qu’ils le pouvaient, dans le dos, dans le ventre, dans l’entre-jambe, au visage… pas un centimètre de mon corps n’a été épargné. Je n’avais pas su viser avec assez de précision pour les tuer avec quelques balles. Quelques blessures dont ils se remettraient facilement, rien de plus. Et moi, ils m’ont massacré.
Je n’ai plus jamais eu de nouvelles de Jill et de Tom. Ils ont trouvé l’argent dans ma chambre, et se sont volatilisé.

On m’avait dit que la vie était belle, qu’il suffisait de sourire et d’encaisser les coups dans rien dire, d’être présent pour ceux qu’on aime, de donner sans compter, sans jamais rien attendre en retour. On m’a dit que ça en valait la peine. J’ai tout fait pour les deux seules personnes que j’aimais. Mon propre frère, mon jumeau, et cette fille. J’ai tout fait pour eux, pour les rendre heureux. Et ils m’ont laissé pour mort dans cet entrepôt.
Je n’ai jamais su comment j’avais atterri à l’hôpital, comment j’avais survécu. Ce n’était même pas important.

Je suis parti pour Chicago avec cinq cent dollars en poche. Cette fois, je n’ai eu aucun de mal à partir. Je n’avais plus personne à attendre. Je suis parti, j’ai loué une chambre dans un hôtel minable, je me suis trouvé un job de serveur. Je me suis fait quelques potes. J’ai loué mon premier appartement. J’ai passé mon permis, et j’ai acheté une voiture. J’ai commencé une nouvelle vie. J’ai failli crever à force de me préoccuper des autres. J’ai donc décidé de devenir quelqu’un d’autre. J’ai voulu être cette part de Tom dont Jill avait été raide dingue. Le connard de première, qu’en a rien à taper mais qu’on aime quand même, parce qu’il a de beaux yeux, et beaucoup de charisme. Ça m’a pris du temps, et ça m’a demandé énormément de travail. Mais j’y suis arrivé. J’ai réussi à laisser ma vie de Cleveland derrière moi. Aux yeux des amis que j’ai aujourd’hui, je suis fils unique. Mes parents étaient des gens bien, morts dans un accident de voiture alors que je n’avais que dix-sept ans. Avec le peu d’argent qu’ils m’avaient laissé, je suis venu à Chicago, et la suite, ils la connaissent. C’est ce que je raconte à chaque personne que je rencontre. Pas de Tom. Pas de Jill. Pas de parents défoncés du matin au soir. Une enfance heureuse, et un début de vie d’adulte un peu difficile. Je me suis métamorphosé. Il y a sûrement une part de Tom en moi. Mais je fais tout pour oublier jusqu’à son existence. Et je compte profiter de cette nouvelle vie qui s’offre à moi.