Ce n’était qu’une journée bien banale comme toutes les autres qui allaient commencés encore une fois. Je venais de poser ma main sur le réveil qui venait de sonner m’indiquant qu’il était l’heure pour moi de me lever. En effet, je devais aller travailler. Du moins me préparer pour y aller. En effet, il fallait tout de même que je puisse gagner ma vie et me payer ce logement et tout ce dont j’avais besoin pour vivre alors, pour cela, je m’étais cherché un travail. J’avais trouvé un petit job de serveuse dans un café. Ce n’était peut-être pas le top du top mais en tous cas cela me suffisait bien assez pour gagner de quoi vivre. Bien entendu, mon grand-père avec qui j’avais noué une relation fusionnelle m’envoyait toujours de l’argent seulement, je n’aimais pas être dépendante de quelqu’un. J’étais peut-être jeune mais du moins, je pensais être assez mature et grande pour pouvoir me débrouiller toute seule. Je savais de toute manière qu’il ne serait pas là à mes côtés toute ma vie et qu’il faudrait qu’un jour je me débrouille alors autant commencer maintenant. Après tout, il m’avait bel et bien assez aidé ces quelques dernières années, il m’avait élevé à partir de mon adolescence jusqu’à il y a quelques mois, jusqu’à ce que je décide de partir et de venir ici, à Chicago. Peut-être qu’il me rejoindrait après tout. Puis, je gardais toujours contact avec lui, je n’avais aucuns soucis à me faire.

Après avoir éteint mon réveil, je décidais alors de me lever car après tout, plus je resterai dans mon lit et moins j’aurai de temps pour me préparer et moins de temps pour moi avant de devoir aller travailler. Je me levais à peine que je sentis mon chat venir se frôler contre ma jambe pour avoir son câlin du matin. Je la caressais alors durant quelques secondes avant de décider de me bouger quand même un peu. Je passais par la salle de bain afin de prendre une douche rapide, ainsi que de m’habiller d’un simple jean et d’un t-shirt. Je séchais alors mes cheveux, les laissant tomber dans mon dos et de passer rapidement un coup de mascara. Autant dire que je n’aimais pas vraiment me maquiller et que je n’étais pas de celles à passer trois heures dans la salle de bain. Non, ce n’était franchement pas pour moi alors, un simple coup de mascara était bien assez suffisant. Après m’être préparée, je décidais de passer par la cuisine pour pouvoir nourrir mon chat mais aussi pour me remplir mon ventre avec un pain au chocolat ainsi qu’un bon café bien chaud. Quoi de mieux que ça pour bien commencer le matin ? Non, pour moi il n’y avait pas mieux.

J’attrapais mon portable pour y vérifier mes mails quand soudain, je vis l’heure. Il était peut-être temps que j’y aille, maintenant que j’avais terminé mon petit déjeuner. J’attrapais donc mon sac, mes clés ainsi que mon Ipod et mon portable que j’enfournais dans mon sac avant de sortir. Je décidais pour aujourd’hui d’y aller à pied car après tout, la cafétéria n’était pas très loin. Je mis mes écouteurs dans les oreilles avant de marcher direction mon lieu de travail. Je ne mis pas longtemps à arriver, bercée par le son de la musique. En y entrant, je saluais certaines de mes collègues avant d’aller poser mes affaires dans mon casier, gardant mon portable en poche. Je reviens ensuite pour me poster à la caisse étant donné que la cafétéria allait enfin ouvrir. Je venais de prendre la commande d’une personne et était en train de ranger la monnaie quand j’entendis les pas d’une personne. « Bonjour, qu’est-ce que je vous sers ? » La tête baissée, je ne vis pas de qui il s’agissait mais en relevant la tête, je me maudissais intérieurement de devoir travailler ici, ou plutôt de travailler aujourd’hui. Je tâchais de passer outre et de ne rien dire, tâchant de rester professionnelle, du moins je me l’efforçais. Je mordillais doucement la lèvre espérant qu’il se dépêche et qu’on en finisse.

Le temps était mauvais et je ne pensais pas en venant ici que ma journée serait elle aussi mauvaise. Du moins, qu’elle serait gâchée par la présence d’une personne dont je n’avais strictement pas envie de voir. Après tout, en me levant j’avais simplement voulu venir travailler car, après tout, je n’avais pas le choix pour cela. Je ne cherchais rien de plus, uniquement à gagner de l’argent pour pouvoir subvenir à mes besoins mais aussi être tranquille. A moins que ce soit trop demandé. J’avais servi une personne, et pour le moment il n’y avait pas grand monde dans le café mais je savais très bien que cela ne saurait tarder de toute manière. Seulement, en relevant la tête, je crois bien que si j’avais pu alors je me serais enfuie en courant pour ne pas rester ici. Bon sang, il fallait que je le revoie lui, ici, Eden. Et pourtant, de tous les jours où j’avais travaillé ici il n’était jamais venu une seule fois et voilà qu’aujourd’hui il fallait qu’il soit ici. Je n’étais vraiment pas chanceuse, atteinte de ce qu’on pouvait appeler la poisse je crois. Malheureusement, personne d’autre ne pouvait le servir et je me voyais mal demander à une de mes collègues de le servir parce qu’il m’agaçait. Puis, franchement, pour qu’on vienne à me dire encore une fois que j’avais quelque chose pour lui alors non merci. C’était bien la pire des idioties que l’on pouvait me sortir, oh oui la pire. Et puis j’avais déjà quelqu’un.. enfin non.. mais mon cœur ne lui était pas accessible, surtout pas à lui. Je m’efforçais tout de même de garder un minimum de professionnalisme même si avec lui c’était bien difficile.

« Hum... toi. » Je lâchais un soupir avant de lever les yeux au ciel. Il pensait peut-être que de mon côté j’étais ravi de le voir ? Alors là, il ne manquerait plus que ça et ce serait bien la meilleure ! Il était bien une des dernières personnes que je pouvais avoir envie de voir. Je me demandais même pourquoi on m’avait mise sur sa route. « Tu penses peut-être que je suis ravie de te voir ? » Pff, sur les cafés qu’il pouvait y avoir il fallait bien entendu qu’il vienne dans celui où je travaille. Puis, s’il n’était pas content de me voir, monsieur n’avait qu’à s’en aller aussi hein. Je ne le retiendrai sûrement pas et ce ne serait pas un client en moins qui changerait de toute manière quelque chose. « Et bien j'aurais préféré que ce soit quelqu'un d'autre qui me serve mais... Ils me semblent tous occupés. » Bon sang, ce n’était que la deuxième phrase qu’il venait de me dire et diable qu’il m’agaçait déjà celui-là ! Il n’avait pas d’autres personnes à embêter ? Non, bien sûr que non, il fallait bien entendu qu’il vienne vers moi ! Comme si j’étais la seule fille de Chicago qu’il pouvait embêter ! « Et moi j’aurai préféré avoir un autre client ! » Il pensait peut-être que j’allais me taire et le laisser me dire ces choses-là. Oh, j’étais peut-être timide mais avec lui.. je ne pouvais pas m’empêcher de répliquer et de lui répondre ! Je n’allais tout de même pas me laisser berner par ses yeux et son sourire. « Je prendrais un café. Évites de cracher dedans s'il te plaît ! » Ce n’était franchement pas l’envie qui me manquait que de cracher dans son café vu comment il était avec moi mais bon, je n’allais tout de même pas le faire. J’avais plus de tact que ça. Je préparais alors son café comme il faut tandis que je m’approchais de sa table pour le servir. Seulement voilà, le patron n’était pas là et je me fichais très bien de ce que Eden pourrait dire.. Près de lui, je renversais le café sous son pantalon, bien entendu, c’était fait exprès. « Oh.. je suis vraiment désolée. » ajoutais-je, comme s’il y avait quelque chose de sincère dans ces paroles. Loin de là. « Mais bon, t’iras demander à ta copine de nuit de nettoyer ça, je suis sûre que ça lui plaira. » lui dis-je en tournant les talons à mon tour, et lui tournant par la même occasion le dos. Qu’il se débrouille. Je passais alors dans le coin réservé au personnel afin de me prendre une bouteille d’eau. De toute manière, il ne pouvait pas venir ici.

Une de mes collègues était entrée afin de prendre son paquet de cigarette pour me dire que j’avais fait fort tout de même. J’haussais alors simplement les épaules. Que voulait-elle que je réponde ? Ou plutôt, que voulait-elle que je fasse ? Que je me laisse faire par cet idiot ? Hors de question !

Ce mec.. c’était.. bon sang, je n’arrivais même pas à trouver de mots pour le décrire ! Il m’agaçait au plus au point et j’avais toujours cette envie de l’envoyer voir ailleurs. Mais voilà, il était entré dans le café où je travaillais et soudain, je me maudissais de travailler ici. Pourquoi fallait-il qu’il vienne dans ce café alors qu’il y en avait probablement beaucoup d’autres dans la ville ? J’avais alors lâché un soupir. Il ne semblait pas non plus ravi de me voir et d’ailleurs, le contraire m’aurait étonné. Il faut dire qu’il ne m’aimait pas non plus et je ne savais pas pourquoi. Au final, je me fichais bien de savoir pourquoi car il n’était rien pour moi, il n’était pas important et ne le serait jamais. « Et bien qui sait ? Je sais que tu ne restes pas insensible quand je suis là. La preuve, tu mords ! » Insensible face à lui ? Non mais je rêve ! Il ne manquerait plus que cela tient ! Il n’avait rien du tout qui pouvait m’attirer et je crois que si je devenais attirée par lui alors là je deviendrai folle et je me ferai internée. J’avais la facilité de tombée amoureuse malheureusement et je n’avais pas envie de l’être avec lui, il ne manquerait plus que ça. « Parce que tu crois vraiment que toutes les filles peuvent tomber à tes pieds ? Navrée, je ne fais pas partie de celles-là. » Et je ne le serai jamais. Je ne le voulais pas et puis, je préférai trouver quelqu’un qui me conviendrait le mieux.. Enfin, je ne savais même pas si j’étais prête pour avoir quelqu’un dans ma vie un jour. J’avais aussi répliqué que j’aurai préféré avoir un autre client que lui, après tout il avait commencé à me tiller en me disant qu’il aurait voulu avoir une autre serveuse que moi. Comme si cela pouvait bien me plaire de l’avoir en client. « Outch ! Tu viens de blesser mon pauvre petit cœur. » Mais quel gamin ! Je levais alors les yeux au ciel préférant ne rien dire. Je n’avais même pas envie de répliquer tant il m’exaspérait et puis finalement, il était partit en direction d’une table tandis que je devais m’occuper de lui préparer son café. J’aurai bien voulu cracher dedans ou faire un mauvais coup.

Finalement en arrivant à sa table, voilà que j’avais eu une idée. Gamine peut-être mais il faut dire qu’il m’exaspérait réellement ! Je laissais alors tomber le café sur son pantalon et puis de toute façon, qui pourrait dire quoique ce soit ? « Espèce de.. » Espèce de quoi ? Franchement, je me fichais bien de savoir ce qu’il pensait de moi et puis, de toute façon, ce qu’il pouvait penser de moi ne m’atteignait vraiment pas ! Je n’en avais que faire ! Je m’étais faussement excusée et puis, je crois bien que cela, il l’avait compris. Et bien entendu, je ne comptais pas l’aider à essuyer ou je ne sais quoi encore. Je le laissais planter là en disant qu’il n’aurait qu’à demander à sa copine de nuit tiens. Comme si ce gars pouvait être sérieux avec les filles de toute manière. Et puis, j’avais bien vu comment il regardait cette blonde-là, encore une qui ne devait rien avoir dans la tête mais surtout dans son soutien-gorge. Pauvre mec. Je m’étais dirigé vers un coin qui était destiné aux employés et où l’on pouvait venir et où se trouvait nos affaires. J’avais alors pris ma bouteille d’eau tandis qu’une de mes collègues était entrée. Finalement, elle n’était pas restée longtemps puisque monsieur était arrivé et avait décidé de la faire sortir. Il semblait furieux mais bon, comme si cela allait me faire baisser les armes ? Alors là, probablement pas ! Et puis, pour qui il se prenait lui à venir ici ? Ce n’était pas un coin où il avait le droit de venir. « Tu crois que ce genre de petit comportement m'amuse ? Tu crois que j'ai pas vu que tu as fait exprès ? » Et quoi, je n’allais tout de même pas nié que je l’avais fait exprès. Oui, c’était fait exprès et alors, qu’est-ce qu’il voulait faire ? D’ailleurs, je ne lui avais pas dit de rester là moi, s’il ne voulait pas. Il avait qu’à aller boire un café ailleurs si ma présence le dérangeait autant. Mais voilà que je me trouvais coincé contre le mur et que je n’avais aucune issue. Il m’avait bloqué cet abruti ! Bordel, il était trop près, beaucoup trop près. « Tu te prends pour qui ?! » Et lui hein, pour qui il se prenait ? Il avait autant besoin de venir dans ma vie et de mettre autant le bazar et de me saouler toujours autant. Il ne devait rien avoir à faire de sa vie. Seulement voilà, je le trouvais trop près de moi, assez près pour me faire paniquer. « Ne m’approche pas et ne me touche pas ! » lui dis-je alors tandis que de mes mains je tentais de le pousser. « Va-t’en ! »

Ce gars avait sérieusement le don de m'exaspérer et je crois bien que si aujourd'hui j'aurai pu être malade alors tout aurait été mieux. Mais non, bien entendu il avait fallu que je sois en forme pour travailler mais aussi que je vienne dans ce bar et que par-dessus tout il s'y trouve. Décidément j'étais vraiment dans le genre poisseuse et je crois que la, pire que moi cela ne devait même pas exister ou alors je voudrai bien échanger ma place et ne plus l'être. Oh Eden ne m'avait rien fait en particulier mais c'était ainsi, je ne le supportais pas. Lui non plus ne me supportait pas et je me demandais bien pourquoi. Est-ce que j'avais fait ou dit quelque chose de mal en rapport avec lui ou quelque chose qui le touchait ? Stop Winnie ! Tu n'as pas à te soucier de cela me criait une voix dans ma tête. Je ne voulais pas savoir pourquoi il ne m'aimait pas, en fait, cela m'importait vraiment peu et puis franchement, qu'est-ce que cela pouvait-il bien me faire hein ? Ce n'était pas pour cela que j'allais tenter d'arranger les choses avec lui puisque d'une part je ne le voulais pas et en plus, je ne l'aimais pas. C'était deux bonnes raisons et raisons suffisantes non ? Pour ma part oui. Pourtant, jee saurai moi-même pas donner de raisons valable sur le pourquoi je ne l'aimais pas. Je ne le savais pas. Tout comme je ne savais pas faire autrement que répondre à ses attaques. Oh, j'aurai pu laisser couler et ne rien dire, oui, mais je n'étais pas comme cela, je ne me laissais jamais faire.. Et pourtant, même si je pouvais me montrer forte comme cela devant lui, en réalité, je n’en étais rien de cela, mais alors loin de là. Le soir, lorsque je me retrouvais seule, j’avais souvent des coups de blues, oh pas que par lui car là ce serait le comble, non, mais il aidait à mes coups de blues. Enfin, cela je n’allais tout de même pas le lui dire, il ne manquerait plus que ça, que je lui avoue mes faiblesses.

« Toute ? Non. Même si je préfèrerais que certaines ne puissent pas être dans cette répartie-là. Mais à t’entendre.. Pourquoi es-tu sur la défensive ? Oh, excuse-moi ! Pourquoi, te fais-je toujours sortir les griffes, hum ? Un avant-goût de ce que tu pourrais être ? » Bon sang ce qu’il pouvait m’énerver celui-là par moment ! Pour ne pas dire toujours en fait car oui, il m’énervait toujours ! Il croyait quoi que je n’allais pas sorti mes griffes et que j’allais me laisser faire ? Alors là, il se mettait le doigt dans l’œil ! « Et quoi ? Tu crois que je vais rester sans rien dire et me laisser faire ? Je ne suis pas comme ça ! » Et voilà que j’étais encore une fois obligé de répondre à ses attaques mais ce n’était pas de ma faute bon sang, il faut dire qu’il me cherchait bien lui de son côté. « Et bien, excuses moi et désolé de déchirer ton petit cœur mais je ne suis pas franchement intéressé par toi. Dommage, repasses une prochaine fois ! » Je bouillonnais en moi tandis que je murmurais à moi-même. « Espèce de con ! » S’il pensait que moi j’étais intéressé par lui alors là encore une fois il se trompait. Jamais, au grand jamais je n’étais intéressé par quoique ce soit avec lui. Et puis, je n’étais pas de celles qui couchait avec tout ce qui bouge contrairement à lui. Enfin je n’en savais rien mais cela ne m’étonnerait pas s’il était de ce genre là. Et puis zut, sa vie sentimentale je m’en moquais.

« Là, c’est toi qui me touche et je fais bien ce que je veux ! » Je ne voulais pas qu’il me touche, parce que quand quelqu’un s’approchait trop de moi je paniquais mais ça il ne pouvait pas le savoir. Il ne cherchait pas plus loin que sa petite personne et de toute manière, ce serait beaucoup trop douloureux à expliquer et ce n’était certainement pas à lui que j’allais confier cela. Voilà qu’il me mettait les mains alors lui, il allait voir ce qu’il allait voir ! « Non, pas t’en que tu te seras excusée et que tu auras réparé sa. » M’excuser et en plus nettoyer son jean ? Et puis quoi encore ? Il croyait sûrement que c’était noël c’est ça ? Et bien non, navrée. Seulement là, il allait trop loin et voilà que ni une ni deux, avec la seule main que j’avais réussi à dégager de son emprise, elle se retrouvait bien vite sur sa joue. Oui, je l’avais giflé en plus mais il ne fallait pas m’approcher comme cela et me pousser à bout. Il semblait surprit puisque je n’étais plus sous son emprise. « Ne m’approche plus tu m’entends ! » lui dis-je avant de sortir de cette pièce pour aller à l’extérieur, dans un coin qui nous était réservé pour pouvoir en fumer une. Ce n’était pas mon genre de faire cela mais il m’avait poussé à bout.