△ Il m’a sauvée de toutes les façons possibles dont on peut sauver une personne...
"On passe notre vie entière à s’inquiéter de l’avenir, à faire des projets pour l’avenir, à essayer de prédire l’avenir... Comme si savoir à l’avance pouvait amortir le choc. Mais l’avenir change constamment. L’avenir est le lieu de nos plus grandes peurs, et de nos espoirs les plus fous. Mais une chose est sûre : quand finalement, il se dévoile... l’avenir, n’est jamais comme on l’avait imaginé."Qui aurait cru que cela arriverait ? Rien ne nous prédestinais à nous rencontrer, rien ne nous prédestinais à tomber amoureux et pourtant le destin est plus fort que tout ce qui nous entoure...
Il était quelque chose comme dix heures du matin, l'avion se posait doucement et le soleil Américain laissa place au nuage gris Irlandais. Melyne et moi avions quitté notre Cork natal pour prendre un peu de bon temps à Chicago. Nous avions besoin de nous évader de notre quotidien. J'avais eu la chance d'avoir un « oui » de mon père simplement parce que Monsieur avait trop de travail pour s'occuper de nous. Ridicule, vous avez dit ? Non c'était tellement plus profond que ça. Je n'imaginais même pas la tête que je devais avoir après autant d'heures de vol, la chaleur tapait, quelle changement, j'enlevais donc le surplus de vêtements qui me pesaient et me faisait quelque peu suffoquer et d'un coup de main de maitre je mis mes lunettes de soleil. Comme je pouvais les aimer en cet instant. Adieu début de migraine. Elles me cachaient facilement une bonne partie du visage, ce qui m'arrangeait fortement. C'est pas que, mais question maquillage, je n'étais pas vraiment au point. Ma petite soeur me regardait d'un air dépité dont elle seule avait le secret et je lui fis un sourire bien hypocrite, dont moi seule avait le secret, ce qu'elle pouvait m'agacer parfois la petite princesse. Nous avions nos chambres dans un grand hôtel du centre, très luxueux, très riche, tellement loin de moi. Pas de ma façon de vivre, mais de ma façon de penser et de voir les choses. Les valises étaient arrivées avant nous, très efficace ce service d'étage. Nous allions passer un mois et demi ici, au moins j'allais pouvoir souffler un peu. Je me laissais tomber sans aucune grâce sur mon lit lorsqu'un bruit me fit tiquer... L'eau coulait dans la chambre d'à coter, Melyne était occupé, parfait ! Je me changeais enfilant un jean et un haut léger, essayant tant bien que mal de me redonner un peu d'allure. Sans faire de bruit je fermais la porte de ma chambre pour partir explorer la ville. J'avais toujours été comme ça, un besoin d'aventure sans faille. La ville m'ouvrait ses bras, il ne laissait qu'à moi d'en profiter au maximum. Je cherchais mon téléphone dans mon sac pour l'éteindre, Melyne me chercherais, mais elle ne me gâcherait pas ma journée. Je ne ferai pas les boutiques, vraiment pas mon truc. La plage ne se trouvant pas loin, je devais y faire un tour, c'était une évidence, je n'avais rien pris pour me baigner, seuls mes pieds auraient ce privilège pour cette fois. Une légère brise fit soulever mon haut et m'arracha un discret sourire. J'enlevais mes chaussures et laisser le sable s'imprégner entre mes oreilles, le contact me fit frémir. J'avançais cheveux au vent jusqu'à l'eau, sans faire attention aux gens qui m'entouraient, j'étais enfin seule au monde.
« Je l'ai, je l'ai, oups » J'ouvris les yeux facent contre sable avec un poids assez important m'empêchant tous mouvements. J'essayais de me dégager par tous les moyens possibles, mais rien. Au bout d'un moment qui me parut une éternité la respiration me revins enfin.
« Je suis désolé, je ne vous avais pas vu. » je regardais le jeune homme en face de moi d'un air affligé et à la fois intrigué, mais sans doute indigné.
« Il semblerait en effet, que ma soudaine apparition n'est pas vraiment bouleversée vos projets de vous jeter sur moi. » l'arrogance était un truc de famille, un peu comme un héritage familial. Le jeune homme me regarda quelques secondes avant de réagir.
« Me jeter sur vous ? C'est une blague n'est pas ? Pourquoi est-ce que j'aurais voulu me jeter sur vous ? » Je soupirais, enlevais le sable qui restait accrocher à mes vêtements d'un revers de la main, lui fit un sourire et entrepris de reprendre mon périple vers l'eau bleue. Je n'avais pas besoin de ce genre de rencontre aujourd'hui. Une fois les pieds dans l'eau je marchais de long en large avec un sourire béat, stupide ? Non ! L'heure se faisait tardive, peut être que mon escapade avait assez durée, en théorie du moins. Je me dirigeais donc vers l'hôtel après avoir récupéré mes petites affaires, histoire que ma chère petite Melyne ne se fasse pas trop de cheveux blanc, je n'aurais pas voulu me retrouver avec le FBI, la CIA ou même toute la police de l'état à mes trousses pour une simple petite balade, c'est qu'elle en était capable la folle. Je pressais donc le pas, seulement il fallait croire que c'était sans compter sur mon cher ami "jevousenlèvelepeud'airquevousavezpourrespirer."
« Tiens mais c'est miss « dès qu'on me bouscule je crois à une agression sexuelle » tu vas quelque part ? » je me retournais doucement et fis un large sourire hypocrite à mon interlocuteur tout en m'approchant doucement de lui.
« L'homme qui ne sait pas rattraper un ballon est intelligent dit donc, en effet si je marche c'est que je vais quelque part et nous avons franchi une nouvelle étape dans notre relation ? On se tutoie maintenant ? » J'entendais ses copains rires, ce qui m'agaçaient fortement et bizarrement il dut le comprendre en me regardant, car d'un simple geste de la tête les types en question prenaient un chemin différent du notre. C'est qu'il avait de l’influence musclor. Je commençais à m'éloigner lorsque sa voix arriva jusqu'à moi. Il m'invita à boire un café, pourquoi ? Très bonne question et la solution la plus simple aurait été de dire « non », mais aller comprendre le pourquoi du comment, tout mon être me poussait à accepter. La curiosité peut-être ou la simple envie de m'arracher un peu de ma routine, enfin tout ce que je sais, c'est que j'ai accepté sa proposition et c'est comme ça que nous nous sommes retrouvé à une terrasse de café, très sympa comme endroit, enfin nous étions là...ensemble. Je ne sais pas vraiment si ça venait de moi, mais j'avais cette impression terrible que le temps passait vite, trop vite. Nous parlions de tout et de rien, bien entendu j'avais omit le fait de lui parler du métier de mon père et de ma présence hors de mon pays. Mais devait-il vraiment savoir que j'étais la "digne héritière" d'un parrain de la mafia ? Non, ce n'était pas vraiment nécessaire. Étrangement j'aurais voulu arrêter le temps, juste quelques heures pour continuer à vivre ce moment avec lui. Comme quoi les rencontres les plus surréaliste sont surement celle qui vous apporte le plus. Malheureusement toutes les bonnes choses ont une fin.
« Et bien, ce fut sympathique. Surréaliste, mais sympathique. » Il me tendit la main dans laquelle se trouvait son numéro de téléphone.
« Appelle-moi. » l'envie de rire me pendais aux lèvres, je supposais que notre petite rencontre aurait dû s'arrêter là. Il se trouvait qu'en ce moment j'avais assez tendance à avoir tort.
"J’aurai voulu te garder dans mes bras pour toujours mais l’éternité m’aurait paru trop courte." Je l'ai revu, chaque jour durant deux semaines. Têtue, folle, maso ? Non, j'étais tombé amoureuse, aussi simplement et bizarrement que ça pouvait arriver. Un amour de vacances, voilà ce que je pensais vivre, mais au fond de moi, je sentais que c'était terriblement plus fort que ça, plus concret. Je me retrouvais coucher dans ses bras, nue, je ne voulais pas que ça s'arrête. Simplement rester là dans cette chambre, dans ce lit et ne plus jamais bouger. Ici tout était...Parfait ! Je n'étais plus Everdeen O'Conner, non, j'étais une jeune femme amoureuse, vivant une histoire hors de toute émotions
« Je crois que, je t'aime Graham. » Je le senti bouger à côté de moi pour se mettre à ma hauteur, il m'embrassa avec toute la douceur du monde, toute la douceur dont lui seul avait le secret, un instant simple et magique.
« moi aussi je t'aime Evy'» Nous étions dans notre monde, loin de ses problèmes, loin de ma famille, juste lui et moi. Comme le monde peut vous paraitre insignifiant et loin quand vous n'en faites plus vraiment partie. Il y aurait encore quelques semaines, je me serais sans doute moqué de moi-même et de ma bêtise, tomber amoureuse dans ses conditions, alors que nous n'étions même pas certains de nous revoir un jour. Quelle bêtises affligeante. Mais à l'instant même où nous avions pris ce café ensemble, je savais que je me jetterais à corps perdu dans cette histoire, au risque de me bruler les ailes et de souffrir comme jamais il ne m'a été donné de souffrir un jour dans ma vie.
"C’est dur quand les gens te manquent. Mais ça veut dire que tu étais chanceux, que tu avais quelqu’un dans ta vie, quelqu’un d’assez important pour te manquer. "Cet été passa bien trop vite, plus que les précédents ? Peut-être pas, c'était sans doute rien de plus qu'une simple impression, lorsqu'on prend du bon temps, on ne voit pas défiler les jours après tout, malheureusement pour moi la fin des vacances signifiait la fin de ma liberté, la fin d'une vie que j'aurais pu vivre chaque jour de chaque foutu années. Le retour à la vraie vie fut vraiment douloureux.
« Laisse-moi au moins lui dire au revoir il faut qu'il comprenne. » j'avais envie de pleurer, de hurler, de le frapper, mais rien. Mon père était arrivé plus tôt dans la journée, m'arrachant à mon eden, profitant d'un infime moment de faiblesse de ma part pour pouvoir me briser, comme lui seul sur cette putain de terre savait le faire.
« Non, tu n'aurais même pas du lui dire « bonjour » tout est fini Everdeen, tu ne le reverras jamais. » Mes jambes ne me tenaient plus je devais m'asseoir, il ne pouvait pas me faire ça à moi. Je suis sa fille, son sang, sa chaire, comment pouvait il être si dur et cruel avec moi ? Et surtout pourquoi ne pas m'expliquer la vraie raison de ce soudain interet pour mes fréquentations masculines ?
« Je te déteste. » Ces mots étaient bloqués au fond de ma gorge depuis tellement années, il y avait eu tellement d'occasion au cours desquelles j'aurais voulu lui cracher tout ça au visage sans jamais pouvoir faire quoi que ce soit ou dire quoi que ce soit, seulement aujourd'hui je n'étais plus la petite fille docile, qu'il connaissait si bien, qu'il pensait avoir élevé. Je ne le voulais plus. Et ces mots avaient enfin franchi la barrière de mes lèvres. Mais je n'avais pas prévu sa réaction.
« Je saurais vivre avec ça. » Je lui en voulais tellement. Non c'était pire que ça, je le haïssais, tout son être m'inspirais le dégout et sa simple présence me donnait envie de vomir. Bien sûr Melyne n'avait pas bougé comme toujours, petite princesse à papa qu'elle était. Je ne voulais pas rentrer à Cork, retrouver cette Irlande que je finissais par exécrer, je ne voulais pas quitter Graham, je ne voulais tout simplement pas en finir avec Chicago. Tout ceci était d'un irréel. Graham devait savoir, comprendre mon départ et enfin savoir, la personne que j'étais vraiment. Du moins celle que j'étais lorsque je ne n'étais pas avec lui, avant de le rencontrer, avant de tomber amoureuse de lui. Je ne pouvais pas partir comme ça, je préférais qu'il me laisse partir en sachant la vérité quitte à ce qu'il me déteste toute sa vie, plutôt qu'il pense que je l'ai abandonné sans ménagement.
Je ne pouvais pas lui faire face, pas après tout ça. Alors, durant un moment d’inattention de mon père je pris un papier et un stylo et je commençais à rédiger la lettre qui me déchira le coeur. La lettre la plus compliquée qu'il m'avait était donné d'écrire en vingt-trois ans.
Graham,
Cher Graham, mon Graham,
Je ne sais même pas comment t'appeler, comment commencer. Ces dernières semaines passé avec toi étaient juste les plus belles qu'une personnes puisse rêver. Je ne pensais pas que ce serait si dur de faire ça, mais il faut que tu saches, que je t'explique, que tu comprennes, la raison de mon départ si...soudain !
Mon père est venu me chercher, je ne sais pas comment, mais il a appris que nous étions ensemble. Quelle importance me dirais-tu ? De l'importance ça en a et pas qu'un peu malheureusement. Si je te disais que mon père n'était personne d'autre que Bradley O'Conner, tu tiquerais certainement n'est-ce pas ? Bien sûr, parce que ce nom ne t'ai en rien inconnu. Je suis tellement désolé que tu l’apprennes comme ça. Mais pour ma défense, rien de tout ça n'était prémédité, je ne savais pas qui tu étais jusqu'à ce que mon père arrive à Chicago.
Si tu savais comme je suis désolé. Comme je m'en veux de te faire subir tout ça, mais tu es plus fort que ça, tu sauras oublier et avancer. Je ne te demanderais qu'une seule chose...Pardonne-moi. Vis ta vie, oublie-moi et profite à fond de chaque jour.
Adieu.
Everdeen.