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[HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die

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MessageSujet: [HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die [HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die  EmptyMar 6 Aoû - 10:44






Elle n'était qu'une enfant, une enfant endormie, dont les paupières venaient de se refermer sur ce lit sur lequel elle s'était étendue. Elle n'avait cessé de parler, incriminant son père, laissant glisser des larmes que je ne pouvais effacer. Que je ne pouvais faire cesser de couler. Je m'étais donc tu, la laissant parler, la laissant se confier à cet adolescent turbulent et sombre qu'elle ne cessait de côtoyer, dans lequel elle avait placé sa confiance de la même manière que Lilwenn. Elle m'avait rattrapé, elle s'était dissimulé dans ma chambre, simplement parce qu'elle se sentait en sécurité avec le loup qui y résidait. Je m'adossais donc à ma chaise, l'observant, plongée dans son sommeil réparateur, ne la quittant des yeux tandis que les heures défilaient. Elle était … une seconde petite sœur. Une fragile enfant sur laquelle je veillais sans desserrer les lèvres et sans sourire, mais sans néanmoins ne rien ressentir. Je m'étais surpris à l'aimer, petite cadette, de la même manière que cette brune aux yeux bleus que je protégeais. Deux faces, deux jumelles, deux enfants pour lesquelles je souriais faiblement parfois, arraché à ce cocon de douleur dans lequel m'avait plongé la mort de la mère. Deux sœurs. Sans n'avoir aucune idée de ce que l'avenir nous réservait quand à cette fraternité dessinée.


Les larmes de sang s'étaient nuancées puis muées en larmes dorées. Mes prunelles fixaient, sans la voir, cette bouteille de bière qui m'accompagnait, telle une maigre consolation pour ce chagrin qui ne transparaissait que dans l'ombre d'un regard éteint. L'ombre m'enveloppait, celle d'un cœur étreint par le doute et le chagrin, celui né d'une mort qui n'aurait dû être et à laquelle je n'avais pu m'opposer, mais également celle de ce lieux miteux et bruyant dans lequel Logan m'avait traîné. Ce dernier riait, absout de ce qui dévorait mon être et noircissait mes prunelles. L'alcool coulait à flot, ainsi que les éclats qui résonnaient avant de se mêler à la chaleur étouffante, qui faisait naître des gouttes de sueur sur mon front pâle. Je n'avais que peu bu depuis mon arrivée, préoccupé, enfermé, muré dans cette abîme qui m'avalait depuis la mort de ma sœur. Depuis que je l'avais appris. Depuis ce coup de téléphone, quelques instants, quelques secondes, quelques éternités suite à un réveil qui n'aurait dû être. Les flash m'aveuglaient, la douleur me revenaient, cet infime instant où la souffrance causée par une balle pénétrée m'avait fait succombé dans un coma dont je n'aurais du me réveiller. Mais j'avais ouvert les yeux pour découvrir que la mort m'avait préféré ma propre famille. Mon aînée, mes neveux, ma nièce, que je n'avais su protéger car trop impulsif pour comprendre. Désormais je les avais perdu, définitivement, sans espoir de réparer, sans pouvoir retourner en arrière. Coincé dans la douleur et la bière. Coincé dans le déni et la lâcheté. La nuit avait voilé un appartement obscur que Logan avait forcé, homme rencontré sur des courses durant ces quelques mois où j'avais appartenu à une autre âme. Une autre facette. Un homme que je n'étais pas. Manipulé pour rencontrer des inconnus, pour faire ce que je n'aurais fait autrement. Mais il ne s'était laissé distancer, me forçant à le suivre dans cette tournée ridicule pour l'enterrement de vie de garçon d'un de nos amis communs dont le visage m'était familier. Mais je n'avais aucune envie d'être assis sur ce tabouret à trois pieds, en équilibre précaire quand à une colère qui me bouffait et qui pouvait imploser à toute instant. L'alcool ne me déridait que peu, probablement parce qu'il demeurait dans cette bouteille que je fixais, impassible. Je ne comprenais ma venue.Je m'étais laissé surprendre par une porte entrouverte, par un homme avenant, par une poigne ferme dénonçant un état qui ne me ressemblait, dénonçant une loque, un homme enfermé et englué dans l'ombre. Il m'avait empoigné, tel un dépravé, forcé à passer le seuil de ma porte dans cet état zombi que je ne savais quitter. C'était la culpabilité qui m'étouffait, celle de n'avoir rien su faire, celle de n'avoir pas été là. Car je n'avais été là. Je n'avais été cet homme qui avait rejeté les siens simplement par amnésie, je n'avais été celui qui s'était envoyé en l'air avec Héloïse, je n'étais celui qui avait fait passer son boulot avant les siens et la recherche de sa mémoire. Ma petite sœur en avait également souffert, regard noir accompagné de ce chagrin partagé, mais l'aînée … Je l'étais devenu en l'espace d'une seconde. Responsabilité d'une fratrie quand l'autre s'en était allé, emportant dans son sillage enfants et mort. La mort. Elle m'enrobait sans m'atteindre, le flic amnésique, celui qui avait tout lâché sans que je ne m'en rende compte, en s'imprimant dans mon organisme. Et je ne me souvenais. Je ne me souvenais de mon réveil, de ma faiblesse, de ma fragilité. Je ne me souvenais de cette nouvelle histoire avec Hestia, pas plus que celle avec Héloïse, je ne me rappelais d'avoir rejeté ma sœur pas plus que mes neveux. Des éléments qui m'échappaient, qui m'étouffaient, que je ne souffrais de voir plonger dans un néant que je ne pouvais déchirer. Je ne supportais pas de perdre. Et pourtant je m'effondrais, sans chercher à me retenir aux coins aiguisés d'une table lâchée, je tombais, me fracassais dans un gouffre qui ne m'effrayait, simplement pour me maudire de ne pas avoir été présent pour elle. Elle. Il n'y avait plus de Elle. Elle était partie, envolée, échappée. Elle était dans un monde où je ne la verrais plus, où je ne pourrais plus être présent, pas plus que pour les enfants adorés. Et je ne parvenais à me relever à cette idée, ne réussissais à reprendre le dessus. Comme durant cette amnésie qui m'avait transformé en faible, je ne parvenais à jouer des muscles pour relever la tête. L'orgueil s'éveilla, anéantissant quelques lambeaux d'ombre et mes doigts se refermèrent sur la bouteille, que je portais à mes lèvres afin d'en boire une longue gorgée. Le liquide était brûlant et m'arracha la gorge, tandis que je glissais la main à ma gorge pour me racler la gorge. Des voix m'attirèrent, celle d'un groupe que j'avais momentanément quitté, et je me tournais vers eux, afin de suivre une conversation qui, peut-être, parviendrait l'espace d'une demi seconde, à me retenir contre ce bord que j'étais décidé à monter. Avant de ne plus en avoir la force et de cascader de nouveau dans l'obscurité. « Dans une boîte de Strip Tease ? » râla Logan de sa voix grave. « Où elles dansent à moitié à poil simplement pour te faire baver sans passer à l'acte ? Je pense qu'on peut ... » « Logan tu es célibataire. J'ai envie de baver avant de retrouver ma fiancée que je ne peux tromper la veille. » Son interlocuteur grogna avant de me jeter un coup d'oeil. Ses prunelles se concentrèrent pensivement sur mon visage froid, puis il haussa vaguement les épaules avec ce sourire aux lèvres qui aurait dû me pousser à la méfiance. Mais je ne connaissais plus cet homme, qui ne m'esquissait pas davantage dans son esprit surchauffé. Je n'étais pas celui auquel il s'était attaché, n'avait même rien à voir avec ce visage que j'avais arboré pendant des mois. Ce n'était qu'une parcelle lointaine, mon côté le plus faible, le plus fragile, qui s'était dégagé de ma poigne de fier et de ma fierté pour faire surface dans ce monde qui s'était éteint l'espace de quelques mois. Je me levais donc souplement, les suivant sans grande envie, dans un lieux qui ne me tentait pas plus. Cependant, je suivis le mouvement, les mains dans les poches, conscient qu'ils étaient salement amochés par l'alcool qui luisait dans leurs pupilles dilatées. Ils divaguaient sur le trottoir, chantaient des paroles osées qui dénotaient un manque d'esprit conséquent. Je ne ressentais ni folie, ni même envie de rire ou de sauter tel un enfant sur cette marche en béton protégeant des accidents de la route. Un simple éclat de chaleur dans mes veines éloignaient la froideur glacée d'une conscience effacée, me protégeant d'une douleur qui reviendra mais dont je savourais l'absence pour quelques instants. Ainsi, et malgré l'incongruité de la situation et le lieux que Dean tenait absolument à visiter, je demeurais, les mains dans les poches de ma veste de cuir, à veiller sur ces imbéciles qui se bourraient la gueule sans songer à ce qui les attendait par la suite. Ils finirent par s'arrêter devant une porte recouverte d'un tissu qui me fit léger grimacer, tandis que mon nez se fronçait sur mon visage éveillé. Je n'aimais ce genre d'endroit où puait le fric, la drogue et la concupiscence. Je n'avais que trop fréquenté de club de ce style lorsque j'avais travaillé dans les Stups, avant de devenir Marshall, vu trop de ces filles effondrées par cette dose qu'elles ne cessaient de prendre, de dealers et de Mac qui attendaient qu'elles cèdent aux attraits de la dépravation ultime. Je connaissais cette chaleur étouffante qui m'habilla, ces odeurs de billets que l'on glissait dans les fils fins du seul sous vêtement qu'il restait à ces filles qui ne cessaient de se dandiner sur les barres de métal afin d'exciter des hommes sans qu'ils ne puissent toucher à ces formes qu'elle ne cessait de dévoiler. Je n'avais jamais été attiré. J'avais toujours préféré les femmes sûres d'elle, qui se battait contre elles-même et les autres. Ainsi, observer ces filles éloignées de la réalité et pourtant plonger durement dans cette dernière ne m'atteignait. Alors, mes prunelles se posèrent sur des jambes fuselées, dessinées dans l'obscurité d'une scène où des éclats de lumière venait éclairer une peau blanche et neigeuse. Ses muscles esquissées artistiquement s'étiraient jusqu'à son bassin recouvert de sang pailleté, un écarlate qui atteignit mon être telle une vague de lave incarnate. Le souffle court, je pressais mes lèvres l'une contre l'autre, sur la défensive, sans toutefois pouvoir détacher mon regard de cette sirène qui se déhanchait sans que son visage ne me soit révélé. Son ventre plat était rehaussé d'une poitrine ronde, qui se détachait, pointe rosée dressée vers ces clients qui bavaient devant son physique. Ils se tendaient, bourgeon qui faisait naître dans mon être l'envie de les presser et de les rouler entre mes doigts moites. Mais mes prunelles n'y demeurèrent, glissant sur sa gorge nacrée telle une caresse, sur ces bras qui se mouvaient avec une grâce affolante, sur ce visage dérobé par l'obscurité. Seule sa chevelure échappait à l'ombre, s'enroulant autour de son corps tel un drap de soie chocolaté. Mes dents rejoignirent mes lèvres tandis que je détournais les yeux, atterré par une envie qui me foudroyait, anéantissant le chagrin et l'égoïsme qui m'écorchaient. L'envie de glisser les mains sur cet être sans que je ne connaisse ni son âge, ni son identité. L'envie de découvrir son visage, de l'esquisser dans mon cerveau enfiévré. Une douce obsession née dans un lieu qui ne me plaisait. Je râlais, avançant d'un pas rapide sans tenir compte de Logan qui me fixait, les doigts sur son menton. Il disparut durant quelques secondes, alors que je rejoignais le groupe, subissant les conversations sur une masculinité éveillée, sur ces filles qui les attiraient, tout en luttant pour ne me retourner voir celle qui m'avait attirée. Ce n'était qu'une réaction chimique, qui m'abaissait au même niveau que ces imbéciles qui se précipitaient contre la scène pour les voir. Logan revint quelques minutes plus tard, frappant dans mon dos de sa paume, tout en affirmant qu'il avait réservé une salle. Je levais les yeux au ciel, stupéfait de le voir prendre les choses en main en sachant qu'il n'avait pas plus l'air amoureux que moi de ce genre d'endroit. « Je passe ... » « Ah non. Je suis bourré, je ne parle pas des autres, nous quitter maintenant serait nous condamner. Joue ton rôle de flic jusqu'au bout. » L'envie de l'envoyer chier me traversa l'esprit mais la raison m'emporta lorsque mes yeux se posèrent sur mes collègues d'un soir et je dus me résoudre à admettre qu'il n'avait tort. Mais au delà de cela, rester était la solution de facilité. Cette fille était parvenue à me faire oublier, un infime instant, ce qui me broyait, la glace pour le feu. Oublier. Ce n'était le choix le plus courageux mais j'avais besoin de quitter la réalité quelques minutes, de m'éloigner de la mort le temps de reprendre mon souffle et les armes pour l'affronter avec … colère. C'était la fureur dans laquelle je devais me réfugier, et non plus l'inexistence. La rage … le désir ? Celui même qui incendiait mes veines pour une vision idyllique. Cependant, je n'avais aucunement l'intention de me prêter au jeu du strip-tease, tenu par l’orgueil et la détermination. Je n'avais pas besoin de voir une fille payée pour faire valoir ses charmes quand j'avais à ma disposition ce qu'il fallait. Mais étais-je en état ? N'étais-je pas sujet à ces crises de fureur vers lesquelles je me dirigeais pour reprendre le dessus ? Je levais légèrement la tête, prunelles noirâtres qui se posèrent sur une petite salle décorée de longs sièges qui serpentaient sur les murs, pièce au centre de laquelle une barre et un podium faisait face. Des filles attendaient, sourires aux lèvres, et se dirigèrent naturellement vers ceux qui le désiraient. Logan me connaissait donc assez bien pour savoir que tel n'était mon envie. Ainsi, je m'assied dans un coin, sortant mon portable, genoux écarté et coudes posés sur ces derniers, prêt à attendre patiemment qu'ils soient au fond du trou et pressés de rejoindre leurs femmes pour les chaperonner et les ramener à bon port avant de reprendre le fil … et de noircir le tableau.


Dernière édition par Nikolaas D. Hudlow le Mer 7 Aoû - 11:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die [HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die  EmptyMar 6 Aoû - 15:32



Skyler & Nik

« J’ai peur tu sais. Peur de fermer les yeux. Peur que tu ne disparaisses dans un battement de cils »


Ses cils se rabattirent contre ses joues, lui dérobant la vue, lui dérobant le spectacle qui se déroulait devant ses yeux. Mais elle n’avait aucun mal à s’imaginer ce qu’il se passait de l’autre côté de cette barrière de chaire, une scène qui se dépeignait sous son regard chaque soir. C’était l’effervescence dans les coulisses sombres et les filles se préparaient. Tout comme elle. Et contrairement à ce qu’on aurait pu croire, ça n’avait rien à voir avec Dita von Teese, rien à voir avec le crazy horse et ça n’avait rien non plus de glamour. C’était vulgaire, remplis de filles aux vêtements courts et provoquants et ça sentait l’alcool, la cigarette et parfois la transpiration. L’univers dans lequel elle évoluait ne lui avait jamais plus et quand elle était jeune, personne n’aurait pu lui faire croire qu’un jour elle finirait ainsi. Pourtant, c’était ce qu’elle était, c’était ce qu’elle était devenue, suite à la décision d’un père de la mettre à la porte. Une vie qu’elle n’avait pas choisie mais dont elle se contentait, dans la mesure où … Elle n’avait pas vraiment le choix. Mais chaque soir, quand venait cet instant, le moment ultime des dernières préparations, son cœur s’emportait, s’emballait, menaçant de l’étouffer, de la faire suffoquer, de l’étrangler. Ce n’était pas une situation rêvée, mais elle avait sa solution. Une solution que bien des gens lui reprocheraient, mais pas dans son univers. Car la plupart de ses collègues avaient une histoire semblable à la sienne, à savoir qu’elles avaient fait de mauvais choix et qu’elles se retrouvaient désormais dans ce lieu parce qu’elles étaient jolies, parce qu’elles étaient sexy et surtout parce que la vie n’avait rien d’autre à leur offrir. Elle inspira profondément, répétant inlassablement le même schéma chaque jour. Ses paupières se soulevèrent rapidement et la lumière au-dessus de sa coiffeuse l’aveugla. Et comme chaque soir, la première chose qu’elle vit était la photo de sa cousine, Emma, scotché dans un coin du miroir. Si elle savait, ce qu’elle était devenue … Elle aurait pu reprendre contact avec elle, quand elle s’était libérée de l’emprise de son père, mais l’idée de se laisser voir ainsi la dégoutait. Elle avait d’ailleurs totalement coupé les ponts avec sa vie d’avant pour ne se concentrer sur celle qu’elle vivait aujourd’hui. Et celle qu’elle vivait aujourd’hui nécessitait qu’elle soit très en beauté. La première fois qu’il l’avait vu, son patron avait décidé qu’elle était suffisamment mignonne et angélique pour qu’il puisse en faire la fille la plus distinguée de son groupe. Et si certaines de ses collègues avaient eu droit aux costumes plus vulgaires les uns que les autres, elle pouvait s’estimer heureuse d’avoir eu droit à la sobriété. Un rôle de gamine perdue qu’elle n’avait eu aucun mal à intégrer, n’étant encore que mineur en cette période. Un rôle qui lui collait pourtant toujours à la peau aujourd’hui, tant cet air peinait à la quitter. D’un geste machinal, elle remit ses boucles brunes en place. Même ses cheveux, n’avaient rien de naturels. N’étant qu’ondulés à la base et d’une teinte plutôt clair, elle les avait teint en un brun plus foncé qui contrastait avec sa peau à la couleur de neige et les bouclaient régulièrement à l’aide d’un fer. L’ensemble lui donnait l’air d’une poupée, une poupée sans vie quand toute trace d’émotions désertaient son visage … souvent d’ailleurs. Se laissant portée par un manque d’enthousiasme évident, elle s’empara de la palette de couleurs pour parfaire la couleur de ses paupières déjà teintées d’une couleur pâle, destinée à accentuer un regard de biche. « Skyler, magne toi, c’est à toi dans cinq minutes ». « Ouais, ouais, c’est bon, j’suis prête », lança-t-elle à son patron. Elle savait qu’elle lui devait beaucoup, que le salaire faramineux qu’il lui offrait lui permettait de se fournir en drogue tout en ayant un toit pour couvrir sa petite tête. Mais cet homme n’avait aucune morale et elle le soupçonnait même parfois de n’être pas humain. Car il ne vivait que pour l’argent et elle le soupçonnait d’être capable de tout pour cela. Ils avaient eu plus d’une discussion à ce sujet, alors qu’il refusait de l’avancer et même de l’augmenter, tant ses sous étaient précieux. Les filles bavardaient souvent à ce sujet, bien qu’elle-même ne se joigne pas à la conversation. Mais elle avait l’intime conviction que ce mec était plus apte à jouir de ses comptes en banque que de la présence d’une quelconque fille dans son lit. En outre, il savait se diversifier, combinant le proxénétisme au club de striptease, bien qu’elle ne se soit jamais laissée aller à ce genre de magouilles. « Skyler ? ». Tirée de ses pensées, la jeune femme sursauta. Elle vivait entre deux mondes. Le véritable et le sien propre, accentué par la prise régulière de drogues qui la mettaient dans un état second. Malheureusement, les effets de chacune d’entre elles étaient plus ou moins variables, si bien qu’elle ne pouvait pas prévoir le moment où les effets se dissiperaient et où elle retrouverait ses esprits. « Ma pauvre fille, tu es complètement à la ramasse ». « M’emmerde pas Cherry, qu’est-ce que tu veux ? ». « T’es pâle comme un cachet d’aspirine et tu fais peur à voir. De toute évidence tu es en manque », commença-t-elle en la fixant. Sur la défensive, elle fronça les sourcils, s’apprêtant à répliquer. Mais la Cherry en question lui coupa l’herbe sous le pied. « Je ne dirais rien. Juste … Tiens, prends ça », annonça-t-elle en fourrant une pilule dans sa main, avant de disparaitre. Pour que l’une des filles lui vienne en aide, à elle qui était toujours si silencieuse et distante, elle devait vraiment être dans un sale état. Son poing se referma, emprisonnant la pilule en son sein. « Skyler ! ». Le temps pressait et sa collègue n’avait tort quand elle la disait à cran. Les effets commençaient à se dissiper et jamais n’arriverait-elle à se montrer convaincante sur scène dans cet état. Se déshabiller n’avait jamais était un acte facile pour elle. Plutôt pudique, seul l’état second dans lequel elle se plongeait pouvait l’aider à se dévêtir. Le temps pressant, elle n’hésita pas une seconde avant de laisser tomber la pilule dans sa bouche, elle parvint sans mal à avaler sans eau. Un sourire forcé s’afficha sur ses lèvres, tandis qu’elle rajustait sa robe bustier serrée au possible – burlesque, qu’il avait dit l’autre – pour se rendre sur scène. La lumière s’éteignit et c’est une ambiance particulière qui anima la sale. Perchée sur ses talons, elle n’était dissimulée que d’un fin rideau noir au travers duquel on pouvait l’apercevoir, sans jamais n’avoir une vue nette de sa présence. Une faible lumière violette s’alluma, dévoilant sa présence à un public visiblement surexcité au vu des cris et des sifflements qu’elle pouvait entendre. La musique démarra et elle se mit en mouvement. Elle n’avait jamais eu la moindre idée de l’effet qu’elle pouvait apporter sur la foule. De l’intérieur, elle ne se sentait pas belle. La chaleur éveilla un mal de crâne abominable dans son cerveau surchauffé. Ses neurones étaient engourdis signe que la drogue faisait son effet. Ses barrières tombèrent, ses inhibitions avec … tout comme la veste noire qui recouvrait ses épaules. Les rideaux fut levé et elle avança dans le noir, tel un automate. Ses doigts frôlaient ses épaules nues, dégageant ses cheveux sombres qui flirtaient avec sa peau pâle. L’une de ses mains vint rejoindre la barre en ferraille qui trônait au centre de la pièce. Son bassin ondula, tandis qu’elle évoluait autour de la barre en fer. Adossée, ses mains glissèrent contre ses hanches, découvrant ses cuisses d’un geste lent alors qu’elle entrainait le tissu dans son ascension. De la fumée envahit soudain la scène, enveloppant sa silhouette toute entière. Ses mains glissèrent dans son dos, défaisant les lacets qui retenaient sa robe bustier aussi noir que l’était sa veste. Le tissu retomba à ses pieds qu’elle repoussa du bout de sa chaussure. Ainsi dévêtit elle dévoilait à son publique un ensemble rouge à paillettes, qui mettait ses formes parfaitement en valeur.  Elle ondulait, au rythme de la musique, d’un air doux et calme. Le temps semblait figé, arrêté, surtout dans son esprit embrumé. La porte fut poussée, un groupe entrant, mais personne ne s’aperçut de leur présence. Les reflets violets de la lumière caressèrent son dos. Et elle glissa ses doigts sur l’attache de son soutien-gorge qu’elle dégrafa, les bretelles tombant sur ses bras pour découvrir une poitrine couverte de paillettes qui scintillaient sous la lumière violette. Les minutes s’écoulèrent et elle évoluait sur la scène, provoquant les uns, fuyant délibérément les autres. Et la musique s’évanouit, tandis qu’elle disparaissait une nouvelle fois derrière le rideau. Elle ne perdit pas de temps pour se rendre en coulisse, tandis qu’un assistant ramassait ses accessoires de scène pour les lui ramener. Son patron l’interpella en chemin, l’attrapant par le bras alors qu’elle avait tout juste eu le temps de renfiler son soutien-gorge. « Enlève tes sales pattes de mon bras, tu veux ? ». « Tu as un show privé qui t’attends ma jolie », déclara-t-il simplement en la relâchant. Son sang ne fit qu’un tour. « Putain, Gavin, on avait dit plus de show privé ! On s’était mis d’accord ! », hurla-t-elle. Elle détestait les shows privés, bien que c’était la plus grande source de revenus pour les filles comme elle. Mais elle avait une fois été coincée dans une pièce avec un pervers, ce qui lui avait fait passer l’envie de recommencer, qu’importe l’argent qu’il y avait au bout. « Le mec qui est venu me voir m’a dit que son pote avait flashé pour toi. Il te veut toi et personne d’autre. Et il est prêt à payer très cher pour t’avoir ». « Tu sais quoi Gavin ? ». « Hm ? ». « J’espère qu’un jour quelqu’un aura l’idée de t’étouffer avec son pognon. Ou que tu crèveras avant d’avoir eu l’occasion de l’utiliser », hurla-t-elle avant de tourner les talons. Elle ne prit pas la peine de se rhabiller. Son ensemble rouge ferait parfaitement l’affaire, d’autant plus que les shows privés ne nécessitaient généralement pas le port de vêtements. La plupart des hommes qui en demandaient étaient des vieux pervers ou des frustrés. Et encore, elle avait bien de la chance d’avoir été vendue pour ça, contrairement à certaines de ses collègues qui étaient payées pour coucher. Elle poussa la porte de la pièce, dont la seule source de lumière rougeoyante provenait de derrière les canapés qui s’alignaient contre le mur. Elle n’eut le temps d’esquisser un geste que l’une de ses collègues lui sauta dessus. « Le jeune homme là-bas, avec son téléphone … ». « Ouais ? ». « Il est pour toi ». Génial. Elle était tombée sur un effarouché, qui préférait se la jouer timide et se planquer dans un coin plutôt que de participer avec ses copains. Fronçant les sourcils, elle entra pourtant rapidement dans son rôle, peignant un sourire forcé et exagéré sur son visage de poupée. Quelques enjambées dans le noir et elle se retrouva devant l’homme qui ne pouvait la voir dans la pénombre. Elle, pourtant, voyait son visage s’éclairer en raison de la lumière de son téléphone. Il était plutôt mignon. Et non, son visage ne lui disait rien. Et elle le prit par surprise, ses doigts glissant sur son poignet pour lui prendre l’objet des mains. « Tu n’en aura pas besoin », susurra-t-elle en se penchant vers lui. « Ne sois pas timide. Nous sommes entre nous ». Le téléphone volé finit sa course sur une table juste à côté d’eux. Elle dégagea d’un geste les coudes posés sur ses genoux et d’une pression contre son torse, elle le força à s’adosser au canapé de cuir. Avant qu’il n’ait eu le temps de râler, elle envahit son espace vital, s’installant sur ses genoux, ses jambes de part et d’autre des siennes. Elle glissa ses bras autour de son cou et se colla contre lui, ses lèvres flirtant avec le lobe de son oreille. « Ton ami désire visiblement te laisser en bonne compagnie. Alors dis-moi … Qu’est-ce qu’il te ferait plaisir ? », murmura-t-elle à son oreille d’une voix chaude et sensuelle. Mais elle ne le sentait pas réceptif, elle le sentait distant. Il devait probablement être le genre de type qu’il fallait pousser dans ses retranchements pour en obtenir quelque chose. Aussi elle attrapa ses mains et elle les posa de force sur ses hanches, forçant son bassin à s’entrechoquer au sien. Et son nez frôla son menton, sa mâchoire pour venir se perdre dans sa gorge, qu’elle effleura sans jamais toucher. « Tu m’as l’air bien tendu. Tu devrais te laisser aller », murmura-t-elle d’une voix chantante. Et soudain elle se recula, mettant une faible distance entre eux d’eux. Son visage était toujours dissimulé, mais sa poitrine couverte de paillettes  se remis à briller quand la lumière la recouvrit. Sans quitter ses genoux, elle glissa ses doigts dans son dos pour défaire l’attache d’un haut à paillettes qui glissa le long de ses bras pour la deuxième fois de la soirée. Sa poitrine découverte, elle le rejoignit à nouveau, ses lèvres glissant contre son oreille. « Laisse-toi aller », répéta-t-elle d’une voix sensuelle à son oreille.

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MessageSujet: Re: [HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die [HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die  EmptyMer 7 Aoû - 15:20






Elle n'était qu'une enfant, une enfant endormie, dont les paupières venaient de se refermer sur ce lit sur lequel elle s'était étendue. Elle n'avait cessé de parler, incriminant son père, laissant glisser des larmes que je ne pouvais effacer. Que je ne pouvais faire cesser de couler. Je m'étais donc tu, la laissant parler, la laissant se confier à cet adolescent turbulent et sombre qu'elle ne cessait de côtoyer, dans lequel elle avait placé sa confiance de la même manière que Lilwenn. Elle m'avait rattrapé, elle s'était dissimulé dans ma chambre, simplement parce qu'elle se sentait en sécurité avec le loup qui y résidait. Je m'adossais donc à ma chaise, l'observant, plongée dans son sommeil réparateur, ne la quittant des yeux tandis que les heures défilaient. Elle était … une seconde petite sœur. Une fragile enfant sur laquelle je veillais sans desserrer les lèvres et sans sourire, mais sans néanmoins ne rien ressentir. Je m'étais surpris à l'aimer, petite cadette, de la même manière que cette brune aux yeux bleus que je protégeais. Deux faces, deux jumelles, deux enfants pour lesquelles je souriais faiblement parfois, arraché à ce cocon de douleur dans lequel m'avait plongé la mort de la mère. Deux sœurs. Sans n'avoir aucune idée de ce que l'avenir nous réservait quand à cette fraternité dessinée.


Un mal de tête s'éveilla sous mes prunelles, alors que je glissais les doigts sur mon front, veines irradiées par ces odeurs entêtantes et cette chaleur désagréable. Je n'éprouvais aucun plaisir à l'idée de me retrouver dans un tel endroit, ne me sentant clairement pas à ma place dans ce lieu de débauche que j'avais appris à contempler d'un œil que ces imbéciles ne possédaient. La drogue, la prostitution agitée ces murs, tandis que les filles qui se pressaient, sans aucune honte ni pudeur, sur leurs genoux, n'agissaient que pour l'argent que Logan agitait sous leur nez, ravit de dessiner cette petite soirée, éprouvant la sensation éphémère et pathétique de tout contrôler quand lui même détestait se retrouver dans un tel lieu. Il était probablement le seul à agir par orgueil, lui qui semblait aimer relever les défis les plus fous et avoir les filles à ses pieds pour lui même et non pour ces billets verts qui ne quittaient sa veste. La fierté m'interdisait également d'être à l'aise, tandis que je me débattais avec ma propre obscurité pour garder la tête hors de l'eau, quand ma part la plus fragile ne me poussait qu'à la noyade. Mon index glissa sur mon sourcil avant que je ne le reporte sur mon téléphone, attiré par une lumière blanchâtre et agressive dans cette pièce au décors tamisé. Je n'étais sensible au spectacle que ces strip-teaseuse leur infligeaient, bienheureux d'échapper au carnage et aux mains baladeuses. Tout comme Logan, je préférais attirer par le verbe ou le physique plutôt que par l'appât du gain, ce qui n'empêchait ce dernier de se régaler de la présence d'une jolie blonde, probablement aidé par un alcool que j'avais moi même ingérer et qui commençait à se dissoudre dans mon esprit écarlate. J'inspirai profondément, rejetant la tête en arrière, la secouant légèrement avant de me reporter sur mon téléphone, naviguant sur les photos prises ou les numéros enregistrés. Je n'avais eu le temps de le faire, de l'esquisser, n'en avais éprouvé l'envie, ainsi enfermé dans mon appartement à patauger dans la bière. Et pourtant, au delà de la mort et de la perte, six mois de mon existence m'avait été volé par un destin particulièrement sournois. Un passage contenu dans mon téléphone, en partit, vu mon peu d'empressement à  m'en servit et à photographier ce qui pouvait m'entourer. Un trait de caractère que je partageais, mais qui ne m'aidait en cette seconde. Et cette chaleur m'étranglait ainsi que cette insupportable odeur qui mêlait les dizaines de parfum de toutes ces filles, qui n'étaient probablement majeures. Et la colère m'envahit soudainement ainsi que la lassitude. J'en avais ras le bol de cet endroit et rien à foutre de ce qui pouvait arriver à ces imbéciles. Je n'aspirais, soudainement, qu'à m'enfermer de nouveau, émotions contradictoires et envies différentes. L'idée d'appeler un taxi me traversa, mais suite à cette soirée, je préférais marcher et m'éloigner en bandant les muscles de cet endroit hypocrite et superficiel. Mais je n'en eu le loisir ni l'opportunité, une nouvelle fois pris de court, par une main fine qui vint glisser sur ma peau pour m'arracher un téléphone dont la lumière s'éteignit, me dérobant le visage de l'inconnu venue m'importuner. Mais je n'étais d'humeur à jouer avec quiconque, ni même à laisser qui que ce soit m'emmerder. Mais la phrase s'insinua dans mon cerveau tandis que le danger s'infiltrait dans chacune de mes veines, perturbées par une fureur qui noircissait un regard dérobé. « Pardon ? » Mon ton était glacial, propice à décourager une quelconque conversation. Mais la personne qui me faisait face ne s'était approchée pour faire jouer de sa langue derrière ses lèvres pulpeuses. Sa peau nue luisait dans l'obscurité, sous cette lumière écarlate qui accrochait chacune des paillettes qui recouvraient sa poitrine et son bassin, en un ensemble qui m'était familier. Et mes prunelles se durcirent lorsque je reconnus le physique de la jeune femme qui avait attiré mon regard lors d'une danse osée et sensuelle sur cette scène placée dans la salle principale. Mon flux rougeâtre s'enflamma sous ma peau, incendiant mon être tandis que je me rembrunissais face à une intrusion clairement indésirée. Mais je me déridais instantanément lorsque la jeune femme évoqua une timidité qui n'était un problème, qui n'était ce qui me retenait, quand seule la fierté et le manque d'entrain semblait m'asphyxier. Un rire bref m'échappa, suffisant pour qu'elle prenne le dessus tandis que mon téléphone retombait sur la table qui jouxtait le canapé sur lequel je m'étais assis, à l'écart de leurs petites sauteries, assez naïf pour croire échapper aux magouilles d'un homme avec lequel je m'étais étrangement lié d'amitié durant mon amnésie. J'entrouvris la bouche afin de décourager sa dernière trouvaille, celle de me pousser à m'amuser dans les bras d'une femme qui m'attirait de surcroît, ce qui n'était une fierté vu le métier qu'elle exerçait, mais elle fut bien plus vive. Ses paumes s'écrasèrent sur mes bras, dégageant des genoux sur lesquels je m'étais appuyé avant que ses doigts ne rejoignent ma veste entrouverte. Une onde de désir me parcourut quand ils effleurèrent ma peau, dans le seul but de me pousser contre le siège que mon dos épousa aussitôt. Les mots se perdirent dans ma gorge alors qu'elle s'asseyait, effleurant mes cuisses des siennes pour s'installer confortablement sur mes jambes. Ses bras fins vinrent entourer ma nuque, se glissant contre ma gorge, geste qui fit naître des frissons incontrôlés dans mon corps soudainement tendu à l’extrême. Malgré sa proximité, je ne parvenais à voir son visage, encadré de ces nombreuses boucles brunes qui cascadaient sur ses épaules nus, les caressant avec une sensualité qui m'arracha à cette obscurité qui me nimbait. Je retins mon souffle quand elle se pressa contre mon torse, ses seins s'y écrasant tandis que son souffle venait rebondir sur mes oreilles où coulaient quelques mèches noirâtres. Je dus me faire violence pour n'apprécier de mes doigts le velouté d'une peau qui glissait sur la mienne, alors que sa flagrance chassait cette odeur désagréable, en un mélange florale et fruité qui m'envahit, se propageant sur ma langue et dans ma gorge brûlante. Des mots qui glissèrent dans mon esprit troublé par une présence qui n'aurait dû me toucher, tandis que le désir me frappait de part et d'autre pour une femme sur laquelle je n'aurais jamais posé les yeux autrement. « Que tu descendes. » répondis-je avec une agressivité teintée de glace. Mais ma voix était trahit par ce ton vaguement rauque, incontrôlé en raison de cette envie folle qui me poussait vers elle. Mes muscles se bandèrent violemment sous ma veste mais elle ne renonça, ni même obéit, glissant ses doigts fins autour de mes poignets afin de forcer mes paumes à épouser ses hanches. Je me renfrognais, mais n'eus d'autre choix que de goûter à sa chaire nue tandis que son bassin se pressait contre le mien assez soudainement pour me faire perdre mes moyens. Et ma virilité se gonfla contre son bassin à peine recouvert, durcit par un désir influencé par une vision puis une proximité inattendue, renforcé par un toucher, par une chaleur dont je me nourrissais de mes doigts sans pour autant bouger mes mains sur son corps défendu. Car elle représentait un fruit auquel je ne pouvais goûter, que je ne pouvais croquer, puisqu'elle n'était payée que pour affamer le mâle sans pour autant avoir la décence de le combler par la suite, à moins d'être payée pour le faire. Une humiliation à laquelle je n'allais certainement pas céder, tout comme cette fausse parade dans laquelle je n'allais me laisser entraîner. Mes yeux se levèrent vers un ciel noircit à sa phrase, alors que je me tendais davantage, sur la défensive quand à ce qu'elle se plaisait à me faire ressentir. Ces femmes aimaient l'argent plus que leur honneur, prête à se prostituer sans état d'âme pour un sachet de drogue ou une fin de mois plus aisée. Mais je n'eus le loisir de rétorquer, puisque son nez effleura mon menton râpeux avant que son visage ne se perde dans ma gorge, sans pour autant effleurer la peau fragile qui recouvrait ma veine battante, celle qui trahissait un organe qui battait au même rythme qu'un membre tendu douloureusement. Le désir. Il était poison pour mes veines, tandis que je me désagrégeais lentement au contact de cette femme qui se frottait inconsciemment sur cette virilité mise à mal, celle que je brûlais de marier au cœur brûlant de sa féminité. Et dans l'incroyable état de nerf dans lequel j'étais plongé depuis plusieurs jours, je m'étonnais de ne pas la violer sur le canapé, étonné d'un self contrôle qui s'émiettait au fur et à mesure des secondes écoulées. Je dû me faire violence pour pencher la tête en arrière, afin d'échapper à son souffle tiède et à la pensée obsessionnelle de ses lèvres sur ma veine, tandis que je prenais conscience de l'ampleur de mes frustrations sexuelles. Je ne savais ce qui s'était déroulé ces six derniers mois, mais j'étais furieusement en manque, et cette diablesse vêtue de rouge savait faire naître mes pulsions les plus primaires d'un simple mouvement, aussi léger soit-il. Mes dents s'enfoncèrent dans mes lèvres, jusqu'à ce qu'une larme carmine n'échappe à mon inférieure, tandis que mes doigts s'enfonçaient dans sa peau délicieusement ferme. Mais elle eut la bonne idée de se reculer, et j'eus naïvement la pensée qu'elle puisse enfin accepter et descendre devant mon manque de coopération psychologique, puisque mon corps réagissait malgré moi à chacune de ses injonction, à chacun de ses mots veloutés. Mo sourcil s'arqua cependant quand ses paumes glissèrent sur ses épaules afin de les dessiner, avant que son haut ne glisse, dévoilant sa poitrine ronde et laiteuse. La lumière accrochait et esquissait les auréoles sombres aux pointes tendus, sur lesquelles je m'imaginais refermer mes lèvres afin de les emprisonner entre mes dents nacrées. Mais ces dernières se refermèrent abruptement tandis que je me forçais à quitter ces trésors déployés pour rejoindre un visage dont je ne discernais rien sinon le bleu foudroyant d'un regard qui suffit à briser mon souffle. Et lorsqu'elle s'approcha de nouveau, pressant ses seins à mon vêtement je me félicitais d'être recouvert et de n'être soumis à la torture de ressentir ses bourgeons incisifs contre ma peau brûlante et ravagée. La chanson jouée par sa langue fut de nouveau mienne, tel un sort dispensé à mon esprit. Et ce fut d'une voix rauque, bien plus chaude qu'aucun autre mot prononcé en sa compagnie, que je lui répondis cette fois. « Je ne suis pas certain que ce soit ce que tu désires réellement. » Et pourtant, je ne sus résister plus longtemps, cédant à la tentation de lever légèrement les mains, la caressant aérien, pour dessiner de mes pouces la douce ligne esquissant sa poitrine. Ma joue effleura celle de la jeune femme, et ma bouche fut desséchée, anéantie par l'envie de l'embrasser à pleine bouche. Mon nez caressa sa joue, mon souffle se mêla au sien l'espace de quelques secondes, tandis que j'étais parfaitement conscient qu'un baiser était tout aussi interdit qu'un acte sexuel qui ne serait jamais consommé. Et cette constatation me poussa à me tendre davantage, de frustration et de désir qui serait inassouvi. Alors je reculais, baissant la tête afin de reprendre mon souffle et le contrôle de mon être. Alors je l'entrevis, ce dessin plus sombre sur sa hanche, cette tâche qui m'était atrocement familière tant elle était rare … tant je ne l'avais vu qu'une fois. Je me figeais douloureusement, partagé, déchiré. Des souvenirs me frappèrent, violents, aveuglants, ceux d'une petite fille qui courait, accompagnant ma petite sœur, se blottissant dans mes bras contre mon grès, rejoignant mon lit à deux pendant que je travaillais, s'accrochant à mes jambes pour me faire tourner en bourrique. Et si mon cœur s'accéléra en cette seconde, ce ne fut en raison de ce désir si puissant qui me battait les veines depuis plusieurs minutes. Alors, je réagis instinctivement, renfermant mes bras sur elle pour la faire basculer dans le vide et ainsi offrir son visage à la lumière tamisée. Et mes prunelles s'écarquillèrent subitement tandis que je reconnaissais son nez mutin, ses traits fins, ses grands yeux de biches. Elle était femme … adulte … mais elle restait cette enfant un jour chérie et abandonnée. « Grace ? » Un mot soufflé, impensable, un simple prénom qui remettait en cause la scène tandis que ma conscience s'éveillait brutalement.
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MessageSujet: Re: [HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die [HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die  EmptyLun 12 Aoû - 17:30



Skyler & Nik

« J’ai peur tu sais. Peur de fermer les yeux. Peur que tu ne disparaisses dans un battement de cils »


Et elle planait, à des années lumières de cette pièce dans laquelle elle s’était réfugiée pour un travail qui ne lui plaisait pas. Elle fixait le jeune homme sans le voir, sans se rendre compte que son visage, ses yeux, devaient en théorie lui rappeler quelqu’un qu’elle n’avait jamais su oublier. Une part d’elle l’avait retenu encré, comme le reste de son passé. Elle avait gardé son souvenir avec celui de son frère, de ses sœurs. Des êtres qu’elle avait aimés puis délaissés sans un mot, se retrouvant à la rue, sans personne sur qui compter. Mais elle ne voyait rien, planait même, dans un monde où il n’y avait qu’elle. Et elle s’était transformée en sirène, cette statue de glace qui ne demeurait dans cette pièce que parce qu’un homme avait versé une somme d’argent considérable pour qu’elle fasse plaisir à son ami. Une situation qui ne lui plaisait guère, à cette jeune femme qui aimait encore moins se retrouver en tête à tête avec un seul homme qu’être sur une scène avec une centaine d’yeux fixés sur son corps dénudés. Elle ne rêvait qu’à une chose : délaisser cette pièce pour rejoindre un appartement au sein duquel elle aurait tout le loisir de s’enfoncer une aiguille dans le bras avant de s’endormir et de ne se réveiller que bien longtemps après. Et il était inutile de dire qu’elle se sentait faible d’être ainsi exploitée, d’être assez faible pour se vendre ainsi devant des hommes qui n’avaient probablement aucun respect pour les femmes, du moins pour la plupart. L’idée de s’enfuir et de le laisser planté là l’effleura, avant qu’elle ne la chasse, envahie par les effets d’une pilule ingérée dont elle ne connaissait absolument pas les effets. Il semblait timide, effarouché, une situation à laquelle elle se prêtait aisément. Elle se voulait tentatrice, sirène désirant lui faire perdre la tête, lui faire lâcher prise. Et malgré son air timide, il n’en restait pas moins l’un de ses clients. C’était bien la raison pour laquelle des sentiments contradictoires lui brûlaient le cerveau. Elle était attirée par cet homme timide qu’il semblait falloir pousser pour le faire craquer et d’un autre côté, l’idée même qu’il ne soit ici avec elle que pour l’argent la révulsait. Mais c’était son travail, bien que peu recommandable et il était de son devoir de veiller à ce qu’il soit satisfait. Le client est roi, que Gavin lui répétait sans arrêt. Aussi se pressa-t-elle contre ses jambes, sans lui avoir demandé l’autorisation. Elle n’attendait pas d’invitation, elle était payée pour cela. Et il semblait peu à même de l’accueillir au sein de ses bras, mais elle n’en attendait pas moins. Dès qu’elle l’avait aperçu, elle avait vu qu’il n’était pas dans son élément, ainsi caché dans son coin avec son téléphone. Et c’était donc son devoir, de faire en sorte qu’il s’y … plaise ? Oui voilà. Elle voulait qu’il y prenne plaisir. Il devait y prendre plaisir. Sinon cela voudrait dire qu’elle avait échoué. Son rire parvint à ses oreilles, sans qu’elle n’en comprenne réellement le sens. Elle ne comprenait rien. Rien ne semblait l’atteindre dans sa bulle. Et c’était tant mieux, finalement, car jamais n’aurait-elle su se montrer si entreprenante avec un vieux coincé, si elle n’avait été dans cet état. Et cela fonctionnait, elle en était à peu près certaine, lorsque des frissons le parcourut, au passage de ses doigts contre sa peau. Elle était sur le bon chemin, elle le sentait, qu’il ne tarderait plus à céder. Et malgré son invitation à descendre, elle ne l’écouta pas, le sentant sur la défensive. « Ce n’est pas ce que tu veux réellement », affirma-t-elle avec aplomb contre son oreille offerte. Elle accrocha son lobe de ses dents, renforçant cette tension qui l’habitait. Et elle se colla à lui, si proche que pour être plus proche encore, ils auraient dû se séparer de leurs vêtements. Une idée qui ne lui effleura pas même l’esprit, à elle qui ne se rendait même pas compte du genre de troubles qu’elle éveillait chez les hommes qu’elle tentait de la sorte. Car elle ne ressentait rien, pas même un frisson d’excitation. Et si à la limite, il éveillait en elle une certaine forme d’empathie en raison de sa timidité feinte, c’était bien la seule chose qu’il pouvait obtenir de son esprit perturbé et embrumé. Et elle poussa le vice encore plus loin, le forçant à épouser ses hanches de ses doigts, à venir toucher cette peau bouillante et pâle de ses paumes. Son bassin épousa le sien et elle sentit sa victoire arrivée, un trophée tendu pour la féliciter. Un sourire victorieux glissa sur ses lèvres rosées. Il pouvait lui jouer le numéro de l’homme indifférent, mais son corps le trahissait et il ne mentait pas lui. Elle prit cet acte incontrôlé comme une invitation à poursuivre, elle qui n’attendait finalement qu’une chose : qu’il se détende et qu’il prenne plaisir au spectacle qu’elle lui offrait.  Elle commençait d’ailleurs à se laisser aller au jeu de la séduction, comprenant qu’il n’avait rien d’un détraqué sexuel, d’un homme à femme et qu’il n’avait probablement aucune intention peu recommandable à son égard. Ah … Si elle avait pu lire dans ses pensées. Elle était bien naïve. Car croire qu’il n’avait aucune pensée inavouable à son égard était bien naïf. Mais son manque de réaction, son inertie, furent autant de choses qui la poussèrent à le provoquer d’avantage, son visage se logeant dans sa gorge offerte. Et elle se redressa soudain, peu consciente du mal que son geste brusque pouvait imposer à son bassin déjà torturé, pour se débarrasser d’un haut pailleté qui la dérangeait. Bon en réalité, il ne la dérangeait pas tant que ça. Mais c’était la torture ultime, le meilleur moyen de l’amener dans le piège qu’elle lui tendait. Sa poitrine brillait sous la lumière, mais elle la déroba bien vite à sa vue, se pressant contre son torse pour murmurer à son oreille, infligeant une nouvelle torture à son bassin offert. Et elle le sentit flancher, alors qu’il affirmait que ce n’était ce qu’elle voulait. Se redressant légèrement sur ses genoux pour lui faire face, son visage s’éclaircit d’un sourire bienveillant et … étrange aux vues des circonstances. « Mais je ne veux que te faire plaisir, le reste n’a pas d’importance », affirma-t-elle. C’était un mensonge. Mais c’était son travail. Non, elle n’avait aucune envie de se faire tripoter par un inconnu, aussi mignon, charmant et beau garçon pouvait-il être. Parce qu’il ne l’avait pas séduite au détour d’un verre. Elle avait été payée pour être ici. Elle n’avait pas le choix d’y être. Elle n’avait pas succombé à son charme. Et pourtant, dieu savait que ça aurait pu être le cas si elle l’avait croisé dans d’autres circonstances. Quelques sourires, quelques paroles et elle l’aurait volontiers suivi où bon lui semblait. Mais ce n’était le cas et c’était à cette sale de striptease qu’elle devait s’en tenir. Et enfin, elle le sentit lâcher prise, de ses doigts qui vinrent effleurer sa poitrine avec la même timidité dont il faisait preuve depuis le début. Son cœur se serra, tandis qu’elle s’en retrouvait considérablement attendrie. Une timidité apparente qui la touchait plus qu’elle n’aurait jamais su l’avouer. Sa langue claqua contre son palais. Et il effleura sa joue de la sienne, une joue bientôt remplacée par son nez. Il la touchait. Pas physiquement, mais émotionnellement. Une chose qu’elle n’avait pas ressenti depuis très longtemps pour un homme et encore moins pour l’un de ses clients. Son cœur s’emporta et sans qu’elle ne parvienne à comprendre pourquoi, elle attrapa ses mains, qu’elle déposa sur ses seins offerts, en une invitation à faire tomber ces barrières qui le retenait. Leurs souffles se mêlèrent et l’espace d’une seconde, infime, elle oublia qu’elle n’était qu’une stripteaseuse et qu’il n’était que son client. Mais il baissa le visage, sans doute pour la fuir. Un geste qui éveilla son cerveau, en un sursaut de conscience rare ces derniers temps. Et elle chercha à attirer son regard, bien qu’il ne continue de le fuir. « Tu peux m’embrasser si tu veux », murmura-t-elle en s’approchant, pressant ses mains contre son torse qu’elle glissa jusqu’à son ventre. Mais il n’y était pas décidé. Au contraire. Quelque chose semblait le troubler et elle ignorait ce que cela pouvait bien être. A demi consciente, elle s’interrogeait. Jusqu’à ses bras ne se referment soudainement sur elle, la faisant basculer dans le vide. Un cri de surprise lui échappa, tandis qu’elle tentait de se débattre. Mais il la tenait fermement et observait son visage, chose qu’elle n’appréciait généralement pas. Finalement, peut-être qu’il cachait bien son jeu. Peut-être était-il vraiment une espèce de cinglé et peut-être c’était-elle trompée à son sujet. Mais les lettres qui franchirent ses lèvres lui glacèrent le sang. Il lui fallut plusieurs secondes pour percuter. Car personne ne connaissait ce prénom. Pour toutes les personnes de cet établissement, elle était Skyler. Et pour les autres, elle était Jazmin. Mais dans ses souvenirs flous, il n’y avait qu’une seule personne qui l’avait appelé Grace. Une personne qui la comparait à Grace Kelly, en raison de son entêtement à regarder inlassablement les mêmes films où la princesse de Monaco apparaissait. Et elle avait rêvé souvent, de devenir comme elle. Ce prénom murmurait fit naitre en elle un profond sentiment d’incompréhension. Elle sentait une certaine forme d’attachement et … de la déception. Un abandon. Et un prénom qui battait inlassablement ses tempes. « Nikolaas ? », murmura-t-elle, le prénom s’imposant à son esprit. Mais elle ne prenait réellement compte de sa présence, elle ne prenait réellement compte de la signification de ce prénom. Nikolaas. Qui avait-il était ? Son esprit n’arrivait à le situer dans sa vie. Mais il la connaissait, c’était une évidence. Et elle le connaissait aussi. Et s’il était un vestige de son passé … Bon sang ! Il ne devait pas la reconnaître dans cet état. « Lâchez-moi tout de suite espèce de taré ! », hurla-t-elle soudain, se débattant, la voix couverte par la musique qu’on pouvait entendre dans la pièce. Elle planta ses ongles dans sa chair et en profita pour se redresser sur ses genoux. Elle se débattit et se releva s’efforçant de mettre autant de distance que possible avec lui, tout en restant à portée de voix pour ne pas avoir à crier. Et elle récupéra son soutien-gorge, qu’elle ferma avec empressement dans son dos, comme s’il pouvait la salir du regard si elle ne se cachait pas de lui. « J’ignore ce que vous voulez et comment vous savez comment je m’appelle, mais je ne veux plus vous voir ici. Votre ami sera remboursé, maintenant cassez-vous. Dégagez, ou j'appelle la sécurité », grogna-t-elle à son encontre, sans préciser que la sécurité était inexistante. Et son cœur s’accélérait sous la peur, en raison de ce cerveau qui se bornait à ne pas vouloir faire le lien entre le visage, le nom et le passé qu’ils partageaient. Mais cette histoire ne lui disait rien de bon et c’est bien pour cette raison qu’elle prit ses jambes à son cou, cherchant à mettre le plus rapidement de la distance entre eux, au cas où il avait dans l’idée de la suivre. Elle s’éclipsa dans les coulisses, dans lesquels elle tomba nez à nez avec son patron. « On peut savoir où tu vas ? L’heure n’est pas passée que je sache ». « Fou moi la paix ! », râla-t-elle en tentant de le contourner. Mais il l’attrapa par le bras et la força à la regarder. « Tu … ». « J’le connais », grogna-t-elle à son encontre en le coupant. « C’est bien toi qui dit tout le temps que c’est interdit n’est-ce pas ? Alors lâche-moi, j’prends ma soirée, fais pas chier », aboya-t-elle en se dégageant. Et cette explication sembla suffire à son patron qui n’insista pas. Filant dans les coulisses, elle récupéra son long manteau noir, qu’elle passa au-dessus de ses sous-vêtements. L’idée de s’habiller ne lui effleura même pas l’esprit, tant elle voulait quitter cet endroit le plus rapidement possible. Le manteau lui tombait juste au-dessus des genoux, c’était bien suffisant, n’est-ce pas ? Elle ramassa son sac et enfila ses chaussures aux talons vertigineux, avant de quitter la boîte de striptease par la porte de l’arrière, qui donnait sur une rue fort peu recommandable pour quiconque avait peur de mourir égorgé. L’air frais s’engouffra sous son manteau. Mais son cœur n’avait cessé de battre à tout rompre, la chaleur de l’intérieur ne l’avait quitté. Et elle la sentait arriver, cette sensation qu’elle s’arrangeait toujours de ne pas ressentir : le manque. Visiblement, la pilule offerte comme un cadeau par sa collègue n’avait eu pour effet que de la plonger dans un état de manque avancé. Son sang agressait ses tempes avec une violence telle qu’elle faillit en perdre l’équilibre. D’un geste distrait, elle regarda autour d’elle. Il n’y avait personne, la rue était déserte. Alors … Elle avait bien le droit n’est-ce pas ? Personne n’était là pour l’en dissuader, pour l’en empêcher ni même pour la voir. Claquant sa langue contre son palais, elle ouvrit son sac, avec l’air de celle qui avait quelque chose à se reprocher. Mais cet air quitta bientôt son visage, dès lors que ses doigts se refermèrent autour d’un flacon qu’elle coinça précieusement entre ses doigts. Et sur son visage se peignait une expression enjouée, mélange entre le visage d’une enfant le jour de noël et d’une jeune femme dont le petit ami s’apprêtait à lui faire vivre milles tortures sexuelles. Car elle le savait, le plaisir qui suivrait l’injection serait si intense qu’elle en oublierait tout le reste. Elle songea un instant au fait qu’elle aurait dû attendre de rentrer chez elle. Mais la tentation était bien trop forte pour qu’elle ne puisse patienter jusque là-bas. Gardant le flacon dans une main, elle parvint à attraper la seringue de l’autre. Adossée à la porte arrière du club, elle vérifia une dernière fois qu’elle était bien seule avant de relever la manche gauche de sa veste. Elle se fit rapidement un garrot qu’elle serra au maximum de sa capacité. Et la seringue pénétra le flacon, d’un geste sec et maladroit. Le liquide, héroïne diluée y fut capturé. Le flacon chuta au sol et elle l’y laissa, plus concentrée sur l’aiguille qu’elle s’inséra dans le bras. Le piston fut actionné et le liquide se déversa dans ses veines bouillantes. D’un geste maladroit, elle retira l’aiguille qu’elle fit tomber dans son sac et détacha le garrot. Et sa tête bascula en arrière, heurtant le panneau métallique tandis qu’un sentiment d’extase engloutit on être tout entier. C’était meilleur qu’un orgasme. Aucun homme ne pouvait rivaliser. Son souffle se raréfia et son cœur ralentit brutalement, lui provoquant une sensation de vertige. C’était un ange. Elle marchait sur des nuages. Une douce musique envahissait ses oreilles. C’était beau. Il faisait chaud. Délicieusement chaud. Et des gouttes de pluie s’échouaient sur son visage. La pluie contrastait avec la chaleur de son corps. Une lumière vive s’abattit sur son visage. Elle plissa les yeux. Et la lumière disparut. Ses paupières se soulevèrent soudainement. Elle flottait. Il y avait de l’eau. Elle marchait au bord de la mère. Elle entendait le chant des mouettes. Et un jeune homme marchait au loin. C’était lui. Il venait la sauver. Après tout ce temps, il ne l’avait pas oublié. Elle l’avait toujours su. Il ne l’aurait jamais laissé là. Il l’avait cherché, pendant tout ce temps. Et il venait enfin la délivrer. Elle n’avait qu’une chose à faire. Le rattraper. Le rejoindre. Et il la sauverait. Se maintenant à un arbre tout près d’elle, elle se redressa et s’avança. La lumière du soleil lui fit une nouvelle fois plisser les yeux. Et elle avança. Il était tout prêt. Et elle tendit les bras, s’agrippa à lui, comme une étoile de mer à son rocher. « Je savais que tu ne m’abandonnerais pas », murmura-t-elle, avant de sombrer. Il faisait froid, il faisait sombre et elle se perdait. Elle était perdue. Ses cils rejoignirent ses joues. Et sans les battements lents de son cœur, on aurait presque pu croire que la vie venait de déserter son corps frêle.

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MessageSujet: Re: [HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die [HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die  EmptyMar 13 Aoû - 2:24






Elle n'était qu'une enfant, une enfant endormie, dont les paupières venaient de se refermer sur ce lit sur lequel elle s'était étendue. Elle n'avait cessé de parler, incriminant son père, laissant glisser des larmes que je ne pouvais effacer. Que je ne pouvais faire cesser de couler. Je m'étais donc tu, la laissant parler, la laissant se confier à cet adolescent turbulent et sombre qu'elle ne cessait de côtoyer, dans lequel elle avait placé sa confiance de la même manière que Lilwenn. Elle m'avait rattrapé, elle s'était dissimulé dans ma chambre, simplement parce qu'elle se sentait en sécurité avec le loup qui y résidait. Je m'adossais donc à ma chaise, l'observant, plongée dans son sommeil réparateur, ne la quittant des yeux tandis que les heures défilaient. Elle était … une seconde petite sœur. Une fragile enfant sur laquelle je veillais sans desserrer les lèvres et sans sourire, mais sans néanmoins ne rien ressentir. Je m'étais surpris à l'aimer, petite cadette, de la même manière que cette brune aux yeux bleus que je protégeais. Deux faces, deux jumelles, deux enfants pour lesquelles je souriais faiblement parfois, arraché à ce cocon de douleur dans lequel m'avait plongé la mort de la mère. Deux sœurs. Sans n'avoir aucune idée de ce que l'avenir nous réservait quand à cette fraternité dessinée.


La folie … Elle était meurtrière, elle était sanglante et écarlate. Elle m'étouffait dans son flux noirâtre tandis que mes mains glissaient sur sa peau douce et dénudée. Son grain était soyeux et particulier, fascinant. Mes doigts parcourent la ligne courbe de son sein, tandis que son souffle rebondissait sur ma joue râpeuse. Elle souffla un plaisir qu'elle désirait donner, mais les paroles sonnaient fausses entre ses lèvres tendres. Elle me prenait pour un client ordinaire, celui qui désirait entendre ces mensonges débités par ces filles qui tenaient à peine sur leurs jambes à la fin de la journée. Mais je retins le mépris, celui qui se déversait dans mes prunelles à l'égard d'une profession pour laquelle j'avais appris à éprouver plus de pitié que de colère. Ces filles étaient tout aussi perdues que des prostituées … et demeurer dans cette position était une honte. Ma conscience était déchirée, par le désir, l'attirance et cette répulsion éprouvée à l'égard de cette hypocrisie qui nous nimbait tous les deux. Elle l'était car motivée par ces billets qui trouveraient sa hanche délicate pour la caresser, je l'étais car je la voulais avec une intensité douloureuse tout en éprouvant ce pathétique sentiment de honte. Mes doigts s'enfoncèrent dans sa peau, alors que j'étais prêt à mettre un terme à ce petit jeu malsain. Une idée qui brilla mon esprit embrumé alors que mon nez se perdait sur sa joue. Mon corps et mon esprit se disputé, lacéré par des envies différentes. Ils s'opposaient. Ils combattaient dans mon être mis à mal par une souffrance particulière, par ce besoin physique qui me dépassait. De fait, j'apparaissais indécis , sans parvenir à arracher mon corps du sien quand mon esprit désirait s'évader. Et durant une demi seconde, je ne me surpris à maudire Logan de m'avoir mis dans cette situation, parfaitement conscient que cette strip-teaseuse me faisait un effet terrible. Hors, je n'appréciais pas tellement être au même rang que ces imbéciles qui ne parvenaient à rencontrer autrement que dans ces salles surchauffées. Mon orgueil en souffrait, s'agitait même. Aussi fus-je enchaîné à ma défiance quand ses doigts s'enroulèrent, telle des menottes, autour de mes poignets afin de les amener à se refermer sur ses seins rond. Ses bourgeons se durcirent légèrement contre mes paumes, en une invitation corporelle qui ne pouvait être suivit. Je me fis violence, les muscles bandés, pour ne pas céder, pour ne pas refermer mes mains sur sa peau laiteuse, pour ne pas me laisser aller. Pour elle, il ne s'agissait que d'un échec, un qu'elle oublierait la nuit à venir, le lendemain, quand elle serait amenée à jouer la même scène avec un autre homme, sans distinguer sa personnalité ou bien son visage. Une même scène, une même musique mais avec un instrument différent. Peut-être même était-elle une prostituée … une idée qui suffit à me refroidir tandis que mes mains quittaient légèrement ses seins, de quelques millimètres seulement. Mais peut-on réellement échapper au désir quand il ronfle et extermine ? Nos souffles s'embrassèrent et celle qui état née d'un regard s'intensifia violemment. La flamme. Les degrés augmentaient, lave en fusion dans mes veines tiraillées. Alors il y eu ce souffle, ces mots qui coulèrent, qui ajoutèrent à mon tourment, des syllabes ardentes qui me poignardèrent, tailladant le fin réseaux pourpre qui abîmait la blancheur de ma peau. Mon souffle se tarit alors que les images de ce baiser s'éveillait, violentes … assassinées par une simple photographie, par une simple image … par une tâche. Et je la fis basculer, simplement pour m'offrir une preuve physique d'une conscience brutalement éveillée à une réalité souffreteuse. Grace … Sa frimousse d'ange, celle d'une petite fille de dix ans, celle que j'avais délaissée derrière moi pour partir en Irak, cet angelot qui ne quittait mes basques et se réfugiait dans mon lit. Combien de fois m'avait-elle poursuivie, en compagnie de Wen, réclamant des câlins que j'étais inapte à donner ? Et le choc se lisait certainement sur mes traits alors que je l'observais de mes prunelles dilatées et assombris par cette découverte aussi ironique que morbide. Elle n'était qu'une enfant. Dans mon esprit, elle était telle que je l'avais laissée, tout juste âgée de dix ans. Et mon cœur fit une embardée, tandis que je prononçais son prénom sans y croire, en quelques syllabes entrelacées par mes lèvres asséchées. Ses prunelles s'agitèrent sous l'incompréhension, tandis qu'elle cherchait désespérément. Et je compris à quel point elle était tombée bas, à quel point elle avait dégénérée. Une Strip-teaseuse dont les sens étaient altérés par une drogue dur qui anéantissait son expression. Mes mains s'enfoncèrent dans sa peau alors que mon souffle se raréfiait, tandis qu'une étrange culpabilité envahissait mes veines. La seule chose que Wen s'était contentée de m'apprendre à mon retour, fut cette disparition sans raison et soudaine. Personne ne l'avait jamais revue, ni même son père, toujours voisin de mon propre paternel. Comment avait-elle pu se résoudre à s'enterrer dans les pires vices humains qu'il pouvait exister ? A devenir une prostituée ? Et mon prénom finit par échapper à sa bouche, exclamation qui se libéra de sa gorge en un cri qui traduisait une peur étrange. Mais il n'était comparable au hurlement strident angoissé qui suivit, celui qui me poussa à la relâcher bêtement tant la voir dans cet état me paralysait. Une part de mon être n'osait y croire, tandis que je remettais en cause ma propre responsabilité dans cette histoire. Mais je n'étais pas son père, ne l'avais jamais été. Alors pourquoi éprouvais-je du remord, soudainement, à l'idée de l'avoir abandonné pour la retrouver dans des conditions aussi dramatiques ? Elle se rhabilla rapidement, presque dégoûtée, et pourtant, j'avais la sensation qu'elle était … ailleurs. Ce qu'elle ne tarda à prouver quand elle me parla comme si elle s'adressait à un étranger doublé d'un pervers. Je contractais la mâchoire, frappé par la vision de cette jeune fille que je ne reconnaissais, de cette enfant qui ne se ressemblait autrement que physiquement. Alors, elle se contenta de fuir, disparaissant de la pièce avec un empressement sidérant. D'un geste souple, je récupérais mon téléphone avant de la suivre, ouvrant la porte à la volée, manquant de bousculer un homme qui me regardait circonspect. « Où est-elle ? » demandai-je froidement, d'une voix légèrement menaçante. Mais il ne parut guère impressionné, m'observant avec cet air légèrement hautain de celui qui pensait avoir un pouvoir. Alors, je glissai les doigts dans la poche de ma veste, plaquant contre son visage ma plaque de Marshall. « Elle est assez proche pour que vous puissiez juger de ma motivation ? » Aussi se rebiffa t-il, probablement parfaitement conscient que contrer la police serait mauvais pour lui, et m'indiqua les coulisses. Je me frayais un chemin parmi les jeunes femmes dénudées, ignorant les œillades et les sourires, les remarques et les caresses prodiguées dans le seul but d'attirer ces fameux carré de papiers glacés qui permettaient de payer ce dont elles avaient besoin. Mais Grace n'était visible nulle part, disparue et envolée. Je serrais les dents, peu décidé à abandonner, quand je remarquais la porte qui donnait sur l'extérieur. M'y dirigeant sans hésitation, je la poussais, avant de balayer la rue de mes prunelles myosotis. Une forme sombre attira mon regard, une jeune femme aux cheveux dénoués qui s'était écroulée contre le mur, sous ce lampadaire à la lumière jaunâtre. D'un bond, je la rejoignis, glissant mes doigts sous sa gorge afin de prendre son pouls. Il battait faiblement, ralentit par une substance qu'elle venait probablement d'ingurgiter. Sans tenir compte des mots qu'elle déblatérait, mes doigts caressèrent son menton sans douceur, la forçant à relever la tête.Ses pupilles étaient dilatées … Elle était complètement droguée,et dans un état d'inconscience telle qu'elle n'avait pas conscience du lieu où elle se trouvait. Je n'avais besoin de preuve, et pourtant je cherchais inconsciemment, en quelques secondes. La seringue luisait sur le sol, instrument que je ramassais avant de la porter à mes narines. Puis, de l'index, je récupérais un échantillon que je goûtais de la langue. De l'héroïne … Pressant mes lèvres l'une contre l'autre, je le relâchais avant de glisser mes bras sous les siens. La panique ne m'effleurait. J'avais côtoyé de nombreux cas similaires dans le passé, et étais parfaitement conscient des implications du manque ou de la prise régulière. En général, je n'éprouvais rien de plus qu'une profonde empathie et une certaine envie d'aider et de porter secours à ceux qui la désirait. Mais en cet instant, alors que j'amenais son frêle corps à effleurer le mien, l'angoisse me submergea à l'idée qu'elle puisse subir ce traitement depuis de nombreuses années. N'avait-elle pas disparue depuis plus de sept ans ? Mes bras se refermèrent autour de sa taille fine, puis glissèrent sous ses fesses afin de m'assurer un meilleur soutien. Mais elle n'était lourde, fleur fragile qui était complètement déconnectée d'une réalité qu'elle avait volontairement quittée. Son souffle rebondissait sur ma peau brûlante, me rappelant au souvenir d'un désir interdit, celui qui marquait mon corps douloureux de manière significative. Mais elle n'était une femme, elle n'était une prostituée. Grace. Et je me raccrochais à cette image que j'avais gardé d'elle, cet enfant au sourire facile qui n'avait de cesse d'envahir mon espace privé. Je me détachais de mes ressentis, de mes envies, de ce que je m'interdisais de ressentir à son égard, simplement parce que j'avais ignoré son identité. Et je ne pouvais être attiré par elle. Pas par cette enfant que j'avais toujours considéré comme une seconde petite sœur, un second minois sur lequel je devais veiller à ma manière. Aussi poussais-je, en échappant à moi même, la porte par laquelle j'étais sortit, cherchant du regard n'importe quelle personne pouvant m'aider. Je finis par tomber sur une jeune femme à la tenue équivoque sur laquelle mes yeux ne se posèrent. « Je suis un de ses amis et il me faut la ramener chez elle. Ainsi, je vous prie de me donner son adresse. » demandai-je tout en ayant l'instinct de montrer mon insigne, un simple geste qui limitait les râles et la mauvaise volonté. Aussi me la donna t-elle de bon cœur, tout en observant la jeune femme de telle façon que je sus qu'elle savait. Qu'elle savait pour son problème de drogue, parfaitement consciente qu'elle ne s'était endormie mais qu'elle avait tout simplement succomber. Mais je ne lui laissais l'opportunité de parler. Pour n'importe quelle autre jeune fille, je l'aurais ramené au commissariat avant de procéder à des interrogatoires afin de coincer le petit con qui leur vendait de la came. Mais mon esprit était étrangement focalisé sur elle, alors que je m'éloignais, quittant cette atmosphère étouffante, alourdie par ce que je venais d'apprendre. L'idée même qu'elle puisse mettre les pieds dans ce lieu m’écœurant, nausée qui venait se déposer sur ma langue, colère qui me tenait, broyant mes tripes. Mes doigts se refermèrent sur la porte quand il y eut cette exclamation, cette demande, un lien quémandé. Son patron s'inquiétait, désirant connaître ses liens ou ses déboires avec la police. Mais en cet instant, je n'étais pas flic. Je n'étais qu'un homme touché par le manque de considération qu'il nourrissait à l'égard de ma propre famille. Aussi refermais-je aussitôt la main sur son col avant de le plaquer au mur. « Si je la revois un jour dans votre club, je vous détruirai de telle manière que vous ne puissiez vous en relever. » Des mots froids, crachés. Puis, je le relâchais simplement avant de pousser brutalement la porte, sans cesser de la tenir comme si elle était ce paquet précieux sur lequel je devais veiller. Et je m'éloignais, suivant le trottoir. Je connaissais cette ville par cœur, assez pour savoir qu'elle habitait un quartier mal famé. Elle ne se mouvait que peu, la joue pressée contre mon épaule recouverte de cuir. Aussi la laissais-je divaguer, rejoignant rapidement cette bâtisse pourrie dans laquelle elle vivait, immeuble au mur tagué et délavé. L’ascenseur était inexistant et les marches défoncées menaient au palier. Elles étaient recouvertes de crasses et de détritus aux couleurs salies.Je grimaçais faiblement, les montant lentement avant de rejoindre la porte qui était sienne. Au moins sa porte fermait-elle correctement, songeai-je en secouant légèrement la poignée. Sur ce, je plongeai la main dans le sac qui pendait à son bras, perdant de précieuses minutes à fouiller ce désordre féminin parfaitement insupportable. Mais je finis par découvrir ce que je recherchais, à savoir ces clefs qui traînaient parmi les nombreux objets jetés pèle mêles. Un clef introduite dans la serrure, puis une porte poussée. Et l'ombre s'étendit davantage sur mes traits alors que je balayais l'appartement du regard, observant cette étroitesse rendue oppressante par ces vêtements qui jonchaient le parquet débraillé, mêlés à ces cadavres de bouteilles et de cartons de pizza. Une grimace se peignit sur mon visage. Je ne pouvais la laisser ici, dans ce taudis, et dans un état pareil. Et, une fois de plus, je ne pus m'empêcher de me demander les raisons ce sa déchéance. La culpabilité se mêla à la haine, celle qui frappa mes prunelles quand à un responsable invisible que je maudissais en silence. Je refermais la porte abruptement, la pressant contre moi, ignorant son bassin pressé contre mon ventre habillé, ignorant les piques et les souffrances engendrés par son souffle, sa respiration et les mouvements qu'elle esquissait, inconsciente. J'ignorais et effaçais mon désir, m'éloignant simplement, redescendant les marches pour rejoindre la rue. Et mon esprit me hurla ma connerie alors que je rejoignais une artère principale afin de héler un taxi. Je savais me condamner. Je savais ce que j'allais endurer. Le simple fait de le ressentir me rendait malade, mais mon corps avait réagit, prisonnier d'une frustration attisée par sa présence. Mais merde, elle n'était qu'une enfant ! Une enfant à laquelle j'allais de songer, alors qu'un taxi s'arrêtait enfin devant moi et que mes doigts se refermaient sur la portière. Je l'ouvris, enfonçant ma main dans ses reins avant de monter sans la lâcher. L'habitacle me semblait étouffant, alors que je nous calais sur le siège arrière. Elle reposait à présent sur mes genoux, pressé contre mon torse et ma virilité, dans une position qui n'était sans me rappeler celle du club. Mon souffle court dérailla, tandis que je donnais mon adresse d'une voix rauque. Il démarra. Je me maudis. Elle n'était pas n'importe quelle femme, elle n'était pas une conquête, elle n'était pas une pute. Le mot dur et fort résonna dans mon esprit alors que je refermais les bras sur elle, dans un geste protecteur destiné à me remémorer mon rôle, qui n'était celui du mec qui allait simplement la mettre dans son lit. Elle était une sœur adoptée, elle était un sourire, un souvenir, une présence. Un membre d'une famille qu'elle avait quitté pour un monde pourri et ce, pour des raisons qui m'échappaient. J'inspirai profondément, pressant mon crâne contre le siège, conscient de longues minutes s'écouleraient avant que nous n'arrivions à destination. Elle était ma petite sœur. Tout comme. J'inspirai profondément, ignorant son parfum épicé et floral, jugulant mes pulsions masculins. Une sœur. Une enfant. Une petite fille de dix ans. Et si elle avait grandit, cette relation et ces images demeuraient inchangées.
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MessageSujet: Re: [HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die [HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die  EmptyLun 19 Aoû - 1:28



Skyler & Nik

« J’ai peur tu sais. Peur de fermer les yeux. Peur que tu ne disparaisses dans un battement de cils »


Elle s’était évadée dans ce monde qu’elle aimait tant fouler. La drogue ingérée, était la seule chose qui parvenait à l’arracher à une réalité qui lui déplaisait. Et durant ces quelques heures où la substance faisait effet, elle avait l’impression pour une fois de parvenir à tout contrôler. Une impression faussée, bien évidemment, surtout en cette seconde. Car elle ne contrôlait la présence de ce type qui savait qui elle était réellement. Pas plus d’ailleurs qu’elle ne contrôlait le fait que dans cet état, elle était à la merci de tout le monde. Elle était dans un monde qui n’appartenait qu’à elle et dans lequel personne n’aurait pu l’atteindre. Elle était libre. Elle était une libellule. Elle déployait ses ailes qui la menaient au gré de ses envies. Elle était un petit papillon. Et d’un battement d’aile, elle pouvait … Quoi que non. Les papillons n’étaient que le présage du changement et de la mort. Elle, c’était plutôt … Un petit panda. Ça lui plaisait bien cette histoire. Elle rêvait d’être un panda. Peut-être l’avait-elle été dans une autre vie. Ou peut-être le serait-elle dans une prochaine. L’idée n’était pas pour lui déplaire. Ces bestioles passaient leur temps à manger du bambou, sans jamais se préoccuper de ce qu’il pouvait y avoir autour. Et elle échangerait bien ces sept dernières années de misère pour pouvoir bouffer du bambou. Et … oh, mais qui était cet espèce de spécimen étrange, qui la maintenait dans ses bras ? L’espace d’un instant, elle se demanda si ce n’était pas un gorille. Une sorte de Tarzan peut-être, venu l’emmener. Et elle eut envie de protester. Elle n’était pas Jane, bon sang, alors pourquoi en avait-il après elle ? Mais il n’était pas Tarzan, pas plus qu’il n’était un gorille. Elle était sur la plage. Et elle n’avait encore jamais eu l’occasion de rencontrer un gorille sur la plage. Ses paupières se fermèrent, ses cils rejoignant ses joues pour lui dérober la vue, ne lui laissant plus que l’odorat et l’ouïe. Elle entendait un … battement de cœur ? Et des voitures. Elle pouvait entendre des voitures. Depuis quand il y avait des voitures sur la plage ? Elle devait se tromper, c’était une évidence. La chose qu’elle devait entendre, c’était un bateau à moteur. Elle ne voyait aucune autre solution pour expliquer ce bruit incessant et particulièrement gênant. Mais ce qui la frappa par-dessous tout, c’était l’odeur. Ça ne sentait pas la plage, ni le sel, ni la mer. Ça ne sentait pas les vacances, le sable chaud, ni rien qui lui rappelait la mer en fait. Elle ne sentait qu’une odeur de tabac et d’alcool. Une odeur qui lui fit rouvrir les yeux, alors que ses pupilles s’accoutumaient à la pénombre et qu’elle remarquait la présence de l’homme en présence duquel elle était dans le club, encore quelques minutes plus tôt. Une présence qui lui fit hausser un sourcil, alors qu’elle ne comprenait pas ce qu’il faisait ici et pourquoi elle s’était jetée à son cou. Mais elle tenait à peine sur ses jambes, elle ne savait même pas ce qu’elle faisait ici. Et il était son point d’encrage, la seule chose à laquelle se raccrocher. Elle connaissait son nom, c’était bien suffisant pour qu’il ne la retienne contre lui n’est-ce pas ? D’ailleurs, comment s’appelait-il déjà ? Ni … Na … Nico … Nikolaas ? Nikolaas, oui. C’était bien ainsi qu’elle l’avait appelé, tout à l’heure, si ses souvenirs étaient exacts. Alors … Il devait avoir une tête à s’appeler Nikolaas, voilà tout. C’était un beau prénom après tout. Alors pourquoi ne pas l’utiliser sur un si beau visage … où il y avait des poils partout. Peut-être qu’elle avait eu raison de croire que c’était un gorille, après tout. Mais elle ne s’en soucia plus longtemps, alors qu’il glissait ses bras dans son dos pour la maintenir contre lui, puis sous ses fesses pour la soulever. Et instinctivement, car l’instinct était bien la seule qui pouvait encore lui rester en partie, elle enroula ses jambes autour de lui, s’agrippant à lui comme un koala. Elle aurait probablement dû se remémorer certains souvenirs d’un passé partagé, mais rien ne venait. Elle constatait simplement qu’elle avait été bien, quelques minutes plus tôt et qu’il venait la déranger dans … Où était-elle déjà d’ailleurs ? Excellente question. Elle n’avait plus aucun souvenir, alors qu’elle aurait dû, pourtant. Car si son patron la voyait ainsi droguée, il allait la tuer, la virer, et elle était bonne pour retourner dans la rue, vivre sous un pont. Peut-être devrait-elle-même se prostituer, si elle n’avait plus de quoi payer sa drogue, dont elle ne se passerait pour rien au monde. A moins qu’elle ne puisse s’arranger avec Samuel. Mais elle n’y pensait pas pour l’heure, la seule chose qui parvenait à pénétrer son cerveau, c’était qu’il l’arrachait à son confort, pour la soulever et la faire quitter le sol. « Non, j’veux pas », marmonna-t-elle à son oreille. « Laisse-moi … Fatiguée … Dormir », parvint-t-elle à articuler, à peine conscience. Car oui, elle somnolait et surtout elle ne se rendait pas compte de quoi il la sortait. Si ça n’avait été lui, ça aurait très bien pu être n’importe qui d’autre, avec bien moins de scrupules. Et elle s’était mise en danger, sans véritablement le vouloir. Mais pour l’heure, elle n’avait pas à s’en soucier, n’était pas même en état de le faire. Elle était simplement accrochée à lui, la joue contre son épaule, somnolant à moitié. La lumière dansait sous ses paupières qu’elle parvenait à peine à garder ouvertes. Elle était dans un état d’inconscience avancé, si bien qu’elle mit un moment à percuter qu’ils étaient de retour dans le club. Mais l’air chaud l’étouffa, l’odeur d’alcool et de cigarettes lui donna la nausée. Et elle fut surprise de ne pas lui vomir dessus, tant l’odeur était prenante et fortement désagréable. Une odeur qui lui retourna le cœur et l’estomac. Dire qu’elle travaillait dans une telle ambiance à longueur de temps. C’était tout simplement insupportable, dans l’état dans lequel elle était. La voix du jeune homme parvenait à ses oreilles, alors qu’il demandait une adresse à une personne dont elle ne voyait pas le visage. Mais elle ne comprit à aucun moment qu’il s’agissait de son appartement. Pour elle, il était un chevalier, venu la sauver des griffes de … Une nouvelle fois, elle perdit le fil de ses pensées. Ses prunelles se soulevèrent difficilement et c’est sur l’une de ses collègues qu’elles se posèrent. Elle la fixa un instant, sans même la reconnaître. Elle n’avait le souvenir de l’une des filles, vêtue d’un ensemble de couleur abricot. Et c’était un peu comme si elle la voyait pour la première fois. Mais cette vision lui fut bien rapidement arrachée, puisque l’homme évoluait dans la pièce, l’entrainait sur son passage. Il ne pouvait pas arrêter de gigoter comme cela ? Elle avait l’impression d’être à bord d’un bateau et d’avoir le mal de mer. Et il n’avait fini de la trimballer ainsi, s’arrêtant pourtant brusquement pour une raison qu’elle fut incapable d’identifier. Elle tenta bien de se débattre, mais la seule chose qu’elle parvint à obtenir, c’est de faire cascader ses cheveux qui lui bloquaient soudainement la vue. Elle entendit des voix s’élever et l’un de ses bras s’échappa de son dos. Elle entendit les mots sans les comprendre, les lettres parvenant à ses oreilles, sans qu’elle n’en comprenne le sens. Et elle grogna soudain, face au mal de crâne de cela éveilla dans son cerveau malmené en cet instant. « Arrête de crier … Ma tête … », marmonna-t-elle en grognant. Et elle n’eut à le redire une seconde fois, puisqu’il se détourna, délaissant l’homme dont elle n’avait pu apercevoir le visage et dont elle ne parvint même pas à reconnaître la voix. Elle ne remarqua qu’ils étaient sortis du club que lorsque l’atmosphère changea une nouvelle fois. L’air frais ébouriffa ses cheveux, mais au moins il était à nouveau respirable. Et ainsi pressée contre le torse de cet homme à qui elle faisait inconsciemment confiance sans même se rappeler de qui il était, elle ferma les yeux et inspira profondément. Son parfum, celui-là même qui était mêlé à cette odeur de tabac et d’alcool lui chatouilla les narines. Mais son odeur était également … réconfortante. Et elle replongea dans un état de semi endormissement, tandis qu’il se mouvait, avec elle dans les bras, comme si elle ne pesait que quelques malheureux kilos, comme si elle était aussi légère qu’une plume. Et ce n’est que lorsqu’ils arrivèrent devant la porte de son appartement qu’elle comprit que c’était son adresse qu’il avait demandé et qu’il était venu la ramener chez elle. Instinctivement, elle s’accrocha d’avantage à lui, ne souhaitant pas le moins du monde qu’il ne la repose et qu’il ne la délaisse ici. Car qu’importe qui il était, sa présence lui était plaisante en cet instant et elle ne souhait en aucun cas qu’il ne l’abandonne à son triste sort. Mais elle n’opposa pas la moindre résistance lorsqu’il se mit à fouiller dans son sac, consciente que luttait ne servait à rien, tant la faiblesse de ses muscles était importante et tant il avait le dessus sur cette situation pour le moins surprenante. Mais si elle entendit la porte s’ouvrir, il ne la déposa au sol. Et sans qu’elle ne comprenne pourquoi, complètement à la masse, il la garda au creux de ses bras et elle en profita pour s’y blottir d’avantage. La scène qui se déroulait sous ses yeux lui échappait. Elle voyait simplement le même décor défiler en sens inverse, les marches défoncées s’étaler dans son champ de vision. Et elle restait collée, ne bougeant que pour se repositionner quand elle glissait malencontreusement. Le vent se glissa une nouvelle contre sa peau, la faisant frissonner et grogner au creux de sa gorge. Il marcha un cours instant avant qu’elle ne l’entende héler quelque chose … ou quelqu’un peut-être. Un acte qui eut le don de la tirer un court instant de son sommeil. Elle ouvrit les yeux, cherchant l’objet de cet agitation autour d’elle, de ses prunelles qui allaient et venaient sur un paysage qu’elle ne semblait pourtant pas voir. Un véhicule jaune aux écritures noires s’arrêta devant eux et elle ne put s’empêcher de ricaner faiblement, songeant au fait que le taxi lui faisait songer au Marsupilami. Mais elle n’y songea plus longtemps, la portière s’ouvrant devant eux. Et il se glissa à l’intérieur, la gardant contre lui avec une souplesse pour le moins admirable. Elle sourit faiblement, se blottissant à nouveau contre son torse, dans cet habitacle qui ne lui laissait réellement la place pour mettre de la distance entre eux. Elle recherchait sa chaleur, elle recherchait sa présence, inconscience qui la poussait dans les bras d’un homme qui avait si souvent veillé sur elle. Mais malgré ses paupières clauses, une lumière blanchâtre vint se refléter sur son visage. Elle plissa les yeux, gênée, avant d’ouvrir les yeux et de se redresser, choquant son bassin au sien sans même le vouloir. Elle regardait par la fenêtre du taxi, avant de sourire bêtement. « Regarde, la lune. Elle est belle, la lune. Avec toutes ces étoiles autour. Ca fait une jolie lumière. Tu crois que quelque part sur la lune ou sur une de ces étoiles y a quelqu’un qui prends la voiture ? Oh dis, tu crois qu’il y a quelque part des gens qui font exactement la même chose que nous là tout de suite et qu’ils regardent la lune ? », marmonna-t-elle, d’une voix hésitante. Un discours sans queue ni tête mais qui prouvait qu’elle n’était pas encore totalement déconnectée de la réalité. Elle posa ses mains sur ses épaules, le dévisageant un instant en silence. Et le taxi freina, la forçant à se rapprocher de lui. Son nez frôlait le sien, ses lèvres n’étaient qu’à quelques centimètres des siennes. Son regard accrocha ses lèvres charnues. L’idée d’y gouter parvint à son cerveau embrumé. Mais elle se contenta de froncer les sourcils et de murmurer d’une voix endormie. « Tu sens pas bon », marmonna-t-elle en plissant le nez, son souffle s'échouant sur son visage. Car l’odeur de tabac et d’alcool était bien plus forte, dans l’habitacle. Aussi, elle retourna enfouir son visage dans son cou, pour fuir cette odeur qui la dérangeait. Elle ferma une nouvelle fois ses paupières, ses cils lui dérobant la vue. Et instinctivement, à moitié en train de s’endormir, ses lèvres vinrent à la rencontre de la peau tendue de sa gorge, qu’elle avait envie de dévorer comme une tablette de chocolat. Son nez s’y promena, ses lèvres le dévorèrent … avant qu’elle ne pose sa joue contre son épaule et ne s’endorme, le sommeil ayant finalement eu raison de ses quelques résistances physiques.

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MessageSujet: Re: [HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die [HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die  EmptyJeu 29 Aoû - 14:29






Elle n'était qu'une enfant, une enfant endormie, dont les paupières venaient de se refermer sur ce lit sur lequel elle s'était étendue. Elle n'avait cessé de parler, incriminant son père, laissant glisser des larmes que je ne pouvais effacer. Que je ne pouvais faire cesser de couler. Je m'étais donc tu, la laissant parler, la laissant se confier à cet adolescent turbulent et sombre qu'elle ne cessait de côtoyer, dans lequel elle avait placé sa confiance de la même manière que Lilwenn. Elle m'avait rattrapé, elle s'était dissimulé dans ma chambre, simplement parce qu'elle se sentait en sécurité avec le loup qui y résidait. Je m'adossais donc à ma chaise, l'observant, plongée dans son sommeil réparateur, ne la quittant des yeux tandis que les heures défilaient. Elle était … une seconde petite sœur. Une fragile enfant sur laquelle je veillais sans desserrer les lèvres et sans sourire, mais sans néanmoins ne rien ressentir. Je m'étais surpris à l'aimer, petite cadette, de la même manière que cette brune aux yeux bleus que je protégeais. Deux faces, deux jumelles, deux enfants pour lesquelles je souriais faiblement parfois, arraché à ce cocon de douleur dans lequel m'avait plongé la mort de la mère. Deux sœurs. Sans n'avoir aucune idée de ce que l'avenir nous réservait quand à cette fraternité dessinée.


Elle s'agitait dans un sommeil auquel elle parvenait, de temps à autre, à échapper. Elle marmonnait et lorsque sa voix se libérait d'une gorge qui ne cessait de frôler mon épaule, son souffle capiteux rebondissait sur ma peau chaude. Mes sens s'emballaient. J'avais la sensation de perdre la vue, le toucher, l'odorat pour ne ressentir qu'elle dans un monde où elle n'était pourtant seule. J'en oubliais le fauteuil de cuir sur lequel je m'étais assis pour n'être conscient que de son corps sensuel pressé contre le mien, en un mouvement instinctif qui l'avait guidé à se frotter contre mon torse, endormie. Je retins mon souffle, profondément atteint. Et l'image de cette enfant, qui avait si souvent courut autour de moi, s'effaça doucement tandis que le sang éclaboussait mes paupières abaissées dans l'obscurité. Il m'engluait, perle incarnate qui roulait dans mes orbites défoncées. Le désir me dévorait, plantant ses crocs dans ma chaire, dans une virilité tendu indécemment contre ce bassin qui ne cessait de flirter, inconscient du danger. Il l'embrassait, l'embrasait. Mes lèvres s'entrouvrirent, oxygène quémandait silencieusement tandis que j'inclinais la tête, la déposant contre ce dossier dont l'odeur âcre ne me parvenait. Il n'y avait que cette effluve entêtante, cette drogue disséminée dans un habitacle duquel je ne pouvais m'échapper. Je ne pouvais que l'inspirer, que m'en imprégner. Qu'en souffrir. Chacun des atomes qui composaient sa flagrance roulaient sur ma langue afin de pénétrer une gorge envahie et rougie. Ils coulaient … se mêlant à ce sang qui se perdait, hésitant, précipité, dans mes veines fragiles, battues par un courant auxquelles elles n'étaient habituées. Mais je ne cessais d'inspirer. Ce n'était l'air, ce n'était ce qui m'était vital, c'était son parfum que je buvais, dont je me nourrissais malgré moi. La brûlure fut cinglante et soudaine dans un corps supplicié. Je retins un grognement en enfonçant, sans délicatesse, mes dents dans une lèvre éclatée. Et cette saveur métallique fit l'amour à ma langue, se mêlant à ma salive, au moment où elle se redressait si subitement que son bassin se pressa sourdement contre le mien, en une invitation à la luxure inconsciente. Ce fut un poignard. Il s'enfonça profondément dans mon être, brûlant, incandescent. Je me relevai brusquement, sans qu'elle s'en rende compte, en enfonçant plus profondément l'ivoire dans ce sillon rubicond qui s'était dessiné dans ma chaire. La douleur fut vive, mais ne fut providentielle, puisqu'elle ne parvint à chasser cette vague ardente qui m'inondait. Un souffle rauque m'échappa, alors qu'elle divaguait, sur une lune mirée. Je ne fus surpris, familier à ces délires qui agitaient les victimes d'une substance qui l'anéantissait, de la même manière que ce désir qui ne cessait de m'étouffer. De me compresser. Des frissons me parcoururent, lorsque ses doigts rejoignirent mes épaules avant de s'y enfoncer. Son profil, éclairé mystérieusement par cet éclat grisâtre, se déroba lorsqu'elle tourna légèrement la tête. Et ce furent ses prunelles qui me capturèrent, deux amandes dans lesquelles coulaient une eau miroitante et translucide. Fasciné, je la regardais, sans parvenir à m'arracher à ces astres qui ne luisaient qu'à mon intention, en cette seconde ensorcelante. J'étais dépossédé de mon libre arbitre, de ma liberté de pensé. Je n'existais plus que pour cette vision idyllique, vision qui se brisa lorsqu'un violent coup de frein fut donné par un conducteur inconscient. Elle se mouva, portée par les mouvements d'une machine. Son nez frôla le mien, et son souffle embrassa mes lèvres, celles qui s'asséchèrent à la perspective de frôler sa bouche charnue. La tension se tissa, lourde, insupportable. Atrocement faible en cette seconde vibrante, je ne sus m'empêcher d'incliner la tête, pensées envolées et désirs assassins. Mais des mots lui échappèrent, pierres lancées contre cette attraction aveugle qu'elle exerçait sur un être frustré. Un tel magnétisme s'expliquait-il par un appétit sexuel inassouvi ? Elle chancela, disparut, en un court répit pour mon esprit torturé. Je levais légèrement les yeux vers le plafond sombre, avant de rechercher un extérieur que dévoilait une vitre transparente, celui qui filait, celui que je ne parvenais à reconnaître. La brume s'était étendue. Elle m'avait étranglée, ainsi que mes sens atrocement perturbés. Les battements de cœur s'accélèrent quand la soie effleura la peau tendue d'une gorge raide. Une bouche qui flirta, qui se promena, avant de se faire intense et brûlante sur mon épiderme dévoré par des flammes dispersés par ses lèvres pulpeuses.« Grace ! » grognai-je, à cran, défenses mises à mal par une attaque sourde lancée par une femme inconsciente. Je ne savais si elle entendit mon appel, au delà de ce monde imaginaire dans lequel elle s'était réfugiée, mais elle cessa de me mettre au supplice Immobile, sa respiration se fit régulière, sommeil trahit par une tranquillité éphémère. Mais je demeurais méfiant, d'autant plus alors que j'étais contraint de subir le poids menu d'un corps que je voulais … C'était Grace. La petite Grace. J'inspirai profondément tandis que le taxi s'arrêtait en douceur devant mon immeuble. Les billets rejoignirent sa paume tandis que je sortais souplement, en prenant soin de la poupée de porcelaine qui dormait dans mes bras. L'ascenseur s'ouvrit une fois les portes du hall franchies, puis nous conduisit à l'étage. Le couloir fut parcourut, les clefs embrassèrent la serrure, l'appartement fut dévoilé. Des bouteilles traînaient sur le sol, vestige d'un chagrin qu'elle avait réussit à repousser, qu'elle avait supplanté en faisant naître un désir que je n'étais certain de préférer. Le cliquetis brisa le silence, ainsi que la porte qui se referma dans mon dos, approfondissant un cauchemar que j'affrontais avec bravache. Il n'était que le résultat de frustrations qui ne la concernaient, qu'elle avait éveillé par un numéro d'une sensualité qui m'avait heurté. Mais je ne pouvais être décemment attiré par une femme que j'avais connu enfant et contribué à veiller comme un aîné, de la même manière que je n'avais cessé de regarder Lilwenn comme une petite sœur que je me devais de protéger. De surcroît, l'alcool ingurgité n'arrangeait mon état, accentuant cette impression de chaleur qui se mêlait à un érotisme palpable. Quoiqu'il en soit, je ne pouvais ainsi la garder contre moi plus longtemps, à moins de désirer succomber aux vices de l'enfer. Je n'étais qu'un mâle … et le respect de la femme s'effaçait au fur et à mesure dans mon être torturé et au supplice. Je ne tergiversais plus longtemps, me rendant dans la chambre que je n'avais visité depuis mon accident et ma prise de conscience sur une mort qui m'avait atteint et dépossédé de raisons et de fierté. La porte fut poussée, le lit dévoilé, appelant mes pensées à se focaliser sur un usage qui ne pouvait être. Et si je visualisais sans mal sa silhouette pulpeuse sur les draps fins, elle se révélait superbement nue dans mon imagination débridée. Mon souffle s'accéléra de nouveau, en un supplice physique fatigant, tandis que je l'allongeais sur les oreillers. Ses cheveux bruns coulèrent en un voile soyeux tandis que mes prunelles dérivaient sur l'encolure de son manteau. Inspirant profondément, je le dénouais, le lui retirant rapidement, en prenant soin de n'effleurer sa peau tiède. Et je me figeais en découvrant son ensemble ridicule, celui qui moulait atrocement ses formes au point de n'en dissimuler que peu. Je me redressai aussitôt, la tête bourdonnante, avant de plisser les lèvres, profondément énervé d'être plongé dans un état pareil simplement pour un épiderme dénudé. Détournant, presque difficilement, mes iris du corps convoité, j'ouvris ma penderie, avant d'en sortir le premier haut qui me tombait sous la main. Je n'en revenais qu'elle puisse sortir dans cette tenue avant de se shooter au point de perdre contenance et conscience. Ce n'était plus même un appel au viol mais … La colère se distilla dans mes veines, probablement aidée de ce désir tempétueux qui me privait de mes moyens. Je la soulevais légèrement, lui passant le tissu par dessus la tête, avant d'effleurer ses mains pour les guider dans les manches. Son épiderme était chaud … satiné. Mon pouce s'égara sur sa paume avant que je ne me reprenne, fermant les yeux sur le présent pour songer à un passé détruit. Qui ne l'était. Grace. Petite Grace. Rires et jeux d'enfants mêlés. Aussi, quand rouvris-je les yeux, étais-je assez calme pour faire glisser ses bras dans les manches correspondantes. Puis, passant un bras dans son dos, je la forçais à s'asseoir avant de remonter le vêtement dans son dos pour parvenir à l'attache de son soutien-gorge. Il sauta entre mes doigts, céda, et je le lui retirais, avec une vitesse due à un manque de confiance certain. Elle retomba, en soupirant, bougeant légèrement les paupières à moitié fermées. Ses cheveux auburn roulaient à présent sur ses épaules recouvertes de noire, tandis que son rouge à lèvre avait tracé un bande sur son menton nacré. Je levais légèrement les yeux au ciel, atteint d'un sentiment que je ne parvenais à comprendre. Puis, je me rendis dans la salle de bain mouillant un linge avant de retourner m'asseoir près d'elle. Le gant fut passé sur son visage, humidité qui vint nettoyer ce maquillage qui ne lui allait … et ainsi naturelle … elle était resplendissante. Je cessais d'inspirer, simplement pour mirer son visage taillé en cœur. Ses longs cils bruns flirtaient avec ses joues blanches, tandis que ses lèvres incarnates et charnues étaient légèrement entrouvertes, appelant un baiser que je ne pouvais donner. Et pourtant … la brume s'était levée, habillant mon cerveau d'inconscience tandis que des interrogations me perturbaient, tel que le goût de cette bouche présentée innocemment. Je fermais les yeux, non sans grogner, avant de chercher à me relever. Mais je n'avais sentit ses deux mains sur mon haut, probablement refermées inconsciente. Et dans ce geste si simple pour retrouver l'usage de mes jambes, je perdis l'équilibre, et écrasais mon torse contre sa poitrine. Son effluve imbiba mes narines tandis que ses bras se refermaient, en cette même position qui avait été nôtre lorsque je l'avais pressée contre moi pour ma porte. Le front contre l'oreiller et sa chevelure, je comptais lentement dans ma tête, les veines brûlées et l'esprit bouillonnant.Mon souffle rebondissait sur sa joue, et ne me revenait que volcanique, désagréable, irrespirable. Je n'y parvenais. Mes poumons étaient oppressés, compressés par ce désir brute et sauvage qui m'envahissait de plus belle, tentant de faire de moi l'esclave d'un feu que je ne pouvais éteindre. Je fermais les yeux, incapable cependant de me relever. Sa poitrine se soulevait, sous chacune de ses respirations, flirtant avec mon torse, blouson entrouvert qui ne laissait à mon buste qu'un mince tissu de protection contre ses seins ronds, qui l'embrassaient dès qu'elle inspirait. Elle bougea légèrement, offrant à mon nez le sien, tandis que sa jambe remontait légèrement, se frottant contre mon flanc. Un râle m'échappa faiblement quand mes prunelles se posèrent sur ses lèvres. L'envie de les effleurer me traversa, et, inconsciemment, je m'approchais, caressant sa bouche de la mienne. Ce n'était qu'un souffle de vent, qu'un battement d'aile, mais mon inconscience me fit brusquement réagir lorsque le velouté de ses lèvres fut attouché. Je me rejetais en arrière, m'arrachant brusquement à une étreinte qui n'en était réellement une. Elle marmonna dans son sommeil, tournant la tête de l'autre côté, et j'en profitais pour me défaire définitivement de ses bras. Mes muscles se contractèrent alors que je m'éloignais, victime de cet écarlate qui entachait ma vision déchirée. Je pris la porte, puis rejoignis le salon, en proie à un trouble dont je ne savais comment me défaire. Ou plutôt … Le souffle court, je poussais la porte de la salle de bain avant d'ouvrir le robinet, le plaçant instinctivement sur l'hivernale. L'eau dégringola, échappant au pommeau, cascadant sur ma tête baissée. Les gouttes gelées s'accrochèrent à mes mèches ébènes, pleurées par un être qui se consumait. Et elles roulèrent sur mes joues, creusant des sillons sur mes joues fatiguées, exténuées par une envie pressante que je n'étais en droit de satisfaire. Mon bassin irradiait. Au comble du mal être, je pénétrais la douche, me plaçant sous le jet sans prendre la peine de retirer des vêtements oubliés. Et pourtant, ils burent, lasse de cette chaleur incandescente soumise par mon corps éprouvé, cette eau tombée du ciel. Ils moulèrent mon torse, dessinant mes muscles, embrassant mes jambes musclées, ma virilité gonflée. Je les sentais hurler. Ils pleuraient, muscles atrophiés et tendus. Mes mains rejoignirent le carrelage glacée, mes ongles se perdant dans ces rainures qui séparaient chacun de ces carrés blanc sans âme. J'en étais dépourvus, en cet instant fugace ou l'humanité ne résidait plus que dans ce semblant de conscience qui m'éloignait d'elle. Elle semblait s'évaporer. Dès que l'une d'elle croisait mon tourment, elle s'évanouissait, ne se dissimulant que dans ces vêtements qui dissimulaient mon manque de maturité … mon manque de … valeur, principe ? Cette ivoire qui paraissait ma bouche, dissimulé par des lèvres rougies par un désir qui enflammait et rougissait mes veines, se libéra pour mieux se planter dans sa geôlière la plus faible. Elles s'y pressèrent sauvagement, ignorant la douleur de cette dernière. Je l'ignorais. Au contraire, je la recherchais, cette brûlure qui supplanterait celle d'une masculinité au supplice. Le sang perla, se mêlant à l'eau, l'embrassant, la caressant de ses molécules écarlates. Un râle m'échappa alors que mes dents s'enfonçaient dans la plaie dessinée par sadomasochisme. Mais je ne parvenais à oublier. Je n'oubliais cette esquisse grenadine sur sa peau laiteuse, son regard, sa voix sensuelle dans une salle où chauffer était une priorité. Alors, je fis appel à cet orgueil, dernier recours dans un combat contre un purgatoire intérieur. Cette fierté qui ne cessait de me susurrer, de me rappeler qu'elle aurait agit ainsi avec tous le monde, qu'elle n'était qu'une strip-teaseuse … Une enfant .. Je l'entendais rire, mémoire éveillée, subitement retrouvée. Elles étaient deux, la brune et la claire, semblables en raison de sourires espiègles et de gestes similaires. Une enfant qui se mua en une jeune femme inconsciente, une jeune femme perdue, effondrée dans la rue puis dans des bras qu'elle n'avait demandé. La tristesse qu'il y avait eu dans son regard, mêlée à une dose d'espoir … Comment ne pouvais-je songer qu'à la baiser quand elle se trouvait visiblement dans une situation plus que précaire ? Comment ne pouvais songer qu'à son corps, comme ces porcs qui ne cessaient d'arpenter désespérément ce bar en espérant l'y violer ? Je pâlis, avant de m'adosser au mur, puis de me laisser glisser, jambe repliée, sur le sol. Mes prunelles se focalisèrent sur ces gouttes éparses qui y explosaient, qui y étaient réduites à néant, divisées, pour mieux se perdre dans cette bouche grisâtres qui les attendaient. Et je frissonnais, tremblement qui agitèrent mes muscles tendis que la glace étranglait désormais ma gorge. D'un geste, je retirais ma veste de cuir, que je jetais négligemment au travers d'une porte que je n'avais refermée. Aussi certaines de ces larmes transparentes avaient-elles réussies à s'échapper, pour mieux épouser ce tapis épais qui attendait à la sortie, l'homme qui ne parvenait à se redresser. Je relevais légèrement la main, l'insérant dans ces mèches qui ne cessaient de couler sur mon front. Et ma tête vint s'écraser contre la dureté d'un mur, en une blessure qui ne suffit. Ma conscience ne suffisait. Le froid non plus. J'étais perdu, mon âme envolée. Je n'étais plus que concupiscence et luxure, un corps pressé par un destin particulièrement pervers. Et en cette seconde, je me dégoûtais. Me dégoûtais de penser à elle en ces termes. Et si mes fantasmes n'étaient violent, les scènes n'étaient sages. Mais je ne pouvais empêcher cette photographie d'envahir mon esprit perdu. Perdu dans ses lèvres, dans sa gorge fine, dans l'étreinte sauvage de ses bras. Je baissais la tête, sans quitter des yeux un sol dont le blanc me donnait la nausée, alors que mon pouce venait se frotter à ma bouche ensanglanté. Le goût en était métallique, insipide. Hors, ma lèvre inférieure fut avalée, aspirée avant d'être nettoyée par une langue avide de taire son propre désir, cette envie de s'unir à celle qui lui demeurerait inaccessible. « Merde ! » Je me raccrochais à ma colère, à cette rage qui m'avait effleurée en cette soirée perturbée. Elle était plus saine que ce désir sexuel. Je secouais légèrement la tête, avant de me redresser, prenant pied dans cette douche dans laquelle je m'éternisais sans avoir conscience du temps qui s'écoulait. Mes mains embrassèrent mes hanches étroites, mes doigts happèrent le tissu qui moulait mon torse avant que je ne le retire, n'en libère mes muscles souillées de ces perles qui s'étaient attachées à ces filaments bruns qui le parsemaient, aussi sombres que l'était mes prunelles dont le myosotis avait mué. Le tissu fut jeté, ne formant plus qu'un petit tas sur le sol, avant que la boucle de mon jean ne saute également, libérant mon bassin moulé dans un caleçon qui ne dissimulait plus rien d'une excitation qui ne s'apaisait. Malaisé fut de le retirer de mes jambes qu'il avait épousé, suivit de chaussures et de chaussettes imbibées. Dans un grognement animal qui se répercuta sur les murs nus, je parvins à m'en défaire, les balançant dans une salle de bain que je ne cessais d'inonder. Puis mes doigts rejoignirent ma peau, sous un caleçon que je fis glisser sur mes cuisses puis mes chevilles. Il s'accrocha à mon pied, puis finit par en divorcer pour rejoindre ces vêtements qui s'agglutinaient sur le carrelage. Mes paumes embrassèrent la vitre, que je fermais avant de m'y appuyer, le front pressé contre la matière transparente. Tout comme l'étaient ces perles qui ne cessaient de dégringoler, apaisant peu à peu le tumulte de mes sens, indécemment incandescent. Une inspiration profonde, avant que je ne me penche, refermant mes doigts sur le produit noir. La gelée bleutée rejoignit ma paume, avant que je ne la fasse mordre ma chevelure dans laquelle, à force de caresses, elle devint neigeuse. Une mousse neigeuse qui recouvrit ma nuque, puis mes épaules, avant de s'écouler sur mon torse brun. Le brun s'effaça, brouillé par ces bulles qui se fondaient les unes dans les autres sur mon épiderme. Seul mon sexe y dérobait, fièrement dressé, incapable de se faire discret alors que le seul besoin réclamé par mon esprit embrumé était de l'oublier. Un soupir échappa à mes lèvres entrouvertes, celui qui vont marquer la vitre de cette buée dans laquelle je passais mon doigt. Un trait de transparence .. Mes prunelles s'assombrirent de nouveau, avant que je ne me place sous le jet, laissant la mousse disparaître. Puis, mes doigts vinrent chercher le bouton, que je fermais. Elle cessa de couler. Et dès que la fraîcheur ne fut plus une obligation, ma température grimpa légèrement, m'enveloppant dans une serviette éponge qui n'existait. Et pourtant, l'une de ses consœurs, réelles, rejoignit mes membres, qui furent frottés afin de faire disparaître toutes traces de cette faiblesse cristalline qui subsistait. C'est alors que je me rendis compte de ma connerie … M'injuriant à voix basse, je nouais la serviette autour de mes reins avant de pousser la porte de la salle de bain, observant la seconde, qui s'élevait à un pas. Mes poumons furent de nouveau remplis, avant que je ne pousse doucement la porte. Elle dormait, les paupières abaissées, disparaissant sous un voile de cheveux qui dissimulait une bouche qui ne pouvait plus jouer son rôle Je détournais les yeux, poussant la porte de la penderie pour attraper un haut, un jean et des sous vêtements à l'aveugle. Puis, sans un bruit, je refermais la porte, avant de laisser tomber la serviette et de m'habiller rapidement. D'un geste vif, je ramassais mes vêtements trempés, les jetant pêle-mêle dans la panière, avant de refermer dans mon dos. Quelques pas de plus me menèrent dans la cuisine, près d'un réfrigérateur aussitôt ouvert. Une bière glacée, un claquement, un bouchon sauté puis un goulot rapproché d'une bouche sur laquelle il se perdit. Le liquide glacée vint épousée ma langue, alors que je m'adossais au bar, la tête renversée. Je soufflais en la baissant de nouveau, avant de me tourner vers la chambre. Dans mes hésitations et mes envies bestiales, j'avais parfaitement oublié qu'elle était à demi nue. Je posais la bière, avant de regagner la chambre, m'approchant du lit le visage fermé. Ma paume effleura son bras, rafraîchit. Grimaçant faiblement face à mon égoïsme, je la soulevais légèrement avant de rabattre le drap sur elle ainsi que l'unique couverture, suffisante en été … à priori. Puis, je choisis de quitter la pièce, rattrapée par une libido qui ne se taisait. La chaleur me frappa de nouveau, insidieuse et vicieuse. Je récupérais la boisson avant de me laisser tomber sur le canapé, non sans avoir arracher mon paquet de cigarette à la commode sur lequel je le déposais instinctivement. Un bâtonnet rejoignit mes lèvres, tandis que j'effleurais la télécommande. Elle fut fumée, brume grisâtre qui envahit la pièce, tandis que j'observais ces images sans intérêt défiler devant mes yeux. Ce n'est que lorsque les personnages commencèrent à se déshabiller que mon sang se mua en lave brûlante. Que j'éteignis brusquement au comble de l'exaspération. Je jetais la télécommande, dans un brusque mouvement de rage, avant de plaquer ma bière gelée sur la cause de mon courroux, bosse gonflée et dure qui ne cessait de flirter avec mon jean. Dormir aurait été la solution pour fuir ce désir brut, mais je ne pouvais décemment rejoindre Morphée en délaissant la jeune femme dans sa condition pitoyable. Elle dormait peut-être mais si elle se réveillait … Je me redressais, regagnant la porte, prenant soin de la verrouiller soigneusement avant de glisser les clefs dans la poche de mon jean. Je connaissais les drogués, et je n'étais naïf au point de croire qu'elle ne chercherait à me fausser compagnie dès que le manque se ferait ressentir. Je les enfonçais au plus profondément de ma poche, non sans effleurer une masculinité encombrante et douloureuse, avant de rejoindre de nouveau le canapé. J'eus la présence d'esprit de changer de chaîne sur le satellite avant de rallumer la télévision, me punissant avec des dessins animés innocent, préférables toutefois à un film qui me rappellerait une frustration brûlante. Je calais ma tête sur l'accoudoir, m'allongeant pour détendre mes jambes, dont les muscles ne cessaient de me pourrir la vie, face à cette tension que je ne cessais de leur imposer en résistant. Mais je n'avais le choix. Qu'il en soit de ma conscience ou de mon honneur. Mes prunelles dérivèrent, se déposant sur le cadran d'une horloge. Les minutes s’égrainaient sans que je ne sois rattrapé. Les heures … Trois … Quatre … Cinq … Mes paupières s'alourdissaient tandis que je n'écoutais que d'une oreille ces voix infantiles qui envahissaient le salon. Elles se fermèrent et mon bras retomba sur un objet dur … Ce furent des hurlements de plaisir qui remplacèrent les chants, si bien que je me réveillais en sursaut, non sans éteindre, profondément agacé. La télécommande fut de nouveau attrapée pour un vol plané à travers la pièce, alors que mes yeux se posaient sur un plafond lointain. Il se troublait. Se paraît de couleurs. Et ce fut elle qui envahit mon esprit débridé. Elle et sa danse lascive, elle et son chant sensuel, chuchoté à mon oreille. Elle et sa bouche qui ne cessait d'effleurer ma peau. Et je les goûtais, ces rêves imaginées que je pénétrais d'une langue éperdue. Et si mes mains rejoignirent ses reins, les siennes se glissèrent contre mon torse, jouant d'un tissu qu'elle ne cessait de pincer, non sans descendre, cascader, vers une entrejambe au supplice. Et mon souffle se fit court. Rapide. L'air me manquait dans cet espace confiné où la température explosait. Je m'étranglais. M'étouffais. Me perdais. 

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MessageSujet: Re: [HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die [HOT] Sky (+) So I cross my heart, and I hope to die  EmptyJeu 29 Aoû - 23:41



Skyler & Nik

« J’ai peur tu sais. Peur de fermer les yeux. Peur que tu ne disparaisses dans un battement de cils »


Le monde semblait s’éteindre tout autour d’elle. Et si elle percevait encore une fois sa voix, son prénom prononcé dans l’obscurité, elle n’en comprenait la raison. D’ailleurs, qui était cette Grace, dont il était question ? Ses paupières se refermèrent, ses cils flirtant avec ses joues nacrées, la vue lui étant alors dérobée. Elle sombrait, s’enfonçait dans un sommeil qui ne pouvait que lui être bénéfique. Alors elle se détendait dans ses bras, cessait même de s’agiter. Seul des mouvements inconscients agitaient encore son corps frêle, qui reposait désormais dans ses bras. Elle ne semblait être qu’une vulgaire poupée de chiffon dans ses bras. Une image qui lui allait bien. Car maintenant qu’elle était endormie, elle ressemblait à nouveau à cette petite fille qu’il avait un jour connu. Calme, douce, elle semblait si fragile qu’on avait l’impression qu’un rien pourrait la briser. Elle ne remarqua pas le moins du monde que la voiture s’arrêta. Le froid s’infiltra cependant sous ses vêtements, la faisant grogner, marmonner, tandis qu’elle resserrait son étreinte autour du jeune homme. Mais le froid laissa à nouveau place au chaud et elle cessa de se plaindre, dans son inconscience. Un bruit résonna à ses oreilles, son provenant d’un ascenseur actionné, mais il ne fut suffisant pour la tirer du sommeil profond dans lequel elle était en train de s’enfoncer. Même les mouvements du jeune homme qui la transportait d’un coin à l’autre ne suffisaient à l’éveiller. Elle avait été inconsciente, fait dont elle ne se rendait certainement pas compte. Mais s’il n’avait été celui qui l’avait retrouvé, dieu seul savait dans quelle situation elle aurait pu se mettre. Mais elle n’y pensait pas, dans son monde où elle était profondément endormie et que seuls ses rêves venaient dicter sa conduite. Elle flottait sur un nuage, ses pas s’enfonçaient dans ce parterre doux et moelleux. Elle avait la sensation de voler, de pouvoir se laisser tomber, sans qu’il ne puisse lui arriver quoi que ce soit. Un sourire se dessina sur son visage endormi, un sourire qui la faisait rayonner, malgré les traces de maquillage qui avaient coulé autour de ses yeux. Dans son sommeil, elle plissa les yeux, se rattachant à l’homme qui la soulevait. Elle avait l’impression de chuter. Une impression qui n’en était vraiment une puisque son dos heurta le matelas et que sa tête reposait désormais sur les oreillers. Grognant dans son sommeil, elle voulut se retourner, se dérober. Mais le jeune homme qui s’occupait d’elle en avait décidé tout autrement. Ses doigts s’activaient sur un manteau qui ne lui permettrait de dormir convenablement, et elle frémit lorsque ce tissu la chatouilla au fur et à mesure qu’il lui était retiré. Elle avait froid, soudain, seulement vêtue de sous-vêtements fins, qui étaient plus là pour faire jolie que pour réellement recouvrir quoi que ce soit. Car si on y prêtait réellement attention, il n’était pas difficile de se rendre compte qu’à l’exception des paillettes qui le décoraient, le tissu rouge était en réalité d’une transparence telle que sans paillettes, elle aurait été totalement nue. Dieu merci pour lui, ce n’était le cas … Mais c’était tout comme. Ses cheveux cascadaient sur l’oreiller, tranchant avec la blancheur des coussins. Ainsi étendue, les paillettes brillantes recouvrant la peau de sa poitrine reflétaient comme des milliers d’étoiles. Et seul son ventre, sa poitrine, se soulevaient au rythme de ses inspirations. Elle était magnifique, belle endormie. Le froid la faisait frissonner, pas suffisamment cependant pour qu’elle ne se réveille. Un grognement s’échappa de sa gorge, tandis qu’on la dérangeait encore. Elle était soulevée, sa tête fut encerclée par un tissu qui rejoignit ses épaules et on agita ses bras, pour les faire glisser dans un autre morceau du tissu. On la força alors à s’assoir et son front heurta une épaule contre lequel il resta posé. Des doigts vinrent chatouiller son dos, avant que la pression autour de sa poitrine ne faiblisse. Le tissu fut retiré avec une certaine rapidité et dans un grognement, on la laissa enfin rejoindre les oreillers. Le matelas se mut sous elle et elle en profita pour glisser l’une de ses mains sous l’oreiller qu’elle maintint entre ses doigts. Visiblement, on n’était cependant pas décidé à la laisser enfin dormir, elle qui était pourtant si calme pour une fois. L’humidité froide effleura son visage, linge que l’on y passer pour effacer les traces d’un maquillage qui avait coulé. Mais dans son esprit endormis, on l’agressait. Inconsciemment, elle sépara ses lèvres, cherchant l’oxygène qui venait se déposer contre sa langue. Le tissu humide quitta son visage et dans un geste incontrôlé, ses doigts vinrent frotter ses paupières. Et ses mains partir à la recherche d’une couverture, se refermant sur un tissu qu’elle identifia comme tel. Le tissu luta, comme si quelqu’un tirait dessus de l’autre côté, avant qu’un poids ne pèse soudain sur elle. Dans son inconscience, elle referma ses bras dans le dos de cette peluche dont les battements du cœur résonnaient contre le sien, recherchant sa chaleur, sa présence, son contact. Un souffle de vent chaud rebondissait contre sa joue, la berçant, l’apaisant. Mais ce nounours était plus lourd que ce qu’elle avait imaginé et son coude la dérangeait, pesant un peu trop contre ses côtes. Elle remua, tournant son visage en même temps. Et sa jambe remontait, tandis qu’elle souhaitait basculer sur le côté mais que le poids sur elle l’en empêchait. Et quelque chose vint chatouiller ses lèvres, lui faisant froncer les sourcils. C’était doux, c’était tendre. Mais ça chatouillait. Et bon sang, elle ne désirait qu’une chose : qu’on la laisse enfin dormir tranquillement. Le poids se souleva cependant, avec une brutalité telle qu’il s’arracha à son étreinte. Grognant dans son sommeil, ses bras retombèrent sur sa poitrine, croisés. Elle ressemblait curieusement à la belle aux bois dormant, dans cette position … en moins habillée cependant. Marmonnant quelques paroles incompréhensibles à propos d’une paix qu’on refusait de lui donner, elle se tourna dans l’autre sens, bien décidée à se défaire de cette présence qu’elle pouvait sentir dans cette pièce et qui n’avait visiblement rien à y faire. Elle bascula alors, roulant sur le côté, dos à cette porte d’où s’échappait cette lumière qu’elle voulait définitivement fuir. Et si son bras glissa sous les coussins, sa seconde main se déposa si près de son visage qu’elle sentait son souffle rebondir dessus. Elle ramena ses genoux près de son ventre, recherchant une chaleur que l’absence de couverture ne lui permettait d’avoir. Le sommeil la gagna enfin, plus profond. Un sommeil tel que quand la porte se rouvrit un peu plus tard, elle n’en remarqua rien. Elle dormait paisiblement, le visage détendu, toutes traces de colère, de tristesse et même d’une quelconque consommation de drogue disparaissant ainsi. Elle ressemblait simplement à une enfant fragile et perdue. Et elle ne revint à elle, de toute la nuit, plongeant dans un sommeil sans rêve, de plus en plus profond. La couverture fut déposée sur son corps frêle et instinctivement, elle en attrapa un pan qu’elle porta à ses lèvres, comme si elle n’était qu’une toute petite fille. Elle semblait si faible et si fragile en cette seconde, qu’il était difficile d’imaginer en elle une stripteaseuse doublée d’une droguée. Elle ne s’éveilla que de nombreuses heures plus tard. Ses paupières se soulevèrent, tandis que la lumière du soleil inondait la pièce. Elle était aveuglée, éblouie et dans un grognement, elle se retourna, tirant sur la couverture pour se cacher les yeux. L’odeur des draps propres la prirent au nez et elle s’enfonça dans les oreillers moelleux. Il lui fallut un moment pour remarquer qu’elle n’était pas chez elle. Son matelas n’était aussi confortable et la lessive n’était celle qu’elle avait l’habitude d’utiliser. Instinctivement, elle remua, cherchant une présence masculine au sein du lit. Mais ne trouvant rien, elle ouvrit les yeux, repoussant lentement la couverture en plissant les paupières pour ne pas être éblouie. Une douleur sourde lui foudroyait le cerveau, douleur qui s’estompa progressivement. Elle ne voyait rien non plus. Pire, elle avait la nette impression qu’elle avait dormie seul. Fronçant les sourcils, elle tenta d’identifier le lieu. Mais cette pièce ne lui disait strictement rien. Elle tourna la tête, un réveil posé sur la table de nuit lui indiqua que la matinée était déjà bien avancée. Elle s’étira alors, repoussant ses cheveux emmêlés derrière ses épaules … pour sentir un tissu fin entre ses doigts. Elle repoussa un peu la couverture beige, pour découvrir un t-shirt masculin qui ne lui appartenait. Ecarquillant les yeux, elle retira à nouveau la couverture jusqu’à son cou. Et si une espèce de fou furieux était en train de la regarder quelque part ? Quelques secondes suffirent à lui faire prendre compte que tout ceci était tout bonnement ridicule. Quel homme sein d’esprit prendrait la peine de lui passer un t-shirt – bien qu’elle n’avait pas de soutien-gorge – pour la laisser seule dans un lit sans abuser de sa faiblesse ? Regonflée à bloc, la jeune femme repoussa une nouvelle fois les couvertures, pour en sortir cette fois-ci. Ses pieds nus se posèrent sur le sol froid et elle frissonna brièvement. Perdue, elle lança un regard tout autour de la pièce, semblant analyser chaque détail pour tenter de retrouver où elle était. Mais rien ne lui revenait en mémoire, à propos de la soirée de la veille. Son regard se posa alors sur son manteau au pied du lit. Haussant un sourcil, elle le souleva, trouvant son soutien-gorge posé à côté. Elle l’enfila sous son t-shirt, non sans une certaine difficulté, ne parvenant à coordonner correctement ses mouvements. Le manteau rejoignit ses épaules et elle se maudit de n’avoir pensé à s’habiller convenablement. Car elle s’en doutait, elle devait être rentrée avec l’un de ses clients la vieille, ce qui justifiait qu’elle porte encore son ensemble à paillettes. Ce qu’elle ne comprenait pas cependant, c’était que le client en question n’ait profité de sa faiblesse. Sur la pointe des pieds, la jeune femme rejoignit la porte en face du lit, prenant le plus grand soin de ne pas faire de bruit. Elle ignorait pourquoi elle prenait autant de précautions, mais cela lui semblait presque vital. Elle n’avait vu de traces de ses chaussures. Pourtant, cela lui semblait sans importance. Au pire, elle pourrait toujours prendre un taxi et rentrer à pieds. La porte s’ouvrit, donnant sur le salon et elle rejoignit la pièce sans un bruit. A force de s’échapper au réveil en douce, elle avait désormais pris une curieuse habitude pour ce qui était de filer en douce. La pièce était plutôt grande, dans la mesure où il n’y avait aucun mur de séparation entre la cuisine qu’elle voyait derrière le bar et le salon. Elle distinguait une forme sur le canapé, forme à laquelle elle ne prêtait réellement attention. Mais il faisait trop sombre pour qu’elle ne puisse voir exactement de quoi il s’agissait, la seule lumière provenant d’entre les lames d’un volet qui avait été mal fermé. Evoluant à pas de souris dans la pièce, elle trébucha sur quelque chose et n’évita la chute qu’en se rattrapant au fameux bar. Etouffant un grognement, la jeune femme se pencha pour ramasser l’objet du délit et eu le bonheur de découvrir qu’il s’agissait de ses chaussures. D’ailleurs, la forme noire qu’elle pouvait distinguer sur l’une des chaises du bar n’était autre que son sac. Eh bien, ce monsieur était bien organisé, pour avoir ainsi tout laissé à portée de main. Refermant ses doigts sur son sac qu’elle glissa sur son épaule, ses chaussures dans une main, elle rejoignit la porte d’entrée sur la pointe des pieds et actionna la poignée … qui lui résista. Elle répéta le même geste à plusieurs reprises avant de comprendre que la porte avait été tout simplement fermée à clé. Grognant faiblement, elle reposa son sac et ses chaussures devant la porte, rebroussant chemin. Finalement, cet homme n’avait peut-être pas uniquement de bonnes intentions à son égard. Fronçant les sourcils, elle se dirigea vers le salon. Il lui fallut alors plusieurs secondes pour comprendre que la masse qu’elle apercevait sur le canapé, n’était autre que celle d’un homme endormi. Un homme qui devait sans aucun doute avoir les clés qui la ferait sortir d’ici. Et elle s’en approcha lentement, méfiante. Jusqu’à ce qu’un rayon de soleil n’éclaire le visage de cet homme. Il avait vieillit, murit, ses traits étaient durcis et son visage étaient recouverts de poils sombres qui le vieillissait. Mais ainsi endormi, il n’y avait pas de doutes quant à son identité. Nikolaas … La dernière fois qu’elle l’avait vu, elle n’avait que dix ans. Et elle se souvenait s’être accroché à ses jambes pour l’embêter, s’être à de nombreuses reprises glissé dans son lit pour dormir à ses côtés. Il avait tenu longtemps la place de grand frère dans sa vie, alors qu’elle cherchait une présence pour combler le manque de celle d’Emma. Il l’avait protégé, il l’avait choyé. Et elle se souvenait également avoir été amoureuse de lui, petite princesse qui rêvait du prince charmant. Un sourire ému et nostalgique éveilla soudain son visage. Elle s’approcha et se pencha vers lui. Son torse se soulevait de manière régulière, au rythme de ses respirations. Des mèches folles tombaient sur son visage endormi. Prise d’un élan de nostalgie, elle tendit la main, écartant une mèche de cheveux qui lui tombait dans les yeux. La trentaine lui allait bien. Il était devenu un très bel homme. Et si les souvenirs étaient confus dans sa tête, cette sensation de tenir vraiment à lui ronronnait dans son estomac, apaisante. Mais il remua dans son sommeil et elle sursauta, se rappelant de l’objet de sa présence. Il ne pouvait la voir ainsi. Elle aussi avait changé … et ce n’était pas en bien. L’observant alors, son regard fut attiré par une bosse formée dans sa poche. Elle en approcha ses doigts, lentement et avec une délicatesse tintée de maladresse. Ses doigts effleurèrent pourtant une toute autre bosse, gêne masculine apparente, avant d’approcher cette poche qui renfermait un trousseau de clés dont elle avait besoin. Ses doigts agrippèrent l’une d’entre elle, sur laquelle elle tira, sa mâchoire contractée et le souffle coupé. Car elle priait, en son for intérieur, pour ne surtout pas le réveiller …

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