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[sky] en plus je savais que j’allais merder comme une conne

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MessageSujet: [sky] en plus je savais que j’allais merder comme une conne [sky] en plus je savais que j’allais merder comme une conne EmptyJeu 22 Aoû - 19:56



just kill me or get me out of the sun

Une semaine avant cela, Sasha s’était déjà retrouvée dans cette rue. Mais cette fois, elle n’y était pas seule, un gros bras qui se croyait invincible et qui l’avait pratiquement défigurée avant de s’estimer satisfait. Bien sûr qu’elle avait cherché cette bagarre, bien sûr qu’elle avait mérité la trempe qu’elle avait prise. Ce n’était pas seule qu’elle s’était fait du mal cette fois, elle avait reçu l’aide de ce gorille mal lavé. Mais la douleur n’était pas encore assez forte aujourd’hui pour lui faire oublier la peine psychologique qui la rendait malade. Quoi, parce que se faire tabasser pour ne pas penser qu’on souffre déjà à l’intérieur, vous trouvez ça étrange ? Pas Sasha. Elle, ça lui était venue naturellement. La lèvre en sang, l’œil gonflé, elle se releva, fit face au mur. Elle serra le poing, le droit, la main dont elle se servait le moins puisqu’elle était gauchère, le posa jointure contre le mur. Recula son bras. L’avança dans un grand élan. La peau éclata doucement sous le choc, le sang commença à couler entre ses doigts. Elle renouvela le geste, une fois, deux fois. Jusqu’à ce qu’un crac sonore se fasse entendre, et une douleur lancinante qui lui remonta dans le bras se fasse sentir. Un éclair passa devant ses yeux, une lumière blanche et aveuglante, de la souffrance à l’état pur. Elle tituba en arrière, se retenant de hurler parce que ça ne servirait à rien, et se laissa tomber au sol, contre l’autre mur de la petite ruelle mal famée. Sasha souffrait, et le seul moyen qu’elle avait trouvé pour calmer ses angoisses était de se blesser, jusqu’à se casser un doigt comme elle venait de le faire par exemple. Ensuite elle attendait, elle attendait de retrouver son sang-froid, et lorsque c’était fait, elle rentrait, laissait Ethan l’engueuler quand il voyait l’état dans lequel elle se mettait, l’ignorait la plupart du temps et retournait se plonger dans un sommeil qui lui donnait à nouveau envie de disparaître le lendemain. Son cercle n’en finissait plus.

Des larmes brûlantes roulaient sur ses joues, des larmes qui n’apaisaient en rien sa douleur, sa peine, sa culpabilité, des larmes qui ne la soulageaient pas de son trop plein d’émotions. Elle était vulnérable, terrassée par une souffrance sans nom, qui la laissait haletante, incapable de remuer le moindre muscle, une souffrance qui la rendait prisonnière de son propre corps, de son esprit alors qu’elle était happée par un océan de douleur. Elle avait l’impression que son esprit avait été entrainé dans un tourbillon, elle était comme aveugle, paralysée, insensible, elle n’avait pas conscience du monde qui l’entourait, elle était totalement immergée dans cette peine, ce chagrin qui émanait de chaque fibre de son être, elle avait si mal. Elle n’avait jamais connu pareille douleur, cette déchirure au fond d’elle, c’était comme du feu liquide coulant dans ses veines, on ne pouvait résister à pareille douleur, on ne pouvait que se laisser entrainer. Elle avait l’impression d’être à nu, à vif, que le moindre mouvement, le moindre souffle de vent la détruirait. Elle était seule dans cet océan de souffrance qui n’appartenait qu’à elle. Pourtant malgré ce sentiment d’être seule elle percevait sa présence, une des seules personnes qui pouvait en cet instant l’approcher, une des seules qui savaient être là pour elle. Jazzmine. Si elle n’avait conscience du monde qui l’entourait, elle avait conscience d’elle, de sa présence, de doigts qui caressaient ses cheveux, d’une épaule sur laquelle reposait son visage, d’un souffle caressant sa peau, elle avait conscience qu’elle était là avec elle, mais elle ne savait comment réagir, comment bouger, elle était comme prise dans la glace, elle avait si froid, si mal, la douleur pure coulait dans ses veines, elle ne savait comment refaire surface, comment reprendre le dessus, toutes ses barrières s’étaient écroulées, elle était vulnérable, sans défense, plus de carapace, plus de masque, son univers avait été bouleversé, elle ne savait plus dans quelle direction marcher, quelle attitude adopter, elle ne savait plus comment fonctionnait son propre corps. Elle aurait voulu faire un geste, surmonter sa peine, mais elle en était incapable. Combien de temps resta-t-elle ainsi immobile, tentant de refaire surface, de lutter contre la douleur, avant que la jeune femme n’arrive à la soulever ? Des heures, des minutes ? Elle était incapable de le dire. Mais lorsqu’enfin elle put amorcer un simple geste, elle passa un bras autour du cou de celle qui la sauvait, et elle se sentit à vif, vulnérable dans cette rue : elle était resté immobile assez longtemps, elle avait compris que bouger ne causerait pas plus de dommages, que le mal était déjà fait.

Sasha se réveilla en sursaut, sa nuque et son dos ruisselaient d’une sueur poisseuse, ses membres agités de tremblements se débattant encore contre un ennemi imaginaire, encore embrumée par son cauchemar elle s’était redressée sur le canapé, désorientée, perdue. Elle haletait, cherchant à reprendre son souffle, les mains plaquées sur sa gorge. Une main, froide comparée à sa peau brûlante, se posa sur son épaule lui arrachant un gémissement apeuré. Elle se retourna, cherchant à se dégager, se débattant faiblement, vulnérable, fragile. Mais ce n’était pas l’Aleksei de son cauchemar qui se tenait près d’elle, mais Jazzmine, une Jazz inquiète, au visage alarmé et aux yeux embués de sommeil. Elle cessa de se débattre, comprenant lentement que ce n’était qu’un rêve, un horrible cauchemar. L’autre sut instinctivement qu’elle avait besoin de sa présence, car elle la serra contre elle, l’attirant à nouveau dans une étreinte dans laquelle elle semblait se fondre. Elle se laissa aller à la chaleur de sa peau, de ses bras. Quelle heure était-il ? Elle semblait n’avoir dormi qu’une paire d’heure. Elle se serra contre elle, se laissant retomber contre le dossier du sofa, contre Jazz. Elle respirait encore fortement, son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Elle ne disait rien, se contentant d’être là, elle respirait son odeur, se pelotonnait contre sa chaleur, cherchant à se prouver que tout cela était bel et bien réel. Qu’elle ne rêvait pas, qu’elle était de retour dans la réalité. Cela lui avait semblé si réel, les mots de son frère si plein de colère et de haine. Elle n’aspirait qu’à oublier cela. Voilà pourquoi elle ne voulait pas dormir, elle avait su que si ses yeux se fermaient, elle revivrait cette scène encore et encore. Elle le savait, pourtant son corps l’avait abandonnée, des émotions trop violente alliées à une fatigue physique extrême avait eu raison d’elle, de ses forces. Elle avait fini par s’endormir, bercée par la voix chaude et douce de sa compagne, par son soutien sans failles.

Parler... On lui avait toujours dit qu'il fallait parler afin d'exorciser le mal. Ça aidait à se libérer d'un poids. Bien sûr, elle l'appliquait rarement sur elle-même, non, elle était bien trop sauvage pour ça, elle intériorisait tout, mais elle savait qu'elle avait tort. Malgré tout c'était son problème, et elle n'avait pas besoin d'emmerder les autres avec ses blessures intérieures. Dans son cas, parler n'était pas une solution envisageable, elle ne le souhaitait pas, elle n'aurait pas aimé formuler à voix haute toutes ses craintes, toutes ses failles, toutes ses phobies, ça aurait été s'exposer un peu trop, et offrir un moyen de pression à la personne qui aurait reçu ce témoignage. Evidemment on ne lui demandait pas de se confier au premier venu, et Jazzmine ou les autres n'auraient pas eu l'audace de se servir de ses failles pour la rendre plus faible, mais elle était ainsi, elle ne pouvait lutter contre cette tradition du "secret". Et puis, même sans un mot, les personnes importantes de sa vie lisaient en elle. Est-ce que Jazz ignorait encore quoi que ce soit à son propos ? Non, elle savait tout, elle avait tout deviné. Est-ce qu’elle se laissait avoir par ses non-dits ? Non, elle avait le don de lire dans ses yeux, dans ses gestes, ce que ses lèvres taisaient. Seul  Emilio restait bien souvent dans le flou, même si elle se doutait que cela témoignait de son besoin, de sa volonté propre de rester dans le flou, car un simple coup d'œil à sa fiancée et il savait tout de ce qu'elle tentait, en vain, de lui cacher. Pourtant, Sasha se taisait toujours, capitonnant au plus profond d'elle-même ce qu'elle aurait aimé garder pour elle, et qui, au final, la torturait plus que cela ne la rassurait. Car formuler les choses, mettre des mots sur des émotions, chercher à définir un sentiment, c'était aussi s'en débarrasser. En lui donnant un nom, une identité propre, on le rendait moins effrayant, moins oppressant, on domptait le mal, on l'apprivoisait, et après, seulement, on pouvait devenir maître de ses émotions, et vivre avec.

Elle secoua légèrement la tête, essayant de se remettre les idées en place. Ce simple geste manqua de lui arracher un hurlement ; elle avait l’impression qu’un camion de trente tonnes lui était passé sur la tête, écrabouillant tout ce qu’elle contenait pour en former une bouillie informe. « Tu sais, il y a de ces moments terribles dans la vie où on a bien l'impression que tout s'est écroulé et que c'est pour toujours. Il ne suffit parfois que d'un détail, que de l'absence de quelque chose, pour être porté à un tel désespoir. Le vide se fait alors de plus en plus oppressant et on n'arrive plus à rien contrôler. C'est comme ça que je me suis sentie quand j’ai perdu mon frère, comme ça que je me suis sentie depuis que j’ai quitté la Russie, que j’ai quitté tout ce qui m’était cher, maintenant que j'y pense. » Elle allait s’effondrer. Littéralement. Il n’y aurait pas eu cette main qui la retenait, elle se serait effondrée comme une poupée à laquelle on aurait brisé les jambes. Chaque muscle de son corps lui donnait envie de hurler tellement ils étaient tétanisés. Ce n’était rien, juste une crise. Epuisement, fatigue chronique, alimentation bien trop irrégulière. Elle savait tout cela. Elle ne s’effondrerait qu’une fois la porte de l’appartement refermée sur elle. Incapable qu’elle était de maintenir une minute de plus le masque. Son corps lui faisait mal.

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MessageSujet: Re: [sky] en plus je savais que j’allais merder comme une conne [sky] en plus je savais que j’allais merder comme une conne EmptyMer 28 Aoû - 9:39



Aurora & Skyler

« N'ai pas peur. Je serais là pour te protéger, là pour te guider. De mes bras je t'envelopperais et je serais là pour t'encourager. N'ai pas peur. Jamais. »


Les journées s’étaient enchainées depuis qu’elle avait été renvoyée, depuis qu’elle avait été rejetée comme un vulgaire déchet par Nikolaas. Et elle devait avouer qu’elle avait déjà été dans une meilleure forme qu’elle ne l’était ces derniers temps. Pour être totalement honnête, ces derniers jours, elle les avait passés à boire et à se droguer, si bien qu’elle n’avait plus réellement la notion du temps et qu’en plus, elle était dans un état plus que lamentable. Et ses réserves d’héroïne commençaient à s’épuiser, sans qu’elle n’ait les revenus nécessaires pour refaire son stock. Un fait qui l’avait poussé à se rendre chez Samuel, son dealeur régulier, dans les bras duquel elle s’était consolée de n’être traitée que comme une moins que rien. Mais en toute honnêteté, lui aussi la traitée comme une moins que rien. Car il n’y avait jamais eu la moindre forme d’amour entre eux et elle n’avait absolument pas dans l’idée qu’ils puissent un jour devenir un couple. Jamais de la vie. Ce n’était qu’un flic qui jouait un double jeu, un dealeur qui avait la main sur elle, un homme qui voulait la posséder, sans vouloir pourtant si attacher. Une relation de la sorte était par ailleurs totalement vouée à l’échec. Mais c’était bien en échange de son corps qu’il acceptait de lui offrir ces précieux sachets de drogues, sans qu’elle n’ait à débourser le moindre centime. Alors, elle restait sans broncher. Et puis … Elle le craignait. Il avait deux fois la main sur elle, lui qui la tenait pour cette drogue qu’il lui vendait mais également pour ce flic qui pouvait la faire tomber. Et si elle lui déconseillait vivement de ne pas jouer sur ce deuxième point, puisqu’elle n’hésiterait à aucun moment à le balancer pour ses agissements, elle savait, était persuadée même, que sa parole ne vaudrait pas grand-chose contre celle d’un policier. Autant dire qu’il valait mieux pour elle se contenter de la situation. Mais ce qui lui manquait plus que tout, c’était son travail. Elle ne l’avait certes jamais aimé, dégradant comme il l’était, mais … Il lui ramenait de l’argent et forcément, la sécurité qui allait avec. Car aussi minable cet endroit était-il, il n’en restait pas moins qu’elle avait un toit au-dessus de la tête et que c’était toujours mieux que d’être contrainte à vivre une nouvelle fois dans la rue. Fronçant les sourcils devant la glace, elle remonta ses cheveux en une queue de cheval serrée. Elle pinça alors les lèvres, contrariée. Elle n’allait pas se mettre dans ces états pour un travail, n’est-ce pas ? C’était totalement ridicule. Non, si elle voulait quelque chose, alors elle devait aller le chercher. Et ce qu’elle voulait par-dessus tout, c’était retrouver son emploi. Il n’y avait qu’une chose qu’elle pouvait faire pour cela, une chose qui lui ferait mal, mais elle n’avait pas bien le choix … Supplier Daryl de la reprendre. Forte de ses convictions, elle échangea un regard déterminé avec son reflet. Elle pouvait le faire. Elle pouvait le faire, n’est-ce pas ? Bien. Elle enfila donc ses talons hauts et sortis dans la rue, non sans avoir rassemblé ses affaires, ses clés, son téléphone dans son sac. Elle quitta son appartement, évitant les déchets dans les escaliers, et sortis dans la rue, remontant sa capuche sur sa tête pour n’être vue de personne. Non pas que son visage était connu … C’était simplement pour qu’on ne la regarde pas de travers, dans cette rue plutôt … peu recommandable. Mais ce qui attira son regard, quand elle tourna dans la ruelle près de son appartement n’était un quelconque homme louche ou autre qui aurait pu la faire fuir. Au contraire. La silhouette qu’elle voyait, recroquevillée au pied du mur, était celle d’une jeune femme qu’elle appréciait énormément. Mais que faisait-elle dans un état pareil, dans une ruelle pareille ? La jeune femme ne réfléchit pas, courant jusqu’à son amie, vers laquelle elle se pencha. « Cha ! », l’appela-t-elle, pour tenter d’attirer son attention. Mais la jeune femme semblait à des années lumières de là où elle se trouvait réellement et ça, elle le savait pour avoir déjà vu plusieurs fois son amie dans des situations pareilles. Alors sans réfléchir, elle passa son bras autour de son cou et l’aida à se relever, son bras glissant contre ses reins pour la retenir plus facilement. Et elle refit exactement le même chemin en arrière, la guidant vers son appartement car il était hors de question de la laisser seul ailleurs, quand bien le lieu où elle vivait était dans un piteux état. Il ne fut aisé de monter les escaliers, chargée de la jeune femme qui n’était pas forcément légère, puisqu’elle reposait tout son poids sur son épaule. Mais elle parvint à la guider jusque dans son antre, la déposant alors sur le canapé, sur lequel elle s’assit à côté. La jeune femme s’était probablement endormie, ou alors elle n’était qu’à demi réveillée. Alors elle ramena ses genoux contre sa poitrine et attendit avec une patience qu’il était rare de voir chez elle, ne souhaitant en aucun cas la brusquer. Une bonne heure s’écoula, probablement plus, avant que la jolie brune ne se réveil en sursaut. Jazmin sursautant elle aussi, posa un regard inquiet sur son visage, sur lequel elle pouvait voir une certaine peur, reconnaissable entre bien d’autres. Se mordillant la lèvre, elle posa sa main sur son épaule, avec une délicatesse qui ne la caractérisait que très rarement. Elle semblait si perdue, qu’elle ne put s’empêcher de l’attirer dans ses bras, l’amenant à se blottir tout contre elle. Elle lui apportait sa présence, sa chaleur et murmurait des mots réconfortants à son oreille. Elle savait, ce que c’était que de se retrouver dans cet état et c’était bien pour cette raison que jamais elle ne se risquerait à juger son amie. Qui était-elle pour le faire, de toute façon ? Elle n’était qu’une ancienne stripteaseuse doublée d’une droguée, qui prenait maintenant soin d’une fille élevée dans la mafia. Fait qu’elle avait appris au détour d’une conversation, un jour et qui ne l’avait jamais rebuté. Car Sasha était une fille au grand cœur, qui avait réussi à la toucher par-delà les mots. Et elle la dévisagea en silence, attendant qu’elle ne trouve elle-même la force de s’exprimer, ne souhaitant en aucun cas l’y contraindre. Il lui fallut un certain temps avant qu’elle ne se lance, qu’elle ne s’exprime, de ses mots tourmentés qui lui arrachèrent une grimace. « Je connais cette sensation », avoua-t-elle à demi voix. Elle avait elle aussi connu le malheur de perdre tout ce qui lui était cher et elle ne souhait cette situation à personne, pas même à sa pire ennemie. Sauf peut-être à son père, mais ça, c’était une toute autre histoire. « Ta peine est on ne peut plus légitime. Mais Cha … Tu ne dois pas te laisser aller comme cela. Je sais que c’est facile à dire, mais tu as encore des choses auxquelles tu peux te raccrocher. Alors ne te laisse pas aller ainsi. Regarde, il y a Ethan. Et je suis là, moi. Repose-toi sur nous ». C’était un discours inutile, elle en était convaincue. Car la peine n’était pas franchement une émotion que l’on pouvait contrôler. Bien au contraire, si c’était aussi simple, cela se saurait. Et pourtant, la belle Jazmin se releva soudain, adressant un faible sourire à son amie, qui lui faisait de la peine, dans un état pareille. « Je sais ce qu’il te faut ! », affirma-t-elle avant de parcourir quelques enjambées jusqu’à la cuisine minuscule. Elle ouvrit un tiroir, duquel elle sortit deux cuillères, avant d’ouvrir le congélateur, duquel elle sortit un grand pot de glace au chocolat. Il n’y a rien que le chocolat ne puisse apaiser, n’est-ce pas ? Enfin là, il faudrait sans doute plusieurs bacs de glace, mais elle finirait bien par lui faire entendre raison. Peut-être. Un jour du moins. Quoi qu’il en soit la jeune femme revint dans le salon, aussi vite qu’elle en était partie, et tendit l’une des cuillères à Sasha. Mais un détail attira soudain son attention. Sa main … Son doigt avait enflé et était devenu bleu. Ce qui ne pouvait que vouloir dire … « Bon sang ! Tu t’es cassée un doigt ? Je t’emmène immédiatement à l’hôpital ! ».


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MessageSujet: Re: [sky] en plus je savais que j’allais merder comme une conne [sky] en plus je savais que j’allais merder comme une conne EmptyMar 10 Sep - 13:59



just kill me or take me out of the sun

Elle avait cette sensation que son cœur n’allait pas éclater tout de suite quand Jazzmin était dans les parages. Comme si cette fille avait un pouvoir de guérison et de calme sur elle. C’était… étrange. Dérangeant. Mais Sasha savait qu’il n’y avait plus grand-chose qui pouvait la déranger, qu’il n’y avait plus grand-chose qui pouvait la toucher. Elle semblait errer comme une âme en peine sur Terre, comme si elle n’y avait plus sa place, et sa place, elle savait qu’elle l’avait perdue. Elle l’avait perdue quand elle avait laissé la balle traverser le crâne de sa mère, quand elle avait laissé le poignard perforer l’un des poumons de Grisha, quand elle avait laissé les flammes ronger le corps d’Aleksei. Quand Jesse l’avait laissée, lui aussi, avec ces mots qui tournaient en boucle dans sa tête. Je te quitte. Comment trois mots pouvaient-ils à ce point être assassins, meurtriers, tuant son âme, quand elle se contentait de tuer son corps ? Alors non, le discours de Jazzmin n’était pas inutile, il n’arrivait juste pas à l’atteindre. Et pourtant, s’il l’avait atteinte, comme il aurait été efficace ! Comme il aurait réussi à apaiser la Russe, à colmater quelques plaies, quelques trous qu’elle avait au cœur ! Mais, aussi égoïste que cela puisse paraître, elle ne voulait pas que les mots l’atteignent. Elle voulait savourer sa douleur, c’était tout ce qu’ils lui avaient laissé, ça, elle en était convaincue. Que ce soit son frère ou son ex, chacun des deux ne lui avait pas donné d’autre choix que cette souffrance comme remplacement, comme anesthésiant, comme oubli. Elle ne voulait pas oublier sa douleur, elle voulait la cultiver, sa peine était la preuve que tout avait existé, la part de réelle de toute cette folie qui la consumait petit à petit. Elle ne voulait pas penser à ceux qu’elle pourrait laisser derrière elle si la mort finissait par la trouver. Penser à Ethan, penser à Skyler, se reposer sur eux, c’était trop leur demander. Leur demander un sacrifice supplémentaire qu’elle pensait, savait ne pas mériter. Un sacrifice qu’elle ne voulait infliger à personne, surtout pas à eux. Pourquoi était-elle venue dans ce quartier ? Pourquoi y avait-il ce dernier réflexe, cet instinct de survie profondément ancré dans ses chairs, qui la forçait à rester à proximité d’une de ces mains tendues quand elle tentait de s’autodétruire pour le bien de tous ? Mais surtout, pourquoi eux essayaient-ils ? Pourquoi tenter de l’arracher à sa douleur quand elle semblait pourtant s’y complaire ? Si eux avaient une importance à ses yeux, que pouvait-elle leur amener d’autre que de l’inquiétude, un poids de plus sur les épaules. Voilà à quoi elle se réduisait. Un fardeau que d’autres devaient porter quand ses propres épaules ne semblaient plus en pouvoir, ne semblaient plus capable de supporter, de soutenir cette trop lourde responsabilité. L’obscurité reprenait le pas sur son esprit, elle allait replonger. D’un geste vif, elle cogna, sans bruit pourtant, son doigt déjà cassé contre la table. La douleur instantanée, foudroyante comme un éclair, manqua de la faire s’évanouir. Si elle avait cédé à cette dernière pulsion, si elle avait laissé les ténèbres l’emporter, nul doute que son amie aurait appelé les urgences et qu’elle se serait éveillée dans un hôpital. Or, elle n’avait pas besoin de ce stress supplémentaire à gérer. Plutôt supporter n’importe quoi qu’une médiatisation qui lui serait ensuite reprochée par Milo, un internement que beaucoup, Ethan compris, auraient jugé utile au recouvrement de sa santé mentale.

Quand Skyler sembla se rendre compte de l’état physique de son hôte, parlant de l’emmener se faire soigner, la russe se leva précipitamment, s’éloignant d’un coup du canapé, de la jeune femme, de quelque chose qu’elle devait fuir si elle voulait conserver le peu de raison qui l’habitait encore. Elle n’avait jamais regardé derrière elle, elle avait toujours regardé ce chemin semé d’embûches, vide et sans âme qu’elle devait traverser pour atteindre son rêve, qui n’était qu’une illusion. Cette illusion si belle, si fascinante que l’on nomme l’amour, ceci était une illusion si séductrice qu’elle-même, elle était tombée dans son piège fait de piques et de fer qui la rongeait jusqu’aux os, nuit et jour. Chaque soir, lorsque la nuit arrivait à son apogée, cette illusion et le mal qu’elle avait fait, le trou qu’elle avait creusé, revenait la hanter tant et si bien qu’elle ne pensait qu’à une chose : être emportée dans les bras de Morphée et pouvoir s’échapper de ce monde insignifiant rempli d’êtres ne pensant qu’à se vanter de leurs actes tous aussi stupides les uns que les autres. "J’ai réussi à mettre untel dans mon lit !" Quel intérêt ? S’échapper, cela lui était impossible. Pourquoi ? Tout simplement parce que ces fils de barbelé l’emprisonnant étaient si forts qu’ils l’affaiblissaient de jour en jour, jusqu’à lui laisser des cicatrices, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus se débattre. Sa raison débordait, s’échappait, ne laissait place qu’à une folie qui n’avait rien de doux, rien d’éphémère et qui ne partirait pas d’un claquement de doigts. Elle aurait voulu hurler des mots pour expliquer le trop plein qu’elle ressentait, mais voilà, les mots ne venaient pas, ils restaient là, au bord des lèvres, au bord du cœur. Ils refusaient de s’exprimer. N’en résultait que cette sensation de vide paradoxale, parce qu’elle ne se sentait pas capable d’épancher ce qu’il se tramait dans sa tête. Elle avait bien une vague idée générale du souci. "Bonjour, je suis un connard. Éventuellement tu tomberas amoureuse de moi. Ne t’en fais pas, je prendrai soin de toi, soin de ton corps. Au début. Je te dirai toutes ces choses que tu rêves d’entendre, je te ferai croire à n’importe quoi, avec moi tu te sentiras spéciale, unique, plus que jamais. Lorsque tu me quitteras à la fin d’une journée, tu auras le cœur léger, heureuse de ta journée, heureuse d’être aimée par quelqu’un comme moi. Mais au final, tu auras mal, mais tu seras tellement tombée bas, que tu en redemanderas encore. Toujours plus. Je te noierai dans une marée de mensonges que je te balancerai en te regardant dans les yeux. J’attraperai ton cœur. Je le broierai de mes propres mains. Je n’en ferai qu’une bouchée. Et toi, pauvre fille désabusée, tu seras incapable de recoller les morceaux." Voilà comment il aurait pu se présenter, de cette manière-là. Au moins elle n’aurait pas été trompée, elle aurait su à quoi s’attendre. Voilà comment elle avait fini par plonger, par laisser l’obscurité la recouvrir de son sombre manteau, comment elle avait laissé partir la conscience qu’elle abritait encore.

Alors non, elle ne voulait pas aller à l’hôpital, hochant la tête de gauche à droite, lentement, puis de manière plus chaotique, plus désarticulée, comme un pantin manipulé par un marionnettiste qui se serait amusé de voir sa figurine tomber en lambeaux, en miettes, irrécupérable petite poupée de chiffon sans vie et sans lucidité, sans cœur, sans corps. Sasha avait tout d’un animal traqué, apeuré, qui voit sa mort approcher et qui ne peut rien faire pour l’en empêcher. Elle était une proie, elle était en proie à une frayeur inexplicable, à une terreur enfantine, infantile, à une peur qui la submergeait et lui donner juste envie de courir, de sauter dans le vide, si un jour elle trouvait ce vide qu’elle cherchait tant. Elle sentit un liquide chaud couler le long de son menton, les effluves métalliques d’un sang gorgé de fer lui parvenaient aux narines, elle y porta ses doigts encore sains, y baigna les phalanges qui se teintèrent d’un carmin éclatant. Sa lèvre n’avait pas eu le temps de cicatriser encore, et s’était rouverte alors qu’elle balbutiait, dans un silence qui l’oppressait, des mots qui ne parvenaient à franchir la barrière de ses lèvres. Ses dents se refermèrent sur cette plaie qu’elle voulait agrandir, qu’elle aurait voulu aussi grande qu’un ravin pour s’y laisser engloutir. Le bout de ses doigts remontait le long de sa joue, la colorant de sang qui sècherait et formerait une croûte sombre et épaisse, rejoignant un œil tuméfié, dont la visibilité réduite ne diminuait en rien ce sentiment de traque et de peur qui bouillonnait dans ses veines, qui lui donnait l’impression qu’un millier d’aiguilles se plantait dans son corps pour mieux la faire souffrir. Un éclat brusque de lumière la sortit de sa torpeur apathique, un éclat qui s’arrimait à ses doigts, à son doigt, celui de sa main gauche intacte, ce solitaire qui ne l’était plus tant que ça depuis que l’alliance avait rejoint l’annulaire. Et comme si le fait de regarder ce témoin de son mariage, de cette mascarade qu’elle avait lancé aux yeux du monde pour prouver qu’elle allait bien, très bien même, et qu’elle les emmerdait tous, avait suffi à créer une connexion, un lien reliant les deux époux, son téléphone vibra dans sa poche de pantalon. Elle en sursauta presque, et l’extirpa de son jean, surprise et choquée, mais encore plus quand elle vit le nom de Milo apparaître à l’écran. L’objet lui échappa des mains, chuta, manqua d’éclater sur le sol et réussit à ne finir qu’en un seul morceau par Dieu seul sait quel miracle. Quant à elle, elle avait fini accroupie, les mains sur la tête, en une position de défense, de peur, de protection. « Laissez-moi ! Laissez-moi ! J’en peux plus de tout ça, j’en peux plus, je suis pas assez forte, je veux pas être assez forte, je veux juste que ça s’arrête, je veux pas, je peux pas, je peux pas me relever sans lui, je peux pas, je peux pas… J’ai pas la force de continuer sans lui, même s’il ne veut plus de moi, même s’il n’a fait que mentir, moi j’ai pas menti, j’ai pas menti, j’ai pas menti… » Une litanie qui filait, s’échappait de ses lèvres, de sa bouche, une litanie qui n’en finissait pas d’incohérence et de peur et de souffrance.

« Encore un soir, une nuit... Que dis-je une journée entière où je me pose cette question : quand est-ce que tu me délivreras ? Parce que oui, je suis dans une prison. Tout ce que je fais... tout ce que j’entreprends je me demande comment toi tu le verrais, ce que tu en penserais. C’est devenu invivable, mais d’un côté si on m’enlevait cette possibilité de pouvoir penser à toi j’en serais encore plus malheureuse. C’est un tourbillon infernal sans fin. Comment dois-je faire ? Je ne crois plus en rien. Retomber en affection pour quelqu’un, avoir cette envie d’être toujours près de cette personne... À l’heure actuelle je ne vois plus ça comme possible et personne ne pourra remplacer ce que nous étions. »

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